droitreponse
Initium ut esset homo creatus est
Le pays le plus catholique d'Europe, où l'homosexualité était pénalisée jusque 1993 va voter par référendum oui ou non au mariage gay :
Référendum : l’Irlande vote pour ou contre le mariage gay | France info
Ce vendredi, l’Irlande, longtemps très conservatrice, organise un referendum sur le mariage gay. Une première mondiale. Dans les sondages, le oui est nettement en tête.
L’Irlande se prononce ce vendredi pour ou contre le mariage gay. C’est le premier pays au monde à soumettre la question à un référendum. Le oui est nettement en tête dans les sondages. Signe que la société irlandaise, longtemps très conservatrice, sous l’influence de l’Eglise catholique, a beaucoup évolué ces dernières années.
Jusqu’en 1993, l’homosexualité était un crime en Irlande. Il y a encore 20 ans, très peu de gays et lesbiennes osaient faire leur "coming-out". Le sénateur David Norris a, lui, décidé dans les années 70 de braver l’interdit et d’avouer son homosexualité. Il a entamé alors un long combat pour les droits des gays et lesbiennes. Il partait à l’époque de très loin. "Dès le début", dit-il, "l’Eglise a décrit l’homosexualité comme un crime si horrible qu’il ne devait pas être mentionné parmi les chrétiens, donc c’était le silence absolu. J’ai grandi en pensant que j’étais le seul. Et les gens de ma génération disent tous la même chose. Pendant 40 ans, je n’ai pas mis les pieds dans des toilettes publiques de peur qu’un journal me prenne en photo et dise que j’étais en train de racoler".
"Pendant 40 ans, je n’ai pas mis les pieds dans des toilettes publiques de peur qu’un journal me prenne en photo et dise que j’étais en train de racoler" (David Norris, député)
En 1987, David Norris est devenu le premier parlementaire gay du pays. Aujourd’hui, il a 71 ans. Il reçoit dans sa grande maison des beaux quartiers de Dublin. Un drapeau arc-en-ciel est accroché à la façade. Ce personnage haut en couleur raconte avec enthousiasme son incroyable parcours : il y a 25 ans, il était hors-la-loi ; demain il pourra peut-être se marier. Le Yes au mariage gay est donné vainqueur par les sondages, avec environ 70% des voix.
Pour David Norris, c’est un aboutissement. "Ça montrerait au monde que l’Irlande est un pays moderne, tourné vers l’avenir, amoureux de liberté. A mon âge, je ne m’attends pas à voir les gens faire la queue pour m’épouser. Mais je suis heureux pour les jeunes. Quand je militais dans les mouvements gays, j’ai eu à traiter des cas de gens harcelés, battus, tués, emprisonnés. Ce qui s’est passé est vraiment choquant".
--------------------------------------------------------------------------------------------------
Eglise catholique contre Etat Aujourd’hui, en Irlande, tous les partis politiques font campagne pour le OUI au mariage gay. Le référendum se résume en quelque sorte à une lutte entre l’Eglise catholique et l’Etat. L’Eglise ne fait pas campagne officiellement contre le mariage gay mais de nombreux évêques appellent à voter non, et l’Eglise est très proche des organisations qui militent pour le non, comme Mothers And Fathers Matter (Les mères et les pères comptent).
Comme l’ensemble du camp du non, ce groupe évite les sujets religieux et met en avant des questions sociales. Son directeur Ray Kinsella, assure que Mothers And Fathers Matter est une organisation non-religieuse. Il dit cela dans une salle couverte d’images de la Vierge et de photos du Pape : "L’idée que vous puissiez pousser le Parlement à adopter une loi qui enlève de la Constitution les mots père et mère, réalisez-vous à quel point c’est subversif, contraire au bon sens ? Tous les enfants ont besoin d’un père et d’une mère. C’est au cœur de notre Constitution qui place au-dessus de tout l’intérêt des enfants".
-------------------------------------------------------------------------------------------------------
Une image de l’Eglise ternie
Le camp du non évite les arguments religieux car ils ne convainquent plus les Irlandais. L’Eglise catholique a beaucoup perdu de son influence. Elle a longtemps joué un rôle majeur. Elle est associée à l’indépendance du pays. 84% des Irlandais se disent catholiques. Mais aujourd’hui, ils sont de moins en moins pratiquants. Et surtout ils ne considèrent plus l’Eglise comme une autorité morale. "Il y avait en Irlande une crainte, un respect de l’Eglise catholique", selon Tom Inglis, professeur de sociologie à University College, à Dublin. "Les religieux, les prêtres, les nonnes, étaient sacrés. Ils étaient à part, on ne pouvait les contredire, les défier. Ces temps sont révolus et les scandales d’abus sexuels au sein du clergé ont accéléré ce changement ".
Ces scandales, très nombreux depuis 20 ans, ont terni l’image de l’Eglise. Mais celle-ci n’a pas perdu tout son pouvoir. L’avortement est toujours interdit en Irlande, sauf dans des circonstances exceptionnelles. Et le mariage gay n’est pas encore validé. Une forte abstention ce vendredi pourrait favoriser le non.
Référendum : l’Irlande vote pour ou contre le mariage gay | France info
Ce vendredi, l’Irlande, longtemps très conservatrice, organise un referendum sur le mariage gay. Une première mondiale. Dans les sondages, le oui est nettement en tête.
L’Irlande se prononce ce vendredi pour ou contre le mariage gay. C’est le premier pays au monde à soumettre la question à un référendum. Le oui est nettement en tête dans les sondages. Signe que la société irlandaise, longtemps très conservatrice, sous l’influence de l’Eglise catholique, a beaucoup évolué ces dernières années.
Jusqu’en 1993, l’homosexualité était un crime en Irlande. Il y a encore 20 ans, très peu de gays et lesbiennes osaient faire leur "coming-out". Le sénateur David Norris a, lui, décidé dans les années 70 de braver l’interdit et d’avouer son homosexualité. Il a entamé alors un long combat pour les droits des gays et lesbiennes. Il partait à l’époque de très loin. "Dès le début", dit-il, "l’Eglise a décrit l’homosexualité comme un crime si horrible qu’il ne devait pas être mentionné parmi les chrétiens, donc c’était le silence absolu. J’ai grandi en pensant que j’étais le seul. Et les gens de ma génération disent tous la même chose. Pendant 40 ans, je n’ai pas mis les pieds dans des toilettes publiques de peur qu’un journal me prenne en photo et dise que j’étais en train de racoler".
"Pendant 40 ans, je n’ai pas mis les pieds dans des toilettes publiques de peur qu’un journal me prenne en photo et dise que j’étais en train de racoler" (David Norris, député)
En 1987, David Norris est devenu le premier parlementaire gay du pays. Aujourd’hui, il a 71 ans. Il reçoit dans sa grande maison des beaux quartiers de Dublin. Un drapeau arc-en-ciel est accroché à la façade. Ce personnage haut en couleur raconte avec enthousiasme son incroyable parcours : il y a 25 ans, il était hors-la-loi ; demain il pourra peut-être se marier. Le Yes au mariage gay est donné vainqueur par les sondages, avec environ 70% des voix.
Pour David Norris, c’est un aboutissement. "Ça montrerait au monde que l’Irlande est un pays moderne, tourné vers l’avenir, amoureux de liberté. A mon âge, je ne m’attends pas à voir les gens faire la queue pour m’épouser. Mais je suis heureux pour les jeunes. Quand je militais dans les mouvements gays, j’ai eu à traiter des cas de gens harcelés, battus, tués, emprisonnés. Ce qui s’est passé est vraiment choquant".
--------------------------------------------------------------------------------------------------
Eglise catholique contre Etat Aujourd’hui, en Irlande, tous les partis politiques font campagne pour le OUI au mariage gay. Le référendum se résume en quelque sorte à une lutte entre l’Eglise catholique et l’Etat. L’Eglise ne fait pas campagne officiellement contre le mariage gay mais de nombreux évêques appellent à voter non, et l’Eglise est très proche des organisations qui militent pour le non, comme Mothers And Fathers Matter (Les mères et les pères comptent).
Comme l’ensemble du camp du non, ce groupe évite les sujets religieux et met en avant des questions sociales. Son directeur Ray Kinsella, assure que Mothers And Fathers Matter est une organisation non-religieuse. Il dit cela dans une salle couverte d’images de la Vierge et de photos du Pape : "L’idée que vous puissiez pousser le Parlement à adopter une loi qui enlève de la Constitution les mots père et mère, réalisez-vous à quel point c’est subversif, contraire au bon sens ? Tous les enfants ont besoin d’un père et d’une mère. C’est au cœur de notre Constitution qui place au-dessus de tout l’intérêt des enfants".
-------------------------------------------------------------------------------------------------------
Une image de l’Eglise ternie
Le camp du non évite les arguments religieux car ils ne convainquent plus les Irlandais. L’Eglise catholique a beaucoup perdu de son influence. Elle a longtemps joué un rôle majeur. Elle est associée à l’indépendance du pays. 84% des Irlandais se disent catholiques. Mais aujourd’hui, ils sont de moins en moins pratiquants. Et surtout ils ne considèrent plus l’Eglise comme une autorité morale. "Il y avait en Irlande une crainte, un respect de l’Eglise catholique", selon Tom Inglis, professeur de sociologie à University College, à Dublin. "Les religieux, les prêtres, les nonnes, étaient sacrés. Ils étaient à part, on ne pouvait les contredire, les défier. Ces temps sont révolus et les scandales d’abus sexuels au sein du clergé ont accéléré ce changement ".
Ces scandales, très nombreux depuis 20 ans, ont terni l’image de l’Eglise. Mais celle-ci n’a pas perdu tout son pouvoir. L’avortement est toujours interdit en Irlande, sauf dans des circonstances exceptionnelles. Et le mariage gay n’est pas encore validé. Une forte abstention ce vendredi pourrait favoriser le non.
Dernière édition: