Un malentendu était né suite à la ponctuation du mot "balad" dans l'expression "baladan aminan" que l'on peut lire en 2/126:
Et quand Abraham supplia : "Ô mon Seigneur, fais de cette cité un lieu de sécurité, et fais attribution des fruits à ceux qui parmi ses habitants auront cru en Dieu et au Jour dernier", le Seigneur dit : "Et quiconque n'y aura pas cru, alors Je lui concéderai une courte jouissance [ici-bas], puis Je le contraindrai au châtiment du Feu [dans l'au-delà]. Et quelle mauvaise destination" !
Selon certains, une modification des points diacritiques pouvait donner "yaladan aminan", ce qui correspondrait à "enfant fidèle" d'Abraham.Par ailleurs, certains maintenaient le fait que cette cité sûre était la Mecque, qui n'a connu selon leurs dires aucun combat ou destruction (MarxIslam et Graziella entre autres)
Des versets cités (aldajjal et shadowmaster) pouvaient faire penser que "sécurité" n'était pas en rapport avec la guerre mais plutôt une sécurité par rapport à la nutrition:
Et ils dirent : "Si nous suivons avec toi la bonne voie, on nous arrachera de notre terre". - Ne les avons-Nous pas établis dans une enceinte sacrée, "aminan", vers laquelle des produits de toute sorte sont apportés comme attribution de Notre part ? Mais la plupart d'entre eux ne savent pas.
Il s'agit de 28/57.
Selon ces derniers donc,une ville "amina" serait une ville qui donne des fruits à profusion, ce qui n'est pas le cas de la Mecque mais qui s'attribue facilement à Jérusalem(et à d'autres villes bien entendu

.
Je suis d'accord avec ce point de vue; encore faudrait-il savoir de quoi Muhammad parlait en mentionnant une "baladan aminan"! En effet, la manière dont celle-ci est abordée dans le Coran laisse penser que l'auditoire en question est déjà au courant de quoi il s'agit:
"wa hadha l-baladi l-ameeni" (95/3)
C'est alors qu'un passage biblique a capté mon attention, dans le Livre d'Isaïe chapitre 1 verset 26:
וְאָשִׁיבָה שֹׁפְטַיִךְ כְּבָרִאשֹׁנָה, וְיֹעֲצַיִךְ כְּבַתְּחִלָּה; אַחֲרֵי-כֵן, יִקָּרֵא לָךְ עִיר הַצֶּדֶק--קִרְיָה, נֶאֱמָנָה.
קִרְיָה, נֶאֱמָנָה = qrih namnh en hébreu non vocalisé, "qireyâh neâmanah" avec les voyelles.
Même un arabe peut reconnaître ces termes: on voit le mot "qurah" par transparence (ville, cité), ainsi que l'adjectif qui nous posait problème (aminah).
Traduction: Je restaurerai tes juges comme autrefois, tes conseillers comme à l'origine. Ensuite, on t'appellera ville de Justice, Cité fidèle.
Ainsi, force est de constater que bien avant l'islam, Jérusalem (voir le passage en entier pour se rendre compte qu'on parle d'elle) bénéficie de cette appellation.
Ce n'est qu'un indice de plus, accolé au autres, pour montrer que la "Cité fidèle" coranique n'est autre que Jérusalem.
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