Le Post a contacté le Dr Didier Ernenwein, chirurgien maxillo-facial stomatologue à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris et spécialiste en cancérologie buccale. Celui-ci prend au sérieux les résultats de l'étude américaine publiée la semaine dernière liant ********* et cancer de la bouche. Mais pas la vague de réactions qu'elle a suscitée.
"Oui, le HPV (virus du papillome humain, ndlr) est bien présent dans certains types de cancers de l'amygdale mais mais le fait qu'un virus puisse induire un cancer n'est pas un fait nouveau. Dans les années 90, quand j'étais étudiant, on le savait déjà... On le sait depuis au moins 30 ans", explique le médecin.
"L'HPV est plus souvent retrouvé dans les cancers de l'oropharynx (amygdale, par exemple). Mais moins de 4% des cancers de la cavité buccale sont porteurs du génôme HPV", poursuit le cancérologue. C'est à dire que le type de cancer potentiellement lié à la ********* ne représente qu'une infime partie des cancers des voies aéro-digestives supérieures, qui eux-mêmes ne représentent qu'une partie des 300.000 cancers diagnostiqués chaque année.
"Eh oui, quand on rentre dans le détail, c'est beaucoup moins drôle", ironise le médecin, "car l'immense majorité des cancer de la bouche est lié au tabac"... "Et c'est tout le côté glissant de ce sujet. Il peut donner du grain à moudre à qui voudrait condamner des pratiques sexuelles un peu libérées."
Mais alors, quel est l'objectif de cette étude ? "L'apport principal de l'étude est de dire que le HPV n'a pas uniquement un impact sur le cancer du col de l'utérus mais sur d'autres également. Il met également en lumière un des modes de transmission de l'HPV."