Bonjour
Une loi certainement. Une morale je ne le pense pas.
Je me suis permis une certaine élision dans ma réponse, car j'ai eu l'occasion d'en discuter auparavant peut être de façon un peu plus détaillée avec mon interlocutrice.
L'idée, et je la partage, est simplement de dire qu'il ne peut y avoir de base objective à la morale en dehors de Dieu."Si Dieu n'existe pas, tout est permis" disait Dostoïevski.
Évidemment, le propos ne suggère aucunement qu'un athée ne peut être une personne morale, mais plutôt qu'il ne peut ultimement objectiver et justifier son caractère moral. C'est par exemple à ce niveau qu'apparaissent les limites, en morale du moins, de l'idéalisme de Kant, de l'utilitarisme de Mill ou Bentham... qui ne quittent à aucun moment le domaine du subjectif.
Qu'est-ce qui me motiverais à me comporter comme vous si je me représente le bien-être autrement (si mon bien-être est par exemple le même que celui d'un criminel psychopathe) ou si je me fous du bien-être commun, (que rien d'objectif peut me forcer à adopter) ?
Autant de questions insurmontables dans le cadre d'une morale athée
Je ne suis pas tout à fait convaincu (je sais que ce n'est pas l'objectif), même si le développement est joliment fait.
"Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse" va, me semble-t-il, au-delà d'une simple loi.
Car elle permet au moins, si on est "de bonne foi", de se forger une certaine idée de ce qu'on ne devrait pas faire, si l'on considère qu'en le faisant, on causerait du tort à autrui (ou autrui à soi).
Par exemple ne pas tuer, ne pas voler, ne pas convoiter la femme d'autrui, ne pas frapper autrui gratuitement, etc, etc, etc, il n'est nul besoin de l'existence d'un dieu ou de dieux pour sentir que si soi-même on en était victime, on le ressentirait comme un mal fait à sa personne.
Personnellement, j'y vois l'esquisse ou le sous bassement d'une morale.
Même si rien d'objectif ne m'oblige en dehors de ma conscience.
Maintenant, qu'il y ait des morales religieuses ou que les religions aient construit des morales propres à elles, en leur donnant une onction divine, ne permet de faire quitter le domaine subjectif pour un habillage "objectif" qu'aux yeux de ceux qui relèvent de ces religions, ce qui, dans l'absolu, les maintiens dans le subjectif.
Juste mon avis, je ne suis pas philosophe.