Le président Karzaï a affirmé que les forces internationales de l'Otan ont tiré une roquette sur "52 civils innocents".
C'est a priori une nouvelle bavure des forces internationales. Alors que des doutes subsistaient sur les circonstances d'une attaque dans le sud du pays qui a tué 52 civils, c'est de la bouche du président afghan Hamid Karzaï que l'annonce a été faite.
"Une roquette a été tirée et a frappé une maison où de nombreux civils avaient trouvé refuge", et "40 à 45 personnes ont été tuées", avait déclaré dans un premier temps le porte-parole de la présidence afghane, Waheed Omar, à propos de cette attaque qui a eu lieu vendredi 23 juillet dans le district de Sangin de la province du Helmand, un bastion des taliban.
Interrogé sur l'éventuelle responsabilité de la force internationale de l'Otan dans cette attaque, Omar avait répondu, laissant planer le doute: "Nous allons attendre les conclusions du rapport d'enquête final".Le président Hamid Karzaï avait demandé une enquête sur le sujet, ajoutant que le président avait exprimé sa "tristesse" et présenté ses condoléances aux familles.
Des tirs depuis des hélicoptères?
Samedi, deux habitants interrogés à l'hôpital de Kandahar, dans la province voisine, avaient affirmé que jusqu'à 40 civils avaient été tués et blessées vendredi par des roquettes tirées par des hélicoptères des forces internationales. Selon les deux Afghans, un groupe d'habitants avait quitté son village sous la pression de talibans assurant qu'une attaque de l'Otan était imminente. Toujours selon eux, les habitants avaient trouvé refuge dans un village voisin qui avait été bombardé par l'Otan. Ces témoignages n'avaient pas pu être confirmés, ni par l'Otan ni par les autorités locales.
Les civils sont les premières victimes du conflit en Afghanistan, frappés le plus souvent par des attaques suicide ou des bombes artisanales rebelles, selon l'ONU, mais également parfois par des bombardements ou opérations au sol des quelque 150 000 forces internationales déployées dans le pays.
L'Express