tu commets une triple erreur de perspective en raisonnant ainsi. D'une part celle de penser que reconnaître la temporalité du Coran dans sa forme employée ne serait l'affaire que de ceux qui ne croient pas en Dieu. C'est un non-sens. Ce disant tu ignores une large partie de l'umma qui n'a aucun problème à admettre le caractère historiquement circonstancié du texte coranique. Par ailleurs, tu fais fi des éléments attestant de cette temporalité, non seulement dans la forme des châtiments déjà existant à l'époque, mais aussi dans la mention de personnages, d'évènements et de circonstances survenues pendant le temps de la révélation. Tu ignores aussi l'apport des circonstances de la révélation dans le lien évident qu'ils mettent en exergue entre texte et contexte de révélation.
Ensuite, tu te meprends sur la notion de l'incorporation du temps dans l'exégèse coranique. Nous ne parlons pas ici de la dimension spirituelle qui serait relative à un contexte, mais de la partie normative seulement et , plus particulièrement, de la forme de celle-ci. Je n'ai pas besoin de te rappeler que la majeure partie des versets normatifs sont descendus afin d'assister à la formation de la société naissante de Medine dans un cadre contextuel donné, et s'exprimant dans le référentiel social, moral et culturel des arabes de l'époque. Ils n'ont eu de valeur intemporelle figée que dans un choix humain d'exégèse.
D'autre part, croire que reconnaître l'aspect historique de la forme du Coran, revient à considérer que Dieu se serait "trompé" en délivrant un message dans une forme exprimée selon les réalités de l'époque, est une grossière incompréhension du sujet. Dieu à toujours parlé selon une forme adaptée à la réalité de l'auditoire récipiendaire, les éléments qui le prouvent encore dans le Coran sont légion. Il est à contrario irrémédiablement insensé de concevoir que Dieu condamnerait l'homme à éternellement répéter une forme de mise en application de la partie normative d'un message délivré au 8è siècle, à travers toute époque et contexte, niant ainsi le propre de l'homme, qui est nécessairement d'évoluer dans ses moeurs, ses relations avec autrui et sa maturité. Nier la coïncidence entre la forme des pratiques mentionnés dans le Coran et celles ayant cours à l'époque est une ignorance de l'histoire. Ignorance qui, conjuguée à celle d'autres éléments de circonstanciation, s'aveugle quant à cette temporalité de forme dans la partie normative du Coran.
Il ne s'agit donc pas d'une "erreur" de Dieu que de parler aux hommes un langage de leur époque et de leur réalité. C'est au contraire une erreur que de concevoir Dieu prétendant figer une forme de pratique sociale - celle du lieu et du temps de sa révélation - en l'élevant comme "norme" à copier par toute époque et tout contexte.
Enfin, c'est ignorer que l'intemporalité du Coran est dans son éthique, sa finalité, ses visées, non la forme qu'il emploie pour les mettre en pratique, et qui, elle, doit évoluer nécessairement pour s'adapter aux réalités de chaque époque. Sans quoi tu tombes dans le piège du littéralisme stérile.
Salam
Cest ca le hic !
Lhomme serait il esprit ou seulement une mécanique dut au hasard de la providence[ (...)