4000 ans de monothéismes, histoire archéologique

LE CHRIST TRANSGRESSE LA LOI DE MOÏSE ET TOUCHE UN LÉPREUX : IL EST ÉMU DE COMPASSION.

La Loi de Moïse dit :

Nb 5-1-3
ou Lé 13-45-46 : « Le lépreux, atteint de la plaie, portera ses vêtements déchirés et aura la tête nue ; il se couvrira la moustache et criera : « Impur ! » « Impur ! ». Aussi longtemps qu’il aura la plaie, il sera impur. Étant impur, il habitera seul ; sa demeure sera hors du camp. »

La peur de la contagion rend cela plein de bon sens !

Le Coran parle peu des malades
. Deux versets signalet qu’ils sont inférieurs aux bien-portants :
S. 35-19 : «Et l’aveugle et le voyant ne sont pas égaux. » et S. 13-16.
Le Coran facilite le jeun du Ramadan aux malades, ils rattrapent les jours manquants plus tard. (S. 2-184)

Que fait le Christ ?

Marc 1-40-45
: « Un lépreux vient à Jésus, le supplie et, s’agenouillant, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Ému de compassion, il étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » Et aussitôt la lèpre le quitta et il fut purifié. Et, le rudoyant, il le chassa aussitôt et lui dit : « Garde-toi de rien dire à personne ; mais va te montrer au prêtre et offre pour ta purification ce qu’à prescrit Moïse : ce leur sera une attestation. »
Mais lui, une fois parti, se mit à proclamer hautement et à divulguer la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer dans une ville, mais il se tenait dehors, dans des lieux déserts ; et l’on venait à lui de toutes parts.
»

1/ Le Christ pouvait guérir le lépreux sans le toucher, juste avec des mots. Mais il est « ému de compassion ». La Loi de Moïse disparaît devant son amour pour l’humanité. Le cœur de la révélation : c’est l’amour de Dieu pour les hommes. La loi n’est qu’une carcasse vide qui est acceptable quand les juifs n’oublient pas la miséricorde. Mais la loi, sans contenu spirituel, sans amour, devient un « sépulcre blanchi » totalement inutile (Matthieu 23-27).

2/ Après son miracle, le Christ « rudoie » et « chasse » l'ancien lépreux. Le don de Dieu est gratuit. Il est hors de question que le lépreux soit recruté pour faire la promotion du Christ. Les nombreux miraculés du Christ disparaissent toujours de la suite des évangiles. Ils retournent à leur vie quotidienne, jamais le Christ ne réclame rien en échange d'un miracle.

3/ Le Christ le renvoie aux prêtres juifs, pour qu’en fidélité à la loi de Moïse, il fasse l’offrande qui le réintègre dans la communauté. Il retrouve ainsi sa place dans la société. L’ancienne Alliance est toujours valable, et l’homme est libre de sa religion. L’ancien lépreux peut retourner aux prêtres juifs.

4) Ce qu’il ne fait pas, en désobéissant au Christ et en annonçant partout ce qui lui est arrivé. L’homme est libre. Il n’encourt aucun reproche de la part du Christ, même si, sur le moment, il a un peu compliqué la tache du Christ.

Libérer les hommes et les femmes de l’esclavage de la Loi entraîne toujours un peu de désordre.

La foi en Jésus Christ libère de l'esclavage de la loi. Le Christ l'a vécu, Saint Paul ne fera que le théoriser dans ses épîtres.


Et les malades seront l'objet des soins des chrétiens qui fonderont les premiers hôpitaux.

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LE CHRIST TRANSGRESSE L'ANCIENNE ALLIANCE : LE SABBAT EST PROFANÉ.

Que dit la loi de Moïse ?

Exode 20-8-10 : « Souviens-toi du jour du Sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est un Sabbat pour le Seigneur ton Dieu. Tu n’y feras aucun ouvrage. ». (et Dt 5-12-15 et Lévitique 23-3).


Or, le Christ fait des miracles le jour du Sabbat.
Luc 13-10-16 : « Or Jésus enseignait dans une synagogue, le jour du sabbat ; et voici qu’il y avait là une femme ayant depuis dix-huit un esprit qui la rendait infirme ; elle était toute courbée et ne pouvait absolument pas se redresser. La voyant, Jésus l’interpella et lui dit : « Femme, te voilà délivrée de ton infirmité » ; puis il lui imposa les mains ; et, à l’instant même, elle se redressa, et elle glorifiait Dieu.
Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus eût fait une guérison, le sabbat, prit la parole et dit à la foule : « Il y a six jours pendant lesquels on doit travailler ; venez donc ces jours-là vous faire guérir, et non le jour du sabbat ! »
« Mais le Seigneur lui répondit : « hypocrites ! Chacun de vous, le sabbat, ne délie-t-il pas de la crèche son bœuf ou son âne pour le mener boire ? Et cette fille d’Abraham, que Satan a liée voici dix-huit ans, il n’eût pas fallu la délier de ce lien le jour du sabbat !
»

Il y a une note d'humour délicieuse dans ce texte. Le Christ s'est installé dans une synagogue pour faire des miracles. Du dimanche au vendredi, il y a miracles à la synagogue et son chef n'y voit pas d’inconvénient... il ne remarque même pas ce que cela a d'inhabituel. Mais, surtout, qu'il n'y ait pas de miracle le jour du sabbat !

Jésus, ici, ne demande pas à la femme ce qu'elle veut, alors que d’habitude, il ne guérit jamais quelqu'un sans lui avoir demandé ce qu'il souhaite. Il s'agit de ne pas la pousser à contrevenir aux lois du Sabbat. Il la laisse libre de choisir son Alliance et d'être fidèle à la Loi de Moïse. Il assume seul la transgression. Le Christ a toujours respecté la liberté des hommes.

Et finalement toutes les activités humaines sont autorisées pendant le Sabbat
: Marc 2-23-24 puis 27-28 : « Et il advint qu'un jour de sabbat il passait à travers les moissons et ses disciples se mirent à se frayer un chemin en arrachant les épis. Et les pharisiens lui disaient : « Vois ! Pourquoi font-ils le jour du sabbat ce qui n'est pas permis ? » ... Il leur disait : « Le Sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, en sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat. »

Le Christ vient de faire sortir le sabbat du respect d'interdits obsessionnels.

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JÉSUS, VERBE DE DIEU.

Jésus est dit « Verbe » de Dieu dans le Nouveau Testament, ce qui signifie « Parole ».
Cela est expliqué dans le Prologue de Saint-Jean:

Jn 1-1-18
: « Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement avec Dieu.
Tout fut par lui,
et sans lui rien ne fut...
Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme
; il venait dans le monde. Il était dans le monde et le monde fut par lui, et le monde ne l'a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli.
Mais à tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu,
à ceux qui croient en son nom, lui qui ne fut engendré ni du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu.
Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité...
Car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ.
Nul n'a jamais vu Dieu ;
le Fils Unique-engendré qui est tourné vers le sein du Père, lui l'a fait connaître.
»

En transgressant la Loi, le Christ a agi par des gestes. Comme il n'a pas remplacé la Loi par une autre liste de prescriptions, il peut sembler, pour un lecteur superficiel de l'évangile, que le Christ n'a pas touché à la Loi. Or, en transgressant la Loi, le Christ l'abolit. Le Christ est, lui-même, le Verbe de Dieu, donc son corps, son être et sa personne sont Paroles de Dieu. Ce que le Christ fait, ses actions et ses gestes, sont l'équivalent d'une Parole dite avec l'autorité divine, car il est lui-même Parole de Dieu.

Le Coran, lui-même, appelle le Christ, le « Verbe de Dieu »,
même s'il ne reconnaît pas sa divinité. S. 3-45 : « Quand les anges dirent : O Marie, voilà que Dieu t’annonce un Verbe de sa part : son nom est l’Oint, Jésus fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l’au delà, et l’un des rapprochés. »
Le Coran note que Jésus était déjà illustre dans l’au-delà, comme s'il avait déjà une existence avant son incarnation en Marie...
Dieu crée par sa parole dans le Coran,Sourate 54-49-50 ; S. 3-47 et S. 40-68: « Il n’a rien d’autre à en dire que : « Sois », et c’est. » Mais le Coran ne met pas cela en lien avec appellation de « Verbe » qu'il donne par ailleurs à Jésus.

De même que le Coran parle de Jacob en le nommant Israël sans saisir ce que signifie que Dieu félicite ceux qui luttent avec Lui, de même le Coran ne comprend pas ce que signifie être Verbe de Dieu.
Appeler le Christ « le Verbe de Dieu », revient pourtant à admettre qu' en transgressant la Loi, Jésus l'abolit.
Seuls les juifs, qui considère le Christ comme un imposteur, et non comme le Verbe, sont sauvés par l'Ancienne Alliance et non les musulmans !

Les chrétiens échappent aux rituels obsessionnels. Ils sont affranchis de la Loi.
Ils obéissent ou plutôt écoutent, suivent et imitent, Jésus-Christ, Parole vivante de Dieu.


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LES GRANDES QUESTIONS FONDAMENTALES : LES CATASTROPHES ? LES MALADIES ? LA MISÈRE ?

- Dieu envoie-t-Il les catastrophes pour punir les pécheurs ?

L'histoire de Noé a trouvé son épilogue
:
Luc 13-1-5 : « Survinrent des gens qui lui rapportèrent ce qui était arrivé aux Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang à celui de leurs victimes. Prenant la parole, il leur dit : « Pensez-vous que, pour avoir subi pareil sort, ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs, que tous les autres Galiléens ? Non, je vous le dis. Ou ces dix-huit personnes que la tour de Siloé a tuées dans sa chute, pensez-vous que leur dette fût plus grand que celle de tous les hommes qui habitaient Jérusalem ? »
Pilate a fait tuer des juifs au moment où ils sacrifiaient. Une tour s'est effondrée tuant 18 personnes. Le Christ l'affirme : ces morts n'étaient pas plus pécheurs que d'autres.
Dieu n'est pas responsable des catastrophes, elles ne sont pas des punitions ; pas plus qu'Il n'est responsable des exactions des tyrans. Cela est l’occasion pour le croyant de réfléchir sur la précarité de la vie et à se tenir prêt spirituellement. Pas plus.

- Dieu envoie-t-Il des maladies pour punir les hommes pécheurs ?
Les amis de Job peuvent enfin en avoir la certitude, Job est un juste :

Jean 9-1-3 : « En passant, [Jésus] vit un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui demandèrent : Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Jésus répondit : « Ni lui ni ses parents n’ont péché... »
La maladie existe mais sans aucun lien avec l'état moral ou spirituel du malade.

Saint Paul verra dans la souffrance une façon de s'unir spirituellement aux souffrances du Christ, (Col 1-24). Cette voie, mystique, d'acceptation de la souffrance a souvent été critiquée comme un dolorisme qui conduit au masochisme. Mais c'est un choix spirituel qui n'interdit pas les soins appropriés.
L'attitude du Christ nous éclaire. Lui n'a jamais dit à quiconque de continuer à souffrir stoïquement : il a fait des miracles pour guérir les malades. À sa suite, les chrétiens sont appelés à soulager toutes les souffrances humaines avec les moyens de leur science.
Dieu nous a confié la responsabilité du monde.

- Dieu donne-Il des bienfaits selon la sainteté ?

Matthieu 5-45-47
: « Aimez vos ennemis et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes...Vous donc vous serez parfaits, comme votre Père céleste est parfait. »
Les hasards de la vie ne doivent pas être interprétés comme l'expression de la volonté de Dieu. Un bienfait ne signale pas l'homme juste, ni une difficulté un homme pécheur.
Dieu donne à chacun les bienfaits de la nature.
L’élection divine ne se manifeste pas par la réussite humaine.
L’élection divine est manifeste quand un homme est capable d'aimer son prochain et en particulier quand il parvient à pardonner à son ennemi.

Dieu n'est responsable, ni des catastrophes, ni de la maladie, ni de la misère ! Le Dieu des chrétiens est innocent du mal ! Aux hommes s'assumer la liberté qu'Il leur a donnée pour construire un monde juste et heureux !


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SÉPARATION DES POUVOIRS : LÉGISLATIF, JUDICIAIRE, EXÉCUTIF.

Dans nos esprits modernes, issus des Lumières, la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire est liée à la démocratie.
En fait, cette séparation des pouvoirs est en germe dans les paroles du Christ, même si les hommes ont mis des siècles à le comprendre. Ceux qui l’ont théorisée au XVIIIe siècle ont cru le faire en opposition avec L’Église. C’est pourquoi la démocratie s’est implantée d'abord en terre chrétienne. Son origine antique est grecque, son expression moderne est chrétienne.

Le pouvoir exécutif.
Matthieu 22-21, Luc 20-25
: « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Le Christ ne conseille pas la révolution ; le gouvernement est place est légitime, ce qui ne signifie pas qu'il soit saint. Les affaires spirituelles ne doivent pas être traités en même temps que les affaires temporelles. Au cours de l'histoire, nous verrons des papes essayer d’asseoir une domination sur les rois, ou des rois essayer de gouverner l’Église : cela a échoué. Les civilisations chrétiennes aboutissent naturellement à une séparation des pouvoirs, symbolisée depuis 2000 ans par l’Évêque (ou le Pape) face au pouvoir temporel en place, incarné par un empereur, un roi, un président, un dictateur etc... Ainsi en a-t-il toujours été chez les chrétiens qui adorent le Dieu Trinité. Étrangement, les Ariens qui nient la divinité du Christ mettront en place des états où pouvoirs exécutif et religieux sont fusionnés.

Le pouvoir judiciaire.

Luc 12-13-15
: « Quelqu’un de la foule dit [à Jésus] : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage.» Il lui dit : « Homme, qui m’a établi pour être votre juge ou régler vos partages ? ».
Puis il leur dit : « Attention ! Gardez-vous de toute cupidité, car, au sein même de l’abondance, la vie d’un homme n’est pas assurée par ses biens
. »

Ce passage est moins connu que le précédent sur la laïcité. Le Christ ne récuse pas la justice humaine, il s'en sépare. Le Christ conseille aux frères de s’entendre, mais il refuse de les départager. Il est « le seul Juge » Mat-25-31-33, mais son jugement est spirituel. L'exercice de la justice humaine n'est pas son domaine.

Le pouvoir législatif, lui, a été séparé définitivement de la Loi de Dieu par le « Tu ne jugeras pas », nous l'avons vu.

Il évite le piège qui consiste à figer dans une loi divine ce qui ne seraient que les besoins législatifs d'une culture particulière. Il sépare le monde religieux, des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif.

Le Coran a fait un autre choix. Les besoins législatifs de l'Arabie du VIIe siècle sont promus en loi divine universelle. Certaines lois ont été des progrès comme l'interdiction d'enterrer vivantes les bébés filles (Sourate 60-12, S. 16-58-59). Le progrès est là réel, mais sans lendemain, figé dans une loi divine.
Vu de l'extérieur de l'islam, on peut considérer que la charia a transformé en loi universelle la rudesse des mœurs de l'Arabie du VIIe siècle : crucifixion des opposants (S. 5-33), polygamie (S. 4-3), châtiments corporels ( S. 24-2; S. 5-38-39), infériorité des femmes (S. 2-228, S. 4-11).

Le Christ a évité cet écueil.


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L'UNIVERSALITÉ DU CHRIST : LIBERTÉ FACE AUX MŒURS DU TEMPS, SÉPARATION DES POUVOIRS, PARABOLES.

Le Christ a rendu universel son message en évitant tous les pièges qui fixeraient son discours dans un lieu et une époque :

Il refuse de limiter son message à ce que peut comprendre Israël.

Il est libre face au peuple juif et refuse de conditionner son comportement au sien. Il annonce la Parole de Dieu avec une souveraine liberté. Il est le Verbe fait chair (Jean1-1-4).
Ainsi, il parle et mange avec les pécheurs (Matthieu 8-10-13, Luc 19-1-10), contrevenant aux Lois de purification.
Il fait des miracles le jour du Sabbat (Marc 1-21-28 et Marc 3-1-6).
Il parle aux Samaritains et, en particulier, Il parle à la Samaritaine (Jean 4-1-30). C’est même, à elle, une femme, une Samaritaine, et une pécheresse, en transgressant trois interdits, qu’il confie en premier qu’il est le Messie.
Il demande à une femme de témoigner de sa Résurrection, ce qui n'était pas recevable chez les Juifs (Mat 28-9-10).
Lui qui dit n'être venu que pour Israël, n'a, en fait, ni limité ni adapté son discours à ce que comprend Israël !

Le christ relativise les pouvoirs étatiques et claniques : il peut ainsi s'adresser à l'individu.
Nous l'avons vu, le Christ instaure la séparation du pouvoir spirituel, des pouvoirs humains, législatifs, judiciaires et exécutifs. De plus, il donne à l'individu la famille nucléaire pour lui permettre de vivre une juste distance à ses parents et à son clan.
Son message peut être entendu dans toutes les nations indépendamment de leurs lois et de leurs traditions, car le Christ parle à l'individu, affranchi, au moins spirituellement, de toutes les contraintes familiales, légales ou sociologiques.

Le Christ emploie un style symbolique qui permet d'accéder au sens spirituel par delà l’anecdote : les paraboles.

Le Christ raconte de petites histoires qui valent par leurs morales.Ce n'est pas l'histoire racontée dans la parabole qui est vraie mais l'enseignement moral et spirituel qu'elle contient. Cela donne une intemporalité qui transcende l’époque et le lieu et permet d’accéder à leurs valeurs spirituelles, même 2000 ans plus tard.
Les paraboles sont suffisamment mystérieuses pour respecter la liberté des auditeurs. Nous l'avons vu, les juifs ne comprennent pas le sens spirituel des paraboles et restent dans l'Ancienne Alliance. Ceux qui refusent que le Christ soit leur sauveur et leur Dieu, de nos jours, refusent également de comprendre le sens des paraboles.

Prenons l'exemple de la « parabole des mines » de Luc 19-11-27, qui serait très choquante prise au premier degré. On voit des hommes mis à l'épreuve par l'absence de leur maître qui égorge ceux qui ont mal agit à son retour. Le Christ explique là qu'il y aura un Jugement dernier. Le personnage de la Parabole égorgent les fautifs, mais il ne s'agit pas du Christ...juste du personnage de la Parabole. Le Christ, lui, n'a égorgé personne. Si quelqu'un est sacrifié dans les Évangiles, c'est le Christ lui-même.
La parabole est un message symbolique, et n'a donc pas vocation à être pris au pied de la lettre. Sa morale, elle, peut donc être appliquée à toutes les civilisations.


Tout cela contribue à l'universalité du message du Christ.


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« JE SUIS LE CHEMIN, LA VÉRITÉ, LA VIE. »

Cette simple phrase du Christ de Jean 14-6, contient toute la spécificité du christianisme. En elle, se trouve toute la fluidité de la civilisation chrétienne, son esprit d'entreprise, ses capacités d'évolution, sa créativité et ses capacités scientifiques.

Pour les chrétiens, la vérité n'est pas directement la Bible.
La Bible est un livre écrit par des générations d'hommes sur 700 ans. Auparavant, une partie avait été transmise oralement pendant des centaines d'années. Certains chapitres sont historiques comme les Rois. Certains contiennent les hypothèses spirituelles hasardeuses du roi Josias, comme les 7 premiers livres de la Bible. Certains récits sont symboliques comme le livre de Job ou de Jonas, ou poétiques comme les Psaumes ou le Cantique des Cantiques. Les hommes qui écrivent la Bible ne sont pas toujours objectifs, mais ils racontent l'histoire de Dieu venant vers les hommes, et l'histoire des hommes apprenant à connaître Dieu. La Bible nous conduit à la Vérité. La Bible n'est pas elle-même la vérité... mais elle nous montre la Vérité : le Christ.

La Vérité n'est donc pas enclose dans un livre. La Vérité est un homme, Jésus-Christ. Elle est donc possible à atteindre et à comprendre. La Vérité a un contenu matériel qui peut faire l'objet d'expérimentations. La Vérité est aussi Jésus-Christ, Vrai Dieu. Elle atteint donc l'infini de la transcendance divine. Elle est sans limite et impossible à contenir, toujours à découvrir et impossible à enclore
. Pour les chrétiens, depuis 2000 ans, la Vérité est à la fois proche et infinie, accessible mais inconnue, bienveillante, comme Dieu, et sage, comme Lui.

Les chrétiens ont cherché la vérité. Toutes les vérités, esthétiques, scientifiques, humaines, psychologiques et théologiques. Ils les ont cherchées dans le foisonnement de leur curiosité et parfois dans la crainte de se confronter aux autorités en place.
Mais, surtout, ils ont cherché la vérité avec une persévérance que n'a pas freinée le contenu biblique dont les affirmations étaient devenues obsolètes au fil des siècles. Quand la Bible a été contredite par la science (par exemple la création en 6 jours de la Genèse), ils ont pu rester chrétiens sans perdre la foi. Ce chemin a été difficile à accepter, car il était plus facile de prendre la Bible littéralement. Et pendant des siècles, il n'avait pas été nécessaire de penser autrement.

Mais la Bible recelait un autre appel. Elle ne prétend jamais être la Vérité elle-même. Dans le Nouveau Testament, elle montre enfin la Vérité : c'est le Christ
.

La Bible n'est pas un livre scientifique. Elle n'a pas à l'être. Elle permet d'entrer en contact avec Dieu et de Le connaître en Vérité.

« Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie, nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14-6.)
Être en chemin vers la vérité, est déjà être en Dieu. La chercher est déjà être uni au Christ, même si on ne le connaît pas.
Trouver une vérité, même scientifique, c'est déjà progresser vers Dieu. La Vérité conduit à la Vie éternelle, donc à Dieu.

Là est une différence majeure avec l'Islam. Dans l'islam, on le verra, c'est le Coran qui est la Vérité. Pour les musulmans, la Vérité est enclose dans un livre parfait et dont le contenu est connu depuis 1400 ans, immuable.

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INSTAURER LA NOUVELLE ALLIANCE, LA MÉTAPHORE DU BON PASTEUR.

Dans la société agricole de Juda, les prophètes se sont servis de la métaphore du pasteur pour différencier le vrai du faux prophète :

-Le bon Pasteur est Dieu Lui-même
: Is 40-10-11 : « Voici Yahvé qui vient avec puissance... Tel un berger, il fait paître son troupeau, de son bras il rassemble les agneaux, il les porte sur son sein, il conduit doucement les brebis mères. »
Pour Ézéchiel 34-11-31, c'est également Dieu : « Car ainsi parle le Seigneur Yahvé : voici que j'aurai soin moi-même de mon troupeau et je m'en occuperai... Je chercherai celle qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée, je panserai celle qui est blessée, je fortifierai celle qui est malade ... Je vais venir sauver mes brebis pour qu'elles ne soient plus au pillage... »

Le mauvais pasteur pour Zacharie 11-15-17 est un homme cruel qui dévore ses brebis.
Pour Éz 34-1-10, les mauvais pasteurs usent de violence :

« Malheur ...[à ceux] qui se paissent eux-mêmes... vous avez sacrifié les brebis les plus grasses, mais vous n'avez pas fait paître le troupeau. Vous n'avez pas fortifié les brebis chétives, soigné celle qui était malade, pansé celle qui était blessée. Vous n'avez pas ramené celle qui s'égarait, cherché celle qui était perdue. Mais vous les avez régies avec violence et dureté. »

Le pasteur qui satisfait ses propres besoins par la violence est un faux prophète.
Le bon pasteur est Dieu Lui-même, et c'est donc la divinité que réclame le Christ en se désignant comme le Bon Pasteur :


Jn 10-11-18
: « Je suis le bon pasteur, le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. Le mercenaire, qui n'est pas le pasteur et à qui n'appartient pas les brebis, voit-il venir le loup, il laisse les brebis et s'enfuit, et le loup s'en empare et les disperse... Je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le Père, et je donne ma vie pour mes brebis...Voilà pourquoi le Père m'aime : parce que je livre ma vie pour la reprendre. Personne ne me l'enlève, mais moi, je la livre de moi-même. J'ai pouvoir de la livrer et j'ai pouvoir de la reprendre : tel est le commandement que j'ai reçu de mon Père...
Le voleur ne vient que pour voler, égorger et faire périr.
Moi, je suis venu pour qu'on ait la vie
et qu'on l'ait surabondante.
Je suis le bon pasteur :
le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis.
»


Le Christ va à la mort de sa souveraine liberté. La passion du Christ n'est pas la preuve d'une impuissance humaine.
La marche libre du Christ vers la Croix signale la profondeur de l'amour de Dieu qui nous a rejoints dans notre souffrance humaine pour nous conduire au salut.

Nul sadisme chez le Père, Il n'a pas obligé le Fils à mourir.
Nul masochisme chez le Fils, c'est en obéissance à sa vocation qu'il donne sa vie.
Avant d'être arrêté, il s’exclame : Jean 12-27 : « Maintenant, mon âme est troublée. Et que dire ? Père, sauve-moi de cette heure ! Mais c'est pour cela que je suis venu à cette heure. Père, glorifie ton nom ».

Aux yeux du Christ, ceux qui fonderont toutes les autres religions (y compris l'islam) passeront par le même discernement : bon pasteur ou mercenaire ?

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20 DÉCEMBRE 32, JÉSUS FÊTE HANUKKAH À JÉRUSALEM : « MOI ET LE PÈRE NOUS SOMMES UN ! »

La Fête de la dédicace, Hanukkah, commémore la retour du culte juif au Temple de Jérusalemven -164,
après la victoire sur Antiochus IV Épiphane. Depuis la fête d'Hanukkah commémore la victoire de Yahvé sur tous les cultes païens. La fête dure 8 jours. Chaque famille allume une bougie le premier soir, à laquelle s'ajoute une nouvelle bougie chaque soir. C'est la Fête des lumières, fête joyeuse au cœur de l'hiver.
Le Christ est seul et marche sous la colonnade de Salomon dans le Temple. Des scribes et des pharisiens surgissent. Ils exigent que le Christ leur dise qui il est.

Il les a déjà scandalisés quand il leur a dit,
« Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien ; c'est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites : « Il est notre Dieu, et vous ne le connaissez pas ; mais moi je le connais. » (Jean 8-54). Ou bien, quand il a prétendu exister avant Abraham (Jean 8-57), ou bien, quand il appelle Dieu son Père.

Là, il va dépasser les bornes :
Jean 10-23-33 : « Les Juifs firent cercle autour de lui et lui dirent : « Jusqu'à quand vas-tu nous tenir en haleine ? Si tu es le Christ, dis-le-nous ouvertement. » Jésus leur répondit : « Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père témoignent de moi ; mais vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent : je leur donne la vie éternelle ; elles ne périront jamais et nul ne les arrachera de ma main. Mon Père, quant à ce qu'il m'a donné, est plus que tous. Nul ne peut rien arracher de la main du Père.
Moi et le Père, nous sommes un. »
Les Juifs apportèrent de nouveau des pierres pour le lapider
. Jésus leur dit alors : « Je vous ai montré quantité de bonnes œuvres venant du Père ; pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ? » Les Juifs lui répondirent : « Ce n'est pas pour une bonne œuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème et parce que toi n’étant qu'un homme, tu te fais Dieu. »...
Jésus leur répondit : « Vous dites : « Tu blasphèmes », parce que j'ai dit : « Je suis Fils de Dieu !
Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas ; mais si je les fais, quand bien même vous ne me croiriez pas, croyez en ces œuvres, afin de reconnaître une bonne fois que le Père est en moi et moi dans le Père. »
Ils cherchaient donc de nouveau à le saisir, mais il leur échappa des mains.
»

Le Christ va devoir se réfugier dans La Pérée, de l'autre coté du Jourdain, là où il a été baptisé par Jean, territoire toujours sous la juridiction d'Hérode Antipas, mais hors de la Terre Sainte contrôlée par le Sanhédrin. Il y passe son dernier hiver avec ses disciples.

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« LAZARE, VIENS DEHORS ! » « JE SUIS LA RÉSURRECTION, QUI CROIT EN MOI, MÊME S'IL MEURT, VIVRA ! »

Jean 11

Pendant ce dernier hiver, Jésus reste loin de Jérusalem, sous la menace d'une condamnation à mort pour blasphème. Il apprend que son ami Lazare, de Béthanie à 3 km de Jérusalem, est malade. Il tarde à répondre à l'appel de ses deux sœurs, Marthe et Marie et il prévient ses apôtres que Lazare est mort... « et je me réjouis pour vous de n'avoir pas été là-bas, afin que vous croyez » (Jean 11-15). Lazare est effectivement mort et enterré depuis 4 jours quand ils arrivent. Marthe fait remarquer à Jésus que, s'il avait été là, son frère ne serait pas mort.
« Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera ! »
« Je sais, dit Marthe, il ressuscitera à la résurrection au dernier jour. »
Jésus lui dit :
« Je suis la résurrection, qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;
et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais,
Le crois-tu ? »
Elle lui dit : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde.
»

Marthe vient de passer de la foi juive à la foi chrétienne, elle a reconnu la divinité du Christ et sait qu'il est la Vie et la Résurrection.


Jésus demande où est Lazare. Les amis venus pour le deuil et les deux sœurs conduisent Jésus au tombeau, « C'était une grotte, avec une pierre placée par-dessus.»

« Jésus pleura. » (Jean 11-35)

C'est le verset le plus court de la Bible. Le Christ confirme la résurrection des morts, prophétisée par Daniel ; et nous donne, en même temps, le droit de pleurer nos proches sans honte et sans crainte, proches qui vont nous manquer pendant des années. La Toute-Puissance de Dieu demeure tendresse et bonté et ne demande rien de contre nature à l'humanité en deuil.
L'islam, lui, interdit de pleurer un proche,
selon le hadith de Mouslim dans son Sahih (n° 927) d’après Ibn Omar. Quand Afasah pleura devant Omar, celui-ci lui dit : « Doucement, ma fillette ! Ne sais-tu pas que le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) a dit que le mort est châtié pour les pleurs qu’il provoque au sein de sa famille » ...
Le Dieu de Jésus-Christ est totalement différent.

« Jésus dit : « Enlevez la pierre ! »
Marthe lui dit : « Seigneur, il sent déjà, c'est le quatrième jour. »
Jésus lui dit: « Ne t-ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. On enleva donc la pierre. Jésus leva les yeux en haut et dit :
« Père, je te rends grâces de m'avoir écouté. Je savais que tu m'écoutes toujours ; mais c'est à cause de la foule qui m'entoure que j'ai parlé, afin qu'ils croient que tu m'as envoyé. »
cela dit, il s'écria d'un voix forte : « Lazare, viens dehors ! »
Le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes ; son visage était enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le et laissez-le aller. »
»

Jésus reconnaît mettre en scène sa prière avant la résurrection de Lazare pour aider la foule incrédule à croire qu'il a été envoyé par le Père, un geste lui est habituellement suffisant pour accomplir un miracle.

Ce miracle, hors du commun, accompli à 3 km de Jérusalem, va inquiéter le Sanhédrin. N'ont-ils pas trop tardé en laissant ce blasphémateur troubler le peuple ? Va-t-on croire qu'il est le Messie ?

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TENTATIVE DE LECTURE PSYCHOLOGIQUE DE JÉSUS.

Jésus est fils unique, avec des parents qui ont choisi l'abstinence sexuelle. Est-il l'enfant narcissique de parents frustrés ?
Quand il a 12 ans, ses deux parents sont encore vivants. La majorité est alors à 13 ans*; il n'a donc pas subi le traumatisme d'être orphelin. À cet âge, il les accompagne à Jérusalem pour la Pâque. Lors du retour, ce n'est qu'au bout d'une journée, que Marie et Joseph prennent conscience que leur fils unique n'est pas avec eux. Ce retard signale que Jésus avait des camarades, avec qui il était prévu qu'il rentre. Ce n'était donc pas un enfant roi, incapable de se socialiser en l'absence de parents anxieux qui le surprotégeaient. Quand ils le retrouvent au Temple, il revient avec eux ; « il leur était soumis » dit Luc 2-51. Jésus accepte sa place d'enfant obéissant face au couple parental.

À 37 ans, au début de sa vie publique, seule sa mère est vivante. Il n'est pas marié
malgré les traditions juives. Manifestement, ni son père ni sa mère, eux même chastes, n'ont fait pression sur lui. Ou bien, si une pression a été faite, il n'y a pas cédé. Puis, s'éloignant de sa famille d'origine, il choisit sa propre famille : ses disciples (Luc 8-19-21). Mystiquement, il est époux de son Église. Il fait ce choix sans l'assentiment de sa famille.

Certaines paraboles citent les châtiments qui attendent les pécheurs par delà la mort (Lc 19-11-27, Lc 16-23). Ce sont des avertissements donnés aux hommes pour se préparer au Jugement. Mais n'est-ce pas le désir inconscient du Christ de se venger de l’opposition de ses contemporains ?
En fait, quand il a l'occasion d'être vénéré comme un roi terrestre, il se dérobe (Jean 6-15). Il ne s'est, non plus, jamais servi de ses miracles pour créer un lien de soumission (Lc 17-14). Il ne recherche pas à dominer.

Il n'a pas besoin de compenser la frustration de n'être pas écouté par tous, en fantasmant sur la punition de ses ennemis. Il est naturellement respecté par ses disciples,
qui, sans être jamais menacés, recherchent parfois des intermédiaires pour oser l'aborder (Jean 12-22, Marc 10-26).
Il n'est pas non plus un gourou de secte cherchant à dominer ses disciples par des liens de dépendance psychique. Au cours de sa vie publique, beaucoup le quittent sans jamais être menacés (Jean 6-66-68).

Alors souffrait-il d'une névrose d'échec ? Désireux de dominer mais fuyant dès qu'il lui est possible de réussir
. Il a néanmoins organisé la pérennité de son message en formant les douze apôtres. Il n'a rien d'un névrosé recherchant la pitié par une succession d'échecs inconsciemment désirés.

Il part à la mort librement (Jn 10-18), sans contrainte du Père. Mais il y part en obéissant à sa vocation (Jn 12-27). Il n'y a ni sadisme ni masochisme dans sa passion. La Trinité est une perfection d'amour et de liberté.

F. Dolto
écrit « Jésus enseigne le désir et y entraîne ». Dans « L'évangile au risque de la psychanalyse », elle remarque que bien plus qu'une morale basée sur l'interdit, le Christ travaille avec le désir des hommes : il demande à chacun de redevenir petit enfant pour accéder au Royaume des cieux (Luc 9-46-47), en cherchant son chemin loin du désir de ses parents.

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INSTAURER LA NOUVELLE ALLIANCE : UNE FEMME PROPHÉTISE SUR LA MORT DU CHRIST.

Six jours avant la Pâque juive, Jésus
est à Béthanie chez ses amis, les frères et sœurs, Lazare, Marthe et Marie.
Jean 12-1-8 :
« On lui fit un repas, Marthe servait. Lazare était l'un des convives. Alors Marie, prenant une livre d'un parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux : et la maison s'emplit de la senteur du parfum. »

Une fois de plus, nous voyons que les femmes ont un libre accès au Christ. Il ne s'adresse pas qu'aux hommes, mais à tous. Son message est universel et il s'adresse tout de suite à la moitié de l'humanité, toujours présente mais souvent oubliée : les femmes. Dans le Coran, Mahomet s'adresse aux hommes, au sens de «*mâles*». Les femmes sont concernées par l'islam, c'est exact ; mais la parole coranique est donnée d'abord aux êtres masculins (Sourate 33-40), peu importe qu'ils soient des djinns ou des humains (S. 114).

Marie essuie les pieds du Christ avec sa chevelure, geste extrêmement sensuel dans l'antiquité. Le voile n'était pas une obligation doctrinale issue de la Loi de Moïse pour les femmes, mais une habitude vestimentaire. Le Christ ne fait aucune allusion à la chevelure de la femme, ni d'ailleurs aucune des personnes présentes. Le geste en lui même n’appelle pas de commentaire. Les témoins vont contester un autre point :

« Mais Judas l'Iscariote, l'un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit « Pourquoi ce parfum n'a-t-il pas été vendu trois cents deniers qu'on aurait donnés à des pauvres ? »
Mais il dit cela, non par souci des pauvres, mais parce qu'il était voleur et que, tenant la bourse, il dérobait ce qu'on y mettait.
»

La charité n'est pas une hypocrisie de comportement ; elle trouve sa source dans le Christ et doit être l'expression d'un mouvement spirituel. Le Christ remet les choses à leur juste place :
« Jésus dit alors : « Laisse-la : c'est pour le jour de ma sépulture qu'elle devait garder ce parfum. Les pauvres, en effet vous les aurez toujours avec vous ; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. »

Les actes rituels liturgiques sont nécessaires à la foi des hommes. Les hommes peuvent célébrer Dieu dans des cérémonies magnifiques avec des vêtements liturgiques somptueux. Cela ne nuit en rien à la charité due aux pauvres. La magnificence de la liturgie nourrit la foi des hommes. La foi des hommes nourrit la charité envers les pauvres. Il doit en être ainsi ; le Christ est l'Origine de l'amour du prochain. Les idéologies qui penseront servir les pauvres en niant la transcendance divine, voire même en imposant l'athéisme, prouveront par leurs crimes atroces qu'il n'y a pas d'amour du prochain authentique et durable sans ancrage spirituel. Les droits de l'homme remplaceront peut-être un jour la solidarité...mais remplaceront-ils l'amour ?

Marie, en parfumant le Christ, le prépare symboliquement à sa sépulture ; les femmes sont prophètes.
Jésus, Verbe de Dieu, signale à nouveau par un comportement, plus que par une parole, une chose qui n'a pas d'importance pour l'instant mais en prendra par la suite : les femmes n'ont aucune obligation à se voiler : une chevelure libre n'appelle aucun commentaire...


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INSTAURER LA NOUVELLE ALLIANCE. L'ENTRÉE À JÉRUSALEM.

Pour sa dernière Pâque, le Christ part vers Jérusalem le 30 mars 33. Une grande foule le suit (Matthieu 20-29).

En chemin, le Christ guérit un aveugle (Marc 10-47) qui l’interpelle au bord du chemin. Il se met à le suivre en proclamant sa joie. L'arrivée messianique prévue par Isaïe avec la guérison des aveugles, semble se réaliser devant les yeux de la foule qui suit Jésus.(Isaïe 35-5).

A l'entrée de Jérusalem, il s'arrête au mont des Oliviers d'où doit venir le Messie pour le dernier combat de Dieu pour le salut du monde (Zacharie 14-1-4).

Dans chacun de ces signes, qui reprennent des prophéties messianiques de l’Ancien Testament, le peuple y voit la confirmation de son intuition. Le Christ ne serait-il pas le Messie ?

Le Christ envoie ses disciples chercher un âne pour entrer dans Jérusalem. Il leur demande de justifier cette réquisition par cette seule phrase, « Le Seigneur en a besoin » (Marc11-3 et Luc 19-31). En réquisitionnant un moyen de transport ainsi, il revendique la royauté. C'était un privilège royal que de pouvoir réquisitionner un moyen de transport.
Zacharie l'avait annoncé, Zacharie 9-9 : « Dites à la fille de Sion : Voici que ton Roi vient vers toi ; modeste, il monte une ânesse, et un ânon, petit d'une bête de somme. » Le Christ confirme ainsi, et sa Royauté, et son humilité. Son royaume n’est basé ni sur la richesse ni sur la domination, il ne sera jamais armé.

Les disciples jettent leurs manteaux sur l'âne pour que le Christ s’installe dessus, et la foule jette à son tour leurs manteaux sur la route en l'acclamant avec les paroles du Psaume 118-26 : « Notre père David ! Hosanna au plus haut des cieux! ». Ces versets du Psaume 118 étaient devenus pour le peuple juif le signe de l'arrivée du Messie. Messie « angoissé » (verset 5), bousculé » (v. 13), mourant (v. 17), mais également « Pierre rejetée par les bâtisseurs et devenue la tête de l’angle » (v. 22), triomphant (« Serrez vos cortèges, rameaux en main », v. 27), et annonciateur de salut (v. 28).

Toute la passion du Christ sera parcourue par les Psaumes, prière éternelle du peuple élu et de l’humanité rachetée en Jésus Christ.

Que ce soit en Isaïe, Zacharie, ou dans les Psaumes de David, les prophètes avaient annoncé un messie souffrant et rejeté. Les puissants n’ont pas voulu entendre la voix des prophètes et ont fait l’hypothèse d’un Dieu des combats. Le Messie va accomplir sa vocation fidèle à la Volonté de Dieu et ignorant les fantasmes dérisoires de puissance et de domination des hommes. Le scandale d’un Dieu crucifié restera toujours une folie et une impossibilité pour les païens et les non chrétiens. (Sourate 4-156, 1 Corinthiens 1-23)

En attendant, le peuple juif vient de faire au Christ une véritable entrée messianique à Jérusalem, Messie trônant sur un ânon, roi non violent et volontairement dépouillé de toute puissance humaine.

Tout Jérusalem se met à bruisser de questions à son sujet ( Matthieu 21-10-11). Le Christ entre à Jérusalem pour sa dernière Pâque.

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DE LA PRESSION SOCIALE À LA PEUR.

Le peuple juif a peur.

Nicodème est un notable sincèrement touché par le Christ. Il vient le voir de nuit afin de n'être pas vu (Jean 3-1). Jean l’évangéliste reste un disciple secret. Joseph d'Arimathie, malgré ses responsabilités au Sanhédrin, est fidèle au Christ, mais en secret.(Jean 19-38-39).

La loi de Moïse soutenue par les prêtres du Temple est défendue par différents courants :
-Les Sadducéens détiennent le pouvoir sous la main de fer du clan Hérodien contrôlé par les romains
. Le Temple est à eux et le Christ critique leur ostentation. Marc 12-38-40 : « [Jésus] disait : « Gardez-vous des scribes qui se plaisent à recevoir les salutations sur les places publiques, à occuper les premiers sièges dans les synagogues et les premiers divans dans les festins, qui dévorent les biens des veuves, et affectent de faire de longues prières. Ils subiront, ceux-là, une condamnation plus sévère. »
Les pratiques cultuelles faites de rituels extérieurs qui ne touchent pas le cœur des hommes sont inutiles pour le Christ. Et le premier signe de leur intériorisation est la charité envers les faibles, telles les veuves.

-Le recensement de Quirinius en 6 préparait à l’imposition par tête au bénéfice des romains.
Le fait de dénombrer le peuple est une prérogative divine pour les juifs (Ex 30-12). Juda le Galiléen s'était révolté et avait pris les armes avec les siens ; ils avaient fini exécutés par les romains. Le pays était régulièrement agité par des oppositions violentes face au paganisme des romains. Elles trouveront leur expression finale dans la grande révolte de 66. Le Christ refuse toute lutte armée. On l'a vu lors de la Purification du Temple, et lors de chacun de ses appels à pardonner à ses ennemis. Aucun « djihad » n'est légitime aux yeux du Christ.

-Les pharisiens exigent le respect scrupuleux de la Loi. Le Christ les accuse de faire porter aux autres des obligations qu'eux-mêmes ne supportent pas (Matthieu 23-1-7 et Luc 11-46). Il en parle comme d'« hypocrites » et de « sépulcres blanchis »
(Matthieu 23-27-28). En symétrie, on peut penser à l'obligation de porter le voile pour les femmes en islam (Sourate 33-59), qui est imposée par un homme, Mahomet, qui parle au nom de Dieu, et échappe lui-même à la contrainte. Les pharisiens sont tout autant convaincus de parler au nom de Dieu.

Chacun de ses trois groupes a ses exigences. Tous prétendent être légitimes car ils sont convaincus d'incarner la Loi de Dieu et Sa volonté. Au nom d'une loi divine, ils ont recours à la force physique, aux menaces d'exclusion et la stigmatisation sociale.(Jean 12-42-43.)
L’islam, plus tard, reprendra les mêmes moyens de pression.


Le peuple juif vit dans la crainte d'être rejeté, traité en publicain, c'est à dire en pécheur public par les pharisiens ou exclus de la synagogue par les prêtres. Il accueille le Christ avec joie, et même avec enthousiasme, mais craint d'exprimer ses pensées.
À la fête des Tentes 32, juste après la Transfiguration, Jésus monte à Jérusalem et enseigne avec autorité dans le Temple. Chacun se pose des questions à son sujet, « pourtant personne ne s’exprimait ouvertement à son sujet par peur des Juifs » Jean 7-13.

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DE LA PEUR À LA HAINE.

Les parents de l’aveugle de naissance n'osent pas témoigner de sa guérison miraculeuse
« par peur des juifs, car déjà les juifs étaient convenus que, si quelqu'un reconnaissait Jésus pour le Christ, il serait exclu de la synagogue » (Jean 9-22).
Le peuple vit dans la peur. Il va accueillir joyeusement le Christ quand il cloue le bec des pharisiens, même s'il est probable que ses arguments théologiques lui passent par dessus la tête. Le Christ va citer le Psaume 110 :
Marc 12-35-37 : « Jésus disait en enseignant dans le Temple : « Comment les scribes peuvent-ils dire que le Christ est fils de David ? C'est David lui-même qui a dit par l'Esprit-Saint :
« Le Seigneur a dit à mon Seigneur : siège à ma droite,
jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis dessous tes pieds.
David en personne l'appelle Seigneur, comment alors peut-il être son fils ? »
Et la foule nombreuse l'écoutait avec plaisir.
»
(En effet par Marie, Jésus est fils de David ; et, en tant que « Fils Unique du Père », il est le Seigneur de David.)

Les légistes, scribes et pharisiens sont moins spontanés.
Ils entrent en dialogue avec le Christ de façon biaisée, pleine de pièges et de manœuvres retorses. Quand ils lui demandent par quelle autorité il a chassé les marchands du Temple, « Jésus leur dit : « Je vous poserai une seule question. Répondez-moi et je vous dirais de quelle autorité je fais cela. Le Baptême de Jean était-il du ciel ou des hommes ? Répondez-moi. »
Or, ils se faisaient par-devers eux ce raisonnement : « Si nous disons : « Du ciel », il dira : « Pourquoi n’avez-vous pas cru en lui ? » Mais allons-dire : « Des hommes » ?... »
Ils craignaient la foule car tous tenaient que Jean avait été réellement un prophète. Et ils font à Jésus cette réponse : « Nous ne savons pas. » Et Jésus leur dit : « Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais cela.
» (Marc 11-29-33)

Pendant tout le ministère de Jésus, ceux qui refusent de l’accueillir comme Messie, lui tendront des pièges avec des raisonnements spécieux. Ce n’est pas très différent de l’attitude de ceux qui, de nos jours, refusent d’écouter sa Parole. Ils scrutent les Évangiles avec des raisonnements pleins de contre-sens et parfois de mauvaise foi.

La loi est un esclavage, en sortir demande du courage. Il peut sembler plus confortable et moins risqué de rester prisonnier.
C'est l’expérience de l'Exode. Les hébreux de Moïse avaient expérimenté les risques de la liberté. Au désert, ils avaient regretté de confort de l'esclavage. Exode 16-3 : « Les Israélites dirent : « Que ne sommes-nous morts de la main de Yahvé au pays d’Égypte, quand nous étions assis auprès des marmites de viande et mangions du pain à satiété ! »

La Loi pousse à l’hypocrisie, au conformisme et à la peur. Le Christ a offert autre chose aux hommes : les affranchir de la Loi.
En transgressant la Loi, Jésus est venu chercher le peuple juif dans sa peur. Mais beaucoup n'ont pas le courage de dépasser l'enchaînement légaliste de la Loi. Ils ont rejeté la libération offerte par le Christ. Ils se sont recroquevillés sur leur peur,
et en ont conçu de la haine.


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LA RÉUNION DU SANHÉDRIN : FIN MARS 33, LA DÉCISION EST PRISE DE CONDAMNER JÉSUS À MORT.

Cette réunion est racontée par Jean l’Évangéliste, prêtre attaché au Temple. Jean 11-47-53 et Mc 14-1.

Les chefs des prêtres et les pharisiens sont opposés habituellement. Mais, en raison de l’attirance du peuple pour le Christ, ils sont inquiets.
Jésus a annoncé que le Temple serait détruit, il a transgressé la Loi de Moïse et fait des miracles. Le Peuple murmure qu’il serait le Messie… et sa façon d’être le Messie, ne peut convenir, ni au Pharisiens, ni aux prêtres, ni au légistes. Ils se retrouvent pour délibérer sur Jésus. Ils craignent en fait l'agitation de la foule. « Les romains viendront et détruiront notre lieu saint et notre nation » (Jean 11-48).

Caïphe, le grand prêtre, fait une remarque cynique : «*« Vous n’y entendez rien. Vous ne songez même pas qu’il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière. » Or, cela, il ne le dit pas de lui-même, » ajoute Jean 11-49-54, « mais étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation - et non pour la nation seulement, mais encore afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. Dès ce jour-là donc, ils résolurent de le tuer. »

Le grand prêtre Caïphe, tout pécheur qu’il est, est soutenu par l’Esprit de Dieu. C’est bien pour sauver l’humanité entière que le Christ va mourir.
Les prêtres tiennent à leur culte centré sur la Loi et les rituels. Jésus Messie ne leur convient pas. Ils vont avoir l’embarras du choix pour justifier sa condamnation.

Jésus se dit Dieu : Il a annoncé à plusieurs reprises qu’il existe depuis l’éternité :
-Il est à la fois le fils de David par son ascendance humaine, mais également le Seigneur de David, selon ce que David a prophétisé dans le Ps 110 que le Christ reprend à son compte (Marc 12-35-37).
-Il existait avant Abraham, et même, il s’octroie le nom même de Dieu : Le « Je suis » qui est la traduction hébraïque de « Yahvé ».
Jean 8-57-59 Les Juifs lui dirent alors: «Tu n'as pas cinquante ans, et tu as vu Abraham ! » Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham existât, Je Suis.» Ils ramassèrent alors des pierres pour les lui jeter ; mais Jésus se déroba et sortit du Temple. »

Il pardonne les péchés en son nom comme seul Dieu en a le droit.
Luc 5-20-25 : « Voyant leur foi, Jésus dit : « Homme, tes péchés te sont pardonnés. » Les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner et à dire : « Qui est celui-ci, qui profère des blasphèmes? Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul ? » »

Jean 7-28-30 : Quand on lui demande d’où il vient. Il proclame qu’il vient de Dieu

« « Vous, vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais, parce que je viens d'auprès de lui et c’est lui qui m’a envoyé. » Ils cherchaient alors à le saisir, mais personne ne porta la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue.»
etc...

Pour les Juifs, c'est suffisant, mais pas forcement aux yeux des Romains qui détiennent le pouvoir. Il faudra aux prêtres trouver un prétexte plus politique.

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JEUDI 2 AVRIL 33. INSTAURER LA NOUVELLE ALLIANCE : LE LAVEMENT DES PIEDS : LES CHEFS DOIVENT SERVIR.

Jean possède une maison à Jérusalem. Le Christ va y prendre son dernier repas, le jeudi 2 avril 33, un jour avant la Pâque juive qui doit débuter le vendredi soir.


Le repas est servi à la romaine. Sur chaque banquette, trois convives prennent place allongés, appuyés sur le coude gauche. Jean, qui reçoit, est au milieu. Le Christ est à sa droite en tant qu’invité principal. Pierre est à sa gauche de Jean.

Le Christ anticipe la Pâque de 24 H. Il a le plein contrôle de ce qui va se passer. Jean 13-4-15 :
Jésus annonce « « J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir. » [Jésus] se lève de table, dépose ses vêtements, et prenant un linge, il s’en ceignit. Puis il met de l’eau dans un bassin et commença à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.
Il vient donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « Seigneur, toi, me laver les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je fais, tu ne le sais pas à présent ; par la suite tu comprendras. » Pierre lui dit : « Non, tu ne me laveras pas les pieds, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’as pas de part avec moi. « Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit: « Qui s’est baigné n’a pas besoin de se laver ; il est pur tout entier. Vous aussi, vous êtes purs, mais pas tous. » Il connaissait en effet celui qui le livrait…
Quand il leur eut lavé les pieds, qu’il eut repris ses vêtements et se fut remis à table, il leur dit : « Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns les autres. Car c’est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j’ai fait pour vous.
»

La purification spirituelle n’est pas un lavage à l’eau. Le lavage est un signe symbolique qui accompagne, encourage, signale la grâce divine de purification. Pierre n’a pas besoin de se faire laver la tête si la grâce du Christ lui est offerte. Les rituels ne sont que des symboles, la réalité de la grâce est spirituelle. Pierre ne l’a toujours pas compris.

Les chefs doivent servir : Marc 10-41-45 : « Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous. Aussi bien, le Fils de l’homme lui-même, n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. » Matthieu 20-24-28, Luc 22-24-27.

Pierre va accompagner le Christ pendant toute la passion avec sa fougue, sa générosité, son incompréhension, sa terreur. Il est là avec toute son humanité. Malgré sa force et son courage, il met en évidence sans le vouloir le caractère surnaturel du Christ qui va marcher, lui, librement vers la plus abjecte des morts.

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INSTAURER LA NOUVELLE ALLIANCE : L’EUCHARISTIE : JEUDI 2 AVRIL 33.

Lors du repas pascal juif,
quatre coupes de vin sont partagées au cours du repas. Le chef de famille raconte le départ d’Égypte sous la direction de Moïse. On se remémore la libération de l’esclavage et on rend grâce à Dieu. Le pain azyme, non levé, est partagé pour se souvenir que le départ a été précipité et que le pain n'a pas eu le temps de lever. On partage des herbes amères en souvenir de l'amertume de l'esclavage. Et on mange l’agneau pascal, sacrifié au Temple l'après-midi même.
Au dernier repas du Christ, l'agneau n'a pas encore été sacrifié au Temple, puisque Jésus a anticipé le repas de 24 heures. L'agneau sacrifié va devenir le Christ lui-même. La Pâque qu'il inaugure ce soir est différente : elle est sans agneau.

Le premier récit de l'instauration de l'Eucharistie date de l'année 36, de Paul, tout juste converti. Il raconte la scène trois années après les faits dans un texte qui sera intégré à la lettre aux Corinthiens.
1 Corinthiens 11-23 : « Le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites cela en mémoire de moi. » De même, après le repas, il prit la coupe, en disant, « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang ; chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi. » Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. »

Le Christ l'avait annoncé après la multiplication des pains, et il en avait donné la signification :

« Je suis le pain vivant descendu du ciel, qui mangera ce pain vivra à jamais, et même, le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. » ... « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous... Qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui... il a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. » (Jean 6-51-57)

Pour les protestants, la communion au sang et au corps du Christ est symbolique et se fait dans le partage fraternel du pain et du vin. Il s'agit de se rappeler la dernière scène, de faire mémoire de la mort et de la résurrection du Christ. Lors du partage du pain et du vin, les protestants prient l'Esprit Saint d'obtenir la communion des participants avec le Christ.
Pour les catholiques et les orthodoxes, l'Eucharistie est réellement le corps et le sang du Christ sous l’apparence de pain et de vin. Chimiquement, il s'agit bien de pain et de vin. Spirituellement, il s'agit authentiquement de Jésus, présent matériellement parmi nous, par la grâce de la consécration du prêtre.

C'est un point de foi essentiel mais incompréhensible pour un non croyant. De nombreux miracles eucharistiques ont eu lieu au cours des siècles. Mais ils ne sont que des signes pour celui qui croit et de l'illusion pour celui qui ne croit pas...

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L'ANNONCE DE LA TRAHISON DE JUDAS.

Le Christ a annoncé que les chefs doivent servir et a inauguré l'Eucharistie en donnant les paroles sacramentelles qui actualiseront pour l'éternité la Rédemption par la Croix. Le corps du Christ est Pain de Vie, le vin est le Sang versé pour la multitude en rémission des péchés.
Jean raconte la suite de ce dernier repas :
Jean 13-17-28. Le Christ prend la parole : « Sachant cela, heureux êtes-vous si vous le faites. Ce n'est pas de vous que je parle ; je connais ceux que j'ai choisis ; mais il faut que l’Écriture s'accomplisse :
« Celui qui mange de mon pain a levé contre moi son talon. »
»

Un de ceux qui vient de communier lors de la première Eucharistie va le trahir.


Jean continue : « Je vous le dis dès à présent, avant que la chose n'arrive pour qu'une fois celle-ci arrivée, vous croyiez que JE SUIS... »

Le fameux, « JE SUIS » qui est le nom même de Dieu, YAHVE.
Le Christ affirme sa divinité et prédit ce qui va se passer dans les heures qui viennent pour aider ses disciples à croire en sa divinité.

Jean reprend :
« Ayant dit cela, Jésus fut troublé en son esprit et il attesta : « En vérité, en vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera. »
Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait. Un de ses disciples, celui que Jésus aimait [il s'agit de Jean, l'évangéliste], se trouvait à table tout contre Jésus. Simon-Pierre lui fait signe et lui dit : « Demande quel est celui dont il parle. » Celui-ci, se penchant alors vers la poitrine de Jésus lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus répondit : « C'est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper. » Trempant alors la bouchée, il la prend et la donne à Judas, fils de Simon Iscariote. Après la bouchée, alors Satan entra en lui, Jésus lui dit donc : « Ce que tu fais, fais-le vite »...
Aussitôt la bouchée prise, il sortit, il faisait nuit.
»

Quelques jours avant, Judas s'était mis d'accord avec les grands prêtres pour leur livrer Jésus. Marc raconte (Marc 14-10-11) : « Judas, l’Iscariote, l’un des Douze, alla vers l’un des principaux scarificateurs pour leur livrer Jésus. À cette nouvelle ils se réjouirent et ils promirent de lui donner de l'argent. Et [Judas] cherchait une occasion favorable pour le livrer. »
Pour les grands prêtres, ce ne devait pas forcement avoir lieu au moment de la Pâque pour éviter de troubler une foule trop nombreuse :
Marc14-1-2 : « La Pâque et les Azymes allaient avoir lieu dans deux jours, et les grands prêtres et les scribes cherchaient comment arrêter Jésus par ruse pour le tuer. Car Ils se disaient : « Pas en pleine fête, de peur qu'il n'y ait du tumulte parmi le peuple. »

La mort de Jésus, précisément au moment où le grand prêtre sacrifie l’agneau pascal pour Israël, est une coïncidence pleine de sens pour un chrétien. Mais cela n'était pas souhaité par les grands prêtres et les scribes...
Instrument d'un destin qui les dépasse, ils accomplissent la vocation du peuple élu (Jean 4-22 et Sourate 3-33), celui qui apporte le salut au monde.

La Christ va remplacer pour toujours les sacrifices sanglants d’Israël en mourant à l’instant précis où le grand prêtre sacrifie l’agneau pascal.


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LES ADIEUX : L'ANNONCE DU RENIEMENT DE PIERRE.

Le Christ prend la parole à la fin du repas. Il va dire adieu à ses apôtres et à ses disciples. Il est parfaitement conscient de ce qui va se passer.

Jésus va résumer son ministère :
-S'aimer les uns les autres.

« Je vous donne un commandement nouveau ; que vous vous aimiez les uns les autres ; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres. En cela, tous connaîtront que vous êtes mes disciples. » (Jean 13-34-35)

-Seuls le soutien et la grâce de Dieu permettent de résister à la tentation de la violence.
Pleinement Dieu, il sait ce qui l'attend, il va à la mort. Il annonce à ses disciples qu'il leur prépare une place près de lui et qu'ils ne peuvent le suivre pour l'instant. Il leur apprend qu'il va leur être enlevé et qu'ils se retrouveront livrés à leurs propres forces.
Le Christ exprime cela à sa façon imagée. Luc 22-36 : « Mais maintenant que celui qui a une bourse la prenne, de même celui qui a une besace, et que celui qui n'en a pas vende son manteau pour acheter un glaive. ».
Les apôtres croient qu'il leur conseille de se battre et signalent qu'ils ont deux glaives... Le Christ fait remarquer que « c'est bien assez ! »
Une fois de plus, le sens symbolique de ses propos leur échappe. Le Christ prévenait juste ses disciples qu'ils vont être laissés seuls à sa mort et qu'ils ne dépendront plus que de leurs moyens humains...jusqu'à ce qu'une aide différente leur soit donnée. Cette aide viendra lors de la Pentecôte avec le don de l'Esprit-Saint, mais pour l'instant, les disciples vont être seuls quelque temps.
Ce passage fait souvent polémique, certains y voient la preuve que Jésus voulait le combat armé. La façon dont il refusera la violence quelques heures après, lors de son arrestation, confirme qu'il n'a jamais voulu le combat armé. Il s’agissait juste d’un symbole.

-Jésus annonce que Pierre va le renier : seul Dieu est Saint.

Jean 13-33-28
: « « Petits enfants, c’est pour peu de temps que je suis encore avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : où je vais, vous ne pouvez venir »
Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? »
Jésus lui répondit : « Où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; mais tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi. »
Jésus répond : « Tu donneras ta vie pour moi ? En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m’aies reniée trois fois.
»»

Pierre comme toujours se montre plein d’enthousiasme. Et pourtant, Jésus sait qu'il va faillir. Il faudra à Pierre tester sa propre faiblesse lors de la Passion puis expérimenter la Toute-puissance de Dieu à la Résurrection du Fils pour devenir réellement le berger de l’Église : celui qui est prêt à donner sa vie pour elle.

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LES ADIEUX, L’INTIMITÉ DU CŒUR DE LA TRINITÉ RÉVÉLÉE.

Jésus signale qu'il part, ses disciples ne pourront pas le suivre. Une fois de plus, ils ne comprennent pas mais le Christ peut expliquer la nature de sa relation avec son Père :

Jean 14-4-11 : « « Du lieu où je vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur... Comment saurions-nous le chemin ? »
Jésus lui dit :
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi.
Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père ; dès à présent vous le connaissez et vous l'avez vu. »
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit. »
Jésus lui dit : « Voilà si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? Qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : « Montre-nous le Père ! » ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ?
»

Le Christ le dit clairement : le voir, lui, le Christ, équivaut à voir le Père…
L'intimité au sein de la Trinité est révélée :
Le Fils existe depuis l'éternité : « Père, tu m'as aimé avant la fondation du monde » (Jn 17-24).
Le Fils est en union avec le Père: « Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi. » (Jn 17-21).

Puis le Christ annonce la venue de l'Esprit-Saint, le PARAKLETOS, en grec, le conseiller, le défenseur. « C'est votre intérêt que je parte car si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous, mais si je pars, je vous l'enverrai...
J'ai encore beaucoup à vous dire mais vous ne pouvez pas le porter à présent. Mais quand il viendra, lui l'Esprit de Vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière
; car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu'il entendra, il le dira et il vous dévoilera les choses à venir. » (Jean 16-7-15).
« Lorsque viendra le Paraclet, que je vous enverrai d'auprès du Père, l'Esprit de Vérité, qui vient du Père, lui me rendra témoignage. Mais vous aussi, vous témoignerez, parce que vous êtes avec moi depuis le commencement. » Jn 15-26-27.

Le témoignage des disciples est véridique et mis en parallèle avec celui rendu par l’Esprit. Pour le Christ, la seule révélation authentique est celle des Apôtres soutenus par l'Esprit.
Le Christ promet à ses disciples de leur envoyer l'Esprit Saint... ce qui se réalisera 50 jours après. Le Christ ne les a pas laissés longtemps orphelins.(Jn 14-18-19)

Les musulmans veulent absolument voir dans la promesse de l'Esprit de Vérité (le Parakletos), l'annonce de Mahomet 600 ans plus tard.
Cela repose sur une erreur de traduction du grec en arabe, volontaire ou non, du mot Parakletos qui signifie « Défenseur ». Il existe toujours 70 copies du Nouveau Testament en grec, antérieures à la rédaction du Coran, où Paraclet est écrit PARAKLETOS. Et jamais PERIKLYTOS : « glorieux », comme ont voulu le transcrire les musulmans pour justifier Mahomet, fils d’Ahmed = le glorieux (Sourate 61-6).
Profitant que l'arabe antique ne possède pas de voyelles, les musulmans ont supprimé les voyelles grecques pour les remplacer par d'autres, faussant le sens du mot Parakletos. Le Coran ne garde donc qu'un mot mal traduit du discours d'adieu du Christ et oublie tout le reste : la description des relations au sein de la Trinité.

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INSTAURER LA NOUVELLE ALLIANCE : L'AGONIE.

La Cène, le dernier repas du Christ, se termine.
« Après le chant des Psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. » Mt 26-30 et Marc 14-26.
La veille de Pâque, la loi interdit aux juifs de quitter Jérusalem. Habituellement, le Christ loge à Béthanie, un faubourg de Jérusalem. Ce soir là, il reste dans l'enceinte de la ville pour ne pas contrevenir au rituel juif.
Jésus part à Gethsemani, un jardin sur le mont des oliviers.
En route, il prophétise. Il annonce sa mort et la défection de ses disciples, en se comparant au Berger de Zacharie 13-7 (Mt 36-3).

Il prophétise sur sa Résurrection.
Pierre n'entend pas la promesse de Résurrection car il se révolte une fois de plus contre l'annonce de la mort du Christ. Il voudrait la victoire, sans les souffrances de la passion. Éternelle tentation de tous hommes et de tous chrétiens. Pierre incarne l'humanité en cet instant. Le Coran s'inscrit dans cette vision humaine de la réussite. Pour lui, le Christ, prophète authentique, ne peut mourir dans la souffrance. Sourate 4-156-157 : « Ils disent [les juifs] : « C’est bien nous qui avons tué le Messie, Jésus fils de Marie, le messager d’Allah ! » Or ils ne l’ont pas tué ! Ils ne l’ont pas crucifié non plus ! ... Ceux qui disputent à son sujet sont dans le doute. Ils ne font que supputer faussement à son sujet. Ils ne savent pas ce qui s’est réellement passé ; en réalité, ils ne l’ont pas tué. » »

Jésus entre en prière, après avoir demandé à ses disciples de veiller avec lui... ils s'endorment.
D'angoisse, le Christ transpire du sang à l'idée de ce qui l'attend (Luc 22-44). La médecine moderne appelle ce phénomène une hématidrose et correspond à l'expression d’une profonde angoisse. Celse, philosophe du IIe siècle, ironisera sur la prétendue divinité du Christ. Comment, s'il est Dieu, peut-il « pleurer et se lamenter et prier pour échapper à la peur de la mort, en s'exprimant ainsi : « Ô Père, si c'est possible, que cette couple passe loin de moi»» Origène, Contre Celse, 2, 24.

Jésus n'est alors ni arrêté ni jugé, simplement menacé. Qu'il sache avec une absolue certitude ce qui l'attend parle au cœur des Chrétiens : il est Dieu. Qu'il transpire du sang, nous parle tout autant. Pleinement homme, il vivra sa passion en souffrant réellement, ayant rejoint l'humanité au plus profond de son désespoir et de ses souffrances physiques. Il s'identifie au péché. Il crie vers Dieu son désespoir, présentant les souffrances de l'humanité et la noirceur du péché à son Père. Prêtre parfait, il offre l'humanité pécheresse au Père et s'offre lui-même en expiation. Dieu le Fils est le seul sacrifié. Sa prière est accomplie, non quand la souffrance lui est épargnée mais quand le Père lui donne la grâce de surmonter son angoisse. (Luc 22-43) « Jésus de Nazareth : de l'entrée à Jérusalem à la Résurrection », Benoît XVI, édition du Rocher, 2011.

Épuisés et déconcertés, Pierre et les disciples dorment… Luc 22- 45-46 : « Se relevant de sa prière, [Jésus] vint vers les disciples qui trouva endormis de tristesse, et il leur dit : « Qu’avez-vous à dormir ? Relevez-vous et prier, pour ne pas entrer en tentation. »

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L’ARRESTATION

Le Christ va subir sa passion réellement, parlant librement à chaque étape et conscient jusqu'à la fin. Des quatre évangélistes, Jean est le seul a avoir été présent du début à la fin de la Passion.

Le Jardin du Mont des Oliviers
est empli de pèlerins venus pour la Pâque. Quand survient la troupe armée déléguée par le Sanhédrin pour arrêter Jésus, celui-ci sort librement du jardin du mont des Oliviers pour aller au devant d'eux : il se désigne aux gardiens du Temple. Jean 18-2-14 « Judas qui le livrait connaissant aussi ce lieu, parce que bien des fois Jésus et ses disciples s'y étaient réunis.
Judas donc, menant la cohorte et les gardes détachés par les grands prêtres et les Pharisiens, vient là avec des lanternes, des torches et des armes.
Alors, Jésus, sachant tout ce qui allait lui advenir, sortit et leur dit : « Qui cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent : « Jésus le Nazôréen. »
Il leur dit : « C'est moi. » Or, Judas, qui le livrait, se tenait là, lui aussi, avec eux...
« Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez ceux-là s'en aller » : afin que s’accomplisse la parole qu'il avait dite : « Ceux que tu m'as donnés, je n'en ai pas perdu un seul. »
»

Jésus va assumer seul sa passion. Il protège ses disciples. Une dernière fois, Simon-Pierre va désobéir, fidèle à son tempérament fougueux. Il n'a pas encore saisi que le Messie devait souffrir et mourir, malgré les multiples annonces faites par le Christ. (Mat 16-21, Mt 17-22-23, Mt 20-17 et Mt12-39-40) Pierre se rebelle à nouveau contre la perspective d'un salut venant de Dieu à travers la souffrance et le renoncement. Pierre, à l'image de l'humanité, veut réussir par sa propre force et ses propres capacités.
« Alors Simon-Pierre, qui portait un glaive, le tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille droite. Ce serviteur avait nom Malchus. »


Jésus va une dernière fois reprendre Pierre : « Rentre le glaive dans le fourreau. La coupe que m'a donnée le Père, ne la boirai-je pas ? » Le Christ refuse tout combat armé et reprend sévèrement Pierre. Aucune interprétation ne permet de conclure que le Christ a voulu la violence à un quelconque moment.

Jean l'évangéliste, connaît si bien le grand prêtre
qu'il sait même le nom de son serviteur. Il peut entrer librement chez lui et il y fera entrer Pierre. C'est à ces détails que les historiens ont acquis la certitude que Jean l'évangéliste n'était pas Jean fils de Zébédée, l'apôtre, qui était fils d'un pécheur de Tibériade.
Jean, le jeune prêtre de Jérusalem, va suivre toute la passion du Christ, fidèle quand tous ont fui et nous la raconter lui-même avant la fin de sa propre vie. C'est un témoin direct et qui le dit clairement : « Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie, car la Vie s'est manifestée : nous l'avons vue, nous en rendons témoignage et nous annonçons cette Vie éternelle, qui était tournée vers le Père et qui nous est apparue – ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons. » 1er épître Jean 1-1-3.

En attendant, Jean s'enfuit pour ne pas être arrêté, laissant derrière lui sa tunique de lin, caractéristique des vêtements sacerdotaux. (Marc 14-51)

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LE SUAIRE DE TURIN : TRACES HISTORIQUES : DÉPLACEMENT SUR 2000 ANS.

De multiples reliques de la passion ont traversées les siècles et ont globalement été récusées. La relique la plus impressionnante est le Suaire de Turin. C'est une pièce de lin de 4,38 mètres sur 1,10.

Des textes antiques parlent du Suaire. L'évangile apocryphe des Hébreux dit qu'il a été confié à Pierre. Il serait resté caché puisque le Deutéronome déclare impur tout objet ayant touché un mort. Plusieurs textes attestent qu'il aurait été transporté à Edesse (Urfa) avant l'an 57, par un disciple nommé Addaï ou Thaddée.
En 340, Saint Cyrille de Jérusalem mentionne l’existence du « linceul, témoin de la Résurrection. »

En 544, il est retrouvé dans une niche au dessus de la porte ouest de l’église d'Edesse. Il fut plié pour que seul le visage fut visible et dès lors vénéré en la cathédrale Hagia Sophia comme une icône du Christ.
Depuis lors, les peintres représentent le Christ avec une mèche de cheveu en forme de 3 sur le front. Ils reproduisent la coulée de sang qui descend sur le front de l'homme du Suaire.

L'empereur de Constantinople achète le Suaire au Sultan et il gagne Constantinople le 15 août 944, pour être conservé dans la chapelle Sainte-Marie-du-phare. C'est alors que l'on s’aperçoit que l'image du visage n’était pas isolée. Le tissu avait été plié quatre fois en deux et était en fait un long tissu ayant recouvert la face dorsale, puis la tête pour venir reposer sur la face ventrale de l'homme décédé. C'était un linceul complet.

À partir de ce moment, certaines icônes du Christ le montreront boiteux, jambe gauche plus courte que la droite. La jambe gauche de l'homme sur le Suaire semble plus courte en raison de la technique de crucifixion. Le pied gauche était tourné vers l’intérieur et positionné sur le droit avant qu'un clou unique les transperce. Une fois la rigidité du cadavre acquise, la jambe gauche garde une torsion qui semble la raccourcir.

En 1147, Louis VII, roi de France, puis Amaury de Lusignan en 1171 témoignèrent avoir vu le «drap où fut enveloppé Jésus » à Constantinople.
En 1190, le Suaire a été dessiné par des seigneurs hongrois en visite à Constantinople. Les croquis se trouvent toujours à la Bibliothèque Nationale de Budapest. Les dessins de Budapest sont semblables dans tous les détails à ce que l'on voit à l’œil nu sur le Suaire.
Puis en 1203, le chevalier de Clari témoigna l'avoir vu. C'était un an avant le sac de Constantinople par les francs dirigés par Othon de la Roche. On retrouve le Suaire en 1357, en Champagne, en France, chez l'arrière petite fille d'Othon, nommée Jeanne de Vergy épouse de Geoffroy de Charny. Depuis le Suaire est suivi sans interruption. En 1453, il est cédé à la famille de Savoie qui le transporte à Turin.

À son tour la famille de Savoie, le cède au Vatican en 1983.

« Jésus », Jean-Christian Petitfils, Fayard, 2011.

Pour discuter :
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LE SUAIRE DE TURIN : PREUVES SCIENTIFIQUES.

Le 13 octobre 1988, l'annonce de la datation au carbone 14 du Suaire donnait un résultat négatif : le suaire serait daté entre 1260 et 1360.
Depuis, ces résultats ont été critiqués. Sur plus de 40 % du poids des échantillons analysés se trouvaient des reprises du moyen-âge. La présence d'un pigment, la vanilline, a permis de donner aux reprises du Moyen-âge la couleur du tissu antique. Les échantillons étaient également contaminés par des moisissures, des bactéries et du carbonate de calcium, tous susceptibles de fausser la datation. En 2008, le Pr C. B. Ramsey, directeur d'un des laboratoires ayant réalisé l'étude de 88, celui d'Oxford, reconnaissait que la mesure était probablement erronée. En 2008, un chimiste de l'équipe du LALN (département de l’énergie des États-Unis) constate que les échantillons étudiés par radio carbone étaient en coton et non en lin et correspondaient à des reprises du Moyen-âge.

Il existe des preuves scientifiques que le Suaire de Turin date d'avant le XIIIe siècle.
Le tissage du tissu
est typique des techniques de tissage du Ier siècle à Jérusalem. On a retrouvé un tissu identique dans les ruines de Massada, détruite en 74, au point que l'on pense que les deux tissus sortent du même atelier.
Les pollens.
Si le Suaire est un faux, il faut supposer que ceux qui l'ont fabriqué ont anticipé au XIIIe siècle sur des connaissances qui n'existaient pas encore.
M. Frei, la palynologue suisse a isolé 25 espèces de fleurs qui éclosent au printemps en Palestine, ou dans les pays environnants. Le seul lieu où tous ses pollens ont pu se retrouver en même temps est Jérusalem à la fin de l'hiver ou au début du printemps.
Plus troublant, A. Danin, professeur de botanique à l'université de Jérusalem, trouve sur le Suaire en 1999, une espèce typique de la Mer Morte qui a disparu au VIIIe siècle, prouvant ainsi que le Suaire date d'avant le VIIIe siècle.

Sur le Suaire de Turin, la passion du Christ est représentée, fidèle non seulement à l'histoire décrite dans les Évangiles, mais surtout conforme à ce que l'archéologie a retrouvée.
Les poids lestant le fouet qui a flagellé l'homme du Suaire sont romains : de semblables ont été retrouvés.
Les pièces fermant ses yeux sont des monnaies datant d'Hérode : elles contiennent une faute d’orthographe : l’archéologie en a découvert de semblables. (TIBEPIOY KAICAPOC soit « de Tibère César » a été orthographié TIBEPIOY CAICAPOC). L'habitude de fermer les yeux des morts avec des pièces s'est perdue au IIe siècle.
La technique de la crucifixion au travers les os du carpe est fidèle à ce qui se pratiquait dans l'antiquité. Elle est différente de ce qu'on peignait au Moyen-âge après avoir oublié les techniques de crucifiement inusitées depuis 1000 ans. On peignait alors l’enclouement au milieu de la paume.
Les phrases écrites autour du visage de l'homme du Suaire ont un graphisme typique du premier siècle et ont été datées par des spécialistes qui ignoraient leur origine.

Tous ces éléments font penser que le Suaire de Turin est l'authentique Suaire du Christ. Nous nous servirons donc des découvertes faites sur le Suaire pour illustrer la Passion du Christ.

« Jésus », Jean-Christian Petitfils, Fayard, 2011.

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LA COMPARUTION CHEZ HANNE : LE GRAND PRÊTRE.

Matthieu, Marc et Luc racontent que Jésus est jugé par le Sanhédrin. Ils ne sont pas témoins directs et il est vraisemblable qu'ils se trompent.
Le Sanhédrin ne se réunissait pas de nuit. Les Actes des apôtres signaleront que, à l'arrestation de Paul, on a légalement attendu le matin pour le faire comparaître (Ac 4-3). Jésus n'a donc pas comparu devant le Sanhédrin mais a été conduit chez Hanne ; le beau-père de Caïphe, comme le raconte Jean. Hanne, est un homme âgé, destitué de sa charge depuis 18 ans, suite à l’ascension au pouvoir de Tibère. Il garde néanmoins le titre et le prestige de son titre de grand prêtre, et le respect du peuple.

On conduit Jésus vers son palais, dans le quartier sacerdotal. Un palais de 750 m2, du premier siècle, y a été fouillé en 1970-1980. Le vestibule était orné d'une fresque représentant une triple grappe de grenades, emblème sacerdotal. S'il ne s'agit pas de la maison de Hanne, la sienne était dans le même quartier et devait lui ressembler. La description des évangiles correspond à ce qu'a retrouvé l'archéologie. Un portail ferme une cour qui donne sur une grande salle de réception. Tout ce quartier a été ravagé par les flammes en 70 lors de la destruction de la ville par les romains. Jean décrit les lieux tels qu'ils étaient avant 70.

Jean a suivi discrètement, puisqu'il note dans son évangile : « L'autre disciple, familier du grand prêtre, entra avec Jésus dans la cour du grand prêtre. »
Jean 18-15
Pierre lui aussi a suivi la troupe mais il reste dehors. Jean signale lui-même ses relations avec le grand prêtre. Il continue Jean 18-16 : « L'autre disciple, celui qui était connu du grand-prêtre, sortit donc et dit un mot à la portière, et fit entrer Pierre. La servante, celle qui gardait la porte, dit alors à Pierre : « N'es-tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme ? » Lui dit : « Je n'en suis pas. » Les serviteurs et les gardes qui avaient fait un feu de braise, parce que le temps était froid, se tenaient là et se chauffait. » Au mois d'avril, il n'est pas impossible que la température descende à 8 degrés la nuit. Pierre va s'approcher du feu pour se réchauffer, s'exposant à nouveau à être reconnu.

Le Grand-prêtre interroge Jésus.
Jésus refuse de répondre : « Demande à ceux qui ont entendu ce que je leur ai enseigné ; eux ils savent ce que j'ai dit. » (Jean 18-21).
Pour son insolence un gardien du Temple frappe le Christ au visage. (Jean 18-22). Le mot grec employé par Jean est « rapisma », et correspond à un coup de bâton. La tuméfaction du nez et de la joue de l'homme du Suaire montre qu'il a reçu un coup de bâton.

« Or Simon-Pierre se tenait là et se chauffait. Ils lui dirent : « N'es-tu pas, toi aussi, de ses disciples ?» Lui le nia et dit : « Je n'en suis pas. » Un des serviteurs du grand prêtre, un parent de celui à qui Pierre avait tranché l'oreille, dit « Ne t'ai-je pas vu dans le jardin avec lui ? » De nouveau Pierre nia, et aussitôt un coq chanta. ».

Et Luc ajoute (Luc 22-61) : « Et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur, qui lui avait dit :
« AVANT QUE LE COQ NE CHANTE, TU M'AURAS RENIÉ TROIS FOIS. »
Et sortant dehors, il pleura amèrement.
»


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INSTAURER LA NOUVELLE ALLIANCE. LE JUGEMENT CHEZ PILATE : VENDREDI 3 AVRIL 33, le 14 DE NISAN.

Dès l'aube, Caïphe et Hanne conduisent Jésus de la cité des prêtres, vers le Prétoire,
grande place dallée devant l'ancien palais d'Hérode, à 300 mètres de là. C'est là le siège du préfet romain. Flavius Joseph a décrit ce lieu où la justice était rendue devant « des grands prêtres, des citoyens les plus puissants et les plus connus» (La guerre des Juifs, 2,14, 8, p. 304). Le Grand prêtre refuse d'entrer dans le palais romain pour ne pas être souillé par cette maison païenne.(Jean 18-28-37)
Pilate doit sortir :

« Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? »
Ils lui répondirent :
« Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré.
»
Seul Pilate avait le pouvoir de condamner à mort. Pour déranger Pilate, il faut donc que le crime soit grave. Pour qu'il soit amené par le Grand Prêtre lui-même il fallait que ce crime soit religieux … Alors
« Pilate leur dit :
« Prenez-le ; vous, et jugez le selon votre Loi. »
Les Juifs lui dirent : « Il ne nous est pas permis de mettre quelqu'un à mort
»

Et ils vont présenter Jésus comme un agitateur politique pour rendre possible sa condamnation par Pilate.
« Nous avons trouvé cette homme mettant le trouble dans notre nation, empêchant de payer les impôts à César et se disant Christ Roi. » Luc 23-2

L'instruction du procès va se passer à l’intérieur du palais, sans les prêtres.
Jean 18-33-37 : « Alors Pilate entra de nouveau dans le prétoire, il appela Jésus et dit :
« Tu es le roi des Juifs ?
»

Jésus va répondre... Ce dialogue se déroule en grec, langue internationale de l'Antiquité. D'autres prévenus sont là avec leurs gardes. Jean a été très précisément renseigné sur ce qui s'est passé car les petites erreurs de grec de Pilate apparaissent dans son évangile. Pilate parle de grec comme un homme dont la langue maternelle est le latin. Il va construire ses phases en faisant des latinismes, les petites erreurs de quelqu'un qui pense en latin avant de parler en grec. Elles ont été repérées par le Père Pierre Courouble et montrent que ce dialogue n’est pas reconstruit mais a, au contraire, été fidèlement transcrit.
« Mon Royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais mon Royaume n'est pas de ce monde. »
Pilate lui dit : « Donc tu es roi ? »
Jésus répondit : « C'est toi qui le dis : je suis roi. Je ne suis né, et ne suis venu dans le monde que pour rendre témoignage à la vérité.
Quiconque est de la vérité écoute ma voix.
»

Pour Pilate, cela sonne comme une argutie théologique,
mais il comprend qu'il ne s'agit pas d'un des nombreux agitateurs politiques. Ils ont tous fini crucifiés après une brève révolte armée (Judas, fils d’Ézéchias, Simon un ancien esclave, Judas le Galiléen en 6...). Jésus est différent, il n'a commis aucune violence et ne semble pas souhaiter en commettre.

Pilate va essayer de le relâcher.


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LE JUGEMENT CHEZ HÉRODE : LE CHRIST EST INNOCENT.


Pilate sort parler aux Juifs : « Je ne trouve en lui aucun motif de condamnation.»
(Luc 23-4). « Mais eux d'insister : « Il soulève le peuple, enseignant dans toute la Judée, depuis la Galilée. » »
Jésus étant Galiléen, il vient de la juridiction d'Hérode Antipas, le fils d'Hérode le Grand.Pilate va voir là une façon de flatter la vanité d'un collaborateur local, Hérode Antipas, l’ami d'enfance de Tibère, l'empereur.
« À ces mots, Pilate demanda si l'homme était Galiléen. Et s'étant assuré qu'il était de la juridiction d’Hérode, il le renvoya à Hérode. » (Luc 23-4-7)

Hérode, nous raconte Luc, se réjouissait de rencontrer Jésus car il avait envie de lui voir faire quelques miracles. Hérode Antipas n'a pas d'autorité juridique à Jérusalem, il est venu seulement pour la Pâque. Pilate fait là un geste de courtoisie en faisant appel à Hérode. Hérode « interrogea [Jésus], donc avec force paroles, mais il ne lui répondit rien. Cependant les grands prêtres et les scribes se tenaient là, l'accusant avec véhémence. Après l'avoir ainsi bafoué, Hérode le revêtit d'un habit splendide et le renvoya à Pilate. Et de ce même jour, Hérode et Pilate devinrent deux amis. »

Hérode n'a pas trouvé de motif de le condamner à mort, Pilate va tenter un compromis.
Pilate alla vers les juifs et il leur dit à nouveau : « Je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais c'est une coutume que je vous relâche quelqu'un à la Pâque. Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ?
Alors, ils vociférèrent de nouveau disant : « Pas lui, mais Barrabas ! » Or, Barabbas était un brigand.
» (Jean 18-40).
Pilate est un homme de pouvoir ; il n'aime pas se voir forcer la main par ceux qu'il dirige. Il choisit de punir Jésus en le faisant flageller. Jean qui est témoin de la scène place cette scène avant la condamnation à mort de Jésus. Il ne s'agit donc pas de la simple flagellation préalable à la crucifixion destinée à affaiblir le condamné, mais d'une punition en soit beaucoup plus cruelle qui devait être la seule. Pilate argumente auprès des Juifs : « Il n'y a rien qui mérite la mort dans ce qu'il a fait, je vais donc lui infliger un châtiment et le relâcher. » (Lc 23-22)

Jésus est attaché contre une colonne les bras levés au dessus de la tête offrant son dos aux coups. Nous allons compléter le récit biblique des derniers travaux effectués sur le Suaire de Turin. Sur le Suaire, 120 coups de fouets sont dénombrés. La reconstitution virtuelle par A. Legrand a montré qu'un seul bourreau se tenait à un mètre environ du Christ et l'a frappé du coté droit en direct et du coté gauche par des coups de revers. La peine subie par le condamné du Suaire a été infligée par des romains, et non des juifs, car le Deutéronome 25-3 interdisait de porter plus de 40 coups de fouet afin de ne pas tuer le condamné.

Le fouet qui a frappé l’homme du Suaire est romain. Il s'agit d'un flagrum taxilatum : un manche de 60 cm porte deux lanières en cuir alourdies par des poids en forme de haltère métallique large de 3,5 cm. À chaque impact, la peau est déchirée.

Un fouet identique, mais à 3 lanières a été retrouvé à Herculanum, figé sous les laves du Vésuve depuis l'an 79.


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LE CHRIST EST COURONNÉ D'ÉPINES, SON ROYAUME N'EST PAS DE CE MONDE...

Jean 19-1-3
: « Pilate prit alors Jésus et le fit flageller. Les soldats tressant une couronne avec des épines, la lui posèrent sur la tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre, et ils s'avançaient vers lui en disant. Salut roi des Juifs ! » Et ils luis donnaient des coups. »
Pilate se prend au jeu et déguise le Christ en roi, l’affublant d'une caricature de couronne en le coiffant d'une couronne d'épine. Il le revêt d'un manteau de pourpre, symbole du pouvoir impérial.

Sur le suaire, 50 entailles du cuir chevelu racontent le couronnement d'épine.
Il ne s'agit pas d'un seul cercle épineux mais d'un casque d'épines, provenant d'un arbuste méditerranéen, le Gundelia tournefortii, qui servait de bois d'allumage. Un tiers des pollens du Suaire viennent de cet arbuste. Les épines laisseront en particulier une coulée de sang sur le front en forme de 3, qui sera reprise sur les icônes dès le VIème siècle, date de la découverte du Suaire à Edesse. Les artistes du Moyen-âge, ne comprenant pas qu'il s’agissait d'une coulée de sang, en ont fait une mèche de cheveux qui suivait les plis du front douloureusement contracté.

Les coups laissés par les soldats qui s'amusent ont laissé des traces sur le Suaire : barbe arrachée, hématomes aux sourcils, plaie triangulaire à la joue droite, déchirure de la paupière droite. Leur violence confirme la prophétie d’ Isaïe 50-6 : « J'ai tendu le dos à ceux qui me frappaient, et les joues, à ceux qui m'arrachaient la barbe ; je n'ai pas soustrait ma face aux outrages et aux crachats. ».

Pilate retourne voir les Juifs pour leur présenter leur roi. Sanglant, épuisé, revêtu d'emblèmes du pouvoir impérial, « Jésus sortit donc dehors, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre ; et Pilate leur dit : « Voici l'homme ! » Lorsqu'ils le virent, les grands prêtres et les gardes vociférèrent, dirent : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »

Sans qu'il le comprenne, Pilate leur présente le serviteur souffrant d’Isaïe 52-14
: « De même qu'il a été pour plusieurs un sujet d'effroi,
Tant son visage était défiguré,
Tant son aspect différait de celui des fils de l'homme.
»

Pilate pense qu'il peut éviter de condamner à mort Jésus, qui n'est pour lui qu'un inoffensif illuminé. Il répète aux prêtres, Jean 19-6 : « Je n'ai trouvé en lui aucun motif de condamnation. » Les Juifs lui répliquèrent : « Nous avons une Loi et d'après cette Loi il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. »
Les prêtres viennent enfin d'avouer à Pilate pourquoi ils veulent la mort du Christ.


Jean continue : 19-8 : « Lorsque Pilate entendit cette parole, il fut encore plus effrayé. Il entra de nouveau dans le Prétoire et dit à Jésus : « D'où es-tu ? » Mais Jésus ne lui donna pas de réponse. »

Pilate est terrorisé par ce qu'il est poussé à faire. Sa faiblesse et ses erreurs passées vont le conduire à céder aux grands prêtres.


« Jésus », Jean-Christian Petitfils, Fayard, 2011.

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PILATE ENTRE LÂCHETÉ ET ARROGANCE.

Jean 19-12-16

«Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs vociféraient : « Si tu le relâches, tu n'es pas l'ami de César : quiconque se fait roi, s'oppose à César. »

Les juifs touchent là un point sensible. L'année précédente, Pilate avait encouru le blâme de l'empereur Tibère suite à un conflit religieux. Soucieux de flatter l'empereur, Pilate avait courroucé les Juifs en introduisant dans Jérusalem des boucliers d'or portant son nom associé à celui de Tibère. Ces dédicaces avaient un caractère religieux, et donc blasphématoires. Les fils d'Hérode en avaient appelé à l'empereur, qui avait donné tord à Pilate : il avait dû les retirer de Jérusalem. (lettre de Philon d'Alexandrie). Être menacé par les prêtres de n'être pas « l'ami de l'empereur » réveille en lui de mauvais souvenirs.
« Ayant entendu ces paroles, Pilate fit sortir Jésus et prit place au Tribunal, puis il dit au Juifs : « Voici votre roi »». C'était la « sixième heure » rapporte Jean, moment où les cérémonies inaugurant la Pâque juive débutent au Temple avec la préparation des sacrifices d'agneaux.
La foule crie « crucifie-le, crucifie-le »

Pilate :
« Crucifierai-je votre roi ?
« Nous n'avons pas d'autre roi que César !
» s'exclame la foule juive, reniant par ces mots la souveraineté de Yahvé sur Israël.
« Alors, [Pilate] le leur abandonna pour être crucifié. » (Jean 19-16)

La foule ne saisit pas de quoi elle est l'instrument. Le Christ va librement à la mort au moment où les sacrifices d’agneaux se préparent au Temple pour commémorer la Pâque, la libération de l'esclavage d’Égypte sous la conduite de Moïse. Une autre libération s'opère devant eux, libération de la mort et du péché.

Les soldats romains vont exécuter la sentence. Désormais les prêtres peuvent retourner au Temple pour la Pâque.


Quand un condamné doit être crucifié, la phase latine de condamnation est « In crucem ibis » (« À la croix, tu iras»). Une planche en bois, le titulus damnationis, indique le motif de la condamnation. C'est Pilate lui-même qui indique ce qu'il faut écrire. Il choisit de provoquer les juifs qui l'ont contraint à une condamnation qu'il voulait éviter. Il fait écrire: « Jésus le Nazôréen, le roi des juifs. » dans les trois langues parlées en Israël, en araméen, en latin et en grec :
« Yesua Nazaraya malka diyehudaye
Iesus nazarenus rex iudaeorum
Ho Nazôraios ho Basileus tôn Ioudaiôn. »


On ordonne à Jésus d'enfiler sa tunique, retirée pour la flagellation. À Jérusalem, par respect pour la pudeur juive, les condamnés n'allaient pas à mort dévêtus. Cette Tunique est probablement la relique gardée à Argenteuil depuis Charlemagne.

Jean signale que Jésus sortit en portant sa croix. Les condamnations à mort étaient rares sous Pilate, et il est vraisemblable que la partie verticale de la croix (le stipex) ne soit pas restée à demeure dans le sol. Flavius Josèphe ne signale aucune autre condamnation entre l'an 6 et l'an 40. Sur le linceul de Turin, et la Tunique d'Argenteuil, on retrouve la même trace, au même endroit, d'un objet lourd en forme de croix marquant le dos du supplicié.

« Jésus », Jean-Christian Petitfils, Fayard, 2011.

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JÉSUS PORTE SA CROIX.

La dimension et le poids de la Croix ont pu être évalués en étudiant le Suaire de Turin.

D'après l’analyse de l'orientation du coup de lance donné dans la poitrine du Christ après sa mort et dont la trace est retrouvée sur le suaire de Turin, la croix aurait été haute de 270 cm. La croix devait donc peser 75 kg. Le Christ était hors d'état de la porter jusqu'au Golgotha situé à 400 mètres du palais romain, à l'extérieur de Jérusalem. Le Christ s’effondre, s'écorchant profondément les genoux. La trace est toujours visible sur le Suaire.
Les synoptiques (les évangiles de Matthieu 27-32, Marc 15-21 et Luc 23-26) racontent que les soldats doivent réquisitionner un passant, Simon de Cyrène qui « revenait de la campagne ». Effectivement, la veille de Pâque juive, le travail cesse à midi et c'est bien ce jour là que Jésus est crucifié et non le jour même de Pâque. Simon se place derrière Jésus et l'aide à porter la croix jusqu'au Golgotha.

En route, ils croisent des pleureuses. Il s'agit d'une confrérie de femmes pieuses qui, à Jérusalem étaient chargées d’accompagner les condamnés. Le Christ leur parle, mettant le monde une dernière fois en garde et prophétisant sur la ruine de Jérusalem : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Car voici que viennent des jours où l'on dira : « Heureuses les stériles et les ventres qui n'ont pas enfanté et les seins qui n'ont pas nourri !» « Alors on se mettra à dire aux montagnes : « Tombez sur nous » et aux collines : « Couvrez-nous » ! Car si l'on a fait cela avec le bois vert, avec le sec qu'adviendra-t-il? »(Luc 23- 28-31)
La ruine absolue de Jérusalem et d’Israël en 70 confirmera tragiquement ses paroles. Un monde est en train de passer.

Jésus arrive au lieu dit du Crâne, le Golgotha.
C'est un rocher en forme de crâne à l'entrée de la ville, hors des murs. Jean le dit explicitement (Jean 19-20). Moins de 10 ans plus tard, l’enceinte de Jérusalem sera reconstruite incluant le Golgotha dans Jérusalem. Les Évangiles place le Golgotha hors des murs, comme il était avant l'an 40 ! Les auteurs des évangiles n'ont pas fait d'anachronisme dans la description de Jérusalem, ce sont des témoins du premier siècle, proches des événements.

Jésus arrive au Golgotha, accompagné d'une foule de curieux, pas forcement agressive (Luc 23-27). Les romains lui proposent de boire « du vin mêlé de myrrhe » (Marc 15-23), comme il était d'usage afin d'anesthésier un peu le condamné. Il s'agit d'une recommandation du Talmud de Babylone (Sanhédrin 43a) : « Quand un homme est condamné, on lui permet de prendre un grain d'encens dans une coupe de vin pour perdre conscience... Les dames honorables de Jérusalem se chargeaient de cette tâche. » Les romains ayant pour habitude de se conformer aux traditions locales des peuples soumis quand le sujet était peu important, il est vraisemblable qu'ils aient laissé les femmes de la confrérie de Jérusalem accomplir leur mission charitable.

Jésus refuse : il ira à la mort en toute lucidité. (Marc 15-23)

« Jésus », Jean-Christian Petitfils, Fayard, 2011.

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INSTAURER LA NOUVELLE ALLIANCE : LA CRUCIFIXION, VENDREDI 3 AVRIL 33, le 14 DE NISAN.


La crucifixion avait été abolie par Hérode le Grand en Terre Sainte, mais persistait dans l'empire romain, au grand effroi et à l'horreur de tous.
C'est un supplice infamant pour le Dt 21-23, et une peine atroce pour les auteurs latins Cicéron et Sénèque (Lettre 101 à Lucillius). Le Christ en la subissant librement « nous a rachetés de la malédiction de la Loi en devenant, pour nous, malédiction, car il est écrit : « Maudit soit quiconque est pendu au bois. » afin qu'aux païens passe dans le Christ Jésus la bénédiction d'Abraham et que, par la foi, nous recevions l'Esprit de la promesse. » (Paul, Galates 3-13).

D'autres juifs ont été crucifiés. En 1968, on a retrouvé dans les environs de Jérusalem les restes d'un homme mort par crucifixion au Ier siècle. Son nom noté sur l'ossuaire nous apprend qu'il s'agit de Yohanan ben Hizqiel. Ses deux jambes ont été fracassées. Le clou qui traverse l'os du talon, le calcanéum, était toujours en place et mesurait 17,7 cm.

Les condamnés de Rome sont entièrement dévêtus avant la crucifixion. En a-t-il été de même pour Jésus ? La pudeur juive l'interdisait, mais aucun témoignage antique juif ne nous renseigne sur ce qui s'appliquait en Terre Sainte. Méliton, évêque de Sardes, en Lydie, écrit au IIe siècle : « Il n'a pas même été jugé digne d'un vêtement pour qu'il ne soit pas vu. » Le Christ va donc être dévêtu avant d'être crucifié.

Trois clous sont nécessaires à la crucifixion. Un clou au milieu de chaque poignet écrase le nerf médian, entraînant une rétractation du pouce vers la paume. On retrouve sur le Suaire de Turin cette rétractation des pouces qui signe une crucifixion «*à la romaine*» et non telle qu'on se l'imaginait au Moyen-âge. Un clou unique réunit les deux chevilles, après avoir tordu le pied gauche sur le droit. La crucifixion a été abolie au IVe siècle par l'empereur Constantin. Les techniques de cette mise à mort épouvantables se sont perdues. Tout au long du Moyen-âge, on représentera les crucifiés avec des clous au milieu des paumes, ce qui est anatomiquement impossible. Quand Thomas réclame à voir la trace des clous à travers les mains du Christ pour croire en sa Résurrection, il emploie en hébreu le mot « yad » qui veut aussi bien dire main que poignet. Seule une approximation de traduction ou de transcription des propos de Thomas a pu faire croire que Jésus avait été crucifié au milieu de la paume.

Les renseignements obtenus par l'analyse du Suaire de Turin montrent que les bras de l'homme du Suaire ont été supportés par des cordes. Cela a permis sa survie quelques heures. Autrement, son état de déshydratation et d'anémie suite aux mauvais traitements subis ne lui auraient permis que de survivre quelques minutes.

Pilate a continué à siéger au tribunal après avoir condamné Jésus. Deux autres hommes sont condamnés cette même matinée. Ils sont crucifiés en même temps que Jésus. Les deux hommes ont été flagellés, mais moins sévèrement que le Christ. Il s'agit seulement de les affaiblir avant la crucifixion, comme le pratiquaient les romains. Ils survivront plus longtemps que lui et auront donc les jambes brisées. Ils mourront ainsi avant le sabbat.

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LE PARTAGE DES VÊTEMENTS : LA TUNIQUE D'ARGENTEUIL.

Les trois hommes sont dévêtus avant d'être crucifiés comme le veut la tradition romaine.


Une fois les hommes crucifiés, les bourreaux peuvent se partager leurs vêtements. Ainsi les romains récompensent-ils les bourreaux après une exécution. Jean (Jean 19-23-24) note le détail, car il confirme le Psaume 22-19 : « Ils se sont partagé mes habits et mon vêtement, ils l'ont tiré au sort. »

Il est possible que la Tunique sans couture portée par le Christ
et que les soldats ont tiré au sort pour ne pas devoir la déchirer, soit parvenue jusqu'à nous.
En 800, l'impératrice Irène ayant projeté de se marier avec Charlemagne, elle lui a fait parvenir en cadeau la Tunique gardée à Constantinople. Elle est depuis conservée à Argenteuil en France, dans le couvent où la fille de Charlemagne était abbesse.
La Tunique est en laine de mouton, de couleur brun rouge. De nos jours, elle est très dégradée, mangée par les mites et rapiécée. Mais, fait curieux, elle est imprégnée du même sang que le Suaire de Turin, du groupe sanguin le plus rare : AB-.

On peut restituer ses lieux de conservation depuis 2000 ans.

Elle a été gardé jusqu'au VIème siècle à Jaffa dans un coffre de marbre.
Puis, elle a été transférée dans la Basilique des Anges, à Germia prêt de Constantinople à la fin du VIe siècle.
En 800, elle a été offerte à Charlemagne qui la confia à sa fille Théodrade, abbesse du couvent d'Argenteuil.
Pour la dissimuler lors des raids normands, la tunique fut placée par Théodrade dans un coffre d'ivoire dans les murs du couvent où elle fut retrouvée en 1156.
Elle fut à nouveau cachée pendant les guerres de religions.
Elle a été découpée par le curé de la paroisse et enterrée pendant la Révolution française, pour être préservée de la destruction et n'a été déterrée que deux ans plus tard.

Certains faits font penser qu'elle est authentique :
-La laine a été teinte avant tissage selon une technique antique et le fils torsadé fortement en Z montre une origine syrienne.
-Les pollens retrouvés sur la Tunique sont palestiniens.
-Elle est imprégnée d'un sang de même groupe sanguin que le Saint Suaire de Turin.
-Les traces de sang autour du cou, causées par la couronne d'épine, sont superposables aux coulées de sang du Suaire de Turin.
-Les traces du portement de Croix, sont superposables à celles retrouvées sur le Suaire.

Mais la datation de la Tunique au carbone 14 réalisée en 2004 donne une fourchette entre 670 et 880. Comme pour le Suaire, le carbonate de calcium sur l'échantillon aurait perturbé le résultat. On pense que les tentatives de nettoyage des impuretés auraient même contribué à détruire les restes fragiles de l'échantillon analysé.

D'autres tuniques du Christ sont conservées et vénérées en d'autres lieux, en particulier celle de Trêves qui n'a pas été étudiée scientifiquement. L’Église orthodoxe garde des fragments d'un tissu ayant servi de manteau qui aurait appartenu au Christ. Les morceaux du manteau sont répartis entre Moscou, Kiev et Saint-Pétersbourg.

« Jésus », Jean-Christian Petitfils, p. 574, Fayard, 20

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LA CRUCIFIXION EST PUBLIQUE, LES CONDAMNÉS PARLENT DEVANT TÉMOINS.

Élevé de terre sur sa Croix, le Christ commence ses dernières prières.

Luc rapporte sa phrase si choquante : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. » (Luc 23-34). C'est bien dans cette prière que peuvent s'abriter tous ceux qui nient la divinité du Christ et qui refusent qu'il soit mort et ressuscité pour eux. Telle est la foi des chrétiens.
J.C. Petitfils (« Jésus », Petitfils, p. 382, Fayard, 2011) fait remarquer qu’Étienne en 36, au moment d'être lapidé pour sa foi, aura la même prière, souhaitant imiter son Maître (Actes 7-60). Cela renforce l'authenticité de cette prière du Christ.

Les juifs présents au calvaire remarquent le titulus, la pancarte en bois où est inscrite en trois langues la raison de l’exécution du Christ. Ils vont se plaindre à Pilate. En effet, ce qu'a écrit Pilate peut signifier que le Christ est réellement le roi des Juifs. Ce qui est une dérision pour Pilate est un blasphème pour les juifs. « N'écris pas : « Le roi des Juifs », mais : « Cet homme a dit : « Je suis le roi des Juifs. » Pilate répondit : « Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. » » (Jean 19-21-22) Pilate fait là un latinisme, il traduit directement en grec la locution latine : « Quod scripsi, scripsi » qui donne en grec une phrase bizarrement construite. On pense actuellement que tous les latinismes attribués à Pilate dans les évangiles correspondent à des phrases qu'il a réellement prononcées.

Les deux brigands crucifiés en même temps que Jésus vont avoir des réactions différentes. Tandis que l'un, dans sa souffrance met Jésus au défi de faire un miracle, l'autre se reconnaît pécheur et innocente le Christ
:
Luc 23-39-43 : « L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait : « N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi.» Mais l'autre le reprenant, déclara : « Tu n'as même pas crainte de Dieu, alors que tu subis la même peine ! Pour nous, c'est justice, nous payons nos actes ; mais lui n'a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume. » Et il lui dit : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » »

Il est à noter que de toutes les personnes que le Christ croise tout au long de sa vie, seul ce criminel apprend avec certitude ce qui l'attend dans l'autre monde : le salut dans la béatitude divine. Il y a là tout le symbole du ministère du Christ. « En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » [(Luc 19-10).

Dans aucun des 4 évangiles, le larron qui se rebelle n'est damné, le bon larron seul est renseigné sur son avenir dans l'au-delà. Jusqu'au bout, la parole du Christ est une parole de salut et de restauration, jamais une parole de condamnation, ni de punition inéluctable.

Le Coran (Sourate 4-156-158) prétend que le Christ a été remplacé par un sosie. Mais jusqu’au bout sur la Croix, le message du Christ est cohérent et d'une générosité surnaturelle et novatrice. Sur la croix, le Christ est fidèle à sa parole de pardon, de salut et de rédemption.


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MARIE EST CONFIÉE À JEAN, C'EST BIEN SON FILS QUI EST CRUCIFIÉ. IL MEURT EN ANNONÇANT SON TRIOMPHE.

Plusieurs femmes ont accompagné le Christ lors de la passion, le seul homme présent est Jean l’Évangéliste.
Marie, la mère de Jésus est là avec sa belle-sœur Marie, femme de Clopas, le frère de Joseph. La femme de Clopas est la mère de Jacques, de Joseph, de Jude et de Siméon, parfois qualifiés de « frères du Seigneur ». La Tradition catholique a toujours dit qu'il s'agissait de cousins germains.
En fait, juste avant de mourir, le Christ va avoir un mot pour sa mère qui prouve qu'elle n'avait qu'un seul enfant, Jésus. Le Christ voit Jean, son disciple qu'il aimait au pied de la Croix et il « dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis au disciple : « Voici ta mère. » Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui. » (Jean 19-25-27).

Marie finit donc sa vie chez Jean. Si Marie avait eu d'autres enfants de Joseph, ou si celui-ci avait eu d'autres enfants d'un premier mariage, Marie aurait dû séjourner chez eux. Elle et Joseph n’avaient donc qu'un enfant.

Jean l’Évangéliste est un témoin direct, qui écrit ses propres souvenirs. Marie était donc au pied de la Croix assistant à l'agonie de son fils. Aucun doute sur l'identité de l'homme crucifié, elle est confirmée par la femme que le Coran met au dessus de toutes les autres femmes :
Sourate 3-42 : « Et lorsque les anges dirent : « Vraiment, Ô Marie, Dieu t'a élu et purifiée. Il t'a élue au dessus des femmes des mondes. »


La mort va survenir en moins de 3 heures pour le Christ, tant il est affaibli par les mauvais traitements.
Jean raconte (Jean 19-28-29 : « Après quoi, sachant que désormais tout était achevé, pour que l’Écriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit :
« J'ai soif »
»
Les deux Psaumes qui évoquent la soif du Messie lors de sa passion se terminent tous les deux par un chant triomphant du salut et de la Royauté éternelle promise au Juste. (Psaumes 69-22 et 22-16).
Matthieu (Matthieu 27-46) et Marc (Marc 15-34) rapportent différemment les dernières paroles de Jésus. « Eli, Eli, lema sabachthani» « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné ». L'esprit en est le même. Ce cri de détresse absolue est le premier vers du même Psaume 22, qui se termine par l'annonce du Triomphe universel de « celui qui ne vit plus» mais qui est sauvé par Yahvé.

Le Christ, même à l'instant de mourir, garde la pleine maîtrise de son discours. Il ne maudit personne, pardonne à ses bourreaux, pense à assurer l'avenir de sa mère, offre le Salut à son compagnon de misère qui se repent, et se présente à Dieu, perclus de souffrance, identifié au péché mais néanmoins lucide sur la Rédemption qui s’opère.

« Un vase était là, rempli de vinaigre. On mit autour d'une branche d'hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « C'est achevé » et, inclinant la tête, il remit l'esprit. » (Jean 19-29-30)

Jésus meurt à la 9ème heure, soit 15 h de notre heure actuelle, au moment précis où Caïphe, revêtu des habits sacerdotaux, immole le premier agneau pascal pour commémorer la libération d'Israël.
« Tout est achevé! » dit Jean 19-28.


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