Nick Conrad : drépanocytose, jazz, identité noire... Itinéraire d'un rappeur clivant
PORTRAIT - Écouté par quelques centaines d'amateurs, le rappeur vient de s'offrir un coup médiatique d'ampleur avec son titre "Pendez les Blancs"
l y a quelques semaines encore, Nick Conrad ne comptait que 200 abonnés sur les réseaux sociaux. Mercredi 26 septembre, il a déclenché une polémique nationale avec son dernier rap : Pendez les Blancs. Pourtant ce n'est pas un tout nouveau rappeur. Même si sa carrière était particulièrement confidentielle jusqu'ici, cela fait longtemps qu'il écrit des textes.
"J'ai écrit mon premier texte le 4 janvier 1994 sur mon lit d’hôpital", a-t-il expliqué sur le blog Au Coin de la 34ème. "J’ai la drépanocytose (...) J'avais besoin d'exprimer ce que j'avais sur le cœur, ce que je vivais sur le moment", raconte celui qui se présente comme "un artiste noir, parisien, fier et raffiné". Il avait même composé un rap sur sa maladie pour le Téléthon 2011, une séquence filmé par France Ô et conservée par le rappeur sur sa page YouTube.
D'après les informations de nos confrères de LCI, Nick Conrad est originaire de la cité du Champy à Noisy-le-Grand, une commune à l'est de Paris. Il a grandi dans une famille camerounaise bien intégrée dans le quartier et d'après LCI.fr "sa mère est employée à Pôle Emploi, et son frère est agent à la RATP". Preuve de son intégration au paysage culturel local, la mairie de Noisy-le-Grand avait même financé un clip du rappeur en 2009.
Musicalement, il explique volontiers être influencé par des grands noms comme Kendrick Lamar ou Drake mais ne pas réserver ses oreilles aux seuls sons urbains ou R'n'B en se laissant parfois "bercer par du jazz". Miles Davis, l'apprentissage de la trompette au conservatoire de Noisy... Voici quelques preuves de son intérêt pour ce genre musical.
Que disent ses textes ?
Ses textes abordent des sujets variés, personnels ou liés à l'actualité. Sa couleur de peau et les discriminations qui y sont associées sont des sujets récurrents ("Noir comme Malcolm X, près de la fenêtre je suis prêt à tirer sur ces gens qui minimisent mon intellect / Check, j'ai plus de flow, plus de technique / Il ne me reste plus que dans la tête que la violence de mon lexique", écrit-il dans Tempête subsaharienne).
Dans 130 cercueils #PrayForParis, Nick Conrad aborde les attentats qui ont touché la capitale française et dédie son rap aux victimes ("Des macchabées sur le macadam / Éliminés par un faux Islam").
Nick Conrad n'oublie pas quelques figures imposées du rap français en développant des textes et des clips très urbains, parfois directs ou vulgaires, pour parler des difficultés de la vie, du rejet de la société qui pousse à la violence - le tout accompagné d'un nouveau look et d'un bandana sur le front. Ses clips les plus vus sur YouTube (cumulant rarement plus de 20.000 vues) sont souvent dans cette veine, citons Drapeau Blanc, Meurtrier ou King Bell.
Sous ces titres désormais, le rappeur doit faire avec les internautes très en colère contre son titre PLB, retiré de la plateforme depuis que la sphère politique et médiatique s'est emparée de la question. ..................
https://www.rtl.fr/culture/musique/...re-itineraire-d-un-rappeur-clivant-7794958648