Le sacrifié d’Abraham : Ismaël ou Isaac ?
Louange à Allah ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons !
Ismaël est le fils d’Ibrahim qui fut choisi par son père pour le sacrifier comme l’établissent le Coran, la Sunna, et un certain nombre de preuves qui sont notoires. D’ailleurs, la Thora, qui est entre les mains des « gens du Livre », le confirme. Les anciennes écritures disent en effet : « égorge ton fils unique. »[1] L’autre traduction parle d’un premier-né. Ismaël fut bel et bien le fils unique à cette époque et le premier-né du Patriarche à l’unanimité des savants musulmans et juifs, mais ces derniers ont falsifié leurs écritures en y insérant Isaac. Par la suite, d’autres gens ont pris d’eux cette information, dont l’origine provient des Textes hébraïques falsifiés ; c’est pourquoi il est répandu chez certains musulmans que l’enfant en question fut Isaac.
La Sourate les rangs, qui relate l’histoire du sacrifice, démontre notamment à travers le verset suivant que l’enfant concerné fut Ismaël : (Nous lui annonçâmes la naissance d’un enfant sage (halîm)). [2]
Cette annonce nous rapporte trois informations : la nouvelle d’un enfant mâle, qui atteindra l’âge de raison ou de la puberté (Houloum qui a les mêmes racines que Halîm ndt.), et qui de surcroît sera sage. Peut-on faire plus grande preuve de sagesse (dans le sens de résignation ndt.) en s’abandonnant ainsi à son père en guise d’offrande, quand ce dernier lui dit : (Tu me trouveras si Dieu le veut parmi les patients). [3]
Certains disent que la moindre des qualités qu’Allah puisse attribuer à l’un de ses prophètes, est celle d’être sage, étant donné qu’il dégage une grande force (ou qu’il domine par sa présence, ou encore qu’Allah garantit par sa présence la victoire à Ses élus.).
Ibrahim lui-même fut qualifié ainsi dans les deux versets suivants : (Ibrahim était sage et dévoué).[4] (Ibrahim était sage, dévoué et repentant).[5] L’événement témoigne en faveur de ses deux hommes qu’ils sont extrêmement « sages » : (Quand il parvint à l’âge mûr, il lui dit : « Mon fils ! J’ai vu en songe que je devais t’égorger, alors vois ce que tu dois faire. » Il répondit : « Père ! Fais ce qu’on t’ordonne, tu me trouveras si Dieu le veut parmi les patients »),[6] jusqu’à : (Nous l’échangeâmes contre une offrande immense • et nous laissâmes leur souvenir dans les générations futures • Paix à Ibrâhîm ! • C’est ainsi que nous rétribuons les bienfaiteurs • Il comptait parmi nos serviteurs croyants • Nous lui annonçâmes ensuite la naissance d’Isaac qui fut un prophète parmi les vertueux • nous les avons bénis lui et Isaac. Dans leur descendance, il y a des bienfaiteurs et d’autres qui sont injustes envers eux-mêmes de façon manifeste). [7]
Cette histoire démontre que l’enfant en question fut bien Ismaël et cela, pour plusieurs raisons[8] :
Premièrement : le Seigneur annonce à Ibrahim la naissance d’un enfant qu’il devra vouer plus tard en sacrifice. Dans un premier temps, le Coran relate l’événement du sacrifice, pour enchaîner ensuite par le verset : (Nous lui annonçâmes ensuite la naissance d’Isaac qui fut un prophète parmi les vertueux • Nous les avons bénis lui et Isaac). Il y a donc deux annonces différentes : l’une concerne le personnage central du sacrifice et l’autre concerne Isaac, comme cela ne peut échapper à personne.
Deuxièmement : l’histoire du sacrifice est uniquement mentionnée à cet endroit du Coran, alors que les autres passages se contentent d’évoquer l’annonce de la naissance d’Isaac, par exemple dans la Surate Hûd où le Très-Haut révèle : (Alors que sa femme se tenait debout, elle se mit à rire ; nous lui annonçâmes la naissance d’Isaac et de Ya’qûb après Isaac).[9] Si le sacrifice concernait effectivement Isaac, la naissance promise de Ya’qûb n’aurait plus lieu d’être. Le verset dit en effet : (Quand il a ressenti de la peur vis-à-vis d’eux, ils lui dirent : « N’aie pas peur ! », ils lui annoncèrent ensuite la naissance d’un enfant savant. Sa femme est apparue en se frappant le visage et en criant : « Quoi ! Une vieille femme stérile ! » ).[10] Allah révèle également dans la Sourate el Hijr : (Ils dirent : « Ne tremble pas ! Nous t’annonçons la prochaine naissance d’un enfant savant » • Il répondit : « M’annoncez-vous (cette nouvelle) alors que la vieillesse m’a touché ! Que m’annoncez-vous au juste ! » Ils dirent : « Nous te l’annonçons en toute vérité, ne sois donc pas du nombre de ceux qui désespèrent. » ).[11] Il n’est question ici d’aucun sacrifice.