Jours de massacres en Syrie
16 mars 2025 Articles,
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Des réfugiés syriens traversent la rivière Nahr al-Kabir pour rejoindre le village libanais de Hekr El Dahri, fuyant les violences dans les provinces côtières syriennes de Lattaquié et Tartous - Photo : Marwan Naamani
Par Murtaza Hussain
Sous couvert de soulèvement raté, des hommes armés assassinent des centaines de civils dans des villages à majorité alaouite dans le cadre de tueries sectaires.
LATAKIA, Syrie — Samar Yazbek, une romancière primée dont la famille est originaire du village côtier de Besisin, en Syrie, a été terrifiée lorsque des hommes armés et camouflés ont fait irruption dans sa maison familiale vendredi, agressant ses frères et volant leurs voitures, pour revenir le lendemain extorquer de l’argent et de l’or.
« Ils ont saccagé notre maison », a déclaré Yazbek, qui était une opposante virulente de l’ancien régime, à
Drop Site News. Mais ce n’est que lorsque Yazbek est sortie qu’elle a commencé à comprendre l’ampleur de l’horreur. « Lorsque nous sommes sortis dans la rue, nous avons vu des combattants en uniforme exécuter des civils, laissant les rues jonchées de cadavres. »
Entre le 6 et le 11 mars, les villes et villages de la côte méditerranéenne syrienne ont été le théâtre d’une vague de violences de masse visant les civils de la minorité alaouite. Il s’agit des pires violences en Syrie depuis que la chute de l’ancien président Bachar al-Assad à la mi-décembre a conduit à la prise du pouvoir par une coalition de milices dirigée par Hayat Tahrir al-Sham (HTS).
Des vidéos choquantes montrant les conséquences d’exécutions de masse, ainsi que les récits des survivants, font état d’un nombre de morts effarant.
Après plusieurs jours d’affrontements contre ce qu’il a décrit comme des « vestiges du régime », le pouvoir syrien a déclaré lundi la fin des opérations militaires sur la côte, annonçant qu’il avait repris le contrôle de la zone. Au fur et à mesure que des informations émanant de la province ont été publiées, il est devenu évident que des militants du pouvoir en place avaient perpétré des massacres à grande échelle dans des villages alaouites, les survivants étant contraints de fuir vers les montagnes pour se mettre en sécurité ou vers la base militaire russe voisine de Hmeimim.
Les massacres de civils ont eu lieu après une série d’attaques qui auraient prétendument été menées par des forces paramilitaires armées dirigées par d’anciens officiers de l’armée de l’époque Assad, qui auraient tué 231 membres des forces de sécurité affiliées au pouvoir du HTS, selon le commandement des opérations militaires du nouveau régime.
La violence avait une composante sectaire évidente. La famille Assad, qui a dirigé la Syrie pendant plus d’un demi-siècle, est alaouite, et de nombreuses personnalités militaires de haut rang du régime sont également issues de cette minorité, qui représente une petite part de la population syrienne, majoritairement sunnite.
Les groupes minoritaires, dont les civils alaouites, ont été régulièrement pris pour cible par les milices sectaires pendant la guerre civile qui a duré plus de dix ans dans le pays.
Le pouvoir intérimaire a répondu aux premières attaques contre ses forces par une opération militaire de grande envergure dans les provinces côtières de Lattaquié et de Tartous, tout en lançant un appel à la mobilisation générale des milices alliées et des combattants irréguliers à travers le pays.....................
Sous couvert de soulèvement raté, des hommes armés assassinent des centaines de civils dans des villages à majorité alaouite dans le cadre de tueries sectaires.
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