Tu sais, y'a un tas de facteurs qui font que la communication dĂ©raille, surtout quand les signaux non-verbaux s'en mĂȘlent. Le body language, lâintonation, les silences... Certains, ceux que tu qualifies de âbizarresâ, Ă©mettent sur une frĂ©quence quâon capte mal au dĂ©but. Et quand en face, tâas quelquâun qui sâattend Ă une forme plus âstandardisĂ©eâ dâinteraction - calibrĂ©e sur sa propre maniĂšre dâĂȘtre - ça crĂ©e des interfĂ©rences illisibles. Des malentendus. Des hypothĂšses. Des projections.
Des fois, le bug vient de nous. On ressent un malaise, une gĂȘne, et au lieu de laisser place Ă lâhypothĂšse dâun accident de communication (c'est ton cas), on prĂ©fĂšre croire que le souci vient dâen face. Un mĂ©canisme dĂ©fensif dans sa version primaire pour nous rassurer, et nous donner une illusion de contrĂŽle. Alors on sort la loupe et on part en expĂ©dition mentale... montagnes russes garanties.
J'ai connu un type Ă la gueule pas trop friendly, ou qui semblait manquer de cette forme d'intelligence sociale "standardisĂ©e". Ce qu'on qualifie de personnes "bizarres". Et au bout dâun moment, je capte que câĂ©tait juste un incompris, ou plutĂŽt un mal compris. Pas que je sois une rĂ©fĂ©rence en Ă©quilibre mental ou un dĂ©codeur universel... mais on est tous, quelque part, les incompris de quelquâun dâautre.. Faut du temps pour que les frĂ©quences sâalignent.
Et Ă lâinverse, yâa aussi ces personnes nickels en apparence : clean, posĂ©s, souriants, charmants... qui cachent une personnalitĂ© qu'on n'aimerait pas connaitre. Un ancien collĂšgue fait partie de cette catĂ©gorie. Souriant, sobre, et avec le prĂ©nom qu'il portait... chemise blanche, pull vert olive par dessus... la classe d'un enfant de choeur. De loin, j'Ă©tais "Waaahhh dommage je suis pas une meuf" (j'exagĂšre hein). Un jour, on bosse en binĂŽme sur un projet... Et lĂ , c'est la pleine lune. DĂ©senchantement. Le loup-garou planquĂ© sous la soutane. Ăa mâa rappelĂ© le gouverneur dans The Walking Dead. Charmant, mais faut pas trop sâapprocher.
Se faire des films, câest pas toujours mauvais. Disons, explorer des hypothĂšses, câest mĂȘme une sorte de gymnastique intuitive. Faut juste pas y croire dur comme fer. Parce quâau final, yâa que le rĂ©el qui tranche.