Lorsque qu’un gouvernement « ennemi » s’effondre ou qu’une guerre civile éclate, on fait croire au public occidental qu’il s’agit d’un événement géopolitique naturel. Rien n’est plus faux.
Les longs efforts des États-Unis, de la Turquie et d’Israël pour renverser le gouvernement syrien, principalement par l’intermédiaire de leurs alliés d’Al-Qaïda, viennent, en un éclair, d’être couronnés de succès.
Damas est tombée quelques jours après que les forces de Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) dirigées par
Abu Mohammad al-Jolani sont sorties, par surprise, de leur petite enclave du nord-ouest de la Syrie et se sont emparées de la deuxième ville du pays, Alep.
Il s’est avéré que le gouvernement de Bachar el-Assad et son armée étaient des tigres de papier. Ou plutôt, ils le sont devenus quand leurs principaux alliés – la Russie, l’Iran et le Hezbollah au Liban – ont été obligés de se désengager. Préoccupés par des problèmes plus proches de chez eux, ils ne pouvaient plus offrir le soutien militaire dont Assad dépendait.
Le
déchaînement d’Israël au Liban et son intimidation militaire de l’Iran, ainsi que les efforts croissants de l’OTAN pour
fixer la Russie en Ukraine, ont ranimé le conflit gelé depuis plusieurs années en Syrie, qui opposait l’armée d’Assad, la succursale d’Al-Qaïda en Syrie et les forces kurdes dans le nord-est du pays.
Soutenues par la Turquie, membre de l’OTAN, et plus secrètement par la CIA et le MI6, HTS et la soi-disant Armée nationale syrienne (ANS) ont pu avancer vers le sud sans entrave.
HTS est proscrit en tant que groupe terroriste par les États-Unis et la Grande-Bretagne. La CIA a placé une prime de 10 millions de dollars sur la tête de Jolani.
Étrangement, dans l’excitation du moment, la BBC et le reste des médias occidentaux ont oublié de mentionner que HTS était une organisation interdite – comme ils le font à chaque fois qu’il est fait référence au groupe de résistance palestinien Hamas.
Il est intéressant de noter que les politiciens et les médias occidentaux qui célèbrent aujourd’hui la « libération » de la Syrie par HTS sont les mêmes qui affirment qu’il faut absolument éradiquer les « terroristes » du Hamas, à Gaza, en bombardant et en réduisant à la famine toute la population palestinienne de l’enclave, c’est à dire plus de deux millions d’habitants.
Tout observateur rationnel devrait se poser quelques questions en ce moment même.
Comment croire que les mêmes groupes idéologiques qui sont des terroristes coupeurs de têtes, violeurs de femmes et oppresseurs de minorités lorsqu’ils opèrent dans l’Irak occupé par les États-Unis, sont maintenant des « rebelles modérés », respectueux de la diversité, lorsqu’ils opèrent à côté, en Syrie ?
Comment ceux qui dénoncent la complicité occidentale dans le génocide « plausible » d’Israël à Gaza, selon les mots de la Cour de justice internationale, sont-ils censés réagir au fait que l’Occident contribue à briser « l’axe de la résistance », qui a été le seul à réellement essayer d’arrêter ce génocide ?
HTS poursuit-il un programme nationaliste visant réellement à libérer les Syriens de l’impérialisme occidental, ou bien l’impérialisme occidental – tenant d’une main le chien d’attaque israélien comme bâton et de l’autre les chiens de luxe du Golfe comme carotte – est-il une fois de plus aux commandes en Syrie ?
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https://www.chroniquepalestine.com/...mme-le-pentagone-l-avait-prevu-il-y-a-23-ans/