Je me sens souvent nulle, déjà j'ai pas fait d'études supérieurs, j'ai que des boulots de *****, je ne suis pas spécialement douée pour quelquechose en particulier. Je suis toujours célibataire sans enfants bref je galère. Je voudrais être fière de moi, d'avoir accompli des choses dans ma vie. Vous allez me dire il faut se bouger mais comment ? Le temps file et je me fais bouffer par le quotidien.
Ruminer, cest se focaliser, de manière répétée, circulaire, stérile, sur les causes, les significations et les conséquences de nos problèmes, de notre situation, de notre état.
Quand on rumine, on croit réfléchir, mais on ne fait que sembourber et sabîmer.
La rumination amplifie nos problèmes et nos souffrances, réduit notre espace mental disponible pour tout le reste de notre vie (notamment pour les bonnes choses et les instants heureux). Et surtout, elle met en place de mauvais réflexes et de mauvaises habitudes : face à des difficultés, les ressasser, au lieu de les résoudre (même imparfaitement) ou de les tolérer en continuant malgré tout à vivre.
Pour savoir si nos réflexions sont des ruminations, il y a trois questions à nous poser :
1) Depuis que je songe à ce problème, est-ce quune solution est apparue ?
2) Depuis que je songe à ce problème, est-ce que je me sens mieux ?
3) Depuis que je songe à ce problème, est-ce que jy vois plus clair, est-ce que jai plus de recul ?
Si la réponse (honnête !) à ces trois questions est « non », alors cest que je ne suis pas en train de réfléchir mais de ruminer.
Dans ces cas-là, suprême humiliation, la solution ne viendra pas de mon esprit (« pense à autre chose ») mais de laction : aller marcher, parler à un proche. Mefforcer de refermer le dossier, ou du moins, mengager dans une autre activité pour quil ny ait pas que cela à ma conscience. Ce qui aggrave la rumination : limmobilité et la solitude. Ce qui lentrave : le mouvement et le lien (mais attention à ne pas alors chercher les autres pour co-ruminer à deux !).
Autre solution : la méditation de pleine conscience. Accepter que mes ruminations soient présentes à mon esprit mais ne pas les laisser seules : les accompagner de la conscience de mon souffle, de mon corps, des sons, de la conscience de tout ce que je suis et de tout ce qui mentoure. Plus compliqué que daller marcher. Mais plus efficace encore, à condition de sêtre entraîné avant