« Ce que vous portez sur la tête me gêne. » Ça s'est passé jeudi. Pour se justifier, l'enseignant a dressé un parallèle avec le FN et les islamistes.
Bientôt cinq ans que la loi sur la laïcité et sur les signes religieux dans les écoles publiques a été votée par le parlement. Dans les faits, le débat nest pas clos. Il resurgit là où, en principe, il ne devrait pas. La législation du 26 mars 2004 affirmant la sacro-sainte laïcité franco-française ne sapplique quaux écoles publiques jusquau niveau secondaire (collège et lycée). Les universités ne sont donc pas concernées. Lexemple qui suit, tout chaud, atteste du contraire.
Jeudi après-midi, dans un TD de sociologie politique à la Sorbonne, le premier de lannée en cette rentrée universitaire, le professeur, Christian S., fait lappel. Il manque une élève. Celle-ci arrive un peu en retard, sexcuse et sinstalle. La jeune femme porte le voile, elle est musulmane. Cest peut-être un détail pour vous, mais pour le professeur, ça veut dire beaucoup.
« Qui êtes-vous ? Quel est votre nom ? », demande-t-il à Samia, lélève retardataire. Cette dernière décline son identité. Cest bien elle qui manquait à lappel, elle fait partie de ce cours. Pourtant, le professeur ne peut sempêcher de la questionner : « Vous êtes sûre que vous faites partie de mon TD ? » Naturellement puisque son nom figure sur la liste des étudiants appartenant au groupe. Question superflue.
Visiblement, le professeur ne souhaite pas y aller par quatre chemins. Il dit tout haut ce quil a dans la tête. Ce qui a le mérite dêtre clair. Il lance à Samia : « Ce que vous portez sur la tête me gêne. Juridiquement, vous en avez le droit, mais je vous laisse le choix de changer de professeur. » Samia nest donc pas la bienvenue. Elle se dépêche de ranger ses affaires et de quitter le cours. Elle préfère « avoir quelque chose à apprendre, parce quavec vous, ça ne me semble pas possible. Au revoir ».
Dépité, Christian S. sait que ce quil vient de faire ne plaît pas à tout le monde. Une élève lui fait savoir quelle est choquée. Puis un autre. Le débat commence. Sur vingt-neuf étudiants, seuls quatre osent prendre la parole, dont deux musulmans, quitte à se faire saquer tout le reste de lannée. Les arguments fusent. Le professeur sort ses arguments. Grand orateur, il tient tête. Il signale : « Vous savez, je fais partie dun certain nombre dorganisations altermondialistes. » Comme pour dire quil est de gauche, quil na rien à voir avec quelque fascisme que ce soit. Il fait savoir quil connaît bien le Maghreb et « que des amis y sont morts, à cause de lislamisme ». Quel rapport avec le voile de Samia ? Son bout de tissu est-il responsable des attentats du 11 septembre ?
Christian S. ajoute : « Si javais eu affaire à un membre du Front national, jaurais fait la même chose. » Il apprend à ses élèves que, dans le passé, il a déjà été confronté à cette situation. Le parallèle dressé avec le parti de Jean-Marie Le Pen a vite fait de scandaliser. Le professeur sembourbe. Un étudiant en profite pour interroger le professeur sur sa conception de la laïcité : « Et si un élève portant un autre signe religieux sétait présenté à votre cours, auriez-vous agi de la même manière, Monsieur ? » Silence dans la salle « Non », répond sèchement Christian C. Cest sûr, les jours du voile à luniversité sont comptés.
Bientôt cinq ans que la loi sur la laïcité et sur les signes religieux dans les écoles publiques a été votée par le parlement. Dans les faits, le débat nest pas clos. Il resurgit là où, en principe, il ne devrait pas. La législation du 26 mars 2004 affirmant la sacro-sainte laïcité franco-française ne sapplique quaux écoles publiques jusquau niveau secondaire (collège et lycée). Les universités ne sont donc pas concernées. Lexemple qui suit, tout chaud, atteste du contraire.
Jeudi après-midi, dans un TD de sociologie politique à la Sorbonne, le premier de lannée en cette rentrée universitaire, le professeur, Christian S., fait lappel. Il manque une élève. Celle-ci arrive un peu en retard, sexcuse et sinstalle. La jeune femme porte le voile, elle est musulmane. Cest peut-être un détail pour vous, mais pour le professeur, ça veut dire beaucoup.
« Qui êtes-vous ? Quel est votre nom ? », demande-t-il à Samia, lélève retardataire. Cette dernière décline son identité. Cest bien elle qui manquait à lappel, elle fait partie de ce cours. Pourtant, le professeur ne peut sempêcher de la questionner : « Vous êtes sûre que vous faites partie de mon TD ? » Naturellement puisque son nom figure sur la liste des étudiants appartenant au groupe. Question superflue.
Visiblement, le professeur ne souhaite pas y aller par quatre chemins. Il dit tout haut ce quil a dans la tête. Ce qui a le mérite dêtre clair. Il lance à Samia : « Ce que vous portez sur la tête me gêne. Juridiquement, vous en avez le droit, mais je vous laisse le choix de changer de professeur. » Samia nest donc pas la bienvenue. Elle se dépêche de ranger ses affaires et de quitter le cours. Elle préfère « avoir quelque chose à apprendre, parce quavec vous, ça ne me semble pas possible. Au revoir ».
Dépité, Christian S. sait que ce quil vient de faire ne plaît pas à tout le monde. Une élève lui fait savoir quelle est choquée. Puis un autre. Le débat commence. Sur vingt-neuf étudiants, seuls quatre osent prendre la parole, dont deux musulmans, quitte à se faire saquer tout le reste de lannée. Les arguments fusent. Le professeur sort ses arguments. Grand orateur, il tient tête. Il signale : « Vous savez, je fais partie dun certain nombre dorganisations altermondialistes. » Comme pour dire quil est de gauche, quil na rien à voir avec quelque fascisme que ce soit. Il fait savoir quil connaît bien le Maghreb et « que des amis y sont morts, à cause de lislamisme ». Quel rapport avec le voile de Samia ? Son bout de tissu est-il responsable des attentats du 11 septembre ?
Christian S. ajoute : « Si javais eu affaire à un membre du Front national, jaurais fait la même chose. » Il apprend à ses élèves que, dans le passé, il a déjà été confronté à cette situation. Le parallèle dressé avec le parti de Jean-Marie Le Pen a vite fait de scandaliser. Le professeur sembourbe. Un étudiant en profite pour interroger le professeur sur sa conception de la laïcité : « Et si un élève portant un autre signe religieux sétait présenté à votre cours, auriez-vous agi de la même manière, Monsieur ? » Silence dans la salle « Non », répond sèchement Christian C. Cest sûr, les jours du voile à luniversité sont comptés.