Perso, je pense que tous les clichés et préjugés liés au sexe d'une personne (mais aussi sa couleur de peau, sa religion, son mode de vie, son âge, etc...) sont à combattre car ils sont insensés (dans le sens littéral) et stigmatisants : homme ou femme, on te renvoie à une "case", un rôle dans lequel tu devrais te tenir uniquement parce que tu es homme, ou femme, ou noir, ou blanc, etc... et ne pas en changer.
Je pense aussi que, pour ne rester que sur le débat homme-femme, les évolutions des perception des rôles consignés selon le genre sont interdépendantes : la vision du rôle des hommes évoluent aussi en fonction de l'évolution de celle du rôle des femmes.
Idéalement, là-aussi, on ne devrait pas avoir une lecture "homme contre femme" mais d'œuvrer intelligemment de concert entre homme et femme.
ça fait 20 ans que je bosse dans la com-marketing (milieu a priori plutôt "cool"). Et pourtant...
- pendant mon premier stage à Paris (1996, ce qui ne me rajeunit pas), la boîte a été rachetée (par Vivendi à l'époque). Du coup, plan de réduction de la masse salariale. Le chef du service marketing est venu voir sa seule collaboratrice de l'équipe qui revenait de congé mat en lui disant : "si tu étais une bonne mère, tu prendrais un mi-temps". Sympa...
(bon, au final, c'est lui qui a été mis dans la charrette quelques mois plus tard)
- dans mon premier poste en CDI (vers les années 2000-2005), j'ai fais remarquer à mon boss qu'on était une cinquantaine de salariés, moitié homme moitié femme, mais que tous les chefs était des mecs.
Sa réponse : "ah mais non, il y a une femme chef à l'iconographie. Mais bon, c'est normal, c'est un métier de femme ou de p.d.". Texto
A cette époque, l'un de mes collègues a osé prendre son congé paternité de 15 jours. Il n'a plus été augmenté pendant des années et a servi de punching-ball aux chefs jusqu'à ce qu'il se barre dans une boîte concurrente.
- dans mon taf actuel, il y a 5 ans, une de mes collègues revient de congés mat. Mon chef (viré depuis, bien fait) vient la voir en lui disant qu'on l'a changé d'affectation durant son congé mat (sans le lui dire, toujours sympa) et qu'on lui attribue tels dossiers sur la puériculture, parce que "comme t'es jeune maman, ça t'intéresse". Elle lui a répondu : "t'aurais refourgué de la puériculture à un jeune papa aussi, parce que comme il est jeune papa, ça l'intéresse ?"
Mais ça évolue : cette année, pour la première fois, l'une de mes collègues rentrant de congé mat a eu droit à une augmentation (d'habitude, toutes les jeunes mamans savent quelles vont "payer leur bébé" en n'étant pas augmentées pendant quelques années). Commentaire de son chef direct : "j'étais pas pour car tu viens juste de revenir".
En parallèle, la situation des hommes évoluent. Maintenant, ça ne choque plus mes chefs quand un collègue prend son congé paternité + vacances derrière pour pouponner, quand un autre prend un jour de maladie enfant pour garder son petit malade, ou demande une journée de télétravail le mercredi (il y a encore 5 ans, mon chef interdisait le mercredi en télétravail mais seulement pour les femmes car il avait peur qu'elles en profitent pour pas bosser et s'occuper de leurs enfants).
En fait, il faudrait qu'hommes et femmes, nous soyons davantage solidaires.