Fitra
Allah, Souria, Houria wa bass
Bouleversant !
Je suis laid. Je n'y peux rien mais je suis laid. Tout petit déjà, j'étais laid, alors croyez-moi, j'ai eu le
temps d'y penser. Pourtant je n'ai rien demandé. Et en plus, je suis vraiment laid, pas simplement passepartout,
moyen, commun, au physique agréable comme on dit parfois, non. Moi, je suis moche, vilain, pas
beau. Combien de fois ai-je souhaité n'être qu'un imbécile fini pour ne pas me rendre compte de ma laideur.
Mais l'apparence est au bas mot quatre-vingt dix pour cent de la vie. Les dix pour cent restant sont mon
domaine, ma limite, la zone obscure que j’occupe me drapant d’un enfer quotidien. A quoi bon me décrire ?
Je hais les mots qui servent à me qualifier.
Je sais qu'un grand nombre de choses me sont interdites. Je tente de faire avec. Ne croyez pas que
je veuille faire pleurer, que je m’apitoie sur moi-même ; je n'ai besoin de la pitié de personne ; j'assume la
fatalité. Je connais des laids méchants : on les appelle des monstres. Moi, je suis un gentil laid : on me
nomme chien.
A commencer par les femmes évidemment. Les femmes, sans pitié entre elles, ne font qu'une
bouchée de quelqu'un comme moi. Si encore j'étais baraqué, bâti comme une armoire à glace,
j'impressionnerais. Mais je ne suis pas impressionnant : physiquement, je suis moyen et de visage, je suis
d’une laideur effrayante. Parfois, quand je me regarde dans la glace, j'ai un mouvement de recul : je ne me
savais pas si laid ; j'avais oublié ! Alors je m'examine en détails, tentant de trouver sur ce champ de ruines
une parcelle de l'humanité des beaux, ne serait-ce qu’en un tout petit endroit. Mais rien ! Je suis ignoble
intrinsèquement, depuis ma naissance, jour damné où je vis le jour dans un monde qui, depuis, me vomit. Je
parlais des femmes. Les contes pour enfants où les héros sont laids et où des princesses magnifiques les
aiment quand même, c'est faux. Car, aujourd'hui, qui est la folle qui pourrait me regarder sans dégoût ?
Je suis laid. Je n'y peux rien mais je suis laid. Tout petit déjà, j'étais laid, alors croyez-moi, j'ai eu le
temps d'y penser. Pourtant je n'ai rien demandé. Et en plus, je suis vraiment laid, pas simplement passepartout,
moyen, commun, au physique agréable comme on dit parfois, non. Moi, je suis moche, vilain, pas
beau. Combien de fois ai-je souhaité n'être qu'un imbécile fini pour ne pas me rendre compte de ma laideur.
Mais l'apparence est au bas mot quatre-vingt dix pour cent de la vie. Les dix pour cent restant sont mon
domaine, ma limite, la zone obscure que j’occupe me drapant d’un enfer quotidien. A quoi bon me décrire ?
Je hais les mots qui servent à me qualifier.
Je sais qu'un grand nombre de choses me sont interdites. Je tente de faire avec. Ne croyez pas que
je veuille faire pleurer, que je m’apitoie sur moi-même ; je n'ai besoin de la pitié de personne ; j'assume la
fatalité. Je connais des laids méchants : on les appelle des monstres. Moi, je suis un gentil laid : on me
nomme chien.
A commencer par les femmes évidemment. Les femmes, sans pitié entre elles, ne font qu'une
bouchée de quelqu'un comme moi. Si encore j'étais baraqué, bâti comme une armoire à glace,
j'impressionnerais. Mais je ne suis pas impressionnant : physiquement, je suis moyen et de visage, je suis
d’une laideur effrayante. Parfois, quand je me regarde dans la glace, j'ai un mouvement de recul : je ne me
savais pas si laid ; j'avais oublié ! Alors je m'examine en détails, tentant de trouver sur ce champ de ruines
une parcelle de l'humanité des beaux, ne serait-ce qu’en un tout petit endroit. Mais rien ! Je suis ignoble
intrinsèquement, depuis ma naissance, jour damné où je vis le jour dans un monde qui, depuis, me vomit. Je
parlais des femmes. Les contes pour enfants où les héros sont laids et où des princesses magnifiques les
aiment quand même, c'est faux. Car, aujourd'hui, qui est la folle qui pourrait me regarder sans dégoût ?