Meilleur booktube, lire plusieurs livres en un mois est-ce possible ?

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion typologie
  • Date de début Date de début
chap 32 33 biographie de la faim tube asenceur apocalypse "oh" "eau"
chap 47


Cette faim qui la dévore, c’est la faim de tout et pas seulement des sucreries qu’elle adore au-delà de tout, une boulimie de vivre qui se décline aussi en peur de s’ennuyer [3],« j’avais faim et je me créais des univers qui certes ne me rassasiaient pas mais qui déclenchaient du plaisir là où il y avait de la faim. » (page 138)
Un plaisir sans limite, jusqu’à l’extrême, une potomanie de « la nature enfantine qui m’apparentait au tube. »
Elle y voit « la métaphore physiologique de mon besoin d’absolu. » [4]
...
Le passage à l’adolescence, la transformation de son corps qui se produisit lors de séjour suivant en Birmanie, fut pour elle un cataclysme. Elle s’identifie au personnage du Pavillon d’or de Mishima, le bonze pyromane, « ce moine disgracié qui prenait la beauté en haine. » Même la beauté de Pagan, l’ancienne cité des temples, « le lieu le plus sublime de cette planète » ne parvient pas à l’émouvoir, la laissent même accablée. « En vérité, écrit-elle, j’étais au paroxysme de la faim : j’avais faim d’avoir faim. »(page 217)




Dans l'esprit d'Amélie commence alors «la dislocation de l'adolescence ». (Br, p. 194)
La narratrice raconte qu'une seconde voix s'élève en elle, concurrençant avec son monologue intérieur:
«À présent, quand j'essayais de renouer avec ce fil narratif, la voix nouvelle s'interposait ». (Br, p. 202)
...
Sous l'agression de cette nouvelle interlocutrice, Amélie sent sa psyché se désarticuler:
«Tout devint fragment, puzzle dont il manquait de plus en plus de pièces.
Le cerveau, jusque-là machine à fabriquer de la continuité à partir du chaos, se transforma en broyeur
.» (Br, p.202)
Il ressort de ce passage que la protagoniste ne possède plus de squelette psychique assurant à son être cohérence et unité, signe que la fonction de contenance et de maintenance de son Moi-peau fait défaut et que son fonctionnement mental est hautement problématique.


 

Extraits et passages de Métaphysique des tubes de Amélie Nothomb

Les meilleurs extraits et passages de Métaphysique des tubes sélectionnés par les lecteurs.
booknode.com
booknode.com




"Le regard est un choix.
Celui qui regarde décide de se fixer sur telle chose
et donc forcément d'exclure de son attention le reste de son champ de vision.
C'est en quoi le regard, qui est l'essence de la vie, est d'abord un refus.
Vivre signifie refuser.
Celui qui accepte tout ne vit pas plus que l'orifice du lavabo.

Pour vivre, il faut être capable de ne plus mettre sur le même plan,
au-dessus de soi la maman et le plafond.
Il faut refuser l'un des deux pour choisir de s'intéresser soi à la maman soit au plafond.
Le seul mauvais choix est l'absence de choix."
 
chap 06 mer

Qu’avaient-ils donc pensé que je faisais, dans mon berceau, pendant si longtemps,
sinon mourir ma vie, mourir le temps, mourir la peur, mourir le néant, mourir la torpeur ?

"La mort, j'avais examiné la question de près :
la mort, c'était le plafond.

Quand on connaît le plafond mieux que soi-même, cela s'appelle la mort.
Le plafond est ce qui empêche les yeux de monter et la pensée de s'élever.
Qui dit plafond dit caveau : le plafond est le couvercle du cerveau.
Quand vient la mort, un couvercle géant se pose sur votre casserole crânienne".

 



... C était pour donner un prétexte, puisque vous en avez besoin.
MARINA. Un prétexte qui vous arrangerait bien.
LE PROFESSEUR. L enjeu n est pas là! Vous réagissez comme les pauvres,
vous placez votre honneur de manière à en être la victime.

MARINA. C est normal. J ai toujours été pauvre.
LE PROFESSEUR. Et les pauvres, quand ils souffrent du froid, ils restent assis sur des chaises sans bouger?
MARINA. Mais oui. Il faut être riche pour avoir la force de réagir.
Quand les pauvres ont froid, ils font comme les moineaux :
ils gonflent leurs plumes comme pour se terrer en leur propre chaleur et ils ne bougent plus.

LE PROFESSEUR. Je vous trouve bien maigre pour quelqu un qui gonfle ses plumes
...
LE PROFESSEUR. Heureux, non. Hilare, oui. Brûler ces bouquins que j ai décortiqués pendant dix ans puis encensés pendant vingt ans, ça me fait rigoler! L évêque Remi baptisait Clovis en disant : «Brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé
Cette phrase m a toujours fasciné. Elle est devenue mon emploi du temps.
 
froid frisson tremblement
Je lui demandai quel était l'idéogramme de son prénom. Elle me montra sa carte de visite. Je regardai les kanji et m'exclamai :
- Tempête de neige ! Fubuki signifie "tempête de neige" ! C'est trop beau de s'appeler comme ça. - Je suis née lors d'une tempête de neige. Mes parents y ont vu un signe. La liste Yumimoto me repassa dans la tête : "Mori Fubuki, née à Nara le 18janvier 1961..." Elle était une enfant de l'hiver. J'imaginai soudain cette tempête de neige sur la sublime ville de Nara, sur ses cloches innombrables, n'était-il pas normal que cette superbe jeune femme fût née le jour où la beauté du ciel s'abattait sur la beauté de la terre ?

 
jalousé le regard des autres

frappe toi le coeur

"Maman, j'ai tout accepté, j'ai toujours été de ton côté, je t'ai donné raison jusque dans tes injustices les plus flagrantes, j'ai supporté ta jalousie parce que je comprenais que tu attendais davantage de l'existence, j'ai enduré que tu m'en veuilles des compliments et que tu me le fasses payer, j'ai toléré que tu montres ta tendresse à mon frère alors que tu ne m'en as jamais témoigné une miette, mais là, ce que tu fais devant moi, c'est mal. Une seule fois, tu m'as aimée, et j'ai su qu'il n'y aurait rien de meilleur en ce monde. Je pensais que ce qui t'empêchait de me manifester ton amour, c'était que je sois une fille. Or, à présent, sous mes yeux, l'être que tu arroses de l'amour le plus profond que tu aies jamais manifesté, c'est une fille. Mon explication de l'univers s'écroule. Et je comprends que, tout simplement, tu m'aimes si peu que tu ne penses même pas à dissimuler un rien ta passion pour ce bébé. La vérité, maman, c'est que s'il est une vertu qui te manque, c'est le tact.
[...]
Maman, j'ai essayé de comprendre ta jalousie, et en guise de gratitude, tu ouvres devant moi le gouffre dans lequel tu es tombée, à croire que tu cherches à m'y faire chuter, mais tu n'y réussiras pas, maman, je refuse de devenir comme toi, et je peux te dire que sans même y être tombée, rien que sentir l'appel du gouffre, j'ai si mal que je pourrais hurler, c'est comme la morsure du vide, maman, je comprends ta souffrance mais ce que je ne comprends pas, c'est ton peu d'égards pour moi, en vérité tu ne cherches pas à partager ton mal avec moi, mais cela t'est juste égal que je souffre, tu ne le vois pas, c'est le dernier de tes soucis et c'est cela le pire."

Il fallait donner le change : Diane embrassa Célia le plus chaleureusement qu'elle put et personne ne remarqua que son enfance était morte.
 
extrait d'audio


 
Retour
Haut