Alors que les manifestations, violemment réprimées par le régime, continuent en Libye, Mouammar Kadhafi s'est exprimé pour la première fois en direct sur la télévision d'Etat, mardi 22 février. Il a menacé les manifestants armés de la peine de mort et appelé ses partisans à descendre dans la rue.
Dans son discours, le dirigeant libyen a rejeté d'emblée les appels à son départ du pouvoir, clamant : "Mouammar Kadhafi n'a pas de poste officiel pour qu'il en démissionne. Mouammar Kadhafi est le chef de la révolution, synonyme de sacrifices jusqu'à la fin des jours." Il a longuement parlé de la situation à Benghazi, épicentre de la révolte, y revenant à plusieurs reprises, opposant les habitants de cette ville au reste des Libyens, dans un ton très proche d'un appel à la guerre civile.
"On aurait pu utiliser des chars et des avions. On va commencer ce travail cette nuit", a-t-il indiqué, sans que l'on sache ce qu'il entendait par là. Des témoignages ont déjà fait état de bombardements sur plusieurs villes libyennes en début de semaine. Imperturbable, Mouammar Kadhafi a promis de mater la révolte même si cela nécessite de "purger la Libye maison par maison".
Le dirigeant, au pouvoir depuis 1969, a appelé l'armée et la police, mais aussi ses partisans, à reprendre la situation en mains pour "rétablir l'ordre". Il a martelé la nécessité de se tourner vers les comités populaires, établis lors de son arrivée au pouvoir : "En Libye, on ne manifeste pas dans les rues, on va aux comités populaires."
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