http://www.leparisien.fr/seine-sain...se-convertir-a-l-islam-07-01-2012-1801354.php
ÉRIC BUREAU | Publié le 07.01.2012, 11h56
Le mariage de Frédéric Gilbert naura pas de valeur légale au Maroc. | (DR.)
Le 14 janvier, Frédéric Gilbert, journaliste télé et réalisateur, et Hind, Marocaine avec laquelle il a une fille de15 mois, se marieront à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Cette union sera dautant plus exceptionnelle que le service de létat-civil de la mairie lavait dabord refusée, et quils ont dû attendre la décision du procureur de la République, rendue le 30 décembre après avoir été saisi par Frédéric, pour obtenir ce feu vert.
En cause, un document administratif appelé « certificat de coutume », que les mairies demandent lorsque lun des futurs mariés est de nationalité étrangère. Pour cela, Frédéric Gilbert se rend au consulat du Maroc, où il apprend que ce « certificat de coutume » ne peut lui être donné sil ne signe pas un « acte de conversion à lislam ».
Une avalanche de courriers
Une obligation que lui confirme un agent de létat-civil : sans certificat de coutume, pas de mariage civil. « Je suis tombé des nues, avoue Frédéric Gilbert. Je suis fils de curé défroqué, cest dire si je suis un laïc convaincu, je ne veux pas me convertir à lislam, même pour la forme.
Ma femme est musulmane, elle fait le ramadan, je respecte sa croyance, mais je resterai athé. Et elle le comprend. » Le journaliste a fait son enquête dans dautres mairies et découvert que la pratique est répandue et que la plupart des futurs mariés 4 677 mariages franco-marocains célébrés en 2009 préfèrent « se convertir pour de faux », plutôt que de subir des complications administratives. « Jai aussi consulté le Code civil, et il nest stipulé nulle part que ce certificat est obligatoire, poursuit Frédéric. Seul un certificat de célibat de la personne étrangère lest ».
Laffaire se serait arrêtée là, si la médiatisation de laffaire par « Charlie Hebdo », dans un reportage intitulé « Quand les maires se prennent pour des imams », navait pas suscité une avalanche de courriers accusateurs en mairie dAubervilliers. Le maire PS avoue « être tombé de larmoire ». « Jai pris laffaire très au sérieux, et demandé une note juridique aux services, avoue Jacques Salvator.
Je navais jamais entendu parler de cet acte de conversion, et encore moins quon refusait de marier en son absence. Ce que ce monsieur dénonce est vrai. » Soutenant la démarche de son administré, le maire sera dailleurs présent au mariage, au côté dEdgar Minimbu, adjoint à létat-civil, qui a joué les médiateurs avec le couple. Un mariage qui, faute de ce fameux certificat, naura pas de valeur légale au Maroc.
Le Parisien
ÉRIC BUREAU | Publié le 07.01.2012, 11h56
Le mariage de Frédéric Gilbert naura pas de valeur légale au Maroc. | (DR.)
Le 14 janvier, Frédéric Gilbert, journaliste télé et réalisateur, et Hind, Marocaine avec laquelle il a une fille de15 mois, se marieront à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Cette union sera dautant plus exceptionnelle que le service de létat-civil de la mairie lavait dabord refusée, et quils ont dû attendre la décision du procureur de la République, rendue le 30 décembre après avoir été saisi par Frédéric, pour obtenir ce feu vert.
En cause, un document administratif appelé « certificat de coutume », que les mairies demandent lorsque lun des futurs mariés est de nationalité étrangère. Pour cela, Frédéric Gilbert se rend au consulat du Maroc, où il apprend que ce « certificat de coutume » ne peut lui être donné sil ne signe pas un « acte de conversion à lislam ».
Une avalanche de courriers
Une obligation que lui confirme un agent de létat-civil : sans certificat de coutume, pas de mariage civil. « Je suis tombé des nues, avoue Frédéric Gilbert. Je suis fils de curé défroqué, cest dire si je suis un laïc convaincu, je ne veux pas me convertir à lislam, même pour la forme.
Ma femme est musulmane, elle fait le ramadan, je respecte sa croyance, mais je resterai athé. Et elle le comprend. » Le journaliste a fait son enquête dans dautres mairies et découvert que la pratique est répandue et que la plupart des futurs mariés 4 677 mariages franco-marocains célébrés en 2009 préfèrent « se convertir pour de faux », plutôt que de subir des complications administratives. « Jai aussi consulté le Code civil, et il nest stipulé nulle part que ce certificat est obligatoire, poursuit Frédéric. Seul un certificat de célibat de la personne étrangère lest ».
Laffaire se serait arrêtée là, si la médiatisation de laffaire par « Charlie Hebdo », dans un reportage intitulé « Quand les maires se prennent pour des imams », navait pas suscité une avalanche de courriers accusateurs en mairie dAubervilliers. Le maire PS avoue « être tombé de larmoire ». « Jai pris laffaire très au sérieux, et demandé une note juridique aux services, avoue Jacques Salvator.
Je navais jamais entendu parler de cet acte de conversion, et encore moins quon refusait de marier en son absence. Ce que ce monsieur dénonce est vrai. » Soutenant la démarche de son administré, le maire sera dailleurs présent au mariage, au côté dEdgar Minimbu, adjoint à létat-civil, qui a joué les médiateurs avec le couple. Un mariage qui, faute de ce fameux certificat, naura pas de valeur légale au Maroc.
Le Parisien