Peu à peu, les pouvoirs publics pénètrent le monde occulte du travail au noir, ciblant leurs contrôles dans les secteurs les plus indélicats : le bâtiment, l'agriculture, les hôtels et cafés-restaurants. Dans ces métiers, 12.000 entreprises ont été épinglées pour travail illégal en 2012 sur les 65.000 contrôlées. Soit, en moyenne, 18% de fraudeurs !
Pas de doute, le travail au noir est bel et bien en train de gangrener notre économie. Un vrai fléau. Selon les dernières estimations de 2011, le travail dissimulé représenterait un manque à gagner en cotisations sociales entre 13,5 et 15,8 milliards d'euros, un montant proche du déficit de la Sécurité sociale en 2013.
Ainsi, un tiers des Français déclarent "travailler ou avoir travaillé au noir", contre 13% en 2008, d'après un sondage de la société Market Audit pour une entreprise de services à la personne. La part de travail dissimulé atteindrait 54% dans les gardes d'enfants occasionnelles et 42% dans l'accompagnement des seniors. Et la proportion de "travail gris", la déclaration partielle des heures effectuées, aurait bondi de 18 points pour les tâches ménagères.