21 Juillet 2014:
Je rends hommages à deux hommes, deux hommes que j'ai aimé, que j'aime et que j'aimerai à jamais.
Deux hommes qui m'ont tout donné, tout apporté qui m'ont influencé que leur mémoires resteront à jamais et leurs images seront toujours présentes.
C'est par eux grâce à Dieu, que je suis venue au monde.
L'un était mon grand-père maternelle, mon grand-père paternelle s'est éteint lorsque j'étais enfant que je n'ai hélas aucun souvenir de lui.
Mon grand-père maternelle, quel homme, une belle prestance que j'admirai déjà en voyant les photos de sa jeunesse, ce teint, ces cheveux, ce regard qui frappe et au fil des années il était toujours aussi bien.
Un grand-père réservé, qui parle très peu et d'une générosité...
J'aimais le voir se réveiller avant le fajr, se laver, faire sa prière je l’espionné avant de partir au travail, il nous apportait toujours notre petit déjeuner, un métier qu'il adorait tant dont il a du mal à se défaire en revendant ce souvenir familial, ce métier que son père lui as transmis et ce que son grand-père avait transmit à son père.
Et c'est dans des journées que je me rendais timidement le voir au travail, j'espérais tellement qui me dise "ma fille reste avec moi", tellement discret que lorsqu'il me parlait je me sentais si privilégié.
Je rougissais et j'étais déjà heureuse d'entendre le son de sa voix, c'était un réel plaisir d'aller chez mes grands-parents, les cadeaux nous attendait, des beaux petits jouets, des bonbons, des chocolats et la perruche de ma grand-mère.
Mon grand-père n'hésitait pas à nous donner de quoi nous acheter des glaces, des bonbons. Et lors d'un de nos anniversaires on se réunissait tous, nous étions si joyeux.
Toujours au fait de l'actualité, il ne loupait en aucun le journal, les infos toujours concentré devant les informations et accablés devant des drames et des tragédies.
Un homme au bon cœur qui n’hésitait pas à aider des démunis, accueillait pendant des semaines la famille sans rien dire et en dépensant, un homme qui aimait tellement les animaux, les nourrissait et subhan'Allah je n'ai pas vu des animaux autant aimé un homme.
Un homme qui ne parlait sur personne, ne regardait personne toujours tête baissé et ne loupait aucune prière à la mosquée.
Un homme dont il se fait rare, un couple parfait avec ma grand-mère qui n'hésitait pas à le charrier même ses disputes avec elle était comique, il était sage et calme.
Depuis, nous avons plus notre petit déjeuner, ces fameux sfenj, et tout était beldi à la maison du zite, du zebda, des œufs bediyennes...Ma grand-mère ne se sera jamais remis de sa mort, je me souviens lorsqu'un jour elle a embrassé avant se coucher et là j'ai ressentis tout l'amour qui avaient entre eux malgré ces décennies ensemble sans se lasser l'un de l'autre.
Je n'ai cessé de le voir dans mes songes avant sa mort, comme un signe annonciateur, les derniers jours avant cette tragédie mon cœur sentait quelque chose et rien ne pourtant ne le présageait.
Quant au second, il s'agit de mon père et nous n'en avons qu'un.
A contrario de mon grand-père c'était l'homme souriant, marrant, blagueur, la maison était toujours rayonnante, quelques vannes par ci par là, on jouait à la bagarre mais je me faisais toujours défoncé même à ce jeu.
Au delà de cet aspect bon enfant, il restait le père de famille bien stricte intérêt à bien se tenir à l'école, avoir de bonnes notes, bonne conduite même à l'extérieur de l'école...J'avais surtout intérêt à ne pas jouer la maligne.
Mais tout comme mon grand-père il faisait preuve d'acte de générosité aider les nécessiteux sans se vanter, aider des personnes dans leurs démarches administratives et envers sa famille que je n'hésitais pas à profiter.
Il restait mon confident, celui avec qui je peux parler sans crainte parlant de mes projets, mes ambitions il était toujours là à me conseiller et à m'aider.
Il était l'ami de tous, black, blanc, beur, sociable, très engagé et bon vivant et colérique (j'ai pris de luiii)
Je me souviens de nos petit-déjeuner ensemble, où on savourait nos viennoiseries chaudes du matin, j'avais pour habitude de lui préparer son café lui suivait les infos et moi déjà de bon matin sur mon téléphone portable avant de nous en aller au boulot.
Aujourd'hui la cafetière ne sert plus à rien et les viennoiserie ne sont plus consommés.
On se plaint parfois d'avoir une vie monotone, de ne pas avoir eu assez de galère, de drames dans notre vie car on sent qu'on a rien vécu.
Mais lorsqu'on vit ces tragédies, on devient nostalgique de notre vie d'avant.
A chaque moment heureux ou triste on pense à ce qu'on aime et qu'ils ne peuvent pas être là. On a cette impression qui sont toujours en permanence avec nous, lorsque le présent nous rattrape. Ils finissent par posséder nos songes, notre cœur, notre mémoire et à chaque intention on pense à comment ils auraient réagit, auraient ils aimé, à chaque bonnes actions c'est à eu qu'on la dédie.
Leurs personnalités, leurs images, leurs éducations nous ont influencé, c'est eux qui m'ont transmis cet amour envers autrui, cet engagement et l'aide d'autant qu'ils étaient profondément pro-palestinien et défendaient et ressentaient ces personnes de l'autre côté du globe comme tant d'autres peuples qui souffrent.
C'est à ce moment là que je ressens davantage ces nouveaux orphelins à travers le monde, ces civils massacrés et déchirés, des familles brisées.
J'aimerai tellement faire pour eux au nom de la mémoire de mon grand-père et mon père Allah yrahmoum, ce n'étaient pas des prophètes, ni des saints mais je sens que ces hommes de nos jours sont rares et qu'on en trouveras jamais.
Oh à quel point je souhaiterai leur dire que je les aime...qu'il ne passe pas à un jour sans que pense à eux. Et si Allah azawajel devait m'accorder deux fils c'est leurs prénoms que je souhaiterais leur donner.
A travers mon père et mon grand-père Allah yrahmoum, je rends hommage à des innocents qui meurent, à des hommes qui ont combattus des nobles causes, à la justice qui se fait rare, à la solidarité que nous devons avoir à chaque instant.
Désolé de vous avoir ennuyé!