De nombreux indices peuvent nous aider à répondre à ces questions.
Wesley Clark, ancien général de l’armée américaine, s’est souvenu d’une visite qu’il a faite au Pentagone quelques semaines après les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles.
On lui a montré un
document classifié qui expliquait comment
les États-Unis allaient « éliminer sept pays en cinq ans, en commençant par l’Irak, puis la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et en terminant par l’Iran ».
Aucun de ces pays n’avait de lien évident avec les événements du 11 septembre. Celui qui en avait un – l’Arabie saoudite – ne figurait pas sur la liste et est resté l’un des États clients préféré des États-Unis.
L’ordre des cibles prioritaires établi par Washington a été modifié – et le calendrier n’a pas été tenu – mais la réalisation du plan de 2001 est plus proche que jamais.
L’invasion de l’
Irak en 2003 par les États-Unis et le Royaume-Uni, sous de faux prétextes, a conduit à la destitution du dictateur Saddam Hussein et à l’
effondrement de l’État irakien.
Le pays a été plongé dans une guerre sectaire dévastatrice dont il peine encore à se remettre.
L’ingérence de l’OTAN en Libye, toujours sous de faux prétextes, a conduit à la destitution du dictateur
Mouammar Kadhafi et à l’effondrement de l’État libyen en 2011. Depuis, c’est un
État failli dirigé par des seigneurs de la guerre.
Le Soudan et la Somalie – cette dernière ayant fait l’objet d’une invasion éthiopienne soutenue par les États-Unis en 2007 – sont tous deux des cas désespérés, déchirés par d’horribles guerres civiles que les États-Unis ont contribué à attiser plutôt qu’à résoudre.
La destruction de ces différents États a créé un espace propice à l’épanouissement
de nouveaux groupes islamistes ultra-violents et intolérants tels qu’Al-Qaïda et le groupe État islamique (EI).
Le soutien ouvert de la Turquie aux rebelles en Syrie – ainsi que le soutien plus secret de la CIA et du MI6 – ont conduit à la destitution du dictateur syrien Assad ce week-end et à l’effondrement de ce qui restait de l’État syrien. Il est difficile d’imaginer qu’une autorité unifiée puisse émerger dans le pays.
Entre-temps, les conditions de reddition
imposées à Beyrouth pour mettre fin aux bombardements sauvages d’Israël sur le Liban ne semblent pas conçues pour tenir.
Les arrangements sectaires déjà fragiles qui tiennent à peine l’État libanais en un seul morceau sont presque certains de s’effondrer dans les mois à venir.
L’Iran, dernière cible sur la liste du Pentagone, est désormais dans le collimateur. Privé de ses alliés en Syrie et désormais largement coupé de ses alliés du Hezbollah au Liban, Téhéran est plus vulnérable qu’il ne l’a jamais été.
Vue d’ensemble
Rien de tout cela n’est accidentel.
Si les opinions publiques occidentales n’étaient pas si profondément influencées par des années de désinformation de la part de leurs politiciens et de leurs médias, elles pourraient commencer à voir une image plus large se dessiner progressivement.
Un tableau où ce qui est en jeu, c’est le destin de la Syrie, du Liban, de la Palestine et de l’Iran. Un tableau dans lequel les puissances occidentales, sous la houlette de Washington, s’ingèrent une fois de plus, en violation du droit international, pour détruire l’intégrité territoriale de chacun de ces pays. Une situation dans laquelle les intérêts géostratégiques d’Israël et de l’Occident s’exercent aux dépens de la liberté et du bien-être des habitants de la région.
C’est mal d’être un dictateur. C’est mal d’assassiner des civils. Mais l’utilisation sélective que nos médias aux ordres font de ces truismes, obscurcit le tableau d’ensemble.
Lorsque qu’un gouvernement « ennemi » s’effondre ou qu’une guerre civile éclate, on fait croire au public occidental qu’il s’agit d’un événement géopolitique naturel. Rien n’est plus faux.