Le sujet de la beurette est redondant depuis au moins 25 ans, il a pris de l'ampleur vers la fin des années 90, avec l'apparition du cortège des appellations comme "beurette", "blackette" empruntées aux médias qui eux même ont été repris ensuite par les sites pornographiques, jusqu'à devenir un terme péjoratif qui traduisait ensuite un mode vie "dépravée" de ces jeunes femmes. Après, que les maghrébins aient intégré ces termes et sobriquets comme beurs , beurettes, reubeus, renois etc... et qu'ils acceptent de s'auto interpeller comme ça est une autre histoire qui mériterait aussi de s'y pencher. Et savoir pourquoi, aujourd'hui, prêt de 35 après la "marche des beurs", pourquoi ce terme, issu d'une autre époque, d'un autre contexte, continue de faire autorité sur des personnes qui n'ont même pas vécu ces moments-là, alors que ces termes ont largement été travestis depuis et s'apparente plus à des termes rabaissant qu'autre chose. C'est que le travail de dé construction n'a pas été fait non plus avec les jeunes générations qui ont entre 20 et 25 ans en 2021.
Et pour ceux qui veulent vraiment comprendre, des études ont été menées sur le sujet, s’intéresser aux écrits de Nacéra Guenif par exemple sur la "beurette" et l’hypersexualisation des femmes des minorités visibles ou sur le célibat subi de l'homme maghrébin.
Cela permet de prendre du recul sur une situation, de tenter d'avoir une vision d'ensemble des mécanismes sociaux, économiques qui mènent à ça, et se détacher des petites "cases" dans lesquelles ont s'enferme trop facilement dans les communautés plus en difficulté et fragile socialement et économiquement.