Salamun aleykum. Je voudrais analyser dans le cadre du sujet des apostats soulevé par
@totoAussi faire une analyse du récit de la toute première condamnation d'apostats et montrer que cela est comme pour toute la sunna une application littérale du Saint-Coran. Ce hadith que je souhaite analyser soulève de nombreuses critiques et de mécompréhensions et mérite une analyse dans le cadre de mon fil sur la place de la Sunnah dans le Saint-Coran.
a. Voilà le fammeux récit :
D'après Abu Qilaba : "Une fois Umar ibn Abdalaziz s'assis sur son trône dans la cour de justice de sa maison afin que les gens puissent se rassembler devant lui. Il les fit entrer et (quand ils entrèrent), il dit : 'Que pensez vous d'al-Qasama ?' Ils répondirent : 'Nous disons qu'il est permis de dépendre d'al-Qasama en talion, comme les Caliphes musulmans précédents effectuaient le talion qui en dépendaient.' Il me dit ensuite : 'Ô abou Qilaba ! Qu'en dis-tu ?' Il me fit arriver devant les gens (...)
Je dis : 'Par Allah, le Prophète n'a jamais tué quelqu'un excepté dans une des trois situations suivantes : 1/Une personne qui tuait quelqu'un injustement était tuée (par le talion); 2/une personne mariée qui pratiquait une relation sexuelle illégale, 3/un homme qui se battait contre Allah et Son Apôtre, désertait de l'islam et devenait un apostat.' Les gens dirent alors : 'Anas ibn Malik n'a-t-il pas relaté que l'Apôtre coupait les mains des voleurs, perçait leurs yeux et ensuite les jetait sous le soleil ?' Je dis : - Je vais vous dire ce que disait Anas : Huit personnes venant d'Ukl allèrent à l'Apôtre et firent devant lui le serment d'allégeance à l'islam (devinrent musulmanes). Le climat du lieu (Médine) ne leur convenait pas : ils tombèrent malades et s'en plaignirent auprès de l'Apôtre. Il (leur) dit : 'Ne sortiriez-vous pas chez les bergers de nos chameaux dans le desert et ne boiriez-vous pas du lait et de l'urine des chameaux ?' Ils dirent : 'Oui.' Ils sortirent et burent du lait et de l'urine des chameaux,
recouvrèrent la santé et tuèrent le berger de l'Apôtre et prirent tous les chameaux. Cette nouvelle arriva à l'Apôtre d'Allah, il envoya donc (des hommes) pour suivre leurs traces et ils furent capturés. Il ordonna ensuite qu'on coupât leurs mains et pieds, et leurs yeux furent percés comme ceux de leurs victimes, et il les laissa sous le soleil jusqu'à ce qu'ils meurent. Il dit : 'Qu'est-ce qui peut être pire que ce que ces gens ont fait ? Ils ont quitté l'islam, commis le meurtre et le vol.'
Anbasa ibn Said dit ensuite : 'Par Allah, je n'ai jamais entendu un récit comme celui d'aujourd'hui.' Je dis : 'Ô Anbasa ! Dénies-tu mon récit ?' Anbasa dit : 'Non, mais tu as relaté le récit de la manière qu'il devrait être relaté. Par Allah, ces gens sont en bien-être aussi longtemps que ce Cheikh (Abou Qilaba) est parmi eux.' J'ai rajouté :
'Certes à partir de cet évènement il y a eu cette tradition instituée par l'Apôtre.' (...) "
b. L'analyse selon le Saint-Coran :
Abu Qilaba précise que c'est la toute première condamnation d'aposâts, or il s'agit bien d'insurgés qui ont assassiné et pratiqué du brigandage... Le récit soulève une double critique, la première est l'envoi des huit membles du clan de Ukl boire "du lait et de l'urine de chameaux dans le désert" ; la seconde leur condamnation à mort très sévère.
1. Le lait et l'urine de chamelles dans le désert :
Quoi que cela soit souvent présenté comme un miracle, ou une thérapie, il semble bien que cela soit une expression ancienne dévolue qui signifie l'idée de s'abreuver naturellement de façon sauvage loin de la ville. En effet, les bédouins souffraient du mal de la ville, et peinaient à s'hadapter aux conditions sanitaires qui régnait à Médine. Ainsi, le Prophète (Paix sur lui) leur enjoint simplement de sortir dans le désert, en leur indiquant la localisation du berger et du troupeau.
Il demeure plausible que ce soit une thérapie ancestrale connue consistant en un mélange d'une certaine quantité d'urine dans du lait de chamelle pratiqué par les bédouins contre la maladie dont les huit individus se plaignaient. En effet, des pratiques similaires existent dans certaines civilisations dont en Inde et en Afrique, qui laissent imaginer que cela soit une pratique téhrapeutique connue. Toujours est-il que les huit individus sont dit avoir été guéris selon notre récit et que la maladie exacte ou la méthode hypothétique et les proportions supposées n'étant pas connues, une telle pratique se trouve désormais obsolète même si elle eut été pratiquée d'entans.
2. La peine des brigands apostats meurtiers :
Pour ce qui est de la peine, il s'agit en fait bien d'une cumulation de deux peines pour trois crimes distincts :
1- Le talion : le percement de leurs yeux, car ils avaient fait cela avec le malheureux berger qui les a abreuvés et soignés jusqu'à leur guérison.
«
Ô vous qui croyez ! La loi du talion vous est prescrite en matière de meurtre : homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme. Si l’ayant droit consent une remise de cette peine au meurtrier, ce dernier sera poursuivi modérément et il devra s’acquitter du prix du sang avec empressement. C’est là une mesure d’allégement et de miséricorde pour vous de la part de votre Seigneur. Mais quiconque transgresse, par la suite, ce compromis sera sévèrement sanctionné. La loi du talion constitue pour vous une garantie de vie, ô gens doués d’intelligence. Peut-être finirez-vous ainsi par craindre Dieu. » (al Baqara, 178-179)
2- La peine du brigandage et de talion : l'amputation des mains et pieds et l'abandon à la mort consistent en la double peine de mort à l'identique.
«
La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager et qui s'efforcent de semer le désordre sur la terre, c'est qu'ils soient exécutés, ou attachés, ou que leur soit coupée la main et la jambe opposées, ou qu'ils soient expulsés de la terre : voilà pour eux l'ignominie d'ici-bas; et dans l'au-delà il y a pour eux un énorme châtiment. » (al Mai'da, 33)
A noter que ce châtiment devait dissuader les ennemis de réessayer une telle violence sur des musulmans isolés désarmés dans le désert.
Wallahu a'lam.