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Bladinaute averti
Soulevée par un ministre israélien, la question de la normalisation entre Tunis et Tel Aviv a provoqué une polémique. L’établissement des relations avec Israël est rejeté de façon unanime par la population, qui n’a pas oublié le bombardement aérien du siège de l’Organisation de Libération de la Palestine installé dans la localité de Hammam Chatt.
Il a suffi d’une petite phrase, d’une simple insinuation de Aïssaoui Farij, le ministre israélien chargé de la Coopération régionale pour créer une véritable polémique en Tunisie et dans les pays du Maghreb. Le 18 octobre, en marge d’une visite aux Émirats arabes unis, l’unique ministre d’origine arabe du gouvernement de Naftali Bennett a accordé une longue interview au média en ligne Erem News dans laquelle il a affirmé qu’à l’avenir, d’autres pays arabes ou musulmans pourraient reconnaître Israël à l’avenir.
"Tout comme les Émirats arabes unis, l’Égypte et la Jordanie par le passé, le Sultanat d’Oman, la Tunisie, le Qatar, la Malaisie et d’autres pays pourrait accepter [la normalisation avec Israël, ndlr]. Pourquoi les Émirats ont-ils accepté et pas le Sultanat d’Oman? L’entente et la paix sont dans l’intérêt de tous les peuples de la région" a souligné le ministre israélien chargé de la Coopération régionale.
Perception
La déclaration d’Aïssaoui Farij, qui avait exprimé une supposition, a été perçue comme l’annonce d’une prochaine reconnaissance d’Israël par la Tunisie. Le vœu de ce ministre de gauche, qui a fait la promotion de la paix et d’une solution à deux États tout le long de cette interview, semble avoir été sorti de son contexte. Pour certains médias, les propos en question laissent présager une normalisation entre Israël et les États cités. Sur les réseaux sociaux, la petite phrase a donné lieu à de multiples interprétations avec souvent une dimension maghrébine.
En Tunisie, un ancien ministre des Affaires étrangères est venu créer une polémique dans la polémique au lendemain de la déclaration d’Aïssaoui Farij. Ahmed Ounaies, qui a été chef de la diplomatie en 2011, a indiqué sur les ondes de Mosaïque FM que la "Tunisie ne consid[érait] pas Israël comme son ennemi". Une vision que ne partage pas Belahssen El Yahiaoui, chercheur en histoire politique. Contacté par Sputnik, il précise que "la Tunisie est en guerre contre Israël".
"Sur la question de la normalisation des relations avec l’entité sioniste, la situation de la Tunisie est totalement différente de celle d'autres pays arabes. La guerre et le sang séparent la Tunisie et Israël car ce dernier a mené une offensive militaire contre notre territoire. C’est une situation d’hostilité qu’on ne peut occulter car il ne peut y avoir de normalisation avec notre agresseur", souligne-t-il.