mardi 28 octobre 2008 - 09h:44
Amos Harel - Haaretz
Le 26 octobre, un hélicoptère américain lançait un raid à la frontière syro-irakienne. Il visait officiellement un chef proche dAl-Qaida. Mais Washington montrait aussi quelle considère toujours la Syrie comme un pays de l"axe du mal", analyse le quotidien HaAretz.
Ceux qui sattendaient à un bombardement de lIran par les Etats-Unis à la veille de lélection présidentielle, ou immédiatement après, devront se contenter dune frappe moins importante : une attaque par hélicoptère, dans la nuit de dimanche [26 octobre], au nord-est de la Syrie.
La principale cible de cette attaque, selon les premières informations, était un membre haut placé du "djihad mondial" - réseau lié à Al-Qaida.
Du point de vue des Etats-Unis, le contexte est principalement irakien. Il sagit dune frappe contre ceux qui leur causent des problèmes dans leur "arrière-cour". Elle a pour but dassurer la stabilité en Irak. Mais il y a aussi des conséquences pour Israël. Le fait que Bachar El-Assad a été prêt à renouer des relations diplomatiques avec Israël il y a un an, avec laide de médiateurs turcs, sexplique dans une large mesure par lespoir de Damas de se rapprocher de Washington.
Cela ne sest pas réellement produit - Assad en a néanmoins tiré un dividende immédiat. Ce dernier a redoré son blason dans le monde arabe, tout en améliorant ses relations avec lEurope.
Même si le président Bush ne sest pas opposé aux négociations entre Israël et la Syrie, son gouvernement est resté très sceptique à légard du régime de Damas et a continué à percevoir la Syrie comme un pays de l"axe du mal". Les Américains ont par ailleurs refusé de mener toute action concrète qui aurait permis aux Syriens de progresser dans leurs négociations. Désormais, il est clair que les Etats-Unis nhésiteront pas à attaquer des cibles terroristes sur le territoire syrien.
A cet égard, les Américains ne font pas cavalier seul. Israël les a déjà précédés avec lattaque de la centrale nucléaire de Deir Al-Zour, en septembre 2007. Sans parler dune série de mystérieux accidents sur le territoire syrien, depuis lassassinat dImad Mughniyeh [leader du Hezbollah assassiné à Damas] en février dernier jusquà celui du général Mohammed Suleiman [conseiller pour la sécurité du président Assad, il a été assassiné à Tartous, ville côtière au nord de la Syrie] il y a environ deux mois. Le dénominateur commun de toutes ces opérations est que plus personne ne prend la Syrie au sérieux, étant donné les violations répétées de sa souveraineté. Le pays na sans doute jamais connu une telle instabilité.
Cette situation en Syrie vient sajouter aux tensions entre Israël et le Liban. Amos Yadlin, le chef du renseignement militaire israélien, a récemment déclaré que la contrebande darmes depuis la Syrie à destination du Hezbollah se poursuivait. Et le ministre de la Défense, Ehoud Barak, a annoncé quIsraël était prêt à attaquer les convois darmes, dans un contexte où le Hezbollah tente de séquiper de missiles antiaériens.
Avant lattaque, les Etats-Unis avaient lancé une mise en garde. La semaine dernière, lors dune conférence de presse, un commandant américain basé dans louest de lIrak a déclaré que la situation saggravait à la frontière syrienne. Dans le même temps, lArabie Saoudite et la Jordanie fermaient leurs frontières avec lIrak à la demande des Américains.
Ce modus operandi nest pas sans évoquer les "assassinats ciblés" dIsraël. Les Américains ont en effet combiné efficacement le travail de renseignement et les actions sur le terrain, menant des frappes aériennes accompagnées par un raid de commando pour confirmer le succès de lopération.
Amos Harel - Haaretz
Le 26 octobre, un hélicoptère américain lançait un raid à la frontière syro-irakienne. Il visait officiellement un chef proche dAl-Qaida. Mais Washington montrait aussi quelle considère toujours la Syrie comme un pays de l"axe du mal", analyse le quotidien HaAretz.
Ceux qui sattendaient à un bombardement de lIran par les Etats-Unis à la veille de lélection présidentielle, ou immédiatement après, devront se contenter dune frappe moins importante : une attaque par hélicoptère, dans la nuit de dimanche [26 octobre], au nord-est de la Syrie.
La principale cible de cette attaque, selon les premières informations, était un membre haut placé du "djihad mondial" - réseau lié à Al-Qaida.
Du point de vue des Etats-Unis, le contexte est principalement irakien. Il sagit dune frappe contre ceux qui leur causent des problèmes dans leur "arrière-cour". Elle a pour but dassurer la stabilité en Irak. Mais il y a aussi des conséquences pour Israël. Le fait que Bachar El-Assad a été prêt à renouer des relations diplomatiques avec Israël il y a un an, avec laide de médiateurs turcs, sexplique dans une large mesure par lespoir de Damas de se rapprocher de Washington.
Cela ne sest pas réellement produit - Assad en a néanmoins tiré un dividende immédiat. Ce dernier a redoré son blason dans le monde arabe, tout en améliorant ses relations avec lEurope.
Même si le président Bush ne sest pas opposé aux négociations entre Israël et la Syrie, son gouvernement est resté très sceptique à légard du régime de Damas et a continué à percevoir la Syrie comme un pays de l"axe du mal". Les Américains ont par ailleurs refusé de mener toute action concrète qui aurait permis aux Syriens de progresser dans leurs négociations. Désormais, il est clair que les Etats-Unis nhésiteront pas à attaquer des cibles terroristes sur le territoire syrien.
A cet égard, les Américains ne font pas cavalier seul. Israël les a déjà précédés avec lattaque de la centrale nucléaire de Deir Al-Zour, en septembre 2007. Sans parler dune série de mystérieux accidents sur le territoire syrien, depuis lassassinat dImad Mughniyeh [leader du Hezbollah assassiné à Damas] en février dernier jusquà celui du général Mohammed Suleiman [conseiller pour la sécurité du président Assad, il a été assassiné à Tartous, ville côtière au nord de la Syrie] il y a environ deux mois. Le dénominateur commun de toutes ces opérations est que plus personne ne prend la Syrie au sérieux, étant donné les violations répétées de sa souveraineté. Le pays na sans doute jamais connu une telle instabilité.
Cette situation en Syrie vient sajouter aux tensions entre Israël et le Liban. Amos Yadlin, le chef du renseignement militaire israélien, a récemment déclaré que la contrebande darmes depuis la Syrie à destination du Hezbollah se poursuivait. Et le ministre de la Défense, Ehoud Barak, a annoncé quIsraël était prêt à attaquer les convois darmes, dans un contexte où le Hezbollah tente de séquiper de missiles antiaériens.
Avant lattaque, les Etats-Unis avaient lancé une mise en garde. La semaine dernière, lors dune conférence de presse, un commandant américain basé dans louest de lIrak a déclaré que la situation saggravait à la frontière syrienne. Dans le même temps, lArabie Saoudite et la Jordanie fermaient leurs frontières avec lIrak à la demande des Américains.
Ce modus operandi nest pas sans évoquer les "assassinats ciblés" dIsraël. Les Américains ont en effet combiné efficacement le travail de renseignement et les actions sur le terrain, menant des frappes aériennes accompagnées par un raid de commando pour confirmer le succès de lopération.