Ton propos n'a rien de choquant pour un démocrate laïc, surtout avec la précision de ta dernière phrase.
Cependant la notion de "respect des valeurs musulmanes" est très vague, et dangereux potentiellement :
ex: l'apostasie privée est-elle un manque de respect ? fumer dans la rue pendant le ramadan est-il un manque de respect ? l'apostasie publique est-elle un manque de respect ? être non-voilée pour une femme est-ce un manque de respect ? un parti politique laïc serait-il un manque de respect ?
On risque de rapidement tomber dans la démocratie à l’iranienne , où les partis et les candidats doivent être agréés par les religieux. Ce qui n'est plus de la démocratie...
Tu illustres parfaitement la logique qui mène à la confrontation ...
Le jeu subtil entre sphère privée et sphère publique, où commence l'une et où s'arrête l'autre ?
Quel référentiel pour définir ces espaces ?
Le référentiel "occidental" est-il cohérent ? La logique "occidentale" est-elle non-contradictoire ?
Le référentiel "humaniste" est-il universel ?
La réponse est non car s'il inclut les valeurs "occidentales", "chrétiennes" il rejette les valeurs "musulmanes", alors qu'entre judaïté, christianisme et islam, il y a nombre de valeurs communes.
Pour répondre à ta question je te renvoies aux signes ostentatoires de la "démocratique" république française, où encore au négationnisme qui contredit la liberté d'expression ... Par symétrie sont ostentatoires les positions laicardes ...
Un parti politique laïc a sa place dans la mesure où la laïcité ne s'érige pas en vérité universelle interdisant au juif le port de la kippa, au chrétien sa croix, aux musulmanes, leurs foulards, se plaçant au dessus du référentiel et des valeurs musulmanes.
Un parti laïc à sa place dans le respect démocratique de la volonté de la majorité, des textes de lois adoptés par cette majorité réglementant la vie publique, dont ceux relatifs au ramadan, à l'usage de stupéfiants, à l'alcool ou encore aux us et coutumes en vigueur.
La liberté de l'individu se prolonge en libertés individuelles au sens juridique, en liberté collective et communautaire et ne doit pas entrer en contradiction avec cette dernière : l'individu n'est pas un être isolé, mais social, vivant dans une société régie par des lois.
Une femme est libre d'être non voilée, comme de l'être, de revêtir ou non la burqa, mais dans les deux cas elle devra se voiler pour entrer dans une mosquée.
Les questions que tu poses sont de forme, devenues des stéréotypes et cachent les problèmes de fond :
Les musulmans ont-ils le droit de vivre, chez eux, comme bon leur semble, d'adopter les lois qu'ils jugent bonnes ?
Cette question ne se pose même pas, car la liberté de vivre en public comme les musulmans l'entendent, ils l'imposent par des textes de lois et la caravane passe ...
Aux laïcs de remporter le suffrage des urnes et en attendant ils doivent se plier à la volonté des urnes et de respecter la volonté populaire : c'est cela la démocratie ...
Oui l'apostasie publique est un délit, que l'individu garde ses idées au chaud comme pour les négationnistes .....