Patrick* et Mamadou* (voir NB ci bas) s’attendaient à tout, sauf à ce qu’ils ont vécu le 11 août 2015, dans un café de Tanger où ils voulaient regarder un match de la Liga Espagnole..
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« Mon ami devait m’y attendre. Quand je suis entré dans le café, je ne l’ai pas vu.
Pendant que j’essayais de l’appeler, l’agent de sécurité est venu me dire de sortir », raconte Patrick, un ingénieur informatique gabonais résidant à Casablanca et parti à Tanger pour des vacances familiales d’une semaine.
« Intrigué, je lui ai demandé pourquoi, poursuit-il.
Et l’agent de répondre : ‘’le patron a interdit l’accès aux blacks’’ ».
Café « no black »
Quelques instants après, son ami Mamadou, ingénieur électro-technique sénégalais à Casablanca et en mission à Tanger, arrive et pendant qu’il avance pour se rapprocher de Patrick, l’agent de sécurité réitère : ‘’no black, no black’’,expliquant que son patron a interdit l’accès aux Noirs et que s’il nous laisse nous asseoir, il risque de perdre son travail », relate Mamadou.
Fervents supporters du Barça, les deux ingénieurs voulaient à tout prix regarder le match de leur équipe favorite. Ils ont regardé dans le coin et n’ont vu aucun autre endroit du genre.
Ils sont revenus au café en question situé vers l’avenue Mohammed V.
« L’agent de sécurité nous a dit qu’il n’a personnellement aucun problème avec les Noirs, qu’il a même des amis noirs. Mais il a reçu des instructions de son patron qu’il se doit d’exécuter, parce que si le patron se rend compte que des blacks ont été admis dans le café, il sera viré », rapporte Patrick.
« Nous n’avons pas voulu faire d’embrouille, nous sommes partis », confie l’ingénieur gabonais.
Pour Patrick et Mamadou, l’incident est quelque peu choquant. « J’étais surpris, c’est la première fois qu’on m’interdit d’accéder à un café », souligne Mamadou qui cumule près de 15 ans de résidence au Maroc. Mais, « nous nous sommes dits qu’il y a peut-être eu des blacks qui sont passés avant nous et ont fait n’importe quoi… », confient les deux hommes.
Toutefois, Patrick -qui a également passé une dizaine d’années au royaume- estime que cela ne justifie rien. « Moi j’ai fait plusieurs villes au Maroc où j’ai vécu des situations similaires. Mais ici à Tanger, il y a une sorte de dégoût vis-à-vis des Noirs. Les policiers sont très sympathiques et serviables, mais la population manifeste vraiment de la répugnance », explique-t-il, ajoutant qu’obtenir une simple information relève de l’épreuve.
(....)
Ristel Tchounand
Suite et source
http://www.yabiladi.com/articles/details/38186/maroc-subsahariens-victimes-racisme-dans.html
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NB *Les prénoms ont été changés pour préserver l'anonymat des concernés.
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« Mon ami devait m’y attendre. Quand je suis entré dans le café, je ne l’ai pas vu.
Pendant que j’essayais de l’appeler, l’agent de sécurité est venu me dire de sortir », raconte Patrick, un ingénieur informatique gabonais résidant à Casablanca et parti à Tanger pour des vacances familiales d’une semaine.
« Intrigué, je lui ai demandé pourquoi, poursuit-il.
Et l’agent de répondre : ‘’le patron a interdit l’accès aux blacks’’ ».
Café « no black »
Quelques instants après, son ami Mamadou, ingénieur électro-technique sénégalais à Casablanca et en mission à Tanger, arrive et pendant qu’il avance pour se rapprocher de Patrick, l’agent de sécurité réitère : ‘’no black, no black’’,expliquant que son patron a interdit l’accès aux Noirs et que s’il nous laisse nous asseoir, il risque de perdre son travail », relate Mamadou.
Fervents supporters du Barça, les deux ingénieurs voulaient à tout prix regarder le match de leur équipe favorite. Ils ont regardé dans le coin et n’ont vu aucun autre endroit du genre.
Ils sont revenus au café en question situé vers l’avenue Mohammed V.
« L’agent de sécurité nous a dit qu’il n’a personnellement aucun problème avec les Noirs, qu’il a même des amis noirs. Mais il a reçu des instructions de son patron qu’il se doit d’exécuter, parce que si le patron se rend compte que des blacks ont été admis dans le café, il sera viré », rapporte Patrick.
« Nous n’avons pas voulu faire d’embrouille, nous sommes partis », confie l’ingénieur gabonais.
Pour Patrick et Mamadou, l’incident est quelque peu choquant. « J’étais surpris, c’est la première fois qu’on m’interdit d’accéder à un café », souligne Mamadou qui cumule près de 15 ans de résidence au Maroc. Mais, « nous nous sommes dits qu’il y a peut-être eu des blacks qui sont passés avant nous et ont fait n’importe quoi… », confient les deux hommes.
Toutefois, Patrick -qui a également passé une dizaine d’années au royaume- estime que cela ne justifie rien. « Moi j’ai fait plusieurs villes au Maroc où j’ai vécu des situations similaires. Mais ici à Tanger, il y a une sorte de dégoût vis-à-vis des Noirs. Les policiers sont très sympathiques et serviables, mais la population manifeste vraiment de la répugnance », explique-t-il, ajoutant qu’obtenir une simple information relève de l’épreuve.
(....)
Ristel Tchounand
Suite et source
http://www.yabiladi.com/articles/details/38186/maroc-subsahariens-victimes-racisme-dans.html
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NB *Les prénoms ont été changés pour préserver l'anonymat des concernés.