4000 ans de monothéismes, histoire archéologique

LA LOI RÉVÉLÉE À MOÏSE.

Moïse reçoit les 10 commandements écrits au Sinaï. (S. 7-145). Aucune preuve archéologique n'existe. Les tables de l'Alliance auraient pu perdurer, mais l'Arche qui les contenait (Ex. 25-10-21) a été détruite au VIe s. avant JC.

Les 10 commandements demandent d'adorer Yahvé, Dieu unique, d’honorer ses parents, de ne commettre ni vol, ni meurtre, ni adultère.

Ils ont une particularité. Dieu les donne après avoir libéré son peuple de l'esclavage. L'homme libre a besoin de la loi.

La libération de l'esclavage d'Égypte est fondatrice dans le judaïsme. Elle est commémorée lors de la Pâque juive et structure la foi hébraïque. Le don de la Loi ne vient qu'en second et est fêtée 50 jours plus tard lors de la fête des Prémices.


Les chrétiens sont, eux, libérés de l'esclavage de la mort et du péché par le sacrifice du Christ sur la Croix. Pour eux, la libération de l'esclavage d’Égypte est l'annonce prophétique de la libération radicale qui sera offerte par le Christ. Ils fêtent leur libération lors de la Pâque chrétienne, accomplissement de la Pâque juive. La Pentecôte, 50 jours après, commémore le don de l’Esprit Saint. Celui-Ci dirige le chrétien maintenant que la Loi est abolie. Le don de l’Esprit Saint marque l’accomplissement et le dépassement du don de la Loi.

Le Coran raconte également le don de la Loi au Sinaï, mais il ne retient pas la signification spirituelle de la libération de l'esclavage.
L'homme est l'esclave d'Allah et la Loi qu'il reçoit de Lui appelle la soumission (S. 39-10-16) : d’origine divine, elle est forcément parfaite. Il est donc légitime de s'y soumettre. De plus, l'homme n'a pas à exercer son libre arbitre sur le monde ( S. 2-31-33). Allah possède seul le pouvoir d'agir : Sourate 4-78 : «- Dis : «Tout vient de Dieu. » ». Allah est tout puissant et rien ne se passe sur terre sans son autorisation. Allah parle dans le Coran une fois pour toutes (S. 33-40) et agit dans le monde par les événements.

Le judaïsme et le christianisme, eux, croient que l'homme a été créé libre par Dieu. L'homme est appelé à dominer la terre dès sa création. Yahvé, pour eux, est un Libérateur.
Yahvé a choisi de ne pas agir et, quand Il agit, cela s’appelle un miracle. Il fait une entorse à sa propre décision de laisser la terre aux hommes. Il agit pour manifester sa compassion et sa tendresse en réponse à la prière des hommes. Mais il ne s'agit pas là de l'action ordinaire de Dieu. Son action ordinaire est spirituelle : Il parle en Esprit.


Le Christ a pourtant fait des miracles. Il a la puissance d'agir et il a agi, mais toujours après une demande humaine. La liberté de l'homme est un absolu pour Dieu.

Jésus ne prend qu'exceptionnellement l'initiative de guérir quelqu'un qui ne lui a rien demandé. Par exemple, il guérit une femme à la synagogue le jour du sabbat (Luc 13-10-16). En réclamant au Christ une guérison miraculeuse le jour du sabbat, elle aurait commis un péché aux yeux de son peuple en transgressant la loi de Moïse. Le Christ la guérit donc sans qu’elle ne le demande. Lui sait qu'il n'y a pas de péché à guérir un malade le jour du sabbat.

LA LIBERTÉ ET LA COMPASSION SERONT TOUJOURS AU DESSUS DE LA LOI POUR JÉSUS-CHRIST.

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LES « PEUPLES DE LA MER » : LES PHÉNICIENS.

À partir de -1250, les « Peuples de la mer » apparaissent progressivement en Canaan. On les appellera « phéniciens ». L’étymologie du mot palestinien provient du mot phénicien. Mais une origine étymologique n'est pas une origine ethnique !

En 1228 avant JC, ils sont mentionnés pour la première fois dans les annales de Merenptah, successeur de Ramsès II.
Pendant le siècle qui suit, ils installent des comptoirs sur le littoral, de la Turquie actuelle à la Libye. Ils arrivent en bateau d'une région inconnue ; mais leurs poteries, après leur installation, signalent une origine égéenne (grecque). Ils pillent, attaquent et détruisent les royaumes existants. Seule l’Égypte va résister, mais elle va perdre ses extensions territoriales tant à l'est qu'à l'ouest, de la Syrie à la Libye, en passant par Canaan.

Dans tout le bassin méditerranéen, une page se tourne. C'est la fin de l'âge de bronze
. Des empires s’effondrent. Le Royaume Hittite disparaît totalement. A-t-il été victime de crises de succession sanglantes, ou d'une période de sécheresse en Anatolie, ou de l'invasion des fameux « Peuples de la mer » ? La Sardaigne est victime d'un raz-de-marée, qui la recouvre presque en totalité. Une vague de boue est encore visible sur ses collines. La civilisation sarde ne s'en remettra pas : son peuple immigre largement. On pense que les Sardes sont à l'origine des étrusques au nord de l'Italie.

On ignore si des catastrophes naturelles, une crise économique, ou la ruine des Hittites sont les responsables des brusques mouvements migratoires en méditerranée...
Ou si, au contraire, ce sont ces mouvements anarchiques des « Peuples de la mer » qui sont la cause de la ruine de ces empires.

En tout état de cause, l'arrivée des « Peuples de la mer » signe la fin d'une époque. Ils arrivent par bateaux avec femmes et enfants à la recherche d'une terre d'accueil qu'ils sont prêts à conquérir par les armes.

Canaan est sous domination égyptienne. Elle est divisée en trois parties :
- Une bande côtière sur le littoral avec des ports pratiquant le commerce international au milieu de riches terres agricoles : les Peuples de la mer s'y installent après une prise de pouvoir destructrice.
- Les deux « Hautes Terres » plus à l'est vers la Mer Morte et le Jourdain. Elles sont divisées en deux par des reliefs naturels :
~ la cité état de Sichem au Nord, dans une région de collines,
~ la cité état de Urushalim (Jérusalem) au Sud dans la partie la plus aride, la plus pauvre et la plus escarpée.

À la fin du XIIIe siècle avant JC, à la veille de l'installation prouvée des hébreux, les « Hautes Terres » sont totalement désertiques en dehors des ces deux minuscules cités-états.

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MERNEPTAH : LE PHARAON DE L'EXODE ?

De -1213 à -1203, Merneptah, le fils de Ramsès II règne en Égypte. On a retrouvé la momie de Merneptah.
Il est mort à plus de 70 ans, obèse, soufrant d'arthrose et d'athérosclérose. On le voit mal monter sur un chars pour poursuivre à la tête de l'armée égyptienne quelques manœuvres Apirous en rupture de contrat. On voit mal également comment, après des kilomètres de poursuite, il aurait laissé la vie dans une noyade aussi spectaculaire qu'inutile. D’autant que cela n'a laissé aucune trace dans les archives égyptiennes et que rien sur sa momie ne montre qu'il est mort de noyade.

En fait, aucun pharaon n'est jamais mort au combat, ni de noyade. Les archives égyptiennes sont connues, et les momies des pharaons ont globalement été retrouvées. Le Coran a manifestement été influencé par une exagération biblique. Le Coran dit que Pharaon est mort au combat : Sourate 20-78 : « Pharaon, donc, les poursuivit avec ses armées, lesquelles furent recouvertes, le flot pour couverture. » et Sourate 2-50. Le Coran prétend que le corps de Pharaon a été retrouvé : Sourate 10-92 : « Et bien Nous allons te sauver aujourd'hui quant à ton corps, afin que tu sois un signe pour ceux d'après toi ». La Sourate 26-59 informe que les hébreux héritent de lui : « De quoi [Pharaon], Nous fîmes héritiers les Enfants d'Israël. ».
Exode 14-27-28 disait : « Moïse étendit la main sur la mer et, au point du jour, la mer rentra dans son lit. Les Égyptiens en fuyant la rencontrèrent, et Yahvé culbuta les Égyptiens au milieu de la mer. Les eaux refluèrent et recouvrirent les chars et les cavaliers de toute l'armée de Pharaon, qui avaient pénétré derrière eux dans la mer. Il n'en resta pas un seul ».

Si Merneptah est le pharaon de l'exode, son engagement personnel dans la guerre contre les hébreux a été bien moindre que ne nous le raconte la Bible et le Coran : il n'en est pas mort.
En revanche le rôle de Merneptah est essentiel dans l'histoire qui nous occupe. Il nous donne la première preuve historique de l’existence du peuple d'Israël. Il a bien fait la guerre à Israël mais il a survécu, puisqu'il lui reste encore 4 ans à vivre quand il se vante d'avoir détruit Israël sur la stèle dite « de Merneptah ».

En -1207, il fait graver une stèle pour commémorer sa victoire militaire sur les villes de Canaan, c'est la stèle de Merneptah. Elle fait état d'un peuple, Israël, qui est vaincu : « Canaan a été razziée de la pire manière. Ashqélôn a été enlevée. Gézer a été saisie. Yeno‘am est comme si elle n'avait pas existé. Israël est dévasté ; sa semence n'existe plus.Huru [Canaan] est devenue une veuve du fait de l'Égypte… ».

L'ironie de cette stèle, c'est qu'en annonçant la destruction d'Israël, elle signe en fait l'entrée dans l'histoire du peuple hébreu pour les millénaires à venir !


Contrairement aux autres habitants de Canaan aucune ville n'est attachée au nom d'Israël, comme s'il s'agissait d'un peuple encore nomade.
Israël, était-t-il un peuple nomade ou rural, en tout cas non citadin ?

-1207 : Israël existe !
Depuis combien de temps ?
Nul ne sait !


Mais peut-être l’archéologie nous donnera-t-elle quelques indications … ?

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ET LES MURAILLES DE JÉRICHO S'EFFONDRENT !

Nous sommes aux alentours de 1200/1250 avant JC.


Nous laissons maintenant les conjectures pour les certitudes archéologiques. Les proto-hébreux vont apparaître dans les strates archéologiques des « Hautes Terres », région à l'ouest de la mer morte et du Jourdain.
Le Coran, Sourate 26-57-59, annonce qu’Israël hérite des dépouilles de Pharaon après sa noyade, mais le peuple élu s'installe bien en Canaan et nullement en Égypte.
Le livre de Josué, raconte comment Josué, le successeur de Moïse, conquiert par la force le pays de Canaan. Il extermine ses habitants dans ce que l'on appellerait de nos jours une purification ethnique, afin de laisser aux hébreux la terre promise vierge de toute occupation païenne.


Jéricho est censée être protégée par de formidables murailles. Elles s'effondrent au son des trompettes devant le peuple élu en prières (Josué 6). Le Coran évoque également cette entrée en Canaan souhaitée par Moïse (Sourate 5 versets 20 à 26) qui nécessitait de franchir les murailles d'une ville (qui n'est pas nommée) tenue par des hommes très puissants. L’idée d' hommes puissants provient du Livre des Nombres 13-33. Les envoyés de Moïse y racontent que Canaan est habitée par des géants pour convaincre le peuple élu de ne pas se battre contre eux, contrairement au souhait de Moïse.

Or, l'archéologie a prouvé que Jéricho n'existait plus au XIIIe siècle, au moment où l'on assiste à la sédentarisation du peuple hébreu. Un siècle avant, au XIVe siècle, c'était une petite bourgade dépourvue de muraille, qui a été abandonnée et non détruite. La strate archéologique a été fouillée et en témoigne. La ville réapparaîtra plus tard pour devenir une métropole. Mais au moment de l'arrivée des Hébreux en Canaan, Jéricho n'existait plus depuis un siècle.

Certaines villes, censées avoir été détruites par Josué, avaient cessé d'exister depuis des siècles Aï, sur le tertre de Khirbet et-Tell et la citée des Gabaonites, localisée à El-Jîb avaient, comme Jéricho, cessé d'exister depuis des siècles !
Et les autres villes ont bien été détruites, c'est vrai, mais bien plus tard et par d'autres peuples qui sont identifiés : Haçor, Béthel, Lakish, Gézer. Nous le verrons.

En fait, un détail de la Bible signale que le texte a été rédigé très longtemps après les événements décrits
: Josué enterre des rois vaincus dans une caverne refermée par de grandes pierres. Pierres, dit le texte de la Bible, qui « y sont restées jusqu'à ce jour » (Josué 10-27). De quel jour parle la Bible ? Manifestement, de celui où a été écrit le texte ! Cela signale sans aucun doute que le livre a été écrit bien après les événements racontés...
(« La Bible dévoilée : les nouvelles révélations de l'archéologie », Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman, folio histoire, 2002.)

Aucune ville n'a vu ses murailles s’effondrer pour permettre aux enfants de Moïse de s'installer en Canaan. L'archéologie a fait s'effondrer pour toujours les murailles de Jéricho ! L'extraordinaire puissance évocatrice de la destruction de Jéricho restera pour toujours ce qu'elle est : un merveilleux poème, qui évoque la Toute Puissance de Dieu.

Sur ce point la Bible et le Coran donnent des informations erronées.


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LE PEUPLE HÉBREU PREND POSSESSION DE SA TERRE PROMISE.

Loin de la conquête sanglante de Josué soutenu par un Dieu vengeur et exterminateur, (conquête racontée par la Bible dans le livre de Josué), l'archéologie a montré tout autre chose.

À partir de 1200 avant JC, des petits villages s’installent peu à peu dans les hautes terres de Canaan et évoluent en marge des cités cananéennes du littoral. Les structures les plus anciennes sont en bordure du désert, là où l'on peut cultiver et faire paître les troupeaux. Les villages sont constitués de petites maisons adjacentes qui encerclent une grande cour ovale (comme à Izbet Sartah). Cela témoigne de l’origine des premiers habitants. Ils étaient des pasteurs nomades. Les tentes des bédouins sont ainsi installées en cercle pour contenir le bétail. Il s'agit donc d'un peuple de nomades qui se sédentarisent peu à peu.

La stèle de Merneptah l'avait déjà suggérée : Israël n'est pas un peuple citadin. Aucune ville n'était attachée à son nom, contrairement aux autres peuples vaincus.

Ces villages des proto-hébreux ne diffèrent pas vraiment des villages de leurs voisins de Moab, ou d'Ammon. Un seul détail les identifie comme différents des autres : ils respectent l'interdit du porc.

À partir du XIIIe siècle avant JC et jusqu'à nos jours, les hébreux n'élèvent pas et ne consomment pas de porc. Des ossements de chèvres, de moutons, de bovins sont retrouvés lors des fouilles. Mais aucun ossement de porc n'a été retrouvé dans ces villages des « Hautes Terres ». Le porc était largement élevé et consommé par leurs voisins, que ce soient par les cananéens du littoral, par les Moabites ou par les Égyptiens. Seuls les proto hébreux n'en consomment pas !

Autre particularité mais qui sera moins durable : la civilisation d'Israël est pacifique.
Les villages n'ont pas de muraille. Ils n'ont pas d'armement, alors qu'on en trouve lors des fouilles des villages cananéens du littoral. Il n'existe aucune trace de destruction par le feu signalant des mouvements militaires.
Ils vivent paisiblement en autarcie, associant élevage et culture de céréales. Ils vivent simplement dans une relative pauvreté : aucun bijou ni objet de luxe ou d’artisanat d'importation n'a été retrouvé.

Leurs villages se multiplient sans dépasser 250 en Canaan. Aucun n'a plus de 200 habitants. Au Xe siècle, les hébreux étaient moins de 40 000, vivant dans de petites maisons identiques, ce qui révèle une civilisation relativement égalitaire. Ces villages ont deux autres particularité : ils ne possèdent ni temple ni structure publique.

Plusieurs de ces villages resteront habités jusqu'à l'époque monarchique où les archives préciseront que leurs habitants sont hébreux depuis toujours.

Les Hébreux viennent de s'installer en Terre Sainte, Canaan. Nous sommes en 1200 avant JC, l'archéologie l'a prouvée !


« La Bible dévoilée : les nouvelles révélations de l'archéologie », Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman, folio histoire, 2002.

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ISRAËL S'INSTALLE PACIFIQUEMENT ET CONSTRUIT SON PREMIER LIEU DE CULTE.


Le culte des premiers Hébreux est difficile à connaître avec certitude puisqu'ils ne pratiquaient pas l’écrit assez couramment pour que l'on ait retrouvé des inscriptions.
Leurs tombes montrent qu'ils enterraient leurs morts sans offrande mortuaire. Ils ne pratiquaient pas l'art de la statuaire puisqu'une seule statue a été mise à jour, celle d'un taureau dans un village minuscule. Y-avait-il déjà un interdit sur la représentation du vivant ? Y-avait-il déjà un culte à un Dieu unique parfois un peu oublié et associé à d'autre divinité dans des villages excentrés ?

Mais un autel hébraïque primitif de cette époque a été retrouvé, un unique temple situé sur une montagne, et non dans un village !

Le mont Ébal
a été fouillé à de nombreuses reprises au XXe siècle sans que l'on comprenne à quoi correspondait la structure en pierres au sommet. Des fragments de plâtre subsistaient dans les interstices de cette construction battis en pierres brutes, non taillées. Puis un jour de 1983, un jeune archéologue, David Etam, a fait remarquer que les caractéristiques de la construction étaient semblables à celles que Dieu réclame dans l'Ancien testament pour Son autel. Le Temple est élevé en pierres non taillées, plâtrées et il n'a pas de marche d'accès, c'est un plan incliné qui conduit au sommet.
Josué 8-30-35 : « Alors Josué édifia un autel à Yahvé, Dieu d’Israël, sur le mont Ébal, comme Moïse serviteur de Yahvé, l'avait ordonné aux Israélites, selon qu'il est écrit dans la Loi de Moïse : au autel de pierres brutes que le fer n'aura pas travaillées. Ils y offrirent des holocaustes à Yahvé et immolèrent des sacrifices de communion. » Et le Deutéronome 27-1-10 ajoute : « ..tu dresseras de grandes pierres, tu les enduiras de chaux. »
Plus tard, le Saint des Saints du second Temple construit à Jérusalem ( au VIe siècle avant JC) aura exactement la même structure. Nous sommes donc en présence d’un autel typiquement hébraïque, comme aucune autre culture n’en a édifié.

De nombreux ossements de daims, boucs, moutons bovins, tous mâles et approximativement âgés d'un an ont été retrouvés calcinés.
L'autel a été daté grâce à la présence de deux scarabées égyptiens, un trouvé à l’extérieur de l'autel, l'autre dans une cuvette de pierre qui servait de réceptacle aux offrandes. Ils ont tous les deux été fabriqués sous Ramsès II (-1279-1212). Des céramiques, dont les tessons ont été retrouvés en quantité, confirment l'occupation entre le XIIIe siècle et le XIIe siècle avant JC.

Sur le mont Ébal, les hébreux, arrivés d’Égypte avec quelques souvenirs du règne de Ramsès II, ont construit un autel carré, en pierres non taillées, enduit de plâtre. Ils y ont sacrifié de jeunes animaux tous mâles, sauf des porcs.

Entre -1250 et - 1200, Israël vient de se sédentariser et construit sur le mont Ébal, un autel original pour honorer son Dieu Unique : Yahvé.
Israël avait eu jusque là une vie nomade, et adorait son Dieu Yahvé depuis au moins deux siècles ... et peut-être davantage. L'archéologie maintenant a des certitudes. Israël adore Yahvé en Canaan !

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UN LIVRE DE LOIS POUR CONNAÎTRE LES PREMIERS HÉBREUX SÉDENTAIRES.

Le livre de l'Exode, présente le « code de l'Alliance » comme ayant été donné par Moïse. C'est tout à fait invraisemblable. Le code de l'Alliance (qu'il ne faut pas confondre avec les 10 commandements) correspond aux besoins législatifs d'une société de pasteurs-agriculteurs, et non aux besoins du peuple nomade et ouvrier que dirigeait Moïse.

Ce code pourrait dater, dans sa version orale, de l'installation des hébreux dans « les Hautes Terres ». Il serait donc postérieur à Moïse. C'est ce que pensent les spécialistes de la Bible.
Ce code est dans l'Exode aux chapitres 20 à 23. La vie rustique d'agriculteurs pratiquant la polyculture vivrière et l'élevage de petit et de gros bétail (excepté le porc) y est décrite par le biais de la Loi. Les rituels religieux sont précisés, ils sont encore très agricoles ! L'Exode 23-14-19 décrit la fête des Azymes de Pâque (pour célébrer l'Exode), la fête des Prémices (pour commémorer les premiers fruits de la terre au printemps et le don de la Loi) et des Récoltes (lors des moissons).

La législation du mariage, de l'esclavage, de la réparation des crimes et délits nous donne un bon aperçu du quotidien. On vole du bétail et on se fait encorner par des bœufs plus ou moins pacifiques ; on fait pâturer son bétail dans la vigne du voisin et on séduit sa fille. Il est conseillé de ne pas mentir quand on est appelé à témoigner, de bien traiter l'étranger de passage en souvenir de la servitude en Égypte. Il est conseillé de prêter son argent sans garder en gage le dernier vêtement qui réchauffe le pauvre.

Des conseils agronomiques sont données qui rendent bien compte de ce que l'archéologie nous apprend d'une population nomade qui se sédentarise peu à peu. La terre reste en jachère une année sur sept pour laisser pâturer le bétail qui fume la terre au passage. L'alliance entre les pasteurs et agriculteurs est donc organisée. Les pasteurs-producteurs de viande viennent chercher leurs céréales auprès des agriculteurs. Puis, peu à peu, ils ensemencent eux-mêmes quelques champs et laissent une partie de la famille derrière eux pour les surveiller, puis reviennent pour la moisson. À terme, ils se sédentarisent, gardant leur bétail et cultivant leurs champs.

Nous voyons donc avec certitude qu'en -1207, existait un peuple nommé « Israël » (stèle de Merneptah), et que ce peuple s'est sédentarisé pacifiquement et progressivement à partir de -1250.

En l'an -1000, ces villages regroupent au maximum 45 000 habitants. Ils n'ont pas de structure politique. Ils se trouvent sous la domination des minuscules villes-états de Sichem au Nord et d' Urushalim, au sud, contrôlées par des potentats cananéens païens, soumis à l’Égypte.
Les hébreux sont totalement pacifiques.


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PENDANT CE TEMPS-LÀ, LES « PEUPLES DE LA MER » S'INSTALLENT SUR LA CÔTE.

À partir XIIe siècle, le littoral cananéen évolue autrement. « Les Peuples de la mer » attaquent en Méditerranée apportant la ruine des royaumes existants. Seule l’Égypte va résister. Il est probable qu'il ne s'agit pas d'une fédération unique de pirates, mais de populations civiles chassées par différentes catastrophes qui ont conflué vers l’Égypte, grenier à blé de l'antiquité.

En -1176, Ramsès III (1184-1153 avant JC) vainc une confédération regroupant « des Peuples de la mer ».
Il raconte sa victoire sur les murs du Temple de Medinet-Habou : « Les étrangers venus du nord voient leurs terres trembler, leur pays est détruit, leurs âmes sont dans la peine. Les étrangers ont conspiré dans leurs îles, mais pendant ce temps, la tempête engloutissait leur pays. Leur capitale est détruite (…) Noun [l'océan] est sorti de son lit et a projeté une vague énorme qui a englouti leur pays (...) Aucun pays ne peut résister devant leurs armes (…) Ils ont fondu sur l’Égypte, mais les flammes les attendaient à leur arrivée. Leur confédération rassemble les Philistins, les Zekker, les Shekel, les Denyen et les Weshesch, terres unies. »

L’Égypte leur est fermée, Ramsès III les a vaincus ; mais les philistins s’installent au sud de la côte levantine. L' Égypte sauve son territoire, mais perd ses états tampons du Moyen-Orient.

De -1130, date la fin de la conquête des « Peuples de la mer ». Chypre est détruite, le royaume du Khatti a disparu, Mycène a vécu. Ougarit, grand comptoir maritime du nord de Canaan n'est que ruine, ainsi que Megiddo et Haçor, Ashdod et Eqrôn. Ces villes cananéennes du littoral, prospères sous protection égyptienne, sont détruites.

Elles seront reconstruites dans un style différent avec une architecture et des poteries typiquement égéennes (preuves archéologiques). Cette destruction est le fait des « peuples de la mer », d'après les archives de Chypre qui contiennent une lettre du roi d'Ougarit décrivant son effroi devant l’arrivée de ces marins.
Les traces archéologiques de destruction par incendie de nombreuses villes de Canaan s'étalent sur tout le XXIIe siècle et correspondent donc à l’arrivée des « Peuples de la mer ».
Les souverains des quatre cités de Canaan : Haçor, Aphek, Lakish et Megiddo sont nommés dans le Livre de Josué, comme ayant été vaincus par Josué lors de la conquête de Canaan par les hébreux.
En fait, ces villes ont été détruites par le feu à tour de rôle tout au long du XXIIe siècle. Il ne s'agit donc pas de la conquête éclair de Josué : les destructions s’étalent sur un siècle, bien plus que ce qu'une vie humaine peut accomplir.
La persistance de ruines impressionnantes qui ont perduré pendant des siècles a-t-elle créé le besoin d'attribuer à un ancêtre mythique, Josué en l’occurrence, la conquête par la violence de ces cités ?

Josué, s'il a existé, n'a pas éradiqué la population des « Hautes Terres », ni exterminé ses rois, ni détruit les murailles de Jéricho, ni rasé ces villes. Les « Hautes Terres » étaient désertiques, les murailles de Jéricho n'existaient pas et les villes détruites l'ont été par d'autres.
Yahvé n'a donc pas aidé Josué dans son œuvre de destruction massive, puisque celle-ci n'a pas eu lieu.

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UN PEU DE GÉOPOLITIQUE DU XIe SIÈCLE AVANT JC AU MOYEN-ORIENT.

En -1100, apparaissent les Araméens dans les territoires au nord d'Israël, l'actuelle Syrie. Leurs royaumes, celui de Aram-Damas en particulier, seront en liens avec les royaumes d’Israël et de Juda jusqu'au VIIe siècle. Jacob, le petit fils d'Abraham et sa femme Léa, sont en contact avec les araméens. Jacob un « araméen errant » selon le Deutéronome 26-5. Si la chronologie et les filiations bibliques étaient exactes, cela ferait du petit fils d'Abraham quelqu'un ayant vécu après le XIIe siècle avant JC. Mais le Deutéronome a été mis par écrit bien après.
D'ailleurs, la simple mention de Jacob « araméen errant » prouve que ce texte a été écrit après le XIe siècle, puisque le mot n'existait pas avant.

En -1050, Canaan se divise toujours en deux zones : Le littoral d'un côté et les « hautes terres » de l'autre, accolées à la Mer Morte et au Jourdain.

Le littoral se partage,

- au nord, entre les phéniciens dans des comptoirs : Tyr, Sidon, Acre et Dor. Ils sont d'origine cananéenne et sont installés « tranquillement » sur le littoral nord de Canaan.

et

-au sud, entre les philistins, les « peuples de la mer », qui se sont installés de haute lutte. Ils vivent dans cinq grandes villes : Gaza, Ashkelon, Ashdod, Ekron et Gath.

« les Hautes Terres » se partage :

-au nord, entre 10 Tribus hébraïques d’Israël, (Ruben, Isaacar, Zabulon, Dan, Nephtali, Gad, Ascher, Ephraïm, Manassé, Benjamin), autour de la ville de Sichem.

et

-au sud, entre les deux autres Tribus (Juda et Siméon), autour d’Urushalim/Jérusalem.


Les 12 tribus hébraïques des « Hautes Terres » vont maintenant acquérir leur souveraineté sur les deux cités états de Sichem et de Urushalim qui les contrôlaient jusqu'à présent sous protection égyptienne.

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SAÜL / TÂLÛT.

De -1025 à -1005 s'étend le règne de Saül (Tâlût, pour le Coran). Le Premier Livre de Samuel 9-16 nous apprend comment Samuel aurait sacré Saül roi d'Israël pour protéger le peuple élu des philistins. En fait, les philistins sont bien sur le littoral mais Saül n'a pas eu besoin de se battre contre eux.

D'après les données archéologiques, l'implantation rurale des « Hautes Terres » se poursuit paisiblement pendant son règne. Il n'existe aucune trace de destructions, ni de combats datée de cette époque.
Que les hébreux aient été inquiets par la présence des philistins au point de souhaiter être défendus par un roi, pourquoi pas ? Mais Saül n'a mené aucune guerre. La Bible a extrapolé en racontant les guerres menées par Saül contre les philistins.

Le Coran reprend la même légende avec une allusion au formidable combat de David contre Goliath qui a lieu pendant le règne de Saül/Tâlût.
(Sourate 2-247 à 249). Le verset 249 raconte « Puis, au moment de partir avec les troupes, Tâlût [Saül] dit : « Voici : Dieu va vous éprouver au moyen d'une rivière : quiconque y boira, donc, n'est pas des miens, et qui n'y goûtera pas est des miens ; - passe pour celui qui puise un coup dans le creux de sa paume. » - Ensuite, ils burent : sauf un petit nombre d'entre eux. Puis, lorsqu'ils l'eurent franchie, lui et ceux des croyants qui l’accompagnaient, ils dirent : « Nous voilà sans force aujourd’hui contre Goliath et ses troupes ! » Ceux qui pensaient qu'ils auraient à rencontrer Dieu dirent : « Combien de fois une bande peu nombreuse a, par permission de Dieu, vaincu une bande très nombreuse ! Et Dieu est avec les endurants. ».

D’après la Bible et le premier livre de Samuel, Saül meurt au combat contre les philistins ainsi que son fils Jonathan. D'après le Coran, il se bat contre les Philistins et leur champion Goliath.

En fait, le règne de Saül/Tâlût a été totalement pacifique : l'archéologie l'a prouvé.


« La Bible dévoilée : les nouvelles révélations de l'archéologie », Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman, folio histoire, 2002.

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DAVID PREND JÉRUSALEM.

-1005-970 : Règne de David.

Urushalim est une petite citadelle sur la corniche sud-est de la Jérusalem actuelle. Des fouilles ont retrouvé des tessons datant d'avant le règne de David, et d'autres datés d'après, mais presque rien de son règne. Dépourvue de construction grandiose, c'était un simple village d'où régnait une élite peu nombreuse sur quelques communautés éparses.

David, associé à des exclus, à des personnes ruinées (1er Samuel 22) s'en empare sans réel combat (2 Samuel 5-6-10). La dynastie que fonde David ne modifie pas la vie de Canaan. Au XIe siècle, dans les strates archéologiques n’apparaît aucune modification causée par la violence. Le règne de David ne s'est pas inauguré par une période de conquêtes militaires sanglantes, comme l'affirment Bible (2 Samuel 8 et 2, Samuel 21) et Coran (S. 2-251). Philistins et hébreux coexistent pacifiquement.

Le Coran mentionne que David, inspiré par Dieu, a inventé les cottes de mailles. Sourate 34-10-11 : « «Fabrique des cottes de mailles complètes, et mesure bien les mailles. ». Aucune cotte de mailles n'a bien sûr été retrouvée datée de ce règne. Le fil de fer, nécessaire à la fabrication des cottes, a été en fait inventé par les Celtes en Europe quelques siècles après et utilisé ensuite par les romains. C'est un anachronisme du Coran.

Néanmoins, l’existence de David a été confirmée par deux sources extra-bibliques. Deux pierres gravées parlent de la dynastie de David et sont datées du IXe siècle. Un siècle après son règne, le souvenir de David avait perduré, même chez ses voisins.

La première pierre, du royaume de Syrie, est une plaque de basalte noir. Elle a été découverte en 1993 sur le site biblique de Tel Dan dans le nord d'Israël. Elle est rédigée en araméen et date d'environ 835 avant JC. Elle relate la victoire d' Hazaël, roi de Syrie, contre le royaume du Nord (Israël) coalisé avec le royaume du Sud, de la « maison de David », c'est à dire le royaume de Juda.
L'autre stèle est celle dite de Mésha, datée de 850 avant JC. Mésha régnait sur Moab au IXe siècle. Elle mentionne la « maison de David » à la ligne 31.

La dynastie de David est donc confirmée par des sources extra bibliques, même si son règne de conquêtes n'est qu'une légende.

La Bible (2 Samuel 22) et le Coran (S. 4-163 et S. 17-55) rapportent que David a créé les psaumes. Tous les psaumes ne sont pas de David, comme le Ps 137(136), écrit pendant l'exil à Babylone, mais rien n'interdit qu'il en ait créé la plupart.

En 2005, Eilat Mazar a retrouvé près du Temple, un palais qu'elle pense construit au XIe siècle, pendant règne de David. Mais aucune preuve de datation n'a convaincu les autres archéologues.

David régnait sur une population de 5000 habitants, pauvres, isolés et analphabètes. Leurs capacités économiques, architecturales et militaires étaient limitées. David pouvait être poète, mais aucune trace de combats datant de son règne n'a été retrouvée. Néanmoins sont existence est prouvée : il a fondé la dynastie royale des hébreux. Le prophète Nathan lui prédit qu'elle régnera pour l'éternité (2 Samuel 7-16). La royauté éternelle du Messie est déjà annoncée !

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SALOMON, ROI BÂTISSEUR : LE TEMPLE DE JÉRUSALEM ?

De -970 à -931, Salomon, fils de David, règne.

La Bible raconte qu'il fait construire le Temple de Jérusalem :
1 Rois 9-15: « Voici ce qui concerne la corvée que le roi Salomon leva pour construire le Temple de Yahvé, son propre palais, le Millo et le mur de Jérusalem, Haçor, Megiddo, Gézer. »

Mais l'archéologie n'a pas confirmé Bible. Le Coran, lui, ne cite jamais Jérusalem. Il est vrai qu'au VIIe siècle, et depuis sa reconstruction sous Hadrien au IIe siècle, elle se nommait « Aelia Capitolina ». Salomon est un roi bâtisseur dans le Coran mais il construit des « palais », aucune indication ne précise qu'il ait bâtis un lieu de culte.

Le royaume de Juda comptait 4 000 habitants et, celui d'Israël, 35 000. La Bible raconte que ces deux royaumes étaient réunis en un seul sous la direction de Saül, de David puis de Salomon. L'archéologie n'a pas donné de preuve de cette réunion des deux royaumes. Mais, même si les deux royaumes hébraïques étaient réunis, bien des données archéologiques donnent à réfléchir.

-969 est la date supposée par la Bible de la construction du Temple de Jérusalem.
Selon la Bible, Salomon est un roi pieux en début de règne et sa première décision aurait été de faire construire un Temple pour héberger l'Arche d'Alliance qui avait été donnée à Moïse par Dieu. La Bible rapporte que la construction du Temple a duré 40 ans.
Il n’existe aucune trace archéologique de ce Temple. Le Mont du Temple a été plusieurs fois ravagé et reconstruit. Il est effectivement possible qu'il ne reste rien de la construction de Salomon. Il faudrait le vérifier. Le Temple se trouverait sous l'esplanade des Mosquées, ce qui interdit qu'y soit tentée la moindre fouille. Les musulmans restent globalement réticents à toute vérification archéologique.

En -700, il est en revanche certain qu'il y a un temple à Jérusalem. Les données archéologiques montrent la désaffection des autres lieux de cultes à Yahvé sur le territoire de Juda, en confirmant ce que dit la Bible. La Bible raconte que le roi d'alors, Ézéchias, avait centralisé le culte à Jérusalem (2 Rois 18-1-4).
Avant -700, il n'existe donc aucune preuve de l’existence du Temple de Jérusalem. Le royaume était pauvre et peu peuplé. Les tessons de poteries datés du XIe siècle sont rares. Si Salomon a fait construire le Temple, il devait être minuscule à l'image de son royaume.
Le Temple a bien existé comme le raconte la Bible, mais sa date de construction est sans doute postérieure au règne de Salomon.

« La Bible dévoilée : les nouvelles révélations de l'archéologie », Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman, folio histoire, 2002.

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SALOMON, ROI BÂTISSEUR : LES PALAIS.

Salomon, roi bâtisseur... encore une légende mise à mal par le carbone 14.

Le Coran, comme la Bible, raconte que Salomon construit un ou plusieurs palais. Israël a été largement fouillée depuis un siècle. Des palais somptueux ont été retrouvés à Megiddo, à Haçor, à Gézer. Ils avaient été initialement attribués à Salomon puisque la Bible l'avait raconté ainsi (1 Rois 9-15).
Mais le carbone 14 a prouvé qu'ils n'avaient été construits que 70 ans après la mort de Salomon...

Dans le Coran, Salomon dirige des djinns qui travaillent pour lui.
Il est présenté comme un magicien (Sourate 38-37). Suite à une grâce de Dieu, « avec la permission de son Seigneur », « bi-idhn rabbi-hi », il commande aux djinns (Sourate 21-82; Sourate 27-17), au vent (Sourate 21-81, S. 38-36, S. 34-12) et aux oiseaux (Sourate 27-14-22).

L'idée que Salomon soit un magicien trouve ses origines dans des sources midrashiques, comme l’apocalypse de Baruch, et dans des apocryphes chrétiens. L'apocryphe chrétien du « Testament de Salomon » parle le premier de l’anneau magique qui permettait à Salomon de gouverner les diables.
L'idée du pouvoir de Salomon sur les oiseaux se trouve, elle, dans l' Apocalypse syriaque de Baruch, écrite à la fin du Ier siècle. Au chapitre II, 27-25, on voit que le messager de Salomon est un oiseau, un aigle ou une huppe. L’oiseau raconte qu’il a vu la reine adoratrice du soleil sur son trône. La huppe messagère de Salomon sera reprise dans le Coran (Sourate 27-23).

Dans le Coran, suite, donc, à l'influence des Apocryphes chrétiens et juifs, Salomon est un roi magicien qui dirige les djinns, contrôle le vent, parle au oiseaux et convertit la reine de Saba.
Grâce aux djinns, Salomon dispose :
-de chaudronnerie (Sourate 34-13).
-de plusieurs « mihrâb » . Constructions mystérieuses, ce sont des palais pour les traducteurs actuels, mais ils peuvent être compris aussi comme un renfoncement contenant le trône, ou comme une galerie (Sourate 34-13).
-D’un « sarh » construction que l’on retrouve à un autre endroit du Coran pour qualifier la tour que fait bâtir Pharaon (Sourate 40-36), en briques d’argile (Sourate 38-38).
-D’un dallage extraordinaire, puisqu’il est transparent. La reine de Saba le prend pour de l'eau et relève sa jupe pour ne pas la mouiller dans la Sourate 27-44.

La Bible, elle, n'a pas inventé de roi magicien, elle ne parle ni de djinns ni d'oiseaux qui parlent. Mais elle parle de Salomom, roi bâtisseur, puissant et respecté de ses voisins. Elle a un tout petit peu exagéré son importance...

Aucun palais n’a été construit par Salomon. L'archéologie est formelle. Salomon n'a rien construit. La Bible et le Coran font erreur.


« Le Coran décrypté : figures bibliques en Arabie», Jacqueline Chabbi, Fayard. 2008.

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SALOMON, ROI SAGE : MÉDIATEUR INTERNATIONAL ?

La Bible raconte le jugement de Salomon en 1 Rois 3-16-28 et la visite de la reine de Saba en 1Rois 10.

On n'a retrouvé aucune trace d’alphabétisation et aucune archive royale compatible avec un état puissant et citadin. Aucune stèle gravée, ni aucune tablette d'argile, aucun ostracon n'ont été retrouvés. Ce qu'on appelle des ostracons sont des fragments de poteries brisées qui servent de support à l'envoi d'un message. Ils perdurent au delà des siècles, et aucun n'a été retrouvé datant de cette époque. Les sujets de Salomon étaient analphabètes et il n'avait pas d'administration.

Les archives des royaumes voisins, et en particulier celles de l’Égypte, ont été largement retrouvées... mais jamais il n'est fait mention de Salomon. Le roi sage et puissant qui attire par son rayonnement les peuples étrangers n'était en fait pas connu de ses voisins (1Rois 5-9-14 et Sourate 21-78-79). Il était trop insignifiant, à la tête d'un royaume de paysans pauvres, peu nombreux, sans artisanat, sans monnaie, sans administration.

La reine de Saba n'a donc pas craint de mouiller sa robe dans l'eau d'un bassin à l'entrée du palais qu'elle aurait confondu avec un sol particulièrement brillant (sourate 27-44). Pas plus que le palais magique de Salomon, la reine de Saba n'a existé. Son royaume contemporain de Salomon n'a pas été retrouvé, ni elle-même identifiée, malgré de nombreuses recherches. Le commerce d’Israël avec la péninsule arabique dont elle serait issue, ne s'est développé que trois siècles après, au VIIe siècle quand son royaume d'Edom a bénéficié des caravane assyriennes. Il s'agit donc d'un anachronisme : il n'y a pas eu de reine de Saba à l'époque de Salomon (1 Rois 10).

Les légendes musulmanes ultérieures affubleront la reine de Saba de pieds d’âne ou de pieds de chèvre. Il s'agit de reprises de textes midrashiques juifs des premiers siècles. Ces textes avaient été déjà repris dans un écrit chrétien du IIe siècle écrit en grec à Alexandrie, Physiologos, le « Naturaliste ». Cet ouvrage alliait la zoologie grecque à l’ésotérisme égyptien, et la mystique juive à l’exégèse alexandrine de la théologie chrétienne du salut. Le Coran comme la Tradition musulmane ont donc puisé dans les récits ésotériques de leurs prédécesseurs du IIe siècle !

Salomon n'était pas un roi architecte ; il n'était pas connu ; il n'a entretenu aucun commerce international et n'avait pas de liens diplomatiques avec ses voisins.

Le Coran et la Bible se sont quelque peu laissé emporter par leur enthousiasme au sujet de Salomon : l'un et l'autre se trompent à son sujet.


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DEUX ROYAUMES : ISRAËL ET JUDA. ÊTRE RICHE ET APOSTAT ? OU PAUVRE ET INFIDÈLE ?

Salomon n'est pas fidèle à Yavhé ( 1Rois 11). Pour plaire à ses épouses étrangères, il multiplie les lieux de cultes païens. Contrairement à ce que dit le Coran (S. 2-102 et S. 38-30), il a été apostat.

L'archéologie montre que jusqu'au VIIe siècle avant JC, coexisteront des cultes polythéistes (hauts-lieux, pieux sacrés, sacrifices d'enfants à Baal, prostitution sacrée) avec le culte à Yahvé. L'archéologie a découvert des figurines de terre cuite de déesses de la fertilité, des encensoirs et des vases de libations. Elle confirme la Bible qui critique ces mêmes cultes polythéistes en 1Rois 14-22-24 et 2 Rois 16-2-4.

Les prophètes des IXe et VIIIe siècle stigmatisent ce polythéisme. Jérémie (Jr 11-13), Ézéchiel (Ez 8) et les livres des Rois critiquent ces cultes inspirés des peuples voisins : Milkon dieu d'Ammon, Kemosh dieu de Moab et Astarté déesse des Sidoniens ( 1 Rois 11-5 et 2 Rois 23-13). Ézéchiel déplore même que ce soit dans le Temple de Jérusalem que l'on vénère Tammuz, dieu mésopotamien.

Ceux qui étaient fidèles à Yahvé le priaient dans une multitude de sanctuaires familiaux où d'autres divinités étaient associées. La déesse Ashera est présentée comme l'épouse de Yahvé sur une inscription du VIIIe siècle dans le site de Kuntillet Ajrud (dans le Sinaï). Dans la Shefelah, riche plaine agricole de Juda, on a retrouvé une inscription reprenant la même croyance. Il est question de « Yahvé et son Asherah ».

Le mécontentement des prophètes rappelle la nécessité d'adorer Yahvé, le Dieu unique. Ils n'étaient pas écoutés et, en cela, l'archéologie confirme la Bible ; mais ils appelaient à n'adorer qu'un seul Dieu. Le monothéisme existait bien !

Dès la mort de Salomon, son successeur, Roboam, écrase d'impôts le royaume d'Israël du nord qui fait sécession. Deux royaumes juifs vont coexister :

Le royaume d'Israël du Nord est peuplé de 40 000 personnes ; il s’adonne à la culture de l'olivier et du vin et commerce avec ses voisins : il va se développer, s'étendre, s'enrichir. Il se paganise tout en s'enrichissant.
Le royaume de Juda au sud, est rural, pauvre, non alphabétisé, sans lien politique ni commercial avec ses voisins, il compte 4000 personnes tout au plus. Juda sera gouverné de père en fils pendant 4 siècles. Jusqu'au VIIe siècle, sa spiritualité reste largement polythéiste.

Disons le tout de suite, la Bible a été écrite par les scribes du Royaume de Juda au VIIe siècle. Ils n'ont pas de mots trop durs pour stigmatiser leurs voisins si riches et si opulents du royaume d'Israël.

Entrer dans le détail de l'histoire du peuple qui a écrit la Bible permet de trier ce qui vient de son expérience humaine de ce qui vient réellement de Dieu. Nous l'avons vu, les informations de la Bible ne sont pas toujours exactes. Elles sont vraisemblables et jamais fantastiques comme dans d'autres mythologies antiques, mais elles ne sont pas toujours parfaitement justes.

Il ne s'agit pas que d'erreurs chronologiques ou d'oublis historiques. L'idéologie des rois régnants et leurs hypothèses théologiques transparaissent également dans leurs façons de raconter l'histoire.


« La Bible dévoilée : les nouvelles révélations de l'archéologie », Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman, folio histoire, 2002.
 
ENFIN UN ÉVÈNEMENT BIBLIQUE EST CONFIRMÉ PAR UNE SOURCE EXTRA BIBLIQUE, EN -926 AVANT JC.

Jusqu'ici nous avons vu que la vie d'Abraham ou que celle de Moïse sont vraisemblables et que leurs descriptions dans la Bible sont compatibles avec ce que l'archéologie décrit de la sociologie de leurs époques supposées d'existence. Leurs existences sont donc possibles mais non prouvées.

David a existé ; mais les événements de son règne ont été largement romancés dans la Bible, événements qui sont repris dans le Coran.

Enfin ! La Bible raconte un événement, dont les circonstances et les propagandistes seront retrouvés dans des documents non bibliques !

De -945 à -924, règne le pharaon Chéchonq 1er, de la XXIIe dynastie, en Égypte. Chéchonq part en guerre sur les terres de Canaan. La raison de son intervention est inconnue ; mais il détruit largement et Israël et Juda. Cette victoire est mentionnée sur un mur du temple d'Amon à Karnak qui raconte sa campagne militaire. Chéchonq est mentionné également en 1 Rois 14-25, où on raconte qu'il a triomphé du Roi Roboam , le fils de Salomon, dans la 5ème année de son règne soit en -926.

De - 931 à -914, règne Roboam, fils de Salomon, sur Juda.
D'après la Bible, Roboam règne sur Juda seulement ; le royaume d'Israël a fait sécession en raison de la pression fiscale.

Jéroboam a réuni des 10 tribus et a fondé le Royaume d'Israël autour de la capitale Sichem qu'il fait fortifier. Pour permettre à son peuple de prier sans se rendre à Jérusalem, il crée deux lieux de culte consacrés à des veaux d'or : un à Bethél, l'autre à Dan (1 Rois 12-28-30).

La prophétie de 1 Rois 13-1-2, supposée avoir été révélée du vivant de Jéroboam annonce qu'un roi nommé Josias détruira Béthel. Cette prophétie se réalise exactement 3 siècles après. En fait, le livre des Rois a été rédigé au VIIe siècle pendant le règne de ce fameux Josias, destructeur de Béthél. Il ne s'agit donc pas réellement d'une prophétie, puisque, lors de sa mise par écrit, les événements prédits avaient déjà eu lieu.

Une fois de plus, la Bible ne raconte pas exactement ce qui s'est passé. Les désirs idéologiques et les hypothèses spirituelles du roi en place au moment de sa rédaction, ici le fameux Josias, ont influencé son contenu.

« La Bible dévoilée : les nouvelles révélations de l'archéologie », Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman, folio histoire, 2002.

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LE PALAIS D'IVOIRE A ÉTÉ RETROUVÉ ! ENFIN UN ROI BÂTISSEUR EN ISRAËL !


-884-873 : Dans le Royaume d'Israël, Omri, commandant en chef des armées,
est porté au pouvoir par le peuple après une succession de coups d'état. Il fonde une dynastie remarquable à la tête d'Israël. Le livre des Rois qui sera rédigé deux siècles après par les scribes du Royaume voisin et rival de Juda n'a pas de mots trop durs pour qualifier son gouvernement ; mais l'archéologie a parlée.

Omri fonde une nouvelle capitale : Samarie. Son palais somptueux est installé sur le sommet d'une colline après des travaux de terrassement impressionnants pour créer une plate forme artificielle qui n'a pas d'équivalent à l'époque. Le palais de 2 500m2, est construit en pierre de taille et orné de chapiteaux sculptés. Une multitude d'ivoires sculptés datés du VIIIe siècle furent retrouvés dans les ruines : il est probable qu'ils ornaient les meubles. La Bible en 1Rois 22-39 l’appelle « la maison d'ivoire ». Le prophète Amos (Am 3-15) parle des lits d'ivoire. Des centres administratifs sont construits autour, témoignant de l'alphabétisation progressive des israélites du Royaume des Omrides.

Samarie n'est pas la seule ville construite par Omri. Il fait construire également un palais en pierre de taille à Megiddo. La porte est défendue par une entrée à triple tenaille. Le célèbre bâtiment à piliers devait servir d'écuries. On retrouve la même architecture dans la ville d'Haçor dont le bâtiment à piliers, dépourvu de mangeoire, devait plutôt servir d’entrepôt. La ville de Dan également bénéficiera des prouesses architecturales d'Omri avec ses fortifications, son podium de pierre de taille et ses bâtiments monumentaux. Ces cités sont approvisionnées en eau grâce par d'énormes tunnels qui permettent de soutenir de longs sièges.
Yadin, l'archéologue qui fouilla Megiddo, a fait remarquer que sur la stèle de Mèsha, le roi de Moab écrit qu'il a emmené des prisonniers israélites pour construire des citernes dans son pays. Les sujets d'Omri avaient de réelles compétences en hydrologie.

On sait enfin qui a construit les bâtiments attribués à tort à Salomon par la Bible et le Coran ! À un roi d'Israël nommé Omri, méconnu et oublié. C'est pourtant à lui que devrait revenir la gloire de Salomon !

Omri étend son royaume et prend possession d'une partie du Royaume de Moab. C'est la stèle de Mèsha qui raconte cette conquête d'Omri et nous renseigne sur l'extension maximale de son royaume Israël. Il allait du nord de la Syrie à la Transjordanie jusqu'au littoral cananéen, englobant des populations non hébraïques à Israël. Cela renforce les pratiques polythéistes et les mariages mixtes qui introduisent l’idolâtrie au plus haut de l'état.
Cela est critiqué par la Bible, ce qui explique sans doute que ses réussites soient attribuées à un autre : Salomon. Mais la réussite économique, politique, militaire et architecturale d'Omri ne fait aucun doute.

Le Salomon historique fait bien pâle figure à coté de la réussite d'Omri, roi ignoré du Coran et décrié par la Bible en raison de ses apostasies. Là encore, la foi du roi qui a rédigé la Bible, a influencé la façon dont l'histoire du peuple élu est racontée.

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LA RÉUSSITE DU ROYAUME D'ISRAËL, APOSTASIE ET VICTOIRE MILITAIRE.

Achab, le fils d'Omri, gouverne de 873 à 852. Il épouse la célèbre Jézabel une cananéenne polythéiste (1 Rois 16-30-33). Elle le pousse à apostasier le Dieu unique.

Élie et Élisée sont les deux prophètes de ce règne et ils entrent en conflit avec les pratiques cultuelles des souverains. Élie prouvera la supériorité de Yahvé en obtenant que le feu du ciel consume son sacrifice, là où les prêtres de Baal n'avaient rien obtenu malgré une journée de prières et de supplications.1 Rois 18-20-40 raconte comment les prêtres de Baal sont égorgés par Élie. Là encore, aucune preuve archéologique, ni du miracle, ni de l'acte de cruauté. Élie porte témoignage de la nécessité d'être fidèle à Yahvé, Dieu unique. Le texte est mis par écrit plus d'un siècle après. Le Coran résume aussi le triomphe d’Élie sur les prêtres de Baal (Sourate 37-123-130).

Deux Royaumes voisins vont entrer en conflit avec Israël dirigé par la dynastie des Omrides : celui d'Assyrie et celui d'Aram-Damas . Le Royaume de Juda, pauvre et marginal, est oublié.

-853 : bataille de Qarqar, entre le roi assyrien Salmanosar III et Achab. Salmanosar III attaque Israël, la Syrie et la Phénicie, et finalement échoue.
Le combat est évoqué sur la stèle dite « Monolith Inscription » découverte en 1840 par l'anglais Austen Layard. Salmonosar III se flatte d'avoir vaincu : « Les 1 200 chars, 1 200 cavaliers et 20 000 guerriers du roi Adadezer, de Damas ; les 700 chars, 700 cavaliers et 10 000 guerriers du roi Irhuleni, d'Hamath ; les 2000 chars et 10 000 guerriers du roi Achab, l’Israélite ; les 500 guerriers de Que ; les 1 000 guerriers de Musri ; les 10 chars et 10 000 guerriers d'Irqanata ».
En fait, Salmanosar est contraint de regagner l'Assyrie. La charrerie où domine celle d'Israël l'a vaincu. Achab, malgré ses multiples apostasies, est un puissant souverain capable de maintenir les frontières du Royaume agrandi par son père Omri. Apostat, il a néanmoins vaincu...


Joram, le fils d'Achab, gouverne Israël de 851 à 842. De lui, débute le déclin de la dynastie omride.
-835 avant JC, le roi Hazael, roi de l’Etat d’Aram-Damas prend la ville de Dan et y érige une stèle en - 835 (elle a été retrouvée en 1993).
Hazraël raconte sur la stèle de Dan avoir tué le roi Joram. La Bible dit que blessé, il est achevé dans un coup d'état, 1 Rois 19-17. Hazaël, contrôle une partie d'Israël dont il dévaste les villes. L'archéologie montre que Megiddo a subit une destruction massive, ainsi que les cités de Jezréel, Tel Rehov, Beth-Shéân, Tanak... Ces régions resteront araméennes. Les ostraca retrouvés, datés après 835, sont en araméen.

Le Royaume d'Israël subsiste néanmoins, diminué autour de Samarie, sa capitale. Il va reprendre son développement.
Apostat, il a été vaincu : Yahvé l'aurait-Il puni ?
La question de la Justice divine et de son expression dès ici-bas, va se poser au peuple élu !


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JÉROBOAM II, ROI D'ISRAËL DE -788 A -747. LES PREMIERS LIVRES DE LA BIBLE SONT ÉCRITS SOUS SON RÈGNE.

Jéroboam encourage l'enrichissement de son Royaume. Excellent stratège, il reprend de nombreux territoires sur Hamath et Damas.
Trois prophètes vivent sous son règne : Amos, Osée et Jonas. Leurs prophéties sont mises par écrit de leurs vivants. Ce sont les plus anciens textes de la Bible.

Amos est un berger vivant à la limite du désert de Juda. Il n'a aucune complaisance pour le clergé corrompu.
Il critique la somptuosité des cérémonies religieuses
qui font oublier l'intériorité de la spiritualité (Am 2-6 ; Am 5-21-25; Am 6-4). Amos critique les nobles du Royaume d'Israël, enrichis par le commerce d'huile d'olive avec les pays voisins :
Am 6-4-6 : « Couchés sur des lits d'ivoire, vautrés sur des divans, ils mangent les agneaux du troupeau et les veaux pris à l'étable. Ils braillent au son de la harpe ; comme David, ils inventent des instruments de musique ; ils boivent le vin dans de larges coupes ; ils se frottent des meilleurs huiles. »
Cette description du niveau de vie des nobles du Royaume du nord d'Israël est confirmée par l'archéologie.

Il critique ceux qui font preuve de cruauté après avoir amassé des richesses. Am 8-4-6 : « Écoutez ceci, vous qui écrasez le pauvre et voudriez faire disparaître les humbles du pays, vous qui dites : « Quand donc sera passée la néoménie [nouvelle lune] pour que nous vendions le grain, et le sabbat que nous écoulions le froment ? Nous diminuerons la mesure, nous augmenterons le sicle, nous fausserons les balances pour tromper. Nous achèterons les faibles à prix d'argent et le pauvre pour une paire de sandales ; et nous vendrons les déchets du froment. »

Osée prophétise d'abord dans le Royaume du Nord, Israël.
Il rappelle l'amour de Dieu
: Osée 2-21-22 : Dieu parle à son peuple : « Je te fiancerai à moi pour toujours, je te fiancerai dans la justice et dans le droit, dans la tendresse et la miséricorde et tu connaîtras Yahvé… »

Il critique les alliances avec Asur et les exportations d’huile à l’Égypte. Ce commerce d'huile est confirmé par la découverte d'ostraca du VIIIe siècle décrivant des échanges commerciaux. Osée critique les cultes païens qui accompagnent ses échanges: Os 14-4 : « Assur ne nous sauvera pas, nous ne monterons plus sur des chevaux, et nous ne dirons plus « notre Dieu ! » à l’œuvre de nos mains. »

Amos et Osée évoquent l'Exode comme un événement trop connu pour qu'on y revienne : Amos 2-10 et 9-7 et Osée 11-1 et 13-2-4. Le texte de l'Exode ne sera mis par écrit qu'un siècle plus tard ; mais ce récit existait donc dans la tradition orale bien avant sa mise en forme définitive.

Osée et Amos sont les textes les plus anciens de la Bible mis par écrit. Ils réclament au peuple élu un monothéisme strict, célèbrent l'Exode comme un évènement majeur de leur foi et rappellent l'amour bienveillant de Dieu pour son peuple. Ils réclament un culte spirituel intériorisé, plutôt que des rituels extérieurs, et exigent la justice. Leurs prophéties annoncent déjà le christianisme.

Ni Osée ni Amos ne sont connus du Coran.

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AU VIIIe SIÈCLE, JONAS, PROPHÈTE DE JÉROBOAM II : PROPHÉTIE INSPIRÉE OU MYTHOLOGIE ?

Jonas, fils d'Amots, devient missionnaire à Ninive, en Mésopotamie au VIIIe s. Il prédit que le royaume d'Israël étendra ses frontières : 2 R. 14-25. Le récit des Rois est sobre et dépourvu de fantastique.

Le Livre de Jonas, qui raconte l'épopée du prophète fuyant devant la volonté divine au point de se retrouver dans le ventre d'une baleine, est un écrit beaucoup plus tardif (Ve s. avant JC). Mais c'est l'histoire romancée de ce même prophète du Livre des Rois.

Le livre de Jonas est un des rares textes de la Bible dont le contenu soit fantastique.
Il s'agit d'un conte qui apprend comment Dieu appelle sans cesse les hommes à répondre à Son Amour. Jonas reproche d'ailleurs à Dieu sa bienveillance ...
Jonas 4 : « Jonas en eut un grand dépit et se fâcha. Il fit une prière à Yahvé : « Ah ! Yahvé, dit-il, n’est-ce point là ce que je disais lorsque j’étais encore dans mon pays ? C’est pourquoi je m’étais d’abord enfui à Tarsis ; je savais en effet que tu es un Dieu de pitié et de tendresse, lent à la colère, riche en grâce et te repentant du mal. Maintenant, Yahvé, prends donc ma vie, car mieux vaut pour moi mourir que vivre. » Yahvé répondit : « As-tu raison de te fâcher ? » Jonas sortit de la ville et s’assit à l’orient de la ville ; il se fit là une hutte et s’assit dessous, à l’ombre, pour voir ce qui arriverait dans la ville. Alors Dieu fit qu’il y eut un ricin qui grandit au-dessus de Jonas, afin de donner de l’ombre à sa tête et de le délivrer ainsi de son mal. Jonas éprouva une grande joie à cause du ricin... »

Le Coran parle aussi de Jonas : Dhou'n-Noun « l'homme au poisson » : Sourate 21-87, Sourate 68-48. Son séjour dans le ventre d'un poisson est raconté Sourate 37-139-147 : « Et Jonas fut, certes oui, du nombre des Envoyés. Quand il s'enfuit vers l'arche comble ! Puis on tira au sort, et il fut de ceux qu'on devait jeter à la mer. Puis un poisson fit une bouchée de lui qui se blâmait.
Puis, s'il n'avait pas été de ceux qui chantent pureté, il serait demeuré dans son ventre jusqu'au jour où l'on ressuscite. Puis nous le jetâmes sur la terre nue, indisposé qu'il était. Et Nous fîmes pousser au-dessus de lui un plant de courge, et l'envoyâmes vers cent mille hommes ou plus.
»

C'est la quasi inexistence de récit mythologique mettant en scène des personnages imaginaires ou des situations invraisemblables qui a conduit les historiens à considérer que la Bible n'est pas qu'une simple mythologie. Dans la Bible, trop de choses sont vraisemblables, conformes à l'histoire et prouvées par l'archéologie, pour qu'elle soit un simple texte d'imagination et d'invention spirituelle. La légende de Jonas, avec le séjour dans le ventre de la baleine est une exception notable : elle est écrite trois siècles après la vie du prophète Jonas.

Pour les chrétiens et les juifs, il s'agit d'un conte philosophique, d'une légende d'intérêt spirituel. Pour les musulmans, sa place dans le Coran fait d’elle un récit véridique...

-753 : Fondation de Rome.
-750 : Fondation d’Athènes.
-747 : mort de Jéroboam II, roi d'Israël : le déclin d'Israël s'annonce.


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ISRAËL SE REBELLE ET PÉRICLITE, JUDA COLLABORE ET SURVIT. DIEU RÉCOMPENSE-T-IL LE BON ET PUNIT-IL LE MÉCHANT AU TRAVERS DE LEURS ENTREPRISES HUMAINES ?

Israël au VIIIe siècle compte 350 000 habitants. C'est le pays le plus peuplé du Moyen Orient.


Mais l’Assyrie va dominer le Moyen-Orient pendant le siècle à venir.
-745-727 : règne du roi Téglat-Phalasar III (Pûlu pour la Bible) en Assyrie.


Achaz (743-727), roi de Juda, choisit d'être son vassal : il sauvera son Royaume.
Téglat-Phalasar III marche sur Israël et contraint le roi d'Israël, Menahem (747-737) à lui payer tribut. Israël n'avait pas retrouvé sa magnificence datant des Omrides ; elle vivait regroupée autour de Samarie, cultivant et commerçant.

L'archéologie raconte les derniers moments, terribles, du Royaume d'Israël.
2 Rois 15-29 relate la même chose. Les fortifications d' Haçor furent renforcées en catastrophe avant la destruction brutale de la cité.
Megiddo fut préservée partiellement pour en faire un centre administratif. Les bâtiments brûlés et la vaisselle brisée témoignent des dernières heures de la cité israélite. Quelques années après, les archives assyriennes signalent qu'un gouverneur assyrien y siège.

Seule Samarie, la capitale, garde une autonomie factice au milieu d'un royaume envahi.

Un bas relief assyrien datant de Téglat-Phalasar III raconte : « Les terres de la maison d'Omri, toutes ses cités, je les ai rasées jusqu'au sol dans mes campagnes précédentes... J'ai pillé ses troupeaux, épargnant seulement Samarie l'isolée. »
Ses archives relatent que 13 500 personnes sont déportées sur une population de 200 000.

Des réfugiés arrivent du royaume d'Israël vers le Royaume de Juda, qui avait su rester à l'écart du conflit. Achaz (743-727) avait choisi d'être vassal de Téglat-Phalasar III. La population de son royaume croît brutalement, passant de 40 000 à 120 000 habitants. Les fermes se multiplient dans les campagnes.
Lakish, la seconde ville du royaume, passe du statut de petit village à un centre administratif protégé par une formidable muraille. Le commerce, en particulier d'huile d'olive et de vin, se développe avec l'empire Assyrien.
L’alphabétisation progresse avec l'apparition de sceaux et d'archives (sous forme d'ostraca) que l'archéologie a retrouvés.

Juda a enfin la capacité de se conduire en état, avec une administration, des archives, des villes, des circuits commerciaux et des productions centralisées, par exemple de poteries.
Cette capacité de Juda, que la Bible fait remonter à Salomon, n'existe dans les faits qu'à partir du règne Achaz.


Celui-ci accepte une pluralité de cultes, Yahvé compris. L'archéologie a retrouvé de multiples figurines de terre cuite témoignant du culte à de multiples divinités. Son règne a été un succès économique. Achaz a sauvé Juda grâce à sa politique de compromission et a permis le développement de son royaume.
Mais son apostasie conduit la Bible, pourtant écrite par ses descendants (Is 22-15-16 ; 2 R 16-2-4), à critiquer l'ensemble de son règne.

Israël voit la poursuite de son déclin. Juda, la pauvre Juda, a préservé son petit royaume isolé au prix d'une soumission.

Juda vit, Israël survit, les deux ont apostasié Yahvé, le Dieu Unique.


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ISRAËL EST DÉTRUITE; LES DIX TRIBUS DISPARAISSENT. ÉZÉCHIAS, ROI DE JUDA, RECHERCHE UNE CAUSE THÉOLOGIQUE À LA FAILLITE D’ISRAËL.

Osée (-732-724) est le dernier roi d'Israël.

Il a conservé Samarie, la capitale et sa région. Il s'allie avec un chef égyptien du delta du Nil pour échapper à la tutelle de l'Assyrie. Lors de la succession de Téglat-Phalasar III, il tente un coup de force. Il cesse de payer tribut à son successeur, Salmanasar V. Celui-ci réagit immédiatement. Samarie est prise après un siège de 3 ans qui sera achevé par Sargon, son fils.

Sargon II, successeur de Salmanasar V en 722, prend possession de Samarie et déporte ses artisans et ses élites.
En -721, Sargon II se vante dans ses archives d’avoir déporté 27 280 habitants
et formé un bataillon royal de chars avec 200 soldats d'Israël. La Bible en 2 Rois 17-6 signale l'installation des 10 tribus dans « Halah, sur le Habor, fleuve de Gozân, et dans les villes des Mèdes. »

On considère que 40 000 personnes au total sont déportées d'Israël vers l'Assyrie, sur un total de 200 000. Les 10 tribus d'Israël disparaissent de l'histoire.

Sargon II, fidèle à sa politique, installe des populations étrangères à la place des élites israélites déportées. La Bible les nomme : ce sont « des gens de Babylone, de Kute, d'Avva, d'Hamat et de Sepharvayim » (2 R 17-24). L'archéologie confirme la présence de Babyloniens par des inscriptions cunéiformes et des poteries typiques d'Assyrie dans le territoire de Samarie.

Les paysans restent sur place.

De -727 à -698, Ézéchias, fils d'Achaz, règne sur le Royaume de Juda.
Ézéchias, roi de Juda, a préservé son territoire grâce à la politique de son père. Il cherche dans les apostasies répétées de ses voisins d'Israël (Culte au veau d'or à Bethel et à Dan, multiples cultes païens) une explication leurs déroutes (2 Rois 17-7 à 2 Rois 20-21).

Il en conclut que seul le retour au monothéisme strict pourra sauver les hébreux. Il cherche également à centraliser le culte à Jérusalem
et fait détruire tous les temples hors de Jérusalem. Les fouilles ont trouvé trois temples à Yahvé détruits sous Ézéchias en 700, à Arad, à Tel Beer Sheva et à Lakish.

Puis Ézéchias invite le peuple vaincu d’Israël à venir fêter la Pâque chez lui. En 2 chroniques 30-1, on raconte comment le roi « Ézéchias envoya des messagers à tout Israël et Juda, et écrivit même des lettres à Ephraïm et à Manassé, pour que l'on vienne au Temple de Yahvé à Jérusalem célébrer une Pâque pour Yahvé. »

Ézéchias a été fidèle à Yahvé, Dieu devrait maintenant le soutenir :

2 Rois 18-5-8 : « C'est en Yahvé, Dieu d'Israël, qu’Ézéchias mit sa confiance. Après lui, aucun roi de Juda ne lui fut comparable et pas plus avant lui. Il resta attaché à Yahvé sans jamais se détourner de lui et il observa les commandements que Yahvé avaient prescrits à Moïse. Aussi Yahvé fut-il avec lui et il réussit dans toutes ses entreprises. Il se révolta contre le roi d'Assyrie et ne lui fut plus soumis. C'est lui qui battit les Philistins jusqu'à Gaza, dévastant leur territoire, depuis les tours de garde jusqu'aux villes fortes. »


Telle est l'hypothèse spirituelle des hébreux quand ils racontent l'histoire d’Ézéchias !

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ÉZÉCHIAS SE PRÉPARE SPIRITUELLEMENT ET MILITAIREMENT AVANT DE SE REBELLER. YAHVÉ EST-IL LE DIEU DES COMBATS ?

Juda s'est converti et le culte de Yahvé est centralisé à Jérusalem. Selon l'hypothèse d'Ézéchias et de l’Ancien Testament, Dieu devrait le soutenir.

Ézéchias ne provoque pas Dieu en exigeant de lui un miracle, il se prépare militairement.
Il fortifie ses villes, comme l'a prouvé l'archéologie au XXe siècle.
Il s'assure de l'adduction d'eau en vue d'un siège prolongé. 2 Rois 20-20 raconte qu' Ézéchias construisit « la piscine et le canal pour apporter l'eau dans la ville ». Ce tunnel a été retrouvé au XXe s. : il fait 512 m de long et un homme tient debout dedans : une inscription dite de « Siloé » raconte sa construction.

Ézéchias s'allie en -705 avec les ennemis de l'Assyrie, l’Égypte et la Phénicie. Il organise sa rébellion. Bien préparé, il aurait dû vaincre.
Mais en -701, Sennachérib triomphe. La Bible présente le recul des Assyriens dirigés par Sennachérib devant Jérusalem comme un miracle (2 Rois 19-35-37). S'agit-il d'une invasion de mulots véhiculant la peste qui décime son armée ? La Bible y voit la confirmation que le Dieu des combats soutient le roi pieux. Il est vrai que Jérusalem est sauvée par le retrait de Sennachérib. Mais ce que le livre des Rois raconte à peine, c’est qu’avant de se retirer Sennachérib a totalement ravagé Juda.

Le livre des Rois le reconnaît en une phrase elliptique : « toutes les villes fortes de Juda » sont prises (2R 18-13). C'est sa seule concession à la vérité. Isaïe et Michée racontent, eux, les horreurs de la conquête (Is 10-28-32). Tous deux sont contemporains de la destruction de Juda.

Michée 1-10-13, originaire d'une ville proche de Lakish évoque le désespoir des habitants de la plaine de la Shefalah. L'archéologie montre qu'elle ne s'en est jamais remise. Ses habitants ont été tués ou ont dû émigrer, ses meilleures terres furent données aux Philistins des cités états du littoral.
Un tiers de la population disparaît.

Les archives assyriennes confirment le triomphe de Sennachérib : « Quant à Ézéchias, le Judéen qui refusa de m'obéir, j'ai mis le siège devant 46 de ses cités fortifiées, de ses forteresses et d'une multitude de villages des environs, et je les ai conquis à l'aide de rampes de terre fortement damées et de béliers, apportés ainsi contre les murailles...Lui-même, je l'ai gardé prisonnier à Jérusalem, sa résidence royale, comme un oiseau en cage... Ainsi ai-je rétréci son pays, mais j'ai augmenté son tribut. »

Le retrait miraculeux de Sennachérib devant Jérusalem, selon la Bible, se transforme dans les archives assyriennes en l'emprisonnement, « comme un oiseau en cage » du roi Ézéchias dans sa capitale.

Ézéchias est présenté comme un grand roi par la Bible, puisqu'il a restauré et centralisé le culte de Yahvé, Dieu Unique. Mais sa conviction que Dieu soutiendrait sa révolte a conduit à un désastre militaire.

Le Dieu des combats n'a pas répondu favorablement.
Qui est Yahvé ?
Le Dieu des combats ?
Un Autre ?

Les trois principaux monothéismes vont répondre différemment. Pour l'instant, le peuple hébreu, le seul à être conscient de unicité de Dieu, est encore à Sa recherche et fait des hypothèses.


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JUDA À LA RECHERCHE DE DIEU ?

Après la mort d’Ézéchias, son fils Manassé règne sur Juda de -698 à -642. Il paie tribut à l'Assyrie.
Son pays s'enrichit par l’agriculture et la démographie. Le commerce avec les Assyriens, les Arabes, les Phéniciens et les Edomites réintroduit des pratiques cultuelles largement polythéistes.

Enfin apparaît un commerce avec la péninsule arabique : La reine de Saba vient de trouver une vraisemblance, un pays et des moyens d’existence.

- 667 : Fondation de Byzance.

En - 640, Sophonie annonce le salut promis à ce qui reste d'Israël.
Le premier Isaïe (dont les prophéties sont du chapitre 1 à 39 du livre d'Isaïe) confirme l'obligation de n'adorer qu'un seul Dieu.
La Bible considère Manassé comme un apostat parce que son pragmatisme politique lui a permis d'enrichir son royaume au prix d'une collaboration avec l'ennemi qui a été également spirituelle. Manassé est apostat (2 Rois 21-1-16), mais tout lui réussit.

De -639 à -609, Josias règne.

Josias va reprendre les hypothèses spirituelles de son grand-père Ézéchias. Le royaume d'Israël aurait été détruit en raison de son paganisme. Josias entreprend donc une réforme religieuse pour acquérir le soutien de Dieu dans l'espoir de réunifier Juda et Israël sous son contrôle.

Josias fait restaurer le Temple de Jérusalem. Lors des travaux, le grand prêtre Hilqiyyahu, découvre en – 622 un texte ancien caché dans un mur. Ce serait un « livre de la loi » authentique et inconnu. 2 Rois 22-8 et 23-24. De ce « livre de la Loi », fictif ou réel, naîtra le Deutéronome, dont les lois sont parfaitement adaptées à l'état citadin centré sur Jérusalem de Josias.

Le Deutéronome, malgré son opportunisme politique, contient une nouveauté radicale : le faible doit être protégé et pas seulement par son clan, mais aussi par la hiérarchie de l'état.
Dt 15-7-8 : « Se trouve-t-il chez toi un pauvre d’entre tes frères, dans l'une des villes de ton pays que Yahvé ton Dieu t'a donné ? Tu n'endurciras pas ton cœur et ne fermeras ta main à ton frère pauvre, mais tu lui ouvriras ta main et tu lui prêteras ce qu'il lui manque. »

On a ainsi retrouvé, daté du règne de Josias, un ostracon où un ouvrier se plaignait à un supérieur d'avoir été dépouillé de ses vêtements lors de son travail. Il attendait que justice lui soit rendue par quelqu'un avec lequel il n'avait aucun lien ni personnel ni familial.

Dans le Deutéronome émerge le droit des individus et le respect qui leur est dû. Dans l'histoire de l'humanité, il s'agit d'une innovation radicale.

Le Deutéronome associe le rappel du Dieu unique et transcendant (la nécessité d’éradiquer tout culte païen du pays) avec la prise de conscience de la dignité de l'être humain quelle que soit sa misère et sa situation sociale.


Josias a accompli un travail théologique hors du commun. Il a fait accomplir des progrès aux droits des individus, tout en affirmant la suprématie divine.

Mais nous allons voir que son désir de comprendre la faillite du Royaume d'Israël va le conduire à présenter l’histoire de son peuple par le biais de ses interprétations spirituelles.

L'HISTOIRE APPARTIENT AUX VAINQUEURS, DIT-ON !
ICI, LA VISION DE DIEU, ET POUR LES SIÈCLES À VENIR, APPARTIENT À JOSIAS.


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SUR QUELS ARGUMENTS PEUT-ON PENSER QUE LA RÉDACTION DES PREMIERS LIVRES DE LA BIBLE DATENT DE JOSIAS ?

Les existences d'Abraham, de Moïse, de Josué, racontées par la Bible ne sont pas certaines. Elles sont justes vraisemblables. Et rien ne permet de dater avec certitude l'ancienneté de ces récits oraux.

Josias fait mettre par écrit les premiers livres de la Bible : la Genèse, l’Exode, le livre de Josué, les Juges, les livres de Ruth, de Samuel et des Rois.

Plusieurs arguments prouvent que ces textes ont été écrit sous Josias :

-L'histoire de Joseph reprend des noms typiques du VIIe siècle :
-Çophnat-Panéah (le grand vizir du pharaon),
-Potiphar (un officier) ;
-Poti-Phéra (un prêtre) et Asnat, sa fille
Ils portent des noms très fréquents au VII et VIe s. avant JC qui n'existaient pas avant.

-les détails géographiques de l'Exode correspondent à la situation au VIIe siècle.
- la ville de Migdol mentionnée en Ex 14-2, Jer 44-1 et Jer 46-14 correspond bien à une ville du delta du Nil construite au VIIe siècle.
- Goshèn, citée dans la Genèse 45-10, est la ville où habitaient les hébreux. Il s'agit bien d’un nom du VIIe siècle, celui de la dynastie régnante du peuple qédarite.
- lors de l'Exode, les hébreux font de Cadès-Barnéa leur campement le plus durable (Nb 13-27 ; Nb 20-1). Cette ville n'a existé qu'aux VIIe et VIe siècle. De ce lieu, Moïse contacte le roi d'Edom pour lui demander la permission de traverser son territoire. Or, l’archéologie a montré que le Royaume d'Edom n'a existé qu'à partir du VIIe siècle.

Le livre de Josué raconte la conquête de Canaan.
Une longue liste de villes prétendument conquises par Josué (Jos 15-21-62) est détaillée : 126 villes sont nommées ! Certaines de ces villes n'existaient que depuis quelques dizaines d'années au moment du règne de Josias au VIIe siècle. Plusieurs disparaîtront à la fin de son règne.
La géographie très précise du livre de Josué correspond en fait à la géographie du VIIe siècle du Royaume de Juda gouverné par Josias. Le règne de Josias est la seule période où ces 126 villes ont existé en même temps.
C'est donc au VIIe siècle qu'à été écrit le livre de Josué : 6 siècles après la sédentarisation des hébreux en Canaan. Quelques approximations historiques n'ont donc rien d’invraisemblable.

Les archéologues et les spécialistes de la Bible sont d'accord, c'est Josias qui a fait mettre par écrit les premiers livres de la Bible.
Nous avons vu au fil de l'analyse de la vie des personnages du Pentateuque à quel point l'histoire de ces personnages avait été romancée. Mais cela n'a pas fait par hasard. La Bible honore de son respect les rois fidèles à Yahvé, ce qui est logique. Mais elle encense également l'ensemble de leurs œuvres quand ils ont été pieux, même si leurs règnes ont été des faillites complètes. La Bible, a contrario, critique les rois apostats au point de minimiser, voire d'ignorer leurs succès humains. Ainsi Salomon se voit attribuer les prouesses architecturales d'Omri !

La Bible écrite par Josias défend l'hypothèse spirituelle que Dieu soutient le combat du juste et punit l'apostat dès cette vie.

C'est une hypothèse intéressante que pose là le pieux Josias !
Nous allons voir quelle réponse il va recevoir !


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L'EMPIRE ASSYRIEN TOMBE : L'EMPIRE MÈDE LE REMPLACE POUR LE MALHEUR DE JOSIAS.


-612, chute de Ninive, capitale d'Assyrie: Cyaxare, roi des Mèdes, conquiert l’Assyrie en Mésopotamie. L’Assyrie qui avait dominé la région pendant un siècle avec une main de fer, s'effondre en quelques années. L'empire Mède prend la relève.

Josias a purifié le culte à Yahvé et mis par écrit le livre saint de Dieu, la Bible. Dieu va-t-il le récompenser par la réussite de ses entreprises ?

Josias est resté un opposant farouche de l'Assyrie. Il a mal perçu l'évolution des rapports de force dans la région. Quand les Mèdes et les Babyloniens attaquent l'Assyrie, il prend leur partie. Apprenant que le pharaon Nékao partait au combat au coté de l'Assyrie, il l'attaque ! Il est mortellement blessé au combat et est ramené à Jérusalem pour mourir ! Nous sommes en 609, il a 39 ans (2 Rois 23-29).
Sa défaite est un désastre politique. Le royaume de Juda vit ses dernières heures !

Josias a fait mettre par écrit l'histoire du peuple élu en critiquant les rois apostats sans tenir compte de leur réussite économique et politique.
Il a paré de victoires militaires Moïse, Josué, Saül, David et Ezéchias sans tenir compte de la réalité historique. Parce que ces hommes étaient des justes, il fallait qu'ils aient gagné leurs guerres. La plupart ne s'étaient jamais battu ; les autres avaient échoué.

Sa vision d'un Dieu des combats qui seconde le juste échoue... Dire qu'elle n'a pas de suite, est une autre question. La premier trace écrite de la foi dans le Dieu des combats date de Ramsès II. Josias l'a développée. Cette vision sera largement reprise, par Mahomet, par les cathares... Seul Jésus-Christ annoncera un autre Dieu... !

- 605 : Le roi de Babylone, Nabuchodonosor, tout jeune souverain, écrase les Égyptiens à Kakémish (Jérémie 46-2). Depuis la victoire du pharaon Néko II, l’Égypte dominait Juda. Nabuchodonosor devient le souverain dominant de la région : il va accompagner la ruine de Juda.
Il fait le siège de Jérusalem en -597. Le fils de Josias, Joiakîm, qui règne alors, se rend avec sa famille à Nabuchodonosor. Ils sont déportés à Babylone. Jérusalem est pillée et ses artisans déportés.(2 Rois 24-10-16)

Le prophète Daniel est déporté. Mais son livre ne sera mis par écrit qu’au IIe siècle.

-600, livre d'Habaquq : « le juste vivra par sa fidélité ». Habaquq attend toujours de Dieu qu'Il restaure militairement son peuple, mais sa prophétie prépare Israël à la résistance spirituelle qui va lui être nécessaire.

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LE ZOROASTRISME : UN AUTRE MONOTHÉISME ISSU DE PERSE.

Un autre monothéisme s'est élaboré au même moment, la religion mazdéenne. Il se serait transmis oralement pendant plus de 1000 ans sans que l'on trouve de preuve archéologique. Son livre saint, l'Avesta, aurait été diffusé oralement en Perse dans le courant du IIe millénaire avant JC.

La religion mazdéenne sera réformée, et ses textes saints mis par écrit, par Zarathoustra (ou Zoroastre). Il a vécu au début du VIe siècle en Perse.

Il était prêtre du Mazdéisme, majoritaire en Perse. Le culte mazdéen consistait en de nombreux sacrifices d'animaux. Le dieu dominant et créateur de la cosmologie se nomme Ahura Mazda. Une fois de plus, si l'on pense à Akhenaton, il ne s'agit pas réellement d'un monothéisme puisque Ahura Mazda, coexiste avec d'autres dieux qui lui sont inférieurs. Anāhitā et Mithra émanent de lui et servent aux tâches subalternes. Ahura Mazda est néanmoins un dieu omniscient, infiniment plus puissant que les autres.

Zoroastre fait mettre par écrit les textes saints.
Zoroastre raconte avoir eu des visions du dieu Ahura Mazda qui lui aurait demandé de réformer le mazdéisme. Pour hâter la venue du « Royaume de Justice », il faut obéir à Ahura Mazda, sous peine d'un châtiment exemplaire. Ahura Mazda affirme sa position de dieu dominant. Deux dieux secondaires s'affrontent. L'esprit du bien, Spenta Mainyu, fils de Ahura Mazdā, s'oppose à un esprit mauvais, Angra Mainyu, esprit incréé, représentant le mal, la nuit, la mort et le mensonge. Ils s'affrontent en chaque homme et en chaque être vivant. Il y a un dualisme, une lutte du bien et du mal dans la religion de Zarathoustra qui sera repris par la manichéisme.
Le culte de Mithra, dieu inférieur, est restreint. La consommation d'alcool nécessaire au culte mithriaque est interdite ainsi que les sacrifices d'animaux. Ce dernier point entraîne l'opposition des prêtres qui tiraient profit des sacrifices.

Zoroastre fut donc persécuté par les prêtres et dû s'enfuir. Il fut protégé par Hystaspès, le père de Darius 1er.
On a retrouvé sur le « rocher de Béhistoun » en Iran, une inscription gravée en 522 avant JC où « Darius [signale qu'il est] le Grand roi, Roi de Perse et fils Hystaspes ». Ainsi date-t-on la vie de Zoraoastre.

Hystaspès va imposer sa religion à la Perse comme religion officielle. Elle évolue au cours des siècles, incluant la notion du Temps éternel, Zurvan Akarana qui crée Angra Mainyu (le bien) et de Ahura Mazda (le mal) pour les obliger à se battre en chaque être vivant. Elle perdure de nos jours, minoritaire en Iran.

Elle fait partie des trois monothéismes antérieurs à l'islam qui sont tolérés selon la Sourate 2-62.
Les Sabéens sont néanmoins mal définis dans le Coran : il pourrait s'agir des adorateurs des étoiles sumériens ou des judéo-chrétiens héritiers de la prédication de Jean-Baptiste. La Sourate 22-17, leur associe les « mages », Allah se réserve le droit de les juger !

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INFLUENCE DU ZOROASTRISME SUR TROIS MONOTHÉISMES ?

Le Judaïsme a pu s'inspirer de l'attente du « Royaume de justice » du zoroastrisme.
Michée 6-8 : « On t'a fait savoir homme, ce qui est bien, ce que Yahvé réclame de toi ; rien d'autre que d'accomplir la justice, d'aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu. » Michée, qui parle de rechercher la Justice, a prophétisé entre -740 et -700. Y-a-t-il eu des influences croisées entre ces deux courants spirituels lors de leurs phases de transmission orale ?
Si on se fie aux certitudes archéologiques, les premiers écrits hébraïques, d'Amos et d'Osée, datent du VIIIe siècle et Zoroastre datent du VIe siècle. L'ancienneté des traditions orales ne peut pas être datée.

Le christianisme a pu emprunter l'idée d'un esprit du bien « fils de Dieu ». Encore qu'Ahura Mazda ait eu ses enfants avec sa femme, une déesse, suite à une union charnelle. Jésus, lui, n’est pas conçu suite à un rapport charnel mais engendré par son Père.
Il ne faut pas confondre l' « Engendrement du Fils » et l' « Incarnation du Christ ». Le Christ, Fils de Dieu, est engendré au présent, depuis toujours et pour toujours par le Père (Luc 3-21-22). Cet engendrement d'une Personne divine par une Autre est l'état même de Dieu (Prologue de Saint Jean).
L'Incarnation du Christ signe l'instant où le Fils éternel a pris chair en Marie. Pour les chrétiens et les musulmans, le Christ « existait » avant son Incarnation terrestre (Jean 8-57 et Sourate 3-45).

L'islam reprendra l'interdit de l'alcool, ce qui est marginal. Mais surtout, l'islam reprend l'origine divine du mal issu du zoroastrisme. L'esprit du mal est créé par le Temps Éternel, Zurvan Akarana. Allah sera Lui-aussi créateur du bien et du mal. [/b]Sourate 113-1-2 : « Je cherche protection auprès du Seigneur de l'aube, contre le mal qu'Il a créé. »

C'est, en effet, une particularité de l'islam par rapport au judaïsme et au christianisme. Les religions judéo-chrétiennes croient Dieu totalement étranger au mal et pensent que les hommes exercent leur libre arbitre face à Dieu qui leur a confié la terre. Selon elles, Yahvé crée le bien et la liberté de l'homme (qui s'en sert éventuellement pour mal agir).

Selon l'islam, Allah, lui, crée le bien et le mal : l'homme se soumettant selon le choix qui lui reste à l'un ou à l'autre mais toujours avec l'autorisation de Dieu, dont la volonté est manifeste dans chaque événement terrestre.

L'idée du mal, création divine, se retrouve donc dans l'islam et instaure une radicale incompatibilité avec le judéo-christianisme.



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LA CHUTE DU ROYAUME DE JUDA : JÉRUSALEM EST DÉTRUITE, LE TEMPLE N'EXISTE PLUS. L'ARCHÉOLOGIE ET LA BIBLE RACONTENT LA MÊME HISTOIRE.

Jérusalem est inféodée à Nabuchodonosor.
Nabuchodonosor a nommé Sédécias, descendant de David, pour succéder à Josias : il le croit docile mais Sédécias s'allie à des rois voisins pour se révolter. La réponse de Nabuchodonosor est immédiate : il envahit le Royaume de Juda et ravage les campagnes. Les villes tombent une à une.

La chute du royaume de Juda est racontée par le prophète Jérémie 37-7. Il nous apprend qu’Azekah et Lachish furent les dernières villes à tomber. Cela est confirmé par un ostracon pathétique retrouvé lors de fouille à Lachish en 1935 : un officier écrit à son supérieur. De la localité de Tel Maresha, il est chargé de surveiller les feux de détresse des villes assiégées par les Babyloniens. Il écrit : «Que mon seigneur sache que pour les balises de Laschish, nous les surveillons selon les indications que mon seigneur m'a donné, car nous ne voyons plus celles d'Azekah »... Azekah venait de tomber. Lachish ne va pas tarder à céder.

Seule Jérusalem résiste.

Les traces des combats désespérés à Jérusalem ont été repérées par les archéologues : pointes de flèches près des remparts, maisons brûlées. La fin de Jérusalem est racontée 2 Rois 25-3-7 : « Alors que la famine sévissait et que le peuple n'avait plus rien à manger, une brèche fut faite dans le rempart de la ville. Alors le roi s’échappa de nuit avec tous ses hommes de guerre... Les troupes chaldéennes poursuivirent le roi et l'atteignirent dans la plaine de Jéricho... Ils le menèrent au roi de Babylone, qui le fit passer en jugement. Il fit égorger les fils de Sédecias sous ses yeux, puis il creva les yeux de Sédécias, le mit au fer et l’emmena à Babylone. »

Pour le Coran, Sourate 17-4-5, le « lieu de prosternation » (masdjid) d’Israël est détruit par des soldats inspirés par Dieu en punition de ses péchés : « Nous nous sommes adressés aux Enfants d'Israël dans l'Écriture : « Vous commettrez de graves péchés sur terre, par deux fois. Vous êtes destinés à chuter dans de hauts sommets d'arrogance. Quand la première fois adviendra, nous enverrons contre vous des serviteurs à nous qui possèdent une grande puissance, et ils envahiront vos maisons. Ceci est une prophétie qui doit advenir. »

Que cette destruction massive fasse suite immédiatement à une réforme religieuse rigoureuse et à une purification sans précèdent du culte hébraïque n'est pas relevé dans le Coran qui semble l’ignorer. Voilà qu’Israël est détruit après s'être convertie. Dans le Coran, les soldats triomphants et destructeurs sont inspirés par Dieu.

Les chrétiens ne voient pas dans une défaite la volonté de Dieu. Dieu parle par les dons de l'Esprit, qui sont joie, force, paix, connaissance de Dieu, discernement. Ce n'est pas directement dans les événements que les chrétiens voient la volonté de Dieu mais dans l'interprétation qu'ils en font dans l'Esprit.

Pour un chrétien, un Juste peut être mis à mort sans que sa sainteté ne soit remise en question... Ainsi le Christ, le Juste par excellence, a-t-il été mis à mort !


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L'ARCHE D'ALLIANCE DISPARAÎT...MAIS LA FOI D'ISRAËL SURVIT.

-586, destruction du Temple par Nabuchodonosor (604-562).

L’Arche d'Alliance donnée à Moïse par YVHV disparaît pour toujours.
La civilisation et la foi du peuple d'Israël auraient dû disparaître ! Dans l'antiquité, le sort des dieux était étroitement lié aux croyants qui leur rendaient un culte. Quand un peuple avait failli, ses dieux disparaissaient avec lui.

C'est le contraire qui va se passer !


De l'exil à Babylone débute la rédaction de nouveaux livres.
Habaquq prophétise : « Le juste vivra par sa fidélité ». Yahvé va répondre à Josias par ses prophètes. La foi n'a besoin ni du Temple ni des sacrifices. Le Peule élu est en route vers une spiritualisation de sa pratique.
Le culte évolue : l'étude et la lecture de la Thora remplacent les sacrifices au Temple. Ce lieu de lecture communautaire deviendra la « synagogue », l'« assemblée ».

Le Psaume 137 décrit la déportation :
« Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ; aux peupliers alentour nous avions pendu nos harpes.
Et c'est là qu'ils nous demandèrent, nos geôliers, des cantiques, nos ravisseurs, de la joie : « Chantez-nous, disaient-ils, un cantique de Sion. »
Comment chanterions-nous un cantique à Yahvé sur une terre étrangère ?
Si je t'oublie, Jérusalem, que ma main droite se dessèche.
»

Le Psaume se termine par un souhait de vengeance sanguinaire :
« Fille de Babel, qui doit périr, heureux qui te revaudra les maux que tu nous valus, heureux qui saisira et brisera tes petits contre le roc ! »

Les hébreux croient toujours dans le Dieu de la vengeance.


Dieu est unique, mais Qui est-Il réellement ?

Des prophètes répondent.
Ézéchiel, Esdras, Néhémie et le second Isaïe 40-55 prophétisent pendant l'exil à Babylone.
Et Isaïe annonce le serviteur souffrant (Is 42-1-4; Is 49-1-6 ; Is 50-4-9 ; Is 52-13-53) !
Leurs prophéties s'accompliront en Jésus, le serviteur souffrant qui rejoint l'homme dans sa misère (Luc 22-37 ; Marc 10-45 ; Mt 12-17-21 ; Jean 1-29).

Dieu n'est pas Celui qui se venge mais Celui qui S'offre dans la souffrance pour racheter l'humanité.
Tel est la conviction des chrétiens.


La foi des juifs est autre :
Esther, une fille d'Israël, épouse le roi de Babylone, Assuérus . Elle va sauver son peuple persécuté par Aman le mauvais conseiller du roi. Le Coran attribue ce nom au conseiller du Pharaon de Moïse (S. 28-6, S.29-39, S. 40-24-36). C'est un anachronisme du Coran.
Dans le livre d'Esther, Aman est démasqué et les juifs sont réhabilités.

De la commémoration de ce succès date la fête de « Pourim ». Pourim signifie « hasard ». Les juifs célèbrent le soutien de Dieu qui se manifeste dans le hasard des événements et qui vient au secours du peuple élu menacé par des dangers physiques. C'est une fête joyeuse. On se déguise, on partage des friandises en marque de solidarité, on lit le livre d'Esther et on clôture la journée par un banquet.

Dieu,YVHV, n'agit que pour faire le bien.
Il sauve par le hasard des événements pour les juifs, mais surtout par son Serviteur souffrant pour les chrétiens. VOILA LA RÉPONSE DE DIEU À L'HYPOTHÈSE DU DIEU DES COMBATS !


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DANIEL : LA RÉSURRECTION DES MORTS, LA ROYAUTÉ SPIRITUELLE.

Les chrétiens croient que Dieu a éduqué le peuple élu peu à peu.

Le Dieu des combats a failli ! Soit ! N’y a-t-il pas d’autres hypothèses ?
Si l’homme ne vit que sur cette terre, le soutien de Dieu ne s’exprime alors que pendant cette vie.
Mais si l’homme ressuscite, le soutien de Dieu et son Jugement peuvent se manifester dans l’au-delà !


Daniel est déporté à Babylone en -586. Son livre éponyme a été écrit au IIe siècle avant JC, entre 167 et 164 précisément, car son auteur connaît la profanation du Temple de -167, mais ignore la mort du profanateur d'Antiochus Epiphane en -164. Certains extraits de ce livre ont été retrouvés à Qumrân, datés du IVe siècle avant JC.

Daniel, le premier, parle de la résurrection des morts. C'est un concept absolument nouveau !
Daniel 12-2-3 : « Un grand nombre de ceux qui dorment au pays de la poussière s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour l’opprobre, pour l’horreur éternelle. Les doctes resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui ont enseigné la justice à un grand nombre, comme les étoiles, pour l’éternité.»

Daniel prophétise aussi sur la succession de plusieurs royaumes à Babylone dont le dernier subsistera à jamais. (Daniel 2-44). Les musulmans voient dans l'annonce du dernier royaume qui perdure, l'annonce de l'empire musulman qui persistera après Mahomet. (Daniel 2-44).
John J. Collins, spécialiste de l’Ancien Testament, suggère que cette division des temps du monde en quatre parties a été empruntée à Hésiode, poète grec du VIIIe siècle, qui raconte dans son livre « Les travaux et les jours », la succession de quatre âges différents, chaque âge suivi d’un âge inférieur moralement aux précédents : âge d’or, d’argent, de bronze et de fer.

Les chrétiens y voient l'annonce du Royaume spirituel du Christ. D’autant que Daniel, pour la première fois, parle du règne surnaturel d’un mystérieux « Fils d’homme », appellation que reprendra le Christ, qui se dit « Fils d'homme » bien plus souvent que « Fils de Dieu ».
Daniel 7-13-14 : « Voici, venant sur les nuées du ciel, comme un Fils d'homme... À lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous les peuples, nations et langues le serviront. Son empire est un empire éternel qui ne passera point, et son royaume ne sera point détruit.»
Cette notion de « Fils d'homme » est difficile à comprendre et a été oublié par les premiers chrétiens. Daniel annonce un roi universel, régnant sur un royaume spirituel, éternel et auquel chacun se soumettra. Le Christ, en se disant « Fils d'homme », ne fait donc pas qu'affirmer son humanité mais revendique aussi cette Royauté spirituelle perpétuelle ! Cette appellation de « Fils d'homme » n'est donc pas en contradiction avec sa divinité.

La promesse de Dieu peut donc être comprise différemment.

Le Royaume attendu est-il surnaturel ou terrestre ? Conquis par les armes ou par la force spirituelle ? Est-il uniquement matérialiste ? Est-il spirituel ?
Les questions sont maintenant posées avec ce nouveau pas vers la transcendance de la spiritualité : les morts ressuscitent. La victoire de Dieu peut donc se manifester également dans l'au-delà.

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LE TEMPLE DE JÉRUSALEM EST RECONSTRUIT : LE MONOTHÉISME EST INSTALLÉ DANS LE PEUPLE ET REMARQUÉ À L'ÉTRANGER.

En 536, Cyrus règne sur un empire où les cultes sont multiples. Il autorise chacun.

Il permet la reconstruction du Temple de Jérusalem, sous la direction de Zorobabel. Les habitants de Juda (maintenant nommés juifs) le terminent en 516. L'aide de Samarie (ancien Israël) a été refusée. Les Samaritains garderont rancune de ce refus au point de créer deux judaïsmes : les juifs prient à Jérusalem, les Samaritains sur le mont Garizim. Les Samaritains vivent toujours en Israël : ils sont juifs pour l'état d'Israël, et eux-mêmes se considèrent comme les seuls vrais juifs : ils sont quelques milliers.

De nouveaux livres sont ajoutés à la Bible, précisant la révélation . Comment expliquer les revers d'Israël ? Comment Dieu va-t-Il lui marquer son élection ? Les prophètes s'interrogent sur le sens du Temps. Le présent est une défaite, c'est donc dans l'avenir que doit survenir le règne de Dieu.
En -520, Zacharie raconte la reconstruction du Temple, mais annonce aussi la venue d'un Messie, porteur du salut de Dieu.
Malachie, aux alentours de – 500, présente l’ère messianique qui culminera avec le sacrifice parfait offert à Dieu (Malachie 3-3-5). Mais Malachie 2-14-16 critique aussi les hommes qui abandonnent la femme de leur jeunesse. On voit là l’émergence de la monogamie.

Ve siècle : Le Livre de Jonas est mis par écrit, conte symbolique, il met en scène la sollicitude de Dieu.

Le monothéisme des juifs est remarqué par d'autres peuples. Un grec Hécatée d'Abdère (-494) remarque que la loi divine des juifs les a conduit à se passer de roi et remarque qu'ils sont dirigés par les prêtres qui forment une élite intellectuelle dont ils acceptent les jugements en cas de besoin.
Enfin le peuple juif est strictement monothéiste, y compris dans les convictions du petit peuple, il le restera jusqu’à nos jours.

Après sa perte de son autonomie politique, Israël ne disparaît pas. Au contraire, sa spiritualité s’affine :
Dieu est bienveillant et juste. Il appelle l’homme sans se lasser. L’homme a enfin intériorisé le monothéisme et il reçoit maintenant un appel à la monogamie.
Nous l’avons déjà vu avec la rédaction du Deutéronome : renforcer les Droits de Dieu, en purifiant son culte avait déjà conduit à renforcer les droits des hommes : le pauvre devait être protégé par l’état. Maintenant le monothéisme strict pratiqué par le peuple accompagne l’émergence de la monogamie.

Les progrès moraux du peuple élu et sa connaissance de Dieu progressent ensemble entre les mains de Dieu.

Et surtout, le peuple juif attend que Dieu lui envoie un Messie pour lui rendre son autonomie et permettre au règne de Dieu de s’installer sur la terre.


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L'ATTENTE MESSIANIQUE.

Le peuple hébreu attend un Messie qui lui rende sa liberté, comme cela a déjà eu lieu en Égypte avec Moïse.

Il attend ce Roi dans la descendance de David :

Jérémie 33 : « Je ferais croître pour David un rejeton légitime qui défendra le droit et la justice dans le pays. »
Les descendants de David forment donc une sorte d’aristocratie, même pauvre, au sein de laquelle est attendu le Messie.

Ils attendent un règne universel de justice, de paix et de sagesse divine :
Zacharie 9-9-10 : « Voici ton roi, qui vient vers toi, Il est juste et il apporte le salut, humble, monté sur un âne, ... il retranchera d’Ephraïm les chars et de Jérusalem, les chevaux… Il parlera de paix aux nations. Son empire ira de la mer à la mer et du Fleuve aux extrémités de la terre »
Isaïe 11-1-4 : « Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines. Sur lui reposera l'Esprit de Yahvé, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de Yahvé : son inspiration est dans la crainte du Yahvé. Il jugera, mais non sur l'apparence. Il se prononcera, mais non sur le ouï-dire. Il jugera les faibles avec justice, il rendra une sentence équitable pour les humbles du pays. »

Mais aussi de vengeance et de violence :
Ps 94-1-2 : « Dieu des vengeances, Yahvé,
Dieu des vengeances, parais !
Lève-toi, juge de la terre,
Retourne aux orgueilleux leur salaire !
»

Habaquq perçoit le règne triomphant de Yahvé dans une vision guerrière : « Avec rage Tu arpentes la terre, avec colère Tu écrases les nations. Tu t’es mis en campagne pour sauver ton peuple, pour sauver ton oint, Tu as abattu la maison de l’impie, mis à nu le fondement jusqu’au rocher. Tu as percé de tes épieux le chef de ses guerriers qui se ruaient pour nous disperser avec des cris de joie comme s’ils allaient, dans leur repaire dévoré un malheureux. Tu as foulé la mer avec tes chevaux, le bouillonnement des grandes eaux ! » Habaquq 3-12-15.

Le règne du Messie est terrestre et militaire. Beaucoup resteront sur cette interprétation. Le « Fils d’homme » entrevu par Daniel dans « les nuées » donc spirituel n’a pas été compris. Seul Jésus-Christ saura de quoi il s’agit.

En - 400, Michée 5-1-3 prophétise :«Et toi, Bethléem-Ephrata, petite parmi les clans de Juda, c'est de toi que sort pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent au temps jadis, aux jours antiques. C'est pourquoi il les abandonnera jusqu'au temps où aura enfanté celle qui doit enfanter. Alors le reste de ses frères reviendra aux enfants d’Israël. Il se dressera, il fera paître son troupeau par la puissance de Yahvé, par la majesté du nom de son Dieu. Ils s'établiront, car alors il sera grand jusqu'aux extrémités de la terre. »

Le Messie doit naître à Bethléem.

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JOB : LA QUESTION DU MAL EST POSÉE. LA SOUFFRANCE EST-ELLE LA CONSÉQUENCE DES PÉCHÉS DE L'HOMME ?

Le livre de Job est un conte philosophique au Ve siècle d’origine sumérienne.
Il pose la question des raisons spirituelles de la souffrance et expose la nécessité d'être fidèle à Dieu quelque soit la douleur du présent.


Satan obtient de Dieu la permission de tenter Job en le privant de ses bien, en faisant mourir ses enfants, puis en le couvrant d'ulcères. Job est refuse de maudire Dieu. Son épouse le conseille : « Bénis Dieu, et meurs » (Job 2-9). Ainsi dit le texte en hébreu, dans la première version du livre de Job des juifs toujours conservée.
Mais ce passage sera traduit dans la Septante, en grec donc, par « Maudis Dieu et meurs ».
Le « Testament de Job », texte apocryphe tardif, brodera sur cette erreur de traduction de la Septante, qui sera ainsi reprise par le Coran. La femme de Job est devenue pour eux une mauvaise femme :
Job a promis à sa femme 100 coups pour ce conseil ; Allah ne peut supporter que Job revienne sur sa promesse
et Il lui suggère de la frapper une fois unique avec un régime de dattes sans fruit, donc hérissés de 100 branchettes. La promesse de Job est tenue, ce qui est essentiel pour Allah, et la femme souffre peu (Sourate 38-43-44).

Job entre en conflit avec 3 amis, qui pensent que Job a forcement péché pour mériter un tel sort. Job refuse obstinément d'avouer ses fautes tout en continuant à bénir Dieu.

Cela rend compte de deux hypothèses : c'est Dieu qui envoie les maladies et ces maladies ne sont pas distribuées au hasard mais sont méritées comme punitions.

L'idée que Dieu soit Tout Puissant sans être responsable des maladies ne les effleure pas. L'idée que Dieu soit équitable mais qu'elles puissent survenir au hasard, non plus.
L’idée que Dieu, le Tout Puissant, ait pu choisir de laisser la terre à la responsabilité des hommes n’a pas encore été comprise du peuple juif.


Finalement, Dieu console Job, et le restaure dans sa prospérité dès ici bas : lui rendant 10 nouveaux enfants.

Jésus-Christ confirmera que Dieu n'a pas lié les bienfaits de la nature à la sainteté : Matthieu 5-44: «[le Père] fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. ». Dieu n’est pas non plus à l’origine des catastrophes, ni des maladies (Luc 13-4, Jean 9-1-11)

Paul verra dans la souffrance une occasion de s'unir aux souffrances du Christ. Col 1-24: « En ce moment, je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous et je complète ce qui manque aux tribulations du Christ en ma chair pour son Corps qui est l’Église». Par delà le désir de s'unir au Christ, il relativise l'intensité de la souffrance qui, comparée à la félicité céleste, est peu de chose Rm 8-18 : « J'estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler à nous». Ce n'est plus Dieu qui envoie les souffrances, c'est l'homme qui les accepte pour s'unir à Lui.

Le Coran, lui, donnera en exemple Job pour le féliciter de sa soumission aveugle à Allah qui envoie les épreuves. Allah, on l’a vu, est créateur du bien et du mal, il est à l'origine des événements, même douloureux.


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ALEXANDRE LE GRAND ( 356-323).

De Macédoine, où son père règne sur la Grèce, il part à la conquête de l’Asie. Stratège de génie, il battit un empire qui sera partagé entre ses généraux après sa mort.

-332 : la province de Yehoud (royaume de Juda et d'Israël) est conquise par Alexandre. Elle sera intégrée à l’Égypte. Alexandre y est devenu pharaon et y a fondé Alexandrie, sa capitale.
Le livre de Baruch annonce le Messie et appelle à la fidélité les communautés de la dispersion.

Sous Ptolémée 1er (367-283) : Manéthon écrit la première histoire égyptienne. Il donne leur nom grec aux pharaons sous lequel nous les connaissons toujours. À son couronnement, Ramsès II s'appelait en fait Ousermaâtrê-Setepenrê, « La justice de Rê est puissante, l’élu de Rê ». Une de ses 5 titulatures royales renvoie seulement au nom de Ramsès , Ramessou Mériamon qui signifie « C'est Rê qui l’a engendré, bien aimé d’Amon ».

De -310 à -200 : la dynastie des Lagides, fondé par Ptolémée, un général d’Alexandre, dirige la Terre Sainte.
-200 : La dynastie des Séleucides, venant de Syrie, étend sa souveraineté sur la Terre Sainte. Les juifs n'ont plus d'autonomie politique entre les grands empires qui les entourent.

Du IIIe au IIe siècle, la Bible est traduite en grec à l'initiative des juifs exilés à Alexandrie qui avaient perdu l'usage de l'hébreu. Il s'agit de la Septante dont des versions du IIe siècle ont été retrouvées à Qumrân en 1947. Ce sont les « manuscrits de la Mer Morte ». Enfermés dans des jarres au fond de grottes depuis plus de 2000 ans, ils confirment que l'Ancien Testament des chrétiens et des Juifs au XXe siècle est conforme à l'écrit originel.

Dans le coran, Alexandre le Grand, dit le biscornu aurait construit une séparation entre les hommes et les Ya’jouj et les Ma’jouj. Sourate 18-93-97 : « O Dhou’l-Carnaïm, les Ya’jouj et les Ma’jouj commettent un désordre sur terre, vraiment ! T’assignerons-nous donc un tribut, à condition que tu établisses une barrière entre nous et eux ?... « Apportez-moi des blocs de fer » Puis, lorsqu'il en eut comblé l'entre-deux-pics, il dit : « Aux soufflets ! Puis, lorsqu'il l'eut rendu comme du feu, il dit : « Apportez-moi du cuivre fondu, que je le verse dessus.»
Les Ya’jouj et les Ma’jouj sont assimilés par la Tradition musulmane à Gog et Magog du livre d’Ézéchiel 38-2 qui a été écrit entre -593 et -577. Aucune preuve archéologique, ni historique ne vient étayer ce travail d’architecture défensif d’Alexandre le Grand.
En fait, cette légende provient d’Ethique d’Istrie. Au IVe siècle, il s’inspire de Pline l’Ancien pour décrire des créatures fantastiques et extrapole les Gog et Magog biblique. Il invente qu’Alexandre le Grand a bâti une muraille de fer pour les tenir à distance, ainsi que « 22 nations de méchants ». On trouve ici la première apparition littéraire de l'histoire coranique d'Alexandre construisant une muraille pour tenir Gog et Magog à distance.

Alexandre le Grand a vaincu le Grand Darius. Sa conquête a suffisamment impressionné pour que l'on retrouve sa trace des siècles après. Mille ans plus tard, dans le Coran, les circonstances de son épopée sont devenus mythologiques !

Alexandre n’arrive pas seul. Avec sa conquête, la philosophie grecque s’installe au Moyen-Orient.


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