Durant cette saison estivale, les Casablancais se dirigent presque tous à la plage Aïn Diab.
Elle est propre, bien aménagée et surtout située à l'intérieur du périmètre urbain. Le matin, d'énormes foules d'estivants viennent y déposer leurs parasols et serviettes en vue de passer une belle journée entre les vagues de la mer certifiée Pavillon Bleu. Dans une joyeuse ambiance, on voit défiler des files de Casablancais venus de Hay Hassani, Centre -Ville, Hay Mohammadi, Ancienne Médina, Sidi Bernoussi et d'autres quartiers de la métropole. Des jeunes habillés en tenue de plage, des filles voilées et d'autres habillées de robes piochées dans les boutiques à l'affût des dernières tendances mode, des femmes vêtues de djellabas et accompagnées de leurs enfants, tout le monde veut profiter du soleil à Ain Diab. Cependant, après une longue journée de détente et de jubilation, le décor change. Aux environs de 18h, certains estivants commencent à afficher une humeur acariâtre. « C'est le plus grand inconvénient de cette plage. Après une belle journée, on se retrouve pris au piège à cause du manque des moyens de transport », maugrée un jeune habitant de Aïn Chock.
En effet, le nombre de bus qui desservent cette partie de la métropole ne suffit pas les longues files de citoyens. Après la baignade, ces derniers sont obligés de se livrer à leur plus grand exercice de la journée. « Le fait de prendre le bus à Aïn Diab est une activité sportive des plus ardues. On doit marcher puis courir et enfin faire de la lutte pour avoir un siège. Pis, on doit aussi faire attention aux pickpockets », affirme Omar 25 ans. Cependant, la difficulté de cette «mission» ne décourage pas les habitués d'Aïn Diab. En fin d'après midi, chacun d'eux sait ce qu'il doit faire. Certains s'entassent devant les arrêts de bus avoisinants. « Si on a de la chance, le bus s'arrêtera juste devant nous et on ne fera pas le voyage debout », nous explique en même temps un tantinet de petits garçons venus seuls de Hay Hassani. « Ce n'est pas la première fois qu'on prend le bus d'ici. Au pire des cas, on s'accrocherait à la porte arrière», ajoute l'un d'entre eux. Pour ces jeunes intrépides au budget serré, il n'est pas question de renoncer à la fraîcheur et aux tentations de la plage. Pour eux, le comble serait de trouver quelqu'un qui les prend en autostop sur sa moto et pourquoi pas une voiture. Cependant, l'exaspération atteint son comble quand certains chauffeurs de bus décident de changer de trajet pour éviter les estivants.
Dans ce « combat pour bus », les femmes ont peu de chance de trouver une place.
« Il faut vraiment être fort pour avoir un siège, même si cela ne promet pas un véritable confort durant le trajet. Je préfère donc monter en dernier pour éviter de tomber dans les bousculades», affirme Hayat, venue à la plage accompagnée de ces deux petites filles. Les femmes qui n'ont pas assez de courage pour rentrer en bus, préfèrent les grands taxis. Dans ce cas, la « procédure » diffère un peu mais le principe reste le même. « Pour prendre un taxi blanc, il faut s'armer de patience et surtout être très rapide. Dès que je le vois je colle à la porte, comme ça je peux monter en premier si je ne suis pas poussée par un autre voyageur », nous explique Fatima, une habituée des lieux. Lassés de ce calvaire du transport en commun, certains citoyens préfèrent se soumettre au diktat des «khattafas» ou même des charrettes qui sillonnent l'endroit.
« Au sein de ce chaos, peu importe le moyen de transport, l'essentiel est de rentrer surtout que mes enfants sont très fatigués », nous confie un père de famille avant de monter avec sa famille dans un tricycle arrêté en plein milieu de la chaussée. Il faut dire que dans ce genre de situation, les gens ne font plus attention aux paramètres de sécurité et encore moins de confort.
Chacun d'entre eux fait avec les moyens du bord car même les petits taxis ne veulent plus s'aventurer dans cette partie de la ville à cette heure. Vivement les vacances !.
http://www.lematin.ma/Actualite/Journal/Article.asp?idr=112&id=117409
Elle est propre, bien aménagée et surtout située à l'intérieur du périmètre urbain. Le matin, d'énormes foules d'estivants viennent y déposer leurs parasols et serviettes en vue de passer une belle journée entre les vagues de la mer certifiée Pavillon Bleu. Dans une joyeuse ambiance, on voit défiler des files de Casablancais venus de Hay Hassani, Centre -Ville, Hay Mohammadi, Ancienne Médina, Sidi Bernoussi et d'autres quartiers de la métropole. Des jeunes habillés en tenue de plage, des filles voilées et d'autres habillées de robes piochées dans les boutiques à l'affût des dernières tendances mode, des femmes vêtues de djellabas et accompagnées de leurs enfants, tout le monde veut profiter du soleil à Ain Diab. Cependant, après une longue journée de détente et de jubilation, le décor change. Aux environs de 18h, certains estivants commencent à afficher une humeur acariâtre. « C'est le plus grand inconvénient de cette plage. Après une belle journée, on se retrouve pris au piège à cause du manque des moyens de transport », maugrée un jeune habitant de Aïn Chock.
En effet, le nombre de bus qui desservent cette partie de la métropole ne suffit pas les longues files de citoyens. Après la baignade, ces derniers sont obligés de se livrer à leur plus grand exercice de la journée. « Le fait de prendre le bus à Aïn Diab est une activité sportive des plus ardues. On doit marcher puis courir et enfin faire de la lutte pour avoir un siège. Pis, on doit aussi faire attention aux pickpockets », affirme Omar 25 ans. Cependant, la difficulté de cette «mission» ne décourage pas les habitués d'Aïn Diab. En fin d'après midi, chacun d'eux sait ce qu'il doit faire. Certains s'entassent devant les arrêts de bus avoisinants. « Si on a de la chance, le bus s'arrêtera juste devant nous et on ne fera pas le voyage debout », nous explique en même temps un tantinet de petits garçons venus seuls de Hay Hassani. « Ce n'est pas la première fois qu'on prend le bus d'ici. Au pire des cas, on s'accrocherait à la porte arrière», ajoute l'un d'entre eux. Pour ces jeunes intrépides au budget serré, il n'est pas question de renoncer à la fraîcheur et aux tentations de la plage. Pour eux, le comble serait de trouver quelqu'un qui les prend en autostop sur sa moto et pourquoi pas une voiture. Cependant, l'exaspération atteint son comble quand certains chauffeurs de bus décident de changer de trajet pour éviter les estivants.
Dans ce « combat pour bus », les femmes ont peu de chance de trouver une place.
« Il faut vraiment être fort pour avoir un siège, même si cela ne promet pas un véritable confort durant le trajet. Je préfère donc monter en dernier pour éviter de tomber dans les bousculades», affirme Hayat, venue à la plage accompagnée de ces deux petites filles. Les femmes qui n'ont pas assez de courage pour rentrer en bus, préfèrent les grands taxis. Dans ce cas, la « procédure » diffère un peu mais le principe reste le même. « Pour prendre un taxi blanc, il faut s'armer de patience et surtout être très rapide. Dès que je le vois je colle à la porte, comme ça je peux monter en premier si je ne suis pas poussée par un autre voyageur », nous explique Fatima, une habituée des lieux. Lassés de ce calvaire du transport en commun, certains citoyens préfèrent se soumettre au diktat des «khattafas» ou même des charrettes qui sillonnent l'endroit.
« Au sein de ce chaos, peu importe le moyen de transport, l'essentiel est de rentrer surtout que mes enfants sont très fatigués », nous confie un père de famille avant de monter avec sa famille dans un tricycle arrêté en plein milieu de la chaussée. Il faut dire que dans ce genre de situation, les gens ne font plus attention aux paramètres de sécurité et encore moins de confort.
Chacun d'entre eux fait avec les moyens du bord car même les petits taxis ne veulent plus s'aventurer dans cette partie de la ville à cette heure. Vivement les vacances !.
http://www.lematin.ma/Actualite/Journal/Article.asp?idr=112&id=117409