Cest lorganisation Human Right Watch (HRW) qui a révélé laffaire hier : en février dernier, une Saoudienne a été condamnée à 18 mois de prison et 300 coups de fouet. Son crime ? Avoir porté plainte contre différents responsables politiques de son pays, dont le roi Abdallah, pour ce quelle a appelé « des années dabus de justice ». Mais également, et surtout, sêtre présentée au tribunal sans être accompagnée dun homme. En effet, en Arabie Saoudite, les femmes ne sont pas supposées sortir en public sans être accompagnées d'un homme de leur proche entourage.Lorganisation de défense des droits de lHomme a demandé aux autorités saoudiennes dannuler cette condamnation. « Le gouvernement doit libérer Sawsan Salim et tenir son engagement de mettre fin à un système discriminatoire », a déclaré Nadya Khalife, spécialiste des droits de la femme au Moyen Orient au sein de HRW.
Son mari avait été injustement condamné
Notons que toute cette affaire a pour origine une décision de justice de 2004. Le tribunal de Rass, dans la province de Qassim, avait envoyé le mari de Sawsan Salim en prison parce que ce dernier navait pas payé ses dettes suite à un héritage. Une sanction interdite par la législation internationale sur les droits de lHomme. Considérant quil sagissait alors dun abus de justice, Sawsan avait entamé des démarches devant les tribunaux pour sortir son mari de prison. Mais elle sest heurtée à la législation ultra-conservatrice de son pays. Son mari, quant à lui, a finalement été relâché après avoir plaidé la faillite.