Re Tharbat,
Oui tu as tout à fait raison, tu fais allusion à sourate Tawba' (repentir):
S9V30: Waqalati alyahoodu ‘uzayrun ibnu Allahi waqalati alnnasara almaseehu ibnu Allahi thalika qawluhum bi-afwahihim yudahi-oona qawla allatheena kafaroo min qablu qatalahumu Allahu anna yu/fakoona
S9V30: Les Juifs disent: «˒Uzayr est fils d’Allah» et les Chrétiens disent: «Le Christ est fils d’Allah». Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu’Allah les anéantisse! Comment s’écartent-ils (de la vérité)?
Ce que l'islam affirme avec force et soutient solennellement, c'est la nature spécifique, unique, mystérieuse et la transcendance absolue de Dieu.
De là l'exclusion véhémente de tout lien d'origine, de tout rapport d'essence de l'homme avec Dieu. ce qu'il dénonce avant tout, c'est toute tentative d'assimilation ou de rapprochement de la nature créatrice de la nature créée. L'expression même allégorique d'une filiation physique ou métaphorique est, au regard de l'islam, une hérésie blasphématoire (s7v190; s10v18; s16v1, 3; s23v92 etc.).
Dieu transcende ce que les infidèles décrivent (s6v100) ou disent à tort et à travers (s17v43). Or, comme il a été déjà dit, cette expression (fils de Dieu, enfants d'Eloim) est fréquente dans l'ancien Testament. Elle est non moins fréquente sous une forme aggravante au regard de l'islam dans le Nouveau Testament: "Fils d'Enos, fils de Leth, fils d'Adam, fils de Dieu".
L'affirmation de cette filiation avait déjà exaspéré les juifs eux-même, car nous lisons dans Matthieu (xxvi, 63-67) à propos du procès de Jésus devant le sanhédrin présidé par Caïpha: "Et le souverain sacrificateur prenant la parole, lui dit: "Je t'adjure par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le fils de Dieu", Jésus répondit: "Tu l'as dit !" Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant: "Il a blasphémé ! Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous venez d'entendre son blasphème. que vous en semble?" Ils répondirent: "Il mérite la mort!"
Établir une filiation entre une quelconque créature et Dieu est pour l'islam une impiété que Dieu ne pardonne pas. Cette intransigeance au sujet de l'unicité de Dieu faisait dire à Maïmonide, le plus cultivé des théologiens juifs et le plus objectif des penseurs de son temps: "Il n'y a pas de monothéisme plus pur que celui du coran! Il n'y a pas de tache dans l'islam!"
Si, en raison du dogme de la Trinité, le monothéisme chrétien apparait au musulman compliqué, incertain, suspect, celui des Israélites est, par contre, clair, net, exclusif et n'a, à ce titre, soulevé de la part de l'islam aucune contestation sérieuse. D’où vient donc, alors, que ce verset reproche aux juifs de prendre Ozair pour fils de Dieu?
Il s'agit non d'une donnée dogmatique du judaïsme, mais une légende fortement enracinée dans certaines communautés juives de l'époque du prophète. A Médine, notamment, des docteurs juifs professaient cette croyance. Selon cette légende, Ozair serait un prophète que Dieu avait plongé dans le sommeil pendant 100 ans. A son réveil, il constata la disparition de la Thora, à la suite de la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor. Dieu aidant, il pu réciter de mémoire le Pentateuque et parvint ainsi à rétablir la Bible pour les juifs. Il fut considéré par certains rabbins comme un homme providentiel, "le fils de Dieu". Faut-il voir dans ce restaurateur légendaire de la Thora le prophète Esdras?
Wallahou a3lem
Source:
http://www.bladi.info/threads/laise-certaines-choses.379390/page-8#post-12849368