Tout à fait correct. Il est regrettable qu'aux yeux de beaucoup, l'existence de ces mouvances se voie minimisée, traitée hâtivement avec un haussement d'épaules quand elle n'est pas purement niée. La rhétorique du discours populaire chez beaucoup éprouve un confort certain à se focaliser sur le caractère de manipulation médiatique et d'acharnement contre l'Islam ou les musulmans, en guise de seule réponse à la dénonciation médiatique de ces tendances dures de l'Islam sur le sol européen.
Là où la révélation de ces tendances pourrait aussi initier une disposition à l'introspection et à l'auto-examen, afin de mettre ces critiques en perspective, et de voir ce que l'on peut en induire quant à la polymorphie des courants religieux islamiques et à l'image que certains parmi ceux-ci véhiculent sur l'opinion non-musulmane, on ne constate le plus souvent qu'une réaction communautariste de repli défensif et de dénonciation d'une islamophobie de principe.
Il est du reste symptomatique d'observer que l'attitude change souvent lorsque ces mêmes critiques émanent de pays musulmans eux-mêmes. Lorsque tel pays interdit telle mouvance intégriste, les musulmans applaudissent et s'empressent de dire que l'Islam gagnerait à se débarrasser de cette engeance fondamentaliste. Lorsque par contre ces dénonciations sont le fait de pays européens, on crie aussitôt à la haine du musulman. Il semble que pour que la réactivité fasse fi du communautarisme et se mue en assentiment, il faille que la source de l'opinion critique soit le fait d'une source islamique. Toute autre est souvent suspectée par défaut d'avoir un apriori hostile aux musulmans, que ce soit par confort, sentiment de persécution (entretenu ou non), ou par fierté communautariste refusant de facto d'être mis sur la sellette de l'extérieur de l'umma.
Le même genre de propos s'entend par ailleurs fréquemment au sujet de la burqua, dont la perception de l'interdiction est perçue ou non comme une attaque islamophobe selon qu'elle émanera ou non d'un pays musulman.