Polémique après les témoignages de militaires décrivant le meurtre de civils durant lopération «Plomb durci».
La publication de témoignages de soldats israéliens faisant état dexactions contre des civils palestiniens lors de la récente offensive à Gaza a provoqué un début de controverse en Israël, faisant écho aux nombreuses accusations internationales. Depuis la fin, il y a deux mois, de lopération «Plomb durci» contre le Hamas, larmée israélienne navait cessé daffirmer, malgré les témoignages palestiniens et les critiques des organisations internationales, quelle avait tout fait pour éviter les victimes civiles palestiniennes.
Le procureur général de larmée israélienne a ordonné louverture dune enquête, suite à la publication partielle, jeudi, de récits de soldats dans le quotidien de gauche Haaretz (lire ci-contre). Ces témoignages font part de tirs injustifiés ayant provoqué la mort de civils palestiniens, en raison du laxisme des règles dengagement.
«Tirs injustifiés». Les soldats racontent notamment comment une mère palestinienne a été tuée avec ses deux enfants par un tireur délite parce quelle sétait trompée de chemin en sortant de chez elle. Dans un autre cas, une vieille femme palestinienne a été abattue alors quelle marchait à 100 mètres de sa maison. Dautres témoins font aussi état dexactions, dactes de vandalisme et de destructions dans des maisons.
Ces témoignages ont été publiés cette semaine dans la lettre dinformation de lacadémie prémilitaire Yitzhak Rabin de Tivon, dans le nord dIsraël, où avaient été formés des soldats. En février, le directeur de lacadémie, Danny Zamir, avait invité danciens élèves ayant participé aux combats à Gaza à une discussion informelle sur leur expérience.
«Nous pensions que les soldats allaient nous parler de leurs expériences personnelles pendant la guerre et des leçons quils en avaient tirées, nous ne nous attendions absolument pas à ce que nous avons entendu, a expliqué Zamir. Il sagit de témoignages très durs sur des tirs injustifiés contre des civils, de destructions de biens qui dénotent une atmosphère dans laquelle on se croit permis dutiliser la force sans restriction contre les Palestiniens», a-t-il ajouté.
Amertume. Après avoir entendu les soldats, Zamir, un officier supérieur de réserve connu pour ses positions modérées - il avait notamment refusé de servir dans les territoires palestiniens dans les années 90 - en a immédiatement rendu compte au chef détat-major, Gabi Ashkenazi. Selon les commentateurs, il est probable que les réticences de larmée à prendre ces témoignages au sérieux aient poussé Zamir à les faire publier dans la lettre dinformation de lacadémie, puis dans la presse.
Ils ont provoqué de vives réactions dans la classe politique et les médias israéliens, alors que les résultats de lopération Plomb durci, initialement présentée comme un succès, sont de plus en plus contestés. Léchec récent des négociations indirectes avec le Hamas sur une libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit et la poursuite sporadique des tirs de roquettes entretiennent la déception et lamertume de lopinion publique israélienne.
Le ministre de la Défense, Ehud Barak, est monté au créneau jeudi, peu de temps après la publication des témoignages des soldats : «Larmée israélienne est la plus morale du monde, et je sais de quoi je parle car je sais ce qui sest passé en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak. Bien sûr, il peut y avoir des exceptions, et tout ce qui a pu être dit va être vérifié.»
De leur côté, les députés arabes israéliens à la Knesset, Ahmed Tibi et Mohammed Barakeh, ont déclaré que les témoignages des soldats étaient la «preuve quIsraël avait commis des crimes de guerre à Gaza.»
http://www.liberation.fr/monde/0101556925-des-soldats-israeliens-racontent-leurs-crimes-a-gaza
La publication de témoignages de soldats israéliens faisant état dexactions contre des civils palestiniens lors de la récente offensive à Gaza a provoqué un début de controverse en Israël, faisant écho aux nombreuses accusations internationales. Depuis la fin, il y a deux mois, de lopération «Plomb durci» contre le Hamas, larmée israélienne navait cessé daffirmer, malgré les témoignages palestiniens et les critiques des organisations internationales, quelle avait tout fait pour éviter les victimes civiles palestiniennes.
Le procureur général de larmée israélienne a ordonné louverture dune enquête, suite à la publication partielle, jeudi, de récits de soldats dans le quotidien de gauche Haaretz (lire ci-contre). Ces témoignages font part de tirs injustifiés ayant provoqué la mort de civils palestiniens, en raison du laxisme des règles dengagement.
«Tirs injustifiés». Les soldats racontent notamment comment une mère palestinienne a été tuée avec ses deux enfants par un tireur délite parce quelle sétait trompée de chemin en sortant de chez elle. Dans un autre cas, une vieille femme palestinienne a été abattue alors quelle marchait à 100 mètres de sa maison. Dautres témoins font aussi état dexactions, dactes de vandalisme et de destructions dans des maisons.
Ces témoignages ont été publiés cette semaine dans la lettre dinformation de lacadémie prémilitaire Yitzhak Rabin de Tivon, dans le nord dIsraël, où avaient été formés des soldats. En février, le directeur de lacadémie, Danny Zamir, avait invité danciens élèves ayant participé aux combats à Gaza à une discussion informelle sur leur expérience.
«Nous pensions que les soldats allaient nous parler de leurs expériences personnelles pendant la guerre et des leçons quils en avaient tirées, nous ne nous attendions absolument pas à ce que nous avons entendu, a expliqué Zamir. Il sagit de témoignages très durs sur des tirs injustifiés contre des civils, de destructions de biens qui dénotent une atmosphère dans laquelle on se croit permis dutiliser la force sans restriction contre les Palestiniens», a-t-il ajouté.
Amertume. Après avoir entendu les soldats, Zamir, un officier supérieur de réserve connu pour ses positions modérées - il avait notamment refusé de servir dans les territoires palestiniens dans les années 90 - en a immédiatement rendu compte au chef détat-major, Gabi Ashkenazi. Selon les commentateurs, il est probable que les réticences de larmée à prendre ces témoignages au sérieux aient poussé Zamir à les faire publier dans la lettre dinformation de lacadémie, puis dans la presse.
Ils ont provoqué de vives réactions dans la classe politique et les médias israéliens, alors que les résultats de lopération Plomb durci, initialement présentée comme un succès, sont de plus en plus contestés. Léchec récent des négociations indirectes avec le Hamas sur une libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit et la poursuite sporadique des tirs de roquettes entretiennent la déception et lamertume de lopinion publique israélienne.
Le ministre de la Défense, Ehud Barak, est monté au créneau jeudi, peu de temps après la publication des témoignages des soldats : «Larmée israélienne est la plus morale du monde, et je sais de quoi je parle car je sais ce qui sest passé en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak. Bien sûr, il peut y avoir des exceptions, et tout ce qui a pu être dit va être vérifié.»
De leur côté, les députés arabes israéliens à la Knesset, Ahmed Tibi et Mohammed Barakeh, ont déclaré que les témoignages des soldats étaient la «preuve quIsraël avait commis des crimes de guerre à Gaza.»
http://www.liberation.fr/monde/0101556925-des-soldats-israeliens-racontent-leurs-crimes-a-gaza