L’avenir du rôle arabe en Palestine
jeudi 30 octobre 2008 - 10h:08
Abdallah Al-Achaal - Al-Ahram/hebdo
Les théories ont continué à parler du sort du conflit arabo-israélien alors que le conflit politique et militaire sur le terrain est devenu un conflit palestino-israélien.
Le cadre arabe a toujours constitué une forte protection pour la cause palestinienne. Malgré les plaintes palestiniennes au cours des dernières décennies de l’ingérence arabe dans la décision palestinienne, la disparition de ce cadre au cours des cinq dernières années a permis à Israël de déterminer seul le sort des Palestiniens. De plus, la disparition de ce cadre a réduit les sources du secours arabe pour le choix palestinien unifié à cette époque, à savoir la résistance et les négociations. Cependant, l’équilibre entre la résistance et les négociations n’a pas duré longtemps. Les Palestiniens se sont trouvés obligés de choisir l’un ou l’autre bien qu’ils soient tous deux indissociables. La résistance seule est incapable de libérer la Palestine. De plus, les négociations sans cartes de pression ne peuvent inciter Israël à faire des concessions, surtout dans le cadre de son projet sioniste.
Les théories ont continué à parler du sort du conflit arabo-israélien alors que le conflit politique et militaire sur le terrain est devenu un conflit palestino-israélien. C’est ce que les médias arabes ont clairement reflété après que le conflit entre les Arabes et Israël ainsi que le rapprochement entre les deux projets arabe et sioniste furent devenus des hypothèses théoriques. Puis est survenu un autre changement. Le président Abou-Mazen a décidé que les négociations seules sont requises et que la résistance à la lumière du déséquilibre des forces était un suicide et portait préjudice à la cause palestinienne la taxant de terrorisme. C’est ainsi que sont apparues deux conceptions contradictoires : la résistance et le règlement politique par la voie des négociations même si ce procédé n’a aucun rendement politique.
C’est ainsi que les deux conceptions représentées respectivement par le Hamas et par l’Autorité palestinienne se sont entrechoquées. Malgré les multiples tentatives de les unifier, les différends sont plus grands que les espoirs de concorde. Mais aujourd’hui, le facteur temps est devenu tranchant. En effet, la Constitution palestinienne stipule que le mandat d’Abou-Mazen prenne fin le 8 janvier 2009, que celui-ci émette un décret présidentiel trois mois plus tôt invitant tous les électeurs à élire un nouveau président et que le nouveau président invite à son tour les citoyens aux élections du Conseil législatif.
Mais il semble qu’Abou-Mazen opte pour prolonger lui-même son mandat jusqu’à janvier 2010. C’est d’ailleurs ce que veut Israël et ce que préfèrent les pays arabes qui veulent la stabilité et qui veulent éviter les surprises. Cependant, le Hamas insiste pour que le dialogue du Caire parvienne à une entente sur la position du président, sinon il présentera un nouveau. En contrepartie, on sait très bien qu’Israël insiste pour diviser les rangs des Palestiniens. C’est ainsi que la presse israélienne s’est empressée de publier des rapports quotidiens traçant les caractères du complot militaire contre le Hamas à Gaza. Ce, au même moment où les ministres arabes des Affaires étrangères ont convenu dans leurs réunions tenues début septembre au Caire sur le fait qu’ils dénonceraient la partie qui ne coopérera pas au dialogue avec la bénédiction arabe.
L’intervention des pays arabes est devenue impérative pour que le dialogue réussisse et pour empêcher les heurts militaires que prévoit Israël. Il s’agit d’éviter les interactions résultant de la fin du mandat d’Abou-Mazen et de l’inciter à respecter la Constitution palestinienne. Il est devenu impératif que les Palestiniens se préparent à une nouvelle scène où il y aura un nouveau gouvernement israélien et une nouvelle administration américaine.