Mis à la porte pour avoir posé faisant une quenelle avec des enfants, cet éducateur, fan de Dieudonné, se défend d’être antisémite et veut retrouver son boulot. « Je voyais la quenelle comme une blague. »
Faites une rapide recherche Google. « Renseignez-vous », comme dirait Dieudonné lorsqu’il pose en chasseur de machinations. A en croire Internet, Nabil, 26 ans, est un dangereux « nazillon » qui inculque aux enfants « la haine raciale » et pose volontiers avec un fusil à pompes pour honorer Mohamed Merah.
C’est en tout cas le portrait tord-boyaux brossé par le site JSS News, proche de la droite israélienne, qui s’est lancé dans une croisade anti-quenelle sur les réseaux sociaux.
Capture d’écran du compte Instagram de Nabil
Parce qu’il a été mis en avant par ce site et qu’il n’a pas hésité à faire faire aux gamins dont il avait la charge une quenelle franchement grasse, l’éducateur a perdu son travail. Employé dans un centre de loisirs à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne), Nabil explique avoir été contraint à la démission au début du mois de décembre.
Mis à la porte, le jeune homme assume, se défend, regrette qu’on l’ait « mal compris », mais croit tout de même distinguer dans son évincement la mainmise d’un supposé « lobby qui contrôle les médias ».
On s’est décidé à rendre visite à ce Nabil, « persécuté » pour la cause, qui va rejoindre l’« association des Justes », dernière provocation en date de l’humoriste Dieudonné.
Nabil préfère « s’informer sur YouTube »
C’est un costaud plutôt avenant qui émerge quand on débarque. Barbe fine façon La Fouine, bras encré de son nom de scène (il est rappeur), T-shirt de l’association qu’il a fondée pour concilier musique et encadrement des gamins du quartier.
Nabil vit chez ses parents. On passe du salon à la chambre. De la télé, toujours allumée, à l’ordinateur bardé d’enceintes. En dehors de la bestiole, pas grand-chose. Une guitare dans un coin, des fringues un peu partout. Pas un bouquin.
« Je ne suis pas trop livre en ce moment. »
Nabil regarde BFM-TV pour « écouter les conneries qu’on y raconte » et préfère « s’informer sur YouTube », en cliquant de vidéos en vidéos. Ça démarre avec un sketch ou un podcast de Dieudonné, et puis l’algorithme de Google fait le reste : Alain Soral, Tariq Ramadan et autres, de la période « Ce soir ou jamais », quand les comparses étaient encore invités sur les plateaux pour jouer les dézingue-bobos.
C’est comme ça qu’il fabrique sa grille de lecture, en picorant sur Internet, fasciné par « ces mecs qui ont la tchatche, qui cassent ».
Faites une rapide recherche Google. « Renseignez-vous », comme dirait Dieudonné lorsqu’il pose en chasseur de machinations. A en croire Internet, Nabil, 26 ans, est un dangereux « nazillon » qui inculque aux enfants « la haine raciale » et pose volontiers avec un fusil à pompes pour honorer Mohamed Merah.
C’est en tout cas le portrait tord-boyaux brossé par le site JSS News, proche de la droite israélienne, qui s’est lancé dans une croisade anti-quenelle sur les réseaux sociaux.
Capture d’écran du compte Instagram de Nabil
Parce qu’il a été mis en avant par ce site et qu’il n’a pas hésité à faire faire aux gamins dont il avait la charge une quenelle franchement grasse, l’éducateur a perdu son travail. Employé dans un centre de loisirs à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne), Nabil explique avoir été contraint à la démission au début du mois de décembre.
Mis à la porte, le jeune homme assume, se défend, regrette qu’on l’ait « mal compris », mais croit tout de même distinguer dans son évincement la mainmise d’un supposé « lobby qui contrôle les médias ».
On s’est décidé à rendre visite à ce Nabil, « persécuté » pour la cause, qui va rejoindre l’« association des Justes », dernière provocation en date de l’humoriste Dieudonné.
Nabil préfère « s’informer sur YouTube »
C’est un costaud plutôt avenant qui émerge quand on débarque. Barbe fine façon La Fouine, bras encré de son nom de scène (il est rappeur), T-shirt de l’association qu’il a fondée pour concilier musique et encadrement des gamins du quartier.
Nabil vit chez ses parents. On passe du salon à la chambre. De la télé, toujours allumée, à l’ordinateur bardé d’enceintes. En dehors de la bestiole, pas grand-chose. Une guitare dans un coin, des fringues un peu partout. Pas un bouquin.
« Je ne suis pas trop livre en ce moment. »
Nabil regarde BFM-TV pour « écouter les conneries qu’on y raconte » et préfère « s’informer sur YouTube », en cliquant de vidéos en vidéos. Ça démarre avec un sketch ou un podcast de Dieudonné, et puis l’algorithme de Google fait le reste : Alain Soral, Tariq Ramadan et autres, de la période « Ce soir ou jamais », quand les comparses étaient encore invités sur les plateaux pour jouer les dézingue-bobos.
C’est comme ça qu’il fabrique sa grille de lecture, en picorant sur Internet, fasciné par « ces mecs qui ont la tchatche, qui cassent ».