Un rapport endossé par l'opposition détaille les conditions d'une frappe aérienne.
Le Conseil national syrien, principal mouvement de l'opposition, serait-il désormais favorable à une intervention militaire occidentale? Le mouvement publie sur son tout nouveau site, syriancouncil.org, un rapport intitulé Une zone de sécurité pour la Syrie. La création d'une «zone tampon» est revendiquée par le CNS depuis son congrès de Tunis en décembre dernier.
Mais le texte va beaucoup plus loin en décrivant la conséquence inévitable, selon les auteurs, de la libération d'une partie du territoire syrien. Elle supposera d'abord une «campagne de frappes aériennes préventives» contre le système de défense aérienne syrien, afin de permettre aux aviations occidentales de protéger la zone libérée. «Les frappes pourraient être réalisées par des avions français, britanniques et turcs, avec le soutien aérien des Émirats arabes unis, du Qatar et de la Jordanie»
La ressemblance avec l'intervention en Libye est revendiquée par le texte, rédigé par le politologue Michael Weiss et produit par le Strategic Research and Communication Centre. Ce centre de réflexion basé à Londres se propose de fournir des travaux de recherche au Conseil national syrien. L'éditeur du rapport, Oussama Monajed, est d'ailleurs le conseiller du président du CNS, Burhan Ghalioun. Et le texte a été «revu», comme indiqué sur sa page de garde, par le général Akil Hachem, conseiller militaire du Conseil national syrien.
Pourtant, ce texte ne peut être considéré comme une déclaration politique officielle du CNS, tempère Bassma Kodmani, membre du comité exécutif du mouvement. «Oui, nous demandons la création d'une zone tampon. Nous explorons toutes les voies possibles. Non, nous ne souhaitons pas une intervention occidentale. Ce rapport est un travail de réflexion.»
La validation de cette réflexion par des responsables du CNS traduit néanmoins le bouillonnement des idées au sein d'une opposition soucieuse de ne pas se couper des manifestants, qui réclament tous les jours une protection internationale. Le rapport fournit d'ailleurs le mode d'emploi pour obtenir l'aval de l'ONU en contournant le Conseil de sécurité, verrouillé par la Chine et la Russie, alliés du régime de Damas.
Le précédent de la Corée
Selon l'auteur, l'Assemblée générale pourrait autoriser l'intervention armée, pourvu qu'elle la vote à la majorité. Un précédent existe, celui de la guerre de Corée, parrainée par l'Assemblée générale pour passer outre au veto de l'URSS au Conseil de sécurité.
L'Assemblée pourrait invoquer l'ar*ticle 51, qui autorise «l'autodéfense». Celle des États de la région, qui considéreraient que la guerre civile en Syrie les menace directement. Ou l'autodéfense de la Syrie même, à condition que le CNS soit reconnu comme le seul représentant du peuple syrien.
Les solutions politiques paraissent d'autant plus urgentes que la situation militaire se dégrade. Selon l'auteur, la résistance armée sur le terrain est «atomisée» en groupes indépendants. L'Armée syrienne libre (ASL), écrit-il, ne peut être prise au mot quand elle assure représenter les déserteurs. L'ASL annonce une initiative spectaculaire dans les prochains jours. «Mais il n'est pas certain qu'elle contrôle même les offensives les plus en vue sur le terrain», écrit Michael Weiss.
Le Figaro
Le Conseil national syrien, principal mouvement de l'opposition, serait-il désormais favorable à une intervention militaire occidentale? Le mouvement publie sur son tout nouveau site, syriancouncil.org, un rapport intitulé Une zone de sécurité pour la Syrie. La création d'une «zone tampon» est revendiquée par le CNS depuis son congrès de Tunis en décembre dernier.
Mais le texte va beaucoup plus loin en décrivant la conséquence inévitable, selon les auteurs, de la libération d'une partie du territoire syrien. Elle supposera d'abord une «campagne de frappes aériennes préventives» contre le système de défense aérienne syrien, afin de permettre aux aviations occidentales de protéger la zone libérée. «Les frappes pourraient être réalisées par des avions français, britanniques et turcs, avec le soutien aérien des Émirats arabes unis, du Qatar et de la Jordanie»
La ressemblance avec l'intervention en Libye est revendiquée par le texte, rédigé par le politologue Michael Weiss et produit par le Strategic Research and Communication Centre. Ce centre de réflexion basé à Londres se propose de fournir des travaux de recherche au Conseil national syrien. L'éditeur du rapport, Oussama Monajed, est d'ailleurs le conseiller du président du CNS, Burhan Ghalioun. Et le texte a été «revu», comme indiqué sur sa page de garde, par le général Akil Hachem, conseiller militaire du Conseil national syrien.
Pourtant, ce texte ne peut être considéré comme une déclaration politique officielle du CNS, tempère Bassma Kodmani, membre du comité exécutif du mouvement. «Oui, nous demandons la création d'une zone tampon. Nous explorons toutes les voies possibles. Non, nous ne souhaitons pas une intervention occidentale. Ce rapport est un travail de réflexion.»
La validation de cette réflexion par des responsables du CNS traduit néanmoins le bouillonnement des idées au sein d'une opposition soucieuse de ne pas se couper des manifestants, qui réclament tous les jours une protection internationale. Le rapport fournit d'ailleurs le mode d'emploi pour obtenir l'aval de l'ONU en contournant le Conseil de sécurité, verrouillé par la Chine et la Russie, alliés du régime de Damas.
Le précédent de la Corée
Selon l'auteur, l'Assemblée générale pourrait autoriser l'intervention armée, pourvu qu'elle la vote à la majorité. Un précédent existe, celui de la guerre de Corée, parrainée par l'Assemblée générale pour passer outre au veto de l'URSS au Conseil de sécurité.
L'Assemblée pourrait invoquer l'ar*ticle 51, qui autorise «l'autodéfense». Celle des États de la région, qui considéreraient que la guerre civile en Syrie les menace directement. Ou l'autodéfense de la Syrie même, à condition que le CNS soit reconnu comme le seul représentant du peuple syrien.
Les solutions politiques paraissent d'autant plus urgentes que la situation militaire se dégrade. Selon l'auteur, la résistance armée sur le terrain est «atomisée» en groupes indépendants. L'Armée syrienne libre (ASL), écrit-il, ne peut être prise au mot quand elle assure représenter les déserteurs. L'ASL annonce une initiative spectaculaire dans les prochains jours. «Mais il n'est pas certain qu'elle contrôle même les offensives les plus en vue sur le terrain», écrit Michael Weiss.
Le Figaro