Fin de partie pour l'armée turque
Par Pierre Rousselin le 31 juillet 2011 19h01 (lefigaro.fr)
"En d'autres temps, cela aurait mené à un coup d'État. Si la démission en bloc des principaux chefs militaires turcs n'a pas suscité de troubles, c'est parce que l'armée turque, qui se veut le pilier de la laïcité, a perdu la partie qui l'opposait depuis 2002 à l'AKP du premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Les législatives du 12 juin ont marqué un tournant majeur. Elles ont donné à l'AKP un troisième mandat consécutif, avec cinquante pour cent des suffrages, et fait d'Erdogan le maître absolu de la politique turque. Le premier ministre, qui a récolté les fruits d'une croissance économique remarquable, va pouvoir imposer des hommes à lui à la tête de l'armée et poursuivre son projet de réforme de la Constitution en faveur d'un système présidentiel.
Le départ de la « vieille garde » de l'état major marque la prise de contrôle de l'armée par le pouvoir civil. Mais c'est aussi un nouveau succès pour les islamistes conservateurs de l'AKP qui vont disposer de tous les leviers de commande en Turquie. Il leur reste à éviter les écueils d'un excès de confiance."
Du jamais vu en Turquie! Les comandants des armées de terre, mer, air et le chef de l'état-major ont démissionés de leur plein gré à cause de la pression du gouvernement sur les officiers accusés de putchistes par la justice. Des officiers ont fomenté un coup d'état contre la structure gouvernementale à plusieurs reprises depuis 2002. Depuis le referendum visant à limiter l'influence millitaire dans la politique, les putchistes du coup d'état de 1980 se font juger. Ainsi que les acteurs du coup d'état "post-moderne" de 1997 et les comploteurs des coups d'état non aboutis de 2003, 2004, 2009, etc..
Par Pierre Rousselin le 31 juillet 2011 19h01 (lefigaro.fr)
"En d'autres temps, cela aurait mené à un coup d'État. Si la démission en bloc des principaux chefs militaires turcs n'a pas suscité de troubles, c'est parce que l'armée turque, qui se veut le pilier de la laïcité, a perdu la partie qui l'opposait depuis 2002 à l'AKP du premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Les législatives du 12 juin ont marqué un tournant majeur. Elles ont donné à l'AKP un troisième mandat consécutif, avec cinquante pour cent des suffrages, et fait d'Erdogan le maître absolu de la politique turque. Le premier ministre, qui a récolté les fruits d'une croissance économique remarquable, va pouvoir imposer des hommes à lui à la tête de l'armée et poursuivre son projet de réforme de la Constitution en faveur d'un système présidentiel.
Le départ de la « vieille garde » de l'état major marque la prise de contrôle de l'armée par le pouvoir civil. Mais c'est aussi un nouveau succès pour les islamistes conservateurs de l'AKP qui vont disposer de tous les leviers de commande en Turquie. Il leur reste à éviter les écueils d'un excès de confiance."
Du jamais vu en Turquie! Les comandants des armées de terre, mer, air et le chef de l'état-major ont démissionés de leur plein gré à cause de la pression du gouvernement sur les officiers accusés de putchistes par la justice. Des officiers ont fomenté un coup d'état contre la structure gouvernementale à plusieurs reprises depuis 2002. Depuis le referendum visant à limiter l'influence millitaire dans la politique, les putchistes du coup d'état de 1980 se font juger. Ainsi que les acteurs du coup d'état "post-moderne" de 1997 et les comploteurs des coups d'état non aboutis de 2003, 2004, 2009, etc..