Théorie du genre: les rumeurs les plus délirantes

Le genre a tout d’un gros mot. Après les tracts distribués à la sortie des écoles début janvier, des parents d’élèves ont reçu cette semaine des SMS les alertant sur les dangers de la « théorie du genre », soi-disant enseignée à leurs enfants. Face aux rumeurs et autres fantasmes, Vincent Peillon a exprimé ce mercredi sa volonté de faire « convoquer les parents » pour expliquer « la réalité des choses ». Mais finalement le genre, qu’est-ce que c’est ? Décryptage de dix idées reçues.

Il existe une théorie du genre
Faux

« Le genre n’est pas une théorie, c’est un concept pour penser la différence entre les hommes et les femmes », tranche Michèle Riot-Sarcey *, historienne spécialiste du genre. En clair, on peut parler d’études de genre, de réflexions, mais pas d’une théorie unique.

En France, « la théorie du genre » est abordée dès l’école maternelle
Faux

Depuis le mois de janvier, les « ABCD de l’égalité » sont expérimentés dans les écoles de dix académies. Un enseignement qui vise à sensibiliser les élèves à l’égalité entre les filles et les garçons en dénonçant les stéréotypes. « Cela n’a rien à voir avec une théorie des genres, qui n’existe pas », a déclaré ce mercredi 29 janvier Najat Vallaud-Belkacem. Le 7 février dernier, la ministre des Droits des femmes et la ministre délégué chargée de la Réussite éducative, George Pau-Langevin, ont signé une convention pour l’égalité**. Un document qui vise à « Réaliser un travail de vulgarisation et de diffusion des recherches sur le genre » de la maternelle à l’enseignement supérieur. En clair, d’accord pour réfléchir au genre à l’école, mais pas question d’enseigner une quelconque « théorie ».

La sexualité et la masturbation seront enseignées dès la maternelle
Faux

Depuis le 24 janvier, certains parents d’élèves ont reçu des SMS contenant une curieuse information : « L’éducation sexuelle est prévue à la rentrée 2014 en maternelle avec démonstration ». Cette idée, diffusée par le collectif « Journée de retrait de l’école » est bien entendu complètement fausse. A l’origine de cette rumeur, on trouve un rapport d’un bureau régional de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) publié en 2010 qui « insiste sur la nécessité de commencer l’éducation sexuelle dès la naissance ». Si la masturbation de l’enfant est bien évoquée, ce document insiste sur le fait que « l’éducation sexuelle doit être adaptée à l’âge ». Surtout, aucune conclusion de ce rapport n’a vocation à être appliquée en France.
 
Enseigner l’égalité, c’est déguiser les garçons en filles et jouer avec des peluches en forme de pénis.
Faux

C’est encore une aberration du collectif « Journée de retrait de l’école ». Il suffit d’aller sur le site des « ABCD de l’égalité » pour se rendre compte qu’il n’a jamais été question de cela. Pour éduquer les élèves à l’égalité, plusieurs activités sont proposées aux professeurs : montrer des œuvres de la peintre impressionniste Berthe Morisot aux enfants, débattre en classe sur ce qu’est un métier masculin ou féminin, ou faire danser les élèves autour de l’histoire du Petit Chaperon rouge en cours de sport.

Le concept de genre permet de combattre les stéréotypes
Vrai

Derrière le genre, il y a une idée de base : le masculin et le féminin sont des constructions sociales. C’est le fameux « on ne naît pas femme, on le devient » de Simone de Beauvoir. Le genre permet de sortir du modèle stéréotypé de la femme sensible et maternelle et de l’homme fort et dominant pour se réinventer une identité en dehors des cases.

Derrière le genre se cache un complot LGBT
Faux

Contrairement à ce que laissent entendre certains militants anti-genre comme Patrice André (présenté comme juriste par Frigide Barjot, la leader de la Manif pour tous), il n’y a pas de complot mené par « une petite minorité LGBT » (lesbienne, gays, bisexuels, trans). « Si les études de genre ont en effet permis d’accéder à la connaissance de la transsexualité, elles sont loin d’être limitées à cela », estime Michèle Riot-Sarcey.

Le concept de genre nie la différence des sexes
Faux

Pour Michèle Riot-Sarcey : « On ne peut pas nier la différence des sexes, il y a une différence incontestable. » Le concept de genre ne remet pas en cause les chromosomes X et Y. De même, il n’a jamais été question de supprimer le mariage entre un homme et une femme.

Les études de genre, c’est la science du féminisme
Vrai et faux

Indiscutablement, les études de genres sont liées à la question du féminisme. Dans les deux cas, l’objectif est le même : atteindre l’égalité entre les hommes et les femmes. « Mais les moyens d’y parvenir sont différents », précise Michèle Riot-Sarcey. « Si le féminisme est une lutte, un combat pour l’égalité, le genre est une réflexion critique », ajoute-t-elle.
 
On ne peut étudier le genre qu’en sociologie
Faux

En France, c’est dans les manuels de Sciences de la vie et de la terre (SVT) de lycée que le concept a fait son apparition à la rentrée 2011. Dans un chapitre intitulé « Devenir homme et femme », le manuel des éditions Hatier expliquait par exemple qu’« en sociologie, l'identité sexuelle se réfère au genre par lequel une personne est socialement reconnue ». On peut aussi bien parler du genre en philosophie, qu’en histoire, dans l’art ou même dans le sport !

La France pourrait reconnaître un troisième genre
Faux

En Australie ou en au Népal, les autorités reconnaissent désormais « les personnes neutres ». Ceux qui ne se reconnaissent ni femme ni homme, ont désormais une mention spécifique sur leur passeport. En France, on est encore loin de ces préoccupations. « Ce n’est de toute façon pas l’objectif des études de genre », estime Michèle Riot-Sarcey.

http://www.elle.fr/Societe/News/Decryptage-le-genre-pour-les-nuls-2470151
 
A

AncienBladinaute

Non connecté
La stratégie du dégradé

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

http://lesmoutonsenrages.fr/nous-sommes-manipules/les-techniques-de-manipulation-des-masses-2/
 
Haut