Docours
VIB
Je parle de faits vécus par mon entourage.
Non, ça arrive de temps à autres. Mais pas "trop souvent". Mais comme n'importe qui, moi, ton voisin, un prof, etc... ce sont les moments où la machine a planté dont tu te souviens le plus, qui te marque le plus. Ce n'est pas endémique au système, c'est endémique à nous, en tant qu'êtres humains.
On a évolué pour remarquer ne premier ce qui ne "colle" pas dans une situation donnée, pas pour remarquer les choses qui vont très bien.
Je t'assure, pour avoir travailler pendant un long moment dans l'enseignement secondaire et pour continuer d'avoir de très nombreux contacts avec mes collègues que la résolution des conflits en interne est ce qui constitue la majorité des cas.
Machin m'a tapé, le prof est arrivé, Machin est puni, il n'a plus recommencé, problème résolu et on oublie.
On fonctionne tous ainsi.
Je veux bien que tout ne soit pas si simple. Que certains agissent, mais qu'ils n'ont pas toutes les clés entre leurs mains.
Dans les cas les plus graves et les plus spécifiques, nous ne sommes effectivement pas formés à y répondre. Comme un flic n'est pas formé pour répondre correctement face à un terroriste. Y a des "unités" spécialisées pour cela et, encore une fois, elles sont appelées la plupart du temps avant que cela ne dégénère.
Mais, on a quand même cette réalité qui existe. C'est surprenant comme cela va vite quand tu contactes le N+1 ou le N+2... si besoin.
Et c'est un fonctionnement normal. Lorsque tu as un problème avec quelqu'un, tu vas voir son supérieur pour lui demander si ce problème est inhérent à la personne que tu as eu ou que ce sont des directives plus globales qui sont en jeu. Au pire, si le conflit persiste, tu vas en justice. Et dans une école, tu vas trouver un service de médiation (le plus souvent) qui sert d'étape intermédiaire.
Mais, le souci c'est que la gravité de ces inactions ou de ces actions trop minimes n'ont pas les mêmes conséquences lorsqu'on travaille avec des enfants.
Aucun travail, à ma connaissance, n'a autant de conséquence que lorsqu'on travaille avec des enfants.
Mais je vais te dire un truc : quand je retrouvais les pneus de ma bagnoles crevés ou celle-ci rayée de part en part, que certains ados/parents m'insultaient ou que je me suis retrouvé une deuxième fois avec une arme chargée pointé sur le nez, à part sur le moment, à chaud, c'est pas le gosse que je haïssais. Et, mis à part pour ce dernier cas, rien ne m'a jamais empêché d'aller au boulot avec l'envie de me battre pour eux.
J'ai arrêté et je suis allé enseigner à l'université pour une simple raison : mon feu s'est éteint. Ma vie et mes responsabilités envers mes enfants ont pris le pas sur la dévotion presque religieuse que j'avais pour mon boulot.
Et cette dévotion, ce sacerdoce, il est encore là chez pratiquement la totalité de mes anciens collègues.