aladin60
VIB
POLICE - Racisme, homophobie et humiliations. Un livre choc écrit par une ancienne de la Police aux frontières (PAF)...
Scène douverture frappante pour livre choc. Dès les premières pages de son témoignage, Sihem Souid, policière, raconte son propre viol. Après avoir franchi la porte dun commissariat pour porter plainte, elle se bute à lattitude de ses collègues, méprisants. «Tu nas quà appeler SOS journaliste», lui balance une lieutenant avant de servir un café à son agresseur.
Sihem Souid est un peu trop connue chez les bleus. A plusieurs reprises avant de se faire agresser, elle a osé briser «Lomerta dans la police», le titre de son livre (Ed du Cherche Midi). En uniforme «par vocation», elle a dénoncé les dysfonctionnements, comme lon dit poliment. «Je me suis battu en interne. On ma fait croire que lon mavait entendu mais rien na changé», explique-t-elle.
Ecurée, elle a donc décidé décrire. Au long des 265 pages, elle raconte le quotidien de la police aux frontières dOrly. Racisme à lencontre des passagers («Tiens, encore un avion de nègres» ), humiliation lors des contrôles dimmigration (une femme venant de Brazzaville filmée nue dans une cellule), homophobie, silence de la hiérarchie et corruption du grand patron Un document accusateur. «Je détiens toutes les preuves et je les tiens à disposition de quiconque», explique lex-adjointe de sécurité, suspendue puis réintégrée grâce à la Halde. Interrogés sur son livre, les syndicats de policiers se disent «prudents», lancien directeur de la PAF, accusé dans le livre dêtre couverts de cadeaux par les compagnies aériennes, réfléchit à porter plainte. Interview.
Vos accusations sont très graves. Craignez-vous pour votre carrière?
Je ne connais pas mon avenir dans la police. Ils peuvent m'accuser de violation du secret professionnel. Mais je détiens toutes les preuves et je les tiens à disposition de quiconque. Le JT de France 3, vendredi, a par exemple retrouvé la femme venant du Congo contrôlée de façon abusive à Orly. Elle leur a répété tout ce que je raconte dans le livre. Quon lavait filmée toute nue, quon avait chanté sale nègre devant elle... Si ce livre permet daider les victimes, cest déjà un combat de gagné.
A Orly, peu à peu, cest vous qui êtes devenue victime de discrimination.
Au début, ça allait. Quand un policier disait: «Tiens voilà encore un avion de bougnoules.» Je lui répondais: «Eh, ho, ça va, je suis là » «Oui mais toi tu nes pas comme les autres», me souriait-il. En fait, je suis devenue lArabe de service le jour où jai témoigné par écrit pour dénoncer la discrimination que subissaient deux collègues homosexuelles. A partir de ce moment-là, linstitution ma fait comprendre quon lavait son linge sale en famille. Et je suis devenue une traître doublée dune sale Arabe.
Scène douverture frappante pour livre choc. Dès les premières pages de son témoignage, Sihem Souid, policière, raconte son propre viol. Après avoir franchi la porte dun commissariat pour porter plainte, elle se bute à lattitude de ses collègues, méprisants. «Tu nas quà appeler SOS journaliste», lui balance une lieutenant avant de servir un café à son agresseur.
Sihem Souid est un peu trop connue chez les bleus. A plusieurs reprises avant de se faire agresser, elle a osé briser «Lomerta dans la police», le titre de son livre (Ed du Cherche Midi). En uniforme «par vocation», elle a dénoncé les dysfonctionnements, comme lon dit poliment. «Je me suis battu en interne. On ma fait croire que lon mavait entendu mais rien na changé», explique-t-elle.
Ecurée, elle a donc décidé décrire. Au long des 265 pages, elle raconte le quotidien de la police aux frontières dOrly. Racisme à lencontre des passagers («Tiens, encore un avion de nègres» ), humiliation lors des contrôles dimmigration (une femme venant de Brazzaville filmée nue dans une cellule), homophobie, silence de la hiérarchie et corruption du grand patron Un document accusateur. «Je détiens toutes les preuves et je les tiens à disposition de quiconque», explique lex-adjointe de sécurité, suspendue puis réintégrée grâce à la Halde. Interrogés sur son livre, les syndicats de policiers se disent «prudents», lancien directeur de la PAF, accusé dans le livre dêtre couverts de cadeaux par les compagnies aériennes, réfléchit à porter plainte. Interview.
Vos accusations sont très graves. Craignez-vous pour votre carrière?
Je ne connais pas mon avenir dans la police. Ils peuvent m'accuser de violation du secret professionnel. Mais je détiens toutes les preuves et je les tiens à disposition de quiconque. Le JT de France 3, vendredi, a par exemple retrouvé la femme venant du Congo contrôlée de façon abusive à Orly. Elle leur a répété tout ce que je raconte dans le livre. Quon lavait filmée toute nue, quon avait chanté sale nègre devant elle... Si ce livre permet daider les victimes, cest déjà un combat de gagné.
A Orly, peu à peu, cest vous qui êtes devenue victime de discrimination.
Au début, ça allait. Quand un policier disait: «Tiens voilà encore un avion de bougnoules.» Je lui répondais: «Eh, ho, ça va, je suis là » «Oui mais toi tu nes pas comme les autres», me souriait-il. En fait, je suis devenue lArabe de service le jour où jai témoigné par écrit pour dénoncer la discrimination que subissaient deux collègues homosexuelles. A partir de ce moment-là, linstitution ma fait comprendre quon lavait son linge sale en famille. Et je suis devenue une traître doublée dune sale Arabe.