Youussef el gnaoui déballe tout

Youussef El Gnaoui le milieu offensif et capitaine de l’AS Salé

Le Matin : Comment expliquez-vous votre première moitié du championnat très réussi ?
Youssef El Gnaoui : Je vous avoue que mon niveau n’a connu aucun saut qualitatif cette année. Mes aptitudes physiques et techniques n’ont pas vraiment changé, puisque j’évoluais de la sorte l’année dernière en deuxième division et bien avant la rétrogradation de l’ASS. Cette année, avec la montée en élite, le public pouvait suivre les matchs en direct grâce à la retransmission TV, et c’est ce qui a vraiment mis mon talent en exergue. C’est un problème dont souffrent beaucoup de joueurs en seconde division. J’ai joué face à des éléments au talent épatant, des jeunes qui pourraient faire des merveilles s’ils jouissaient d’une quelconque reconnaissance, mais malheureusement, les championnats de divisions inférieures ne sont pas médiatisés. Et donc ces joueurs restent dans l'anonymat total.

Contrairement à vos prestations individuelles, votre club se morfond en bas du tableau, est-ce vraiment dû essentiellement au manque de chance mentionné par les joueurs et le coach Benhachem à plusieurs reprises ?
Le fait que nos résultats ne reflètent pas la qualité des matchs livrés est incontestable. Nous avons toujours développé un jeu séduisant et nous n’avons jamais manqué de solidité. La malchance dont on parle jaillit du fait qu’on encaisse toujours des buts en fin de match. Si les rencontres devaient être disputées à 80 minutes, nous serions premiers au classement général ! Ensuite, l’arbitrage nous a énormément handicapés cette saison. Nous avons été la cible des arbitres. À tel point que mes coéquipiers ont été stigmatisés pendant un certain moment. Ils pensaient davantage à la qualité de l’arbitrage plutôt que de se concentrer sur le jeu.

Venons-en à l’essentiel. Pourquoi votre transfert au FC Dubaï d’abord, puis au Raja de Casablanca a-t-il échoué ?
La première équipe qui m’a approchée était l'AS FAR, en la personne de Rachid Taoussi qui s’est entretenu avec moi. Ensuite, j’ai constaté l’abondance des propositions et j’ai confié la décision à la direction du club. Il y a eu une offre du Chabab Rif El Houceimi que j’ai aussitôt déclinée. J'ai ensuite reçu une offre de la Renaissance de Berkane, qui ne m’a jamais contacté et a préféré négocier directement avec Hajj Abderrahmane Choukri, président délégué de l’ASS. Hônetemment, je n’ai pas été emballé par cette offre. Je me suis personnellement excusé auprès du président Faouzi Lakjaâ. Quelques jours plus tard, le FC Dubaï envoyait un émissaire à Salé pour me superviser. Un accord de principe a été trouvé et je me suis déplacé aux Émirats arabes unis pour parapher le contrat. Sauf qu’une fois sur place, je découvre qu’un agent de joueurs marocain a tout fait pour saboter mon transfert, et a même prétendu que je souffrais des séquelles d’une fracture et que je ne valais pas le prix proposé. Ce même agent m’avait déjà proposé de lui confier la gestion de mes intérêts, mais j'ai refusé catégoriquement. C'est ce qui l'a poussé à me combattre et à me mettre des bâtons dans les roues. Pendant le dernier jour du mercato, mon frère m’a appelé pour me dire que la presse nationale avait annoncé mon arrivée à la Renaissance sportive de Berkane et que moi-même je me trouvais à Berkane pour parapher le contrat, alors qu’en réalité, j’étais toujours aux Émirats arabes unis !

Pourquoi annonce-t-on votre transfert dans un club alors que rien n'était ?
En réalité, Hajj Choukri avait conclu une entente avec la Renaissance de Berkane pour un montant de 250 millions de centimes. Je ne sais toujours pas pourquoi il s’est entêté à vouloir m’envoyer chez les Orientaux. Quelques heures après, Mohamed Boudrika m’appelle pour me convaincre de rallier les rangs du Raja, chose que j’ai acceptée. Le président des Verts m'avait fait une offre de 300 millions de centimes, tout cela avec l'aval du président délégué, mais ce dernier a changé de position quelques heures après, et réclamait 400 millions. Après moult discussions, j’ai cédé 50 millions de ma prime et un accord a été trouvé autour de la somme de 370 millions. Sauf que là encore Hajj Choukri s’interpose et demande un payement immédiat en une seule et unique tranche ! Une demande irréaliste et une condition qui a eu comme effet de décourager Boudrika qui avait proposé un payement sur trois tranches. Je n’ai jamais pu comprendre cette attitude, surtout que mon transfert pourrait renflouer la trésorerie du club.

Vous n’avez curieusement pas été retenu par l’entraîneur Hassan Benabicha pour disputer le CHAN en compagnie des locaux. Est-ce une déception ?
Je suis sûr et certain que Hassan Benabicha ne me connaît pas et qu’il n’a pas eu l’occasion de me voir évoluer ni de regarder mes matchs. N’importe quel autre entraîneur m’aurait convoqué pour cette compétition. Si ça avait été Fakhir, Taoussi ou Zaki, j’aurais été présent au CHAN. Toutefois, je respecte les décisions du coach Benabicha, malgré l’amertume de la déception.

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