Plan Grand froid: y’a plus qu’à!
Héberger les migrants était-il le destin de ce hangar désaffecté ? Le symbole est troublant : sur la façade du bâtiment choisi en cas de déclenchement du plan grand froid, figure une carte du monde. Probablement le logo de l’entreprise qui l’occupait par le passé. Il s’agissait d’un grossiste de fleurs. Les locaux sont vides depuis 2011 ; ils abriteront bientôt les 2 000 migrants présents à Calais, en cas de déclenchement du plan Grand Froid.
« Le BCMO n’est plus adapté. Nous avions donc plusieurs choix : multiplier les salles d’accueil. Mais l’organisation aurait été trop compliquée. Ou chercher un espace suffisamment vaste et modulable. Le sous-préfet et le directeur de la cohésion sociale ont trouvé ce bâtiment éloigné du centre-ville, mais suffisamment proche des squats », explique Denis Robin.
Un espace de 4000 m2, entièrement vide et bétonné. Son atout : « Il comporte différents espaces cloisonnés, qui permettront un accueil progressif, mais aussi d’en dédier un pour les femmes et les enfants. »
Son défaut, et pas des moindres : l’isolation. Des travaux sont nécessaires avant de pouvoir accueillir les migrants. « Il faut remettre l’électricité, installer un chauffage par air pulsé… Mais ces aménagements iront vite : lorsque le plan Grand Froid sera déclenché, nous serons prêts », affirme Denis Robin. Dans le cas bien sûr, où Dame météo se tient tranquille encore quelques jours…
À deux pas
d’une usine chimique
Sans surprise, c’est l’association Solid’R, qui veillera à la bonne gestion du lieu. « L’État financera le matériel et nous installerons également des sanitaires à l’extérieur. » Sur la question du budget prévisionnel en revanche, le préfet botte en touche. « Il sera à la hauteur des besoins ! »
Ce futur centre d’hébergement d’urgence fait face à l’entreprise Merck. Installée rue Clément-Ader depuis 1968, elle fabrique des principes actifs pharmaceutiques et compte cent salariés à Calais. Le directeur du site a appris la nouvelle hier matin, par voie de presse. « Je n’étais pas du tout au courant, et c’est vrai que nous sommes très surpris de ce choix. » S’il se dit « tout à fait conscient qu’il faille abriter les migrants en cas de Grand Froid », sa principale inquiétude concerne l’aspect sécuritaire. « Nous sommes un site classé ICPE, cela présente donc forcément un risque. Est-ce bien opportun d’installer autant de monde face à un site chimique. » L’entreprise abrite notamment un stockage inflammable.
La présence de migrants face à son entreprise ne semble en revanche pas inquiéter le directeur de cette industrie pharmaceutique. « Les camions se garent souvent dans cette rue. Qui dit poids lourd, dit migrants ! Il y a donc déjà du passage. »
Le choix des locaux est donc fait. Les entreprises interviendront très rapidement pour effectuer les aménagements. La météo fera le reste. Denis Robin précise : « L’année dernière, nous avons déclenché le plan Grand Froid une dizaine de fois, contre cinquante-trois l’année précédente ! C’est très aléatoire… »
Julie Hamez
Héberger les migrants était-il le destin de ce hangar désaffecté ? Le symbole est troublant : sur la façade du bâtiment choisi en cas de déclenchement du plan grand froid, figure une carte du monde. Probablement le logo de l’entreprise qui l’occupait par le passé. Il s’agissait d’un grossiste de fleurs. Les locaux sont vides depuis 2011 ; ils abriteront bientôt les 2 000 migrants présents à Calais, en cas de déclenchement du plan Grand Froid.
« Le BCMO n’est plus adapté. Nous avions donc plusieurs choix : multiplier les salles d’accueil. Mais l’organisation aurait été trop compliquée. Ou chercher un espace suffisamment vaste et modulable. Le sous-préfet et le directeur de la cohésion sociale ont trouvé ce bâtiment éloigné du centre-ville, mais suffisamment proche des squats », explique Denis Robin.
Un espace de 4000 m2, entièrement vide et bétonné. Son atout : « Il comporte différents espaces cloisonnés, qui permettront un accueil progressif, mais aussi d’en dédier un pour les femmes et les enfants. »
Son défaut, et pas des moindres : l’isolation. Des travaux sont nécessaires avant de pouvoir accueillir les migrants. « Il faut remettre l’électricité, installer un chauffage par air pulsé… Mais ces aménagements iront vite : lorsque le plan Grand Froid sera déclenché, nous serons prêts », affirme Denis Robin. Dans le cas bien sûr, où Dame météo se tient tranquille encore quelques jours…
À deux pas
d’une usine chimique
Sans surprise, c’est l’association Solid’R, qui veillera à la bonne gestion du lieu. « L’État financera le matériel et nous installerons également des sanitaires à l’extérieur. » Sur la question du budget prévisionnel en revanche, le préfet botte en touche. « Il sera à la hauteur des besoins ! »
Ce futur centre d’hébergement d’urgence fait face à l’entreprise Merck. Installée rue Clément-Ader depuis 1968, elle fabrique des principes actifs pharmaceutiques et compte cent salariés à Calais. Le directeur du site a appris la nouvelle hier matin, par voie de presse. « Je n’étais pas du tout au courant, et c’est vrai que nous sommes très surpris de ce choix. » S’il se dit « tout à fait conscient qu’il faille abriter les migrants en cas de Grand Froid », sa principale inquiétude concerne l’aspect sécuritaire. « Nous sommes un site classé ICPE, cela présente donc forcément un risque. Est-ce bien opportun d’installer autant de monde face à un site chimique. » L’entreprise abrite notamment un stockage inflammable.
La présence de migrants face à son entreprise ne semble en revanche pas inquiéter le directeur de cette industrie pharmaceutique. « Les camions se garent souvent dans cette rue. Qui dit poids lourd, dit migrants ! Il y a donc déjà du passage. »
Le choix des locaux est donc fait. Les entreprises interviendront très rapidement pour effectuer les aménagements. La météo fera le reste. Denis Robin précise : « L’année dernière, nous avons déclenché le plan Grand Froid une dizaine de fois, contre cinquante-trois l’année précédente ! C’est très aléatoire… »
Julie Hamez