tinky
Moche ou Bekheir hamdullah
salam, bonsoir,
Je suis juive. Jai participé à la Marche pour le Droit au Retour des réfugiés palestiniens. Il était juste de le faire.
Jai entendu parler de lholocauste contre les Juifs dEurope depuis que je suis petite. Jai visité le Mémorial de Washington DC et celui de Jérusalem dédiés aux vies juives perdues et jai pleuré en réalisant jusquà quel niveau datrocité lespèce humaine est capable de sombrer.
Je me demande ce quest devenue la conscience juive.
Il ne faut voir dans cette interrogation aucune malveillance à légard des survivants de lholocauste hitlérien. Cette partie de lhumanité nétait pas en position de choisir la façon dont elle allait survivre. Toutefois, noublions jamais quavoir survécu ou être un coreligionnaire des victimes du génocide ne dispense pas de respecter certaines règles dhumanité. Le slogan « Plus jamais ça ! » sonne creux quand il veut dire « Plus jamais ça seulement chez nous ! ».
Ma génération a été élevée dans la croyance que le pays de la Bible était un vaste désert habité seulement par une poignée de Palestiniens indigents, vivant avec leurs chameaux en tentant de joindre les deux bouts et de survivre dans le sable. Larrivée des Juifs était présentée comme un bénéfice immense pour ces habitants du désert. Golda Meir nous assurait même quil nexistait pas de « problème palestinien ».
Nous savons maintenant que ce tableau ne correspondait pas à la réalité. La Palestine était un pays qui avait beaucoup dhabitants et quils le considéraient comme leur patrie. Villes et villages, écoles et hôpitaux y prospéraient. Il y avait des juifs, des chrétiens et des musulmans. En fait, avant loccupation, les juifs représentaient seulement 7 % de la population et possédaient 3 % des terres.
Si on enlève ses illères un seul instant, on remarque une seconde atrocité perpétrée par ceux-là mêmes qui devraient être particulièrement sensibles à la souffrance dautrui. Ces gens-là savaient ce que « cela fait » dêtre arraché à sa maison sous la menace dune arme, dêtre forcé à marcher dans la nuit vers une destination inconnue , davoir à subir des exécutions sommaires. Les gens qui ont déplacé les Palestiniens savaient « de première main » ce que veut dire voir brûler sa maison et devoir renoncer en un instant à tout ce qui est cher à son cur. Mais des bulldozers ont écrasé des centaines de villages ainsi que les restes de leurs habitants. Rien de nouveau sous le soleil.
La Pologne est un vaste cimetière pour les Juifs dEurope tout comme Israël est la dernière demeure du peuple palestinien massacré. Très proche du monument aux enfants juifs disparus dans lholocauste en Europe, se trouve un terrain transformé en parking. Sous ce parking, les restes dun village jadis florissant et les corps dhommes, de femmes et denfants dont le seul crime fut davoir occupé cet espace au lieu de le quitter avec élégance. Sur la plaque mortuaire est écrit : « Parking public ».
Jai parlé avec des Palestiniens. Jusquà présent, je nai jamais rencontré de Palestinien qui nait perdu lun des membres de sa famille dans la « Shoah israélienne ». Ni aucun qui ne puisse parler dun ami ou dune relation en train de croupir dans une prison israélienne. Maintes et maintes fois, Israël a été cité pour violation des droits de lHomme, mais en vain.
Au cours dun récent voyage en Israël, jai visité un camp de réfugiés qui devait être « temporaire » et qui est occupé par un peuple attendant depuis 52 ans de pouvoir revenir chez lui. Chaque aïeul palestinien peut vous donner le nom de son village, le nom de sa rue et le nom de lendroit où sont plantés les oliviers. Peut-être ses petits-enfants ne sont-ils jamais allés sur ces terres, mais ils peuvent vous dire où leurs arrière-grands- parents sont enterrés et où se trouvait le village.
La presse a entretenu limage du terroriste palestinien. Les victimes qui se sont dressées contre laffront fait à la dignité humaine dans le ghetto de Varsovie sont hissées au rang de héros et celles qui y ont perdu la vie sont appelées des martyrs. Mais le Palestinien qui, désespéré, lance des pierres, est qualifié de terroriste.
Il y a deux ans, je roulais en Palestine en contemplant le système darrosage labyrinthique qui alimente en eau les pelouses luxuriantes des colons sionistes dans leurs nouveaux complexes dappartements, entourés de gardes armés et de barbelés. Tout cela au milieu dune communauté palestinienne ne disposant daucune alimentation en eau potable et dont les champs aux alentours sont sableux et secs. Le professeur duniversité Moshe Zimmerman communiquait dans le Jérusalem Post (30 avril 1995) : « Les enfants [juifs] de Hébron sont exactement comme les enfants des jeunesses hitlériennes ».
Les Juifs, en Europe, réclament la restitution de leurs biens, une compensation pour leurs salaires perdus, leurs habitations et leurs propriétés foncières ainsi que pour le travail forcé. Et cela avec effet rétroactif. Suis-je traître à la cause juive si je soutiens le droit au retour sur leur terre dorigine des réfugiés palestiniens ainsi que leur droit à une compensation pour ce qui leur a été pris et qui ne pourra leur être rendu ?
Les Juifs morts ne peuvent être ramenés à la vie, les Palestiniens massacrés ne pourront être ressuscités. David Ben Gourion disait : « Restons conscients dune vérité, entre nous Politiquement, nous sommes les agresseurs et ils se défendent La région leur appartient parce quils lhabitent tandis que nous voulons venir ici et nous y installer et de leur point de vue, nous voulons leur enlever leur terre ». La Palestine est une terre qui a été occupée et vidée de son peuple. Ses repères culturels et physiques ont été anéantis et remplacés soigneusement par des repères en hébreu. Lhistoire de ce peuple est la première chose qui a été éliminée par les occupants. Elle a été effacée jusquà donner limpression quelle na jamais existé.
Et tout ceci a été acclamé par le monde comme laction miraculeuse de Dieu. Nous devons reconnaître que lexistence dIsraël pose moins la question de sa légitimité que celle de lillégalité du « fait accompli », réalisé par la force et grâce au soutien des puissances occidentales. Les missions des Nations unies à ladresse dIsraël pour tenter den réprimander les violations ont été vaines jusquà présent. Dans « LEtat juif » de Th. Hertzl, le père du sionisme déclarait : « Nous devons examiner toutes les possibilités et prendre possession du nouveau territoire juif par tous les moyens modernes opportuns ».
Je pense être daccord avec Ehoud Barak (3 juin 1998) quand il dit : « Si jétais Palestinien, moi aussi je rejoindrais un groupe terroriste ». Jirais peut-être même plus loin : plutôt que des cailloux, cest un rocher que je voudrais lancer violemment en désespoir de cause.
Il faut espérer quau fond de lui, chaque Juif doté dune conscience sait pertinemment que ceci na pas été une guerre et que ceci na pas été la restitution par Dieu de la terre sainte à ses propriétaires de droit. Nous savons que des atrocités ont été perpétrées et continuent à être lêtre contre un peuple innocent, incapable de produire les armes et dassurer le financement nécessaires à sa propre défense contre des puissances occidentales penchées sur son anéantissement en tant que peuple.
Nous ne pouvons pas continuer à dire : « Mais quaurions-nous dû faire ? ». Sionisme nest pas synonyme de judaïsme. Je suis totalement solidaire du droit au retour du peuple palestinien sur cette terre.
Source: http://windowintopa lestine.blogspot .com/2009/ 01/jewish- editor-sacked- for-publishing. html
tawmat
Je suis juive. Jai participé à la Marche pour le Droit au Retour des réfugiés palestiniens. Il était juste de le faire.
Jai entendu parler de lholocauste contre les Juifs dEurope depuis que je suis petite. Jai visité le Mémorial de Washington DC et celui de Jérusalem dédiés aux vies juives perdues et jai pleuré en réalisant jusquà quel niveau datrocité lespèce humaine est capable de sombrer.
Je me demande ce quest devenue la conscience juive.
Il ne faut voir dans cette interrogation aucune malveillance à légard des survivants de lholocauste hitlérien. Cette partie de lhumanité nétait pas en position de choisir la façon dont elle allait survivre. Toutefois, noublions jamais quavoir survécu ou être un coreligionnaire des victimes du génocide ne dispense pas de respecter certaines règles dhumanité. Le slogan « Plus jamais ça ! » sonne creux quand il veut dire « Plus jamais ça seulement chez nous ! ».
Ma génération a été élevée dans la croyance que le pays de la Bible était un vaste désert habité seulement par une poignée de Palestiniens indigents, vivant avec leurs chameaux en tentant de joindre les deux bouts et de survivre dans le sable. Larrivée des Juifs était présentée comme un bénéfice immense pour ces habitants du désert. Golda Meir nous assurait même quil nexistait pas de « problème palestinien ».
Nous savons maintenant que ce tableau ne correspondait pas à la réalité. La Palestine était un pays qui avait beaucoup dhabitants et quils le considéraient comme leur patrie. Villes et villages, écoles et hôpitaux y prospéraient. Il y avait des juifs, des chrétiens et des musulmans. En fait, avant loccupation, les juifs représentaient seulement 7 % de la population et possédaient 3 % des terres.
Si on enlève ses illères un seul instant, on remarque une seconde atrocité perpétrée par ceux-là mêmes qui devraient être particulièrement sensibles à la souffrance dautrui. Ces gens-là savaient ce que « cela fait » dêtre arraché à sa maison sous la menace dune arme, dêtre forcé à marcher dans la nuit vers une destination inconnue , davoir à subir des exécutions sommaires. Les gens qui ont déplacé les Palestiniens savaient « de première main » ce que veut dire voir brûler sa maison et devoir renoncer en un instant à tout ce qui est cher à son cur. Mais des bulldozers ont écrasé des centaines de villages ainsi que les restes de leurs habitants. Rien de nouveau sous le soleil.
La Pologne est un vaste cimetière pour les Juifs dEurope tout comme Israël est la dernière demeure du peuple palestinien massacré. Très proche du monument aux enfants juifs disparus dans lholocauste en Europe, se trouve un terrain transformé en parking. Sous ce parking, les restes dun village jadis florissant et les corps dhommes, de femmes et denfants dont le seul crime fut davoir occupé cet espace au lieu de le quitter avec élégance. Sur la plaque mortuaire est écrit : « Parking public ».
Jai parlé avec des Palestiniens. Jusquà présent, je nai jamais rencontré de Palestinien qui nait perdu lun des membres de sa famille dans la « Shoah israélienne ». Ni aucun qui ne puisse parler dun ami ou dune relation en train de croupir dans une prison israélienne. Maintes et maintes fois, Israël a été cité pour violation des droits de lHomme, mais en vain.
Au cours dun récent voyage en Israël, jai visité un camp de réfugiés qui devait être « temporaire » et qui est occupé par un peuple attendant depuis 52 ans de pouvoir revenir chez lui. Chaque aïeul palestinien peut vous donner le nom de son village, le nom de sa rue et le nom de lendroit où sont plantés les oliviers. Peut-être ses petits-enfants ne sont-ils jamais allés sur ces terres, mais ils peuvent vous dire où leurs arrière-grands- parents sont enterrés et où se trouvait le village.
La presse a entretenu limage du terroriste palestinien. Les victimes qui se sont dressées contre laffront fait à la dignité humaine dans le ghetto de Varsovie sont hissées au rang de héros et celles qui y ont perdu la vie sont appelées des martyrs. Mais le Palestinien qui, désespéré, lance des pierres, est qualifié de terroriste.
Il y a deux ans, je roulais en Palestine en contemplant le système darrosage labyrinthique qui alimente en eau les pelouses luxuriantes des colons sionistes dans leurs nouveaux complexes dappartements, entourés de gardes armés et de barbelés. Tout cela au milieu dune communauté palestinienne ne disposant daucune alimentation en eau potable et dont les champs aux alentours sont sableux et secs. Le professeur duniversité Moshe Zimmerman communiquait dans le Jérusalem Post (30 avril 1995) : « Les enfants [juifs] de Hébron sont exactement comme les enfants des jeunesses hitlériennes ».
Les Juifs, en Europe, réclament la restitution de leurs biens, une compensation pour leurs salaires perdus, leurs habitations et leurs propriétés foncières ainsi que pour le travail forcé. Et cela avec effet rétroactif. Suis-je traître à la cause juive si je soutiens le droit au retour sur leur terre dorigine des réfugiés palestiniens ainsi que leur droit à une compensation pour ce qui leur a été pris et qui ne pourra leur être rendu ?
Les Juifs morts ne peuvent être ramenés à la vie, les Palestiniens massacrés ne pourront être ressuscités. David Ben Gourion disait : « Restons conscients dune vérité, entre nous Politiquement, nous sommes les agresseurs et ils se défendent La région leur appartient parce quils lhabitent tandis que nous voulons venir ici et nous y installer et de leur point de vue, nous voulons leur enlever leur terre ». La Palestine est une terre qui a été occupée et vidée de son peuple. Ses repères culturels et physiques ont été anéantis et remplacés soigneusement par des repères en hébreu. Lhistoire de ce peuple est la première chose qui a été éliminée par les occupants. Elle a été effacée jusquà donner limpression quelle na jamais existé.
Et tout ceci a été acclamé par le monde comme laction miraculeuse de Dieu. Nous devons reconnaître que lexistence dIsraël pose moins la question de sa légitimité que celle de lillégalité du « fait accompli », réalisé par la force et grâce au soutien des puissances occidentales. Les missions des Nations unies à ladresse dIsraël pour tenter den réprimander les violations ont été vaines jusquà présent. Dans « LEtat juif » de Th. Hertzl, le père du sionisme déclarait : « Nous devons examiner toutes les possibilités et prendre possession du nouveau territoire juif par tous les moyens modernes opportuns ».
Je pense être daccord avec Ehoud Barak (3 juin 1998) quand il dit : « Si jétais Palestinien, moi aussi je rejoindrais un groupe terroriste ». Jirais peut-être même plus loin : plutôt que des cailloux, cest un rocher que je voudrais lancer violemment en désespoir de cause.
Il faut espérer quau fond de lui, chaque Juif doté dune conscience sait pertinemment que ceci na pas été une guerre et que ceci na pas été la restitution par Dieu de la terre sainte à ses propriétaires de droit. Nous savons que des atrocités ont été perpétrées et continuent à être lêtre contre un peuple innocent, incapable de produire les armes et dassurer le financement nécessaires à sa propre défense contre des puissances occidentales penchées sur son anéantissement en tant que peuple.
Nous ne pouvons pas continuer à dire : « Mais quaurions-nous dû faire ? ». Sionisme nest pas synonyme de judaïsme. Je suis totalement solidaire du droit au retour du peuple palestinien sur cette terre.
Source: http://windowintopa lestine.blogspot .com/2009/ 01/jewish- editor-sacked- for-publishing. html
tawmat