Certaines personnes, ne doutant de rien, ont émis l'affirmation bizarroïde suivante, en substance:
"La Mecque et la Kaaba n'existaient pas à l'époque de Mohammad (sws), aucun géographe ne l'a mentionné. C'est une invention postérieure de l'hagiographie musulmane"
Cette faribole est complètement fausse. Indépendamment du caractère inextricable d'une telle assertion *.
Cyril Glassé écrit dans son Dictionnaire encyclopédique de l'Islam:
(La) Mecque (Makkah al-Mukarramah; litt. "La Mecque [cité] bénie. Pendant des millénaires, La Mecque fut un centre spirituel. Ptolémée, le géographe grec du IIe siècle, mentionne La Mecque, en l'appelant "Makoraba". Certains ont interpreté ce nom comme signifiant "temple" (de "Maqoribah" en sud-arabique). Les Puramas dravidiens parlent aussi d'un lieu sacré ancien, dédié au dieu de sagesse. A l'origine, La Mecque s'appelait Bakkah ("étroite"), terme rendant compte d'un site entassé entre deux montagnes qui ensserrent la ville et la vallée des lieux sacrés. le Coran dit: "Le premier temple qui ait été fondé par les hommes est celui de Bekka [Bakkah], temple béni, qibla de l'Univers". (III, 90) C. Glassé Dictionnaire encyclopédique de l'Islam, Paris, Bordas, 1991, p. 257-258
G E von Grunebaum dit :
La Mecque est mentionnée par Ptolémée, et le nom qu'il donne nous permet de l'identifier à une fondation sud-arabique, créé autour d'un sanctuaire. G E Von Grunebaum, Classical Islam: A History 600-1258, George Allen & Unwin Limited, 1970, p. 19.
Jacqueline Chabbi, Professeur à l'université Paris VIII-Saint-Denis indique :
La Ka'ba mecquoise fut édifiée à une époque indéterminée, peut-être vers la fin de la période romaine. Ptolémée, géographe grec alexandrin du IIe siècle apr. J.-C., connaît la ville sous le nom de Macoraba. Ce nom, d'origine sémitique certaine, signifie probablement le « lieu du sanctuaire » pour indiquer que s'y trouve comme ailleurs en Arabie un espace sacré, porteur de divers « interdits », autrement dit un haram. Du fait de son étymologie qui ramène par inversion au mot baraka, le nom ptoléméen de Macoraba suggère que ce lieu sacré ait été relié à la présence d'une eau pérenne, qui se serait conservée durant les périodes de pire sécheresse, dans un ou dans plusieurs puits. La baraka combine en effet la notion de bénédiction avec celle de la présence d'une eau d'origine pluviale, condition essentielle de survie pour les populations de ces zones arides.
http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/Aux_..._historien.asp
Outre le témoignage de Claudius Ptolémée (90-168), l'on peut aussi faire référence aux écrits de l'historien grec Diodore de Sicile (premier siècle avant Jésus-Christ) :