Intellectuels, linguistes, étudiants ou patrons... Ils ont repris le flambeau de la défense de la culture amazighe. Mais différemment. En sappuyant sur lhistoire du royaume, ils sortent du folklore et des antagonismes supposés.
Demandez à un taxi parisien dont vous soupçonnez le douar dorigine : « Algérien ? » et vous avez de fortes chances de récolter cette réponse : « Non, Kabyle ! » Refaites lexercice avec l« épicier arabe » du coin qui visiblement vient du Souss, la région dAgadir : « Marocain ? Bien sûr ». Il est soussi jusquaux ongles, mais jamais il ne mettra en avant ses origines au détriment de son appartenance nationale. Il est à la fois soussi et marocain, et bien sûr musulman. Ses différentes identités sont vécues et revendiquées tout uniment.
Le Maroc est une île bordée par des mers deau et de sable. La nation qui sy est forgée à labri des montagnes a pu ou su se préserver à travers les *siècles. Cimentée par lislam et par un système de pouvoir original, sinon unique, cest une nation complexe, éclatée, conflictuelle. LEmpire chérifien a été longtemps déchiré par des guerres entre Makhzen et Siba, pouvoir central et dissidence. Et cette dernière a été surtout le fait des tribus berbères, jalouses de leur liberté. À y regarder de près, ces guerres nempêchaient pas de respecter des valeurs communes. On combattait le sultan tout en disant la prière en son nom. « Le jour, on fait la guerre, et la nuit, la politique », dit ladage. Après la dernière prière, les représentants des deux camps se retrouvaient pour chercher un terrain dentente.
http://www.jeuneafrique.com/Article...re-berbere-amazigh-Les-nouveaux-berberes.html