Bonjour birdman,
je comprends que tu trouves cela morbide.. en arriver à admettre que Jésus est mort sur la Croix et y voir une Victoire au lieu d'une défaite demande un cheminement parfois important et je suis bien placée pour le savoir... je suis passée par la voie de la souffrance mais je veux rester discète, je me disais et alors Dieu dans tout cela... et puis une lumière m'est venue au milieu de tout cela, de mes interrogations : Dieu a souffert est venu s'incarner afin que jamais au grand JAMAIS personne ne puisse dire notre Dieu n'a pas partagé avec nous, il n'a même pas partagé nos souffrances et se sente révolté à l'extrême selon le degré de la souffrance par laquelle il passe... au contraire et de plus il est venu partager notre condition humaine quand ce ne serait que pour cela ... souffrir avec nous, prendre part à nos joies et nos peines ... par AMOUR pour nous Jésus s'est offert librement pour notre Salut. Ce don il le signifie et le réalise à l'avance pendant la dernière cène "ceci est mon corps, ceci est mon sang"
Par son obéissance aimante au Père "jusqu'à la mort de la Croix" (Ph 2,8) , Jésus accomplit la mission expiatrice - Is 53.10 - du Serviteur souffrant qui "justifie les multitudes en s'accablant Lui-même de leurs fautes".
Celui qui aime à la manière de Jésus ne fuit pas la souffrance ni ne lévite, mais il y participe, en montrant sa sympathie, sa " compassion". Dans un monde plein de danger et de misère, lamour conduit à la souffrance (cf. Lc 10,30-37). Ainsi, lamour tel que le comprenait Jésus ne se sépare pas de ceux qui sont tombés dans le mal. Il supporte le mal et cherche à le vaincre par le bien. En souffrant linjustice et la violence sans saigrir, un tel amour rompt le cercle vicieux de la loi du talion (« il pour oeil » !). Confronté à une sorte damour qui ne rend pas les coups, le mal sarrête. Donc, lamour est vainqueur du mal. Dans un monde mauvais, lamour conduit donc à souffrir de la violence injuste, et, dans le cas extrême, à souffrir une mort injuste (cf. Mt 5,38-48).
Si Jésus veut porter un témoignage convainquant de ce que Dieu est amour inconditionnel et illimité dans un monde de souffrance et de mal, il ne peut éviter de subir la violence injuste. Ce nest que lorsque le grain de blé tombe dans la terre et quil meurt quil peut porter du fruit (Jn 12, 24). Vue ainsi, la mort de Jésus sur la croix napparaît pas comme une fin fatale, montrant que tout ce qui a précédé était une pure illusion, mais comme laccomplissement nécessaire du ministère de Jésus. Par sa souffrance et sa mort, Jésus aime à lextrême (Jn 13,1)
Voici mes arguments sincères et je ne prétends pas t'imposer ma Foi,
Dans le respect de ta conviction,
Cordialement.
Bien sûr cela est une façon intéressante de présenter le sens de la vie et de la mort de Jésus, Dieu se montrerait solidaire de ses créatures en s'incarnant en Jésus et en partageant notre misère, mais la théorie du dieu sadique d'Anselme, de Calvin et des évangélistes-qui-veulent-conquérir-le-monde est solidement ancrée dans la théologie du Nouveau Testament. On la trouve chez l'apôtre de l'Amour - Jean - et l'apôtre de la Haine notamment. Et comme tu le dis, cela évoque le serviteur souffrant du Second Isaïe.
Donc oui le meurtre de Jésus peut être une preuve d'amour de Dieu... mais ce n'est pas ainsi que les premiers chrétiens le percevait, et on les a canonisés! Leur théorie a l'avantage de justifier logiquement l'existence de l'enfer, mais elle est un affront au Dieu d'amour.