C'est une doctrine qui remonte aux Grecs. Déjà Platon posait l'immutabilité de Dieu dans la République.
Les Grecs concevaient le repos comme supérieur au changement. Pour les Grecs, le changement était un signe d'imperfection, car selon eux, si on change, c'est qu'on court après une perfection qui nous fait défaut (c'est même vrai des choses, selon eux). Et donc l'être suprême, étant parfait, ne peut changer, puisqu'il n'a rien à gagner en changeant. Il ne pourrait pas non plus déchoir.
Cela a mené les théologiens chrétiens à allégoriser la compassion de Dieu dont il est question dans la Bible. Ils nous disaient que la Bible parle de Dieu "comme s'il" était triste ou en colère, mais qu'en fait Dieu est impassible (ce qui ne suppose pas, selon eux, que Dieu est indifférent aux autres).
Cette immutabilité a aussi conduit à des paradoxes insolubles sur la conciliation entre les attributs de Dieu et la liberté humaine. Cela est moins un sujet de discussion de nos jours, mais dans les âges classiques, on s'est creusé la tête pour trouver une solution logique, ou ne serait-ce qu'une possibilité de solution - en vain.
La théologie actuelle a tendance à contester cette idée reçue de l'immutabilité divine. Certains théologiens essaient de relire la Bible plus honnêtement. D'autres imaginent un Dieu en évolution, comme le monde.