Tunisie : Salafistes, Hizb Tahrir, et Zmaqtal à Kairouan
Plusieurs milliers de salafistes se sont réunis, ce dimanche 20 mai, aux pieds de la mosquée Okba Ibn Nafâa, à Kairouan, répondant à lappel du groupe Ansar El Chariaâ, le mouvement dirigé par Abou Yadh, alias Seiffedine Ben Hassine, qui célébrait en grandes pompes, son deuxième congrès annuel.
En qamis afghan, ou en tenue militaire, ils ont afflué de toutes les régions de Tunisie pour ce rendez-vous à Kairouan, dans lune des villes les plus sacrées de lIslam, désormais chamarrée de drapeaux noirs.
M. Ridha Belhaj, leader de Hizb Ettahrir, parti non reconnu légalement, a également était présent au congrès annuel des Ansar El Chariaâ, tout comme M. Moncef Ouerghi, connu pour ses sympathies salafistes, et fondateur du Zmaqtal, lart de combat fortement médiatisé ces derniers temps.
Une démonstration de force éclatante, pour un groupe radical qui a incontestablement gagné en visibilité dans la Tunisie daprès le 14 janvier. Mais il ne sagit pas véritablement dune première, puisque les djihadistes tunisiens ne craignent plus dafficher haut et fort leurs revendications, comme le 14 mai, à laéroport Tunis-Carthage, pour protester contre le renvoi dans leur pays des prédicateurs marocains. Mais bien avant que lon névoque les Tunisiens partis récemment rejoindre la Syrie en ébullition, un rapport militaire américain daté de 2008, certifie que notre pays a exporté par tête d'habitant le plus grand nombre de djihadistes en Irak. En somme, la Révolution na fait que permettre le déploiement au grand jour, de groupes jusquici cantonnés dans laction souterraine. Leur leader Abou Yadh na en effet pas attendu le 14 janvier pour agir.
En lan 2000, il a cofondé le Groupe combattant tunisien, considéré dès 2002 par le Comité du Conseil de sécurité de l'ONU comme relevant dAl-Qaïda. Abou Yadh sest également illustré dans les montagnes dAfghanistan, avant de se faire arrêter en 2003 en Turquie et extrader en Tunisie. Condamné à 43 ans de prison par le régime de Ben Ali, Abou Yadh a été cependant libéré lors de lamnistie qui a suivi la chute du dictateur. Et voici que le leader djihadiste est de plus en plus présent sur la scène politique tunisienne, et ne craint plus dafficher publiquement les positions les plus radicales, quitte à gêner aux entournures un gouvernement (a priori) désireux de montrer lexemple de lIslam modéré.
A cet égard, il convient de rappeler que le ministre de lIntérieur tunisien actuel, M. Ali Laâridh, a jugé «inévitable» la confrontation avec les djihadistes. Toutefois, tous les membres du parti Ennahdha au pouvoir, ne semblent pas partager ce point de vue, dans la mesure où des responsables de tout premier plan tels Habib Ellouze, ou Sadek Chourou, sont considérés comme proches de cette mouvance. En clair, le salafisme, même dans sa version djihadiste, na pas fini davancer ses pions en terre tunisienne.
Mag 14
Plusieurs milliers de salafistes se sont réunis, ce dimanche 20 mai, aux pieds de la mosquée Okba Ibn Nafâa, à Kairouan, répondant à lappel du groupe Ansar El Chariaâ, le mouvement dirigé par Abou Yadh, alias Seiffedine Ben Hassine, qui célébrait en grandes pompes, son deuxième congrès annuel.
En qamis afghan, ou en tenue militaire, ils ont afflué de toutes les régions de Tunisie pour ce rendez-vous à Kairouan, dans lune des villes les plus sacrées de lIslam, désormais chamarrée de drapeaux noirs.
M. Ridha Belhaj, leader de Hizb Ettahrir, parti non reconnu légalement, a également était présent au congrès annuel des Ansar El Chariaâ, tout comme M. Moncef Ouerghi, connu pour ses sympathies salafistes, et fondateur du Zmaqtal, lart de combat fortement médiatisé ces derniers temps.
Une démonstration de force éclatante, pour un groupe radical qui a incontestablement gagné en visibilité dans la Tunisie daprès le 14 janvier. Mais il ne sagit pas véritablement dune première, puisque les djihadistes tunisiens ne craignent plus dafficher haut et fort leurs revendications, comme le 14 mai, à laéroport Tunis-Carthage, pour protester contre le renvoi dans leur pays des prédicateurs marocains. Mais bien avant que lon névoque les Tunisiens partis récemment rejoindre la Syrie en ébullition, un rapport militaire américain daté de 2008, certifie que notre pays a exporté par tête d'habitant le plus grand nombre de djihadistes en Irak. En somme, la Révolution na fait que permettre le déploiement au grand jour, de groupes jusquici cantonnés dans laction souterraine. Leur leader Abou Yadh na en effet pas attendu le 14 janvier pour agir.
En lan 2000, il a cofondé le Groupe combattant tunisien, considéré dès 2002 par le Comité du Conseil de sécurité de l'ONU comme relevant dAl-Qaïda. Abou Yadh sest également illustré dans les montagnes dAfghanistan, avant de se faire arrêter en 2003 en Turquie et extrader en Tunisie. Condamné à 43 ans de prison par le régime de Ben Ali, Abou Yadh a été cependant libéré lors de lamnistie qui a suivi la chute du dictateur. Et voici que le leader djihadiste est de plus en plus présent sur la scène politique tunisienne, et ne craint plus dafficher publiquement les positions les plus radicales, quitte à gêner aux entournures un gouvernement (a priori) désireux de montrer lexemple de lIslam modéré.
A cet égard, il convient de rappeler que le ministre de lIntérieur tunisien actuel, M. Ali Laâridh, a jugé «inévitable» la confrontation avec les djihadistes. Toutefois, tous les membres du parti Ennahdha au pouvoir, ne semblent pas partager ce point de vue, dans la mesure où des responsables de tout premier plan tels Habib Ellouze, ou Sadek Chourou, sont considérés comme proches de cette mouvance. En clair, le salafisme, même dans sa version djihadiste, na pas fini davancer ses pions en terre tunisienne.
Mag 14