En tête de liste figure notamment, le chef spirituel de la communauté chiite libanaise, lImam Moussa Sadr, mystérieusement disparu le 30 Août 1978, il y a 29 ans, alors quil effectuait une visite officielle en Libye, précisément à linvitation du Colonel Kadhafi.
La disparition du chef charismatique de la communauté chiite libanaise, une communauté longtemps négligée par les pouvoirs publics libanais, qui se trouvait alors en pleine phase de renaissance trois ans après le début de la guerre civile libanaise, de surcroît en pleine montée en puissance de la Révolution islamique iranienne, a conduit à une radicalisation des Chiites Libanais et, au terme de nombreuses scissions, à la création du mouvement Hezbollah.
Mansour Kikhiya, ancien ministre des Affaires étrangères de Libye et militant éminent des Droits Humains, a, quant à lui, « disparu », il y a dix sept ans, en décembre 1993, au Caire, où il a été vu pour la dernière fois. Tout comme Jaballah Matar et Izzat Youssef al Maqrif, deux personnalités de lopposition libyenne qui ont « disparu », également au Caire, en mars 1990.
La Libye na jamais fourni la moindre information concernant ces quatre disparitions.
le Colonel Hachem el Atta, jeune officier soudanais compagnon de route de Abdel Khaleq Mahjoub, le prestigieux secrétaire général du parti communiste soudanais. Le Colonel Kadhafi nhésitera pas à ordonner un acte de piraterie aérienne pour dérouter lavion de lopposant soudanais en provenance de Londres en vue de le livrer à son ami dalors, le Général Gaafar al Nimeiry, Président du Soudan, qui fusillera lofficier sur le champ.
Autre supplicié célèbre, Daif al Ghazal, journaliste au quotidien gouvernemental « Al-Zahf al Akhdar » (La marche verte), puis au journal en ligne « Libye al-Yom » (la Libye aujourdhui) a été assassiné pour avoir dénoncé la « corruption et le népotisme » du Colonel Kadhafi. Son cadavre, mutilé, particulièrement les doigts de sa main qui soutenaient sa plume, a été retrouvé le 1er juin 2005 dans la région de Benghazi (Nord-est de la Libye).
Sa mort a coïncidé avec lassassinat de Samir Kassir, mais alors que lassassinat du journaliste franco-libanais du quotidien beyrouthin « Al-Nahar » faisait lobjet dune légitime condamnation unanime et de non moins légitimes commémorations régulières, le supplice du libyen était frappé du sceau de lanonymat le plus complet.
En 1984, Une tentative de coup de force a déclenché une véritable chasse aux opposants de tous bords.
Luxe de raffinement, pour réprimer la tentative de coup de force qui était dirigée contre sa résidence, la caserne militaire de Bab Al-Azizyah, le 8 mai 1984, le Colonel Kadhafi sest fait délivrer un permis de meurtre légal par les « Congrès populaires de base », linstance suprême du pouvoir dans ce pays régi par le « gouvernement des masses » (Jamahiryah), littéralement une « populocratie ».
Ces comités révolutionnaires ont en effet voté (ou ont été conduits à voter) une motion autorisant la constitution d« unités suicides » pour « liquider les ennemis de la révolution à létranger » et « exécuter les terroristes nuisibles au peuple libyen ainsi que les survivants des anciens partis politiques ».
à suivre